Page images
PDF
EPUB

.

à sucre, des bananes, des fruits de l'arbre à pain, etc.

On doit citer, parmi les arbres, le bois de sandal, le mûrier à papier (brossuonetia papyrifera), le corypha umbraculifera, le mussænda frondosa, le pandanus odoratissimus, l'hernandia ogivera, le vaquois, les casuarinas, diverses espèces d'hibiscus et ficus, l'évi, le bambou, l'inocarpus edulis, l'abrus precatorius, le gossypium religiosum, le leki-leki; et parmi les plantes, le kava ou ava (piper methysticum), le melcedinus scandens, le tacca pinnatifida, le sauharum spontaneum, le chi, dont la racine est sucrée, etc.

Outre le cochon, et le chien qui est fort rare, l'archipel n'a d'autre quadrupède que le rat, et d'autre mammifère que la roussette. Les oiseaux sont la tourterelle, le pigeon, le perroquet, de jolies perruches, le râle, un philedon, un martin-pêcheur. Il y a deux ou trois espèces de serpents, un hydrophis et un petit lézard. Les poissons et les mollusques y sont nombreux et variés; on y trouve de beaux coquillages.

Pour ne pas nous répéter, nous renvoyons nos lecteurs à l'article TongaTabou, où ils ont trouvé une nomenclature des productions de l'île principale de l'archipel; celles des autres îles n'offrent presque pas de différence.

CARACTÈRE ET PORTRAITS.

Nous ne tracerons pas ici le caractère des Tongas, attendu qu'on le trouve dans les descriptions précédentes, et surtout dans l'histoire de ce peuple, et nous aurons soin de mentionner les portraits que les différents navigateurs et voyageurs ont laissés du caractère de ce peuple remarquable. Ces portraits sont exacts dans leur texte; il n'en est pas de même des dessins qui les accompagnent.

Les dessins de Hodges (dessinateur du premier voyage de Cook) sont charmants, et ils ont été habilement gravés par Sherwin; mais ils offrent aux yeux les belles formes des figures et des draperies antiques, et non pas des Polynésiens et de leurs costumes. Il est

probable que Hodges avait perdu les esquisses et les dessins qu'il avait tracés d'après nature dans le cours de l'expédition. On y trouve les con tours et les traits grecs qui n'ont jamais existé dans les îles de la mer du Sud; on y admire des robes flottantes, qui enveloppent avec grâce toute la tête et le corps, sur l'île Eoa, où les femmes couvrent rarement leurs épaules et leur sein; enfin, il y a un vieillard qui porte une longue barbe blanche, quoique tous les habitants la rasent avec des coquilles de moules. Le beau portrait de Maï, par sir Joshua Reynolds, que nous avons fait graver (voy. pl. 207), est frappant de vérité, quoique le costume soit inexact. Les Tongas sont généralement grands, leurs traits sont expressifs (v. pl. 199).

RELIGION.

et

La religion des indigènes de l'archipel est basée sur les notions suivantes (*):

Les Tongas croient 1° qu'il existe des hotouas (dieux), ou des êtres supérieurs, ou peut-être éternels, dont les attributs sont de répartir le bien et le mal aux hommes, suivant leur mérite; 2° que les âmes des nobles et des mataboulès ont le même pouvoir, mais dans un degré inférieur; 3° qu'il existe des hotouas hous, ou dieux malfaisants, qui se plaisent à faire du mal indistinctement à tout le monde; 4o que tous ces êtres supérieurs ont pu avoir un commencement, mais qu'ils n'auront pas de fin; 5° que l'origine du monde est incertaine; que le ciel, les corps célestes, l'Océan et l'île de Bolotou, existaient avant la terre, et que

(*) Dans ce qui tient à la religion, aux traditions, aux cérémonies, mœurs, coutu mes et histoire de Tonga, nous avons préféré suivre Mariner qui a fait un très-long séjour dans l'archipel de Tonga, à Cook qui nous a paru n'avoir que des notions incomplètes à cet égard, et nous avons employé en grande partie la traduction de notre ami M. le commandant J. Mac-Carthy, ainsi que dans tout ce que nous avons extrait de Mariner, sauf quelques corrections.

les îles de Tonga ont été tirées du sein des ondes par le dieu Tangaloa, tandis qu'il pêchait à la ligne; 6o que les hommes sont venus originairement de Bolotou, île située au nord-ouest, et la principale résidence des dieux; 7° que tout le mal qui arrive aux hommes leur est envoyé par les dieux, parce qu'ils ont négligé quelque devoir de religion; 8° que les éguis ou nobles ont une âme qui leur survit et qui habite Bolotou; que celles des mataboulès vont aussi à Bolotou, pour y servir de ministres aux dieux, mais qu'elles n'ont pas le pouvoir d'inspirer les prêtres. Les opinions sont très-partagées au sujet de celles des mouas; quant aux touas, il est reconnu qu'ils n'ont pas d'âme, ou que s'ils en ont une, elle périt avec leur corps; 9° que l'âme humaine, pendant la vie, n'est pas une essence distincte, mais seulement la partie la plus éthérée du corps; 10° que les dieux primitifs et les nobles qui sont morts apparaissent quelquefois aux hommes, pour les aider de leurs avis ou leur faire du bien, et que les dieux se métamorphosent souvent en lézards, en marsouins, ou en une espèce de serpent d'eau; 11° que Toui-Tonga et Veachi descendent en ligne directe de deux des principaux dieux; 12° que les prêtres inspirés sont pleins de la personne du dieu pendant le temps que dure leur inspiration, et qu'alors ils peuvent prophétiser l'avenir; 13° que le mérite et la vertu consistent à respecter les dieux, les nobles et les vieillards, à défendre les droits qu'on tient de ses ancêtres, à pratiquer ce qui constitue l'honneur, la justice, le patriotisme, l'amitié, la douceur, la modestie, la fidélité conjugale, la piété filiale, à ne manquer à aucune cérémonie religieuse, à souffrir avec patience, etc.; 14° que les dieux récompensent ou punissent les hommes dans cette vie seulement. Les habitants de Tonga comptent environ trois cents dieux primitifs, dont les noms sont la plupart inconnus. Les principaux, au nombre de vingt, ont des maisons et des prêtres dans les différentes îles. Ta-li-aï- Toubo est le patron du hou et de sa famille; il est aussi le dieu de la

guerre. Il a quatre maisons ou temples dans l'île de Vavaou, deux dans celle de Lafouga, une à Haano, une autre à Wina, et deux ou trois autres ailleurs. Il n'a de prêtre que le hou, qu'il inspire très-rarement. Tou'i foua Bolotou, ou chef de tout Bolotou, n'est pas, comme son nom pourrait le faire croire, le plus grand des dieux. Il le cède en puissance au précédent, « qui des cieux touche la terre. » Il est le dieu des préséances dans la société, et, comme tel, invoqué par les chefs de grandes familles dans tous les cas de maladies ou de chagrins domestiques. Il a trois ou quatre maisons à Vavaou, une à Lafouga, plusieurs dans les autres îles, et trois ou quatre prêtres qu'il inspire quelquefois. Higouleo est aussi un dieu puissant, vénéré surtout par la famille du Touï-Tonga. Il n'a ni prêtres ni maisons, et ne visite jamais les îles Tonga. Toubo Toty est le patron de la famille de Finau et le dieu des voyages. Il est invoqué par ce prince et par les chefs, toutes les fois qu'ils méditent une expédition maritime. Il a plusieurs maisons à Vavaou et dans les îles voisines, et un prêtre. Alai Valou est le patron de Tau Oumou, tante du dernier roi, et protége aussi la famille du hou. On le consulte souvent dans les maladies. Il a un grand enclos consacré, et un prêtre à Ŏfou. A'lo A'lo est le dieu du vent, de la pluie, des moissons, et de la végétation en général. On l'invoque pendant le beau temps, au moins une fois par mois, pour lui en demander la continuation, et on l'implore journellement si la saison est mauvaisé, ou si le vent occasionne quelques dégâts. Vers la fin de décembre, lorsque les ignames sont mûrs, on lui en fait huit offrandes consécutives, de dix jours en dix jours. Ce dieu n'a que deux_maisons, l'une à Vavaou et l'autre à Lafouga, desservies par autant de prêtres. Ha'la Api Api, T'ogui Oukou Me'a et Toubo Bougou, autres dieux de la mer et des voyages, protégèrent la famille de Finau. Le premier a deux temples, l'un à Vavaou et l'autre à Lafouga, et deux ou trois prêtres. Tangaloa est

le dieu des artisans et des arts, et a plusieurs prêtres, tous charpentiers. C'est lui qui tira les îles Tonga du fond de la mer.

Les hotouas hous, ou dieux malfaisants, sont aussi très-nombreux; mais on n'en connaît que cinq ou six qui résident à Tonga pour tourmenter les hommes plus à leur aise. On leur attribue toutes les petites contrariétés de cette vie. Ils égarent les voyageurs, les font tomber, les pincent, leur sautent sur le dos dans l'obscurité; ce sont eux qui donnent le cauchemar, qui envoient les songes affreux, etc. Ils n'ont ni temples, ni prêtres, et on ne les implore jamais.

L'univers repose sur le dieu Mouï, qui est toujours couché. C'est le plus gigantesque des dieux; mais il n'inspire jamais personne; il n'a ni prêtres, ni maisons, et reste sans cesse dans la même position. S'il arrive un tremblement de terre, on suppose que Mouï, trouvant sa posture trop fatigante, cherche à se mettre à son aise; alors le peuple pousse de grands cris, et frappe la terre à coups redoublés pour l'obliger à se tenir tranquille. On ignore sur quoi il est couché, et on ne hasarde même aucune supposition à ce sujet; « car, disent les indigènes, qui pourrait y aller voir? »

TRADITION SUR L'ORIGINE DU MONDE.

Voici comment ils expliquent l'origine du monde. Un jour que Tangaloa, dieu des inventions et des arts, pêchait du haut du ciel dans le grand Océan, il sentit un poids extraordinaire au bout de sa ligne. Croyant avoir pris un immense poisson, il se mit à tirer de toutes ses forces. Bientôt parurent audessus de l'eau plusieurs rochers, qui augmentaient en nombre et en étendue, en proportion des efforts que faisait le dieu. Le fond rocheux de l'Océan s'élevait rapidement, et eût fini par former un vaste continent, quand par malheur la ligne de Tangaloa se rompit; ce qui fit que les îles Tonga restèrent seules à la surface de la mer. On montre encore à Hounga le rocher au

quel l'hameçon de Tangaloa s'accrocha. Cet hameçon fut remis à la famille de Touï-Tonga, qui le perdit, il y a environ trente ans, lors de l'incendie de sa maison.

Tangaloa ayant ainsi découvert la terre, la couvrit d'herbes et d'animaux semblables à ceux de Bolotou, mais d'une espèce plus petite et périssable. Voulant aussi la peupler d'êtres intelligents, il dit à ses deux fils:

<< Prenez avec vous vos deux femmes, et allez vous établir à Tonga.

<< Divisez la terre en deux et habitez séparément. Ils s'en allèrent.

« Le nom de l'aîné était Toubo, celui du cadet Vaka-Ako-Ouli.

« Le cadet était fort habile. Le premier il fit des haches, des colliers de verre, des étoffes de papalangui et des miroirs.

<< Toubo était bien différent : c'était un fainéant.

« Il ne faisait que se promener, dormir et convoiter les ouvrages de son frère.

[ocr errors]

Ennuyé de les demander, il pensa à le tuer, et se cacha pour cette mauvaise action.

<< Il rencontra un jour son frère qui se promenait, et l'assomma.

«Alors leur père arriva du Bolotou, enflammé de colère.

"

Puis, il lui demanda : « Pourquoi as-tu tué ton frère? ne pouvais-tu pas travailler comme lui? fuís malheureux, fuis!

« Dis à la famille de Vaka-Ako-Ouli, dis-lui de venir ici.

« Ceux-ci vinrent, et Tangaloa leur adressa ces ordres :

<< Allez et lancez ces pirogues à la mer; faites route à l'est, vers la grande terre, et restez-là.

«Votre peau sera blanche comme votre âme, car votre âme est belle.

« Vous serez habiles; vous ferez des haches, toutes sortes de bonnes choses, et des grandes pirogues.

« En même temps, je dirai au vent de toujours souffler de votre terre vers Tonga.

« Et ils ne pourront venir vers vous avec leurs mauvaises pirogues.

[blocks in formation]

Les îles Tonga avaient déjà été tirées de dessous l'eau par Tangaloa; mais elles n'étaient pas encore peuplées d'êtres intelligents, lorsque les dieux secondaires de Bolotou, curieux de voir le nouveau monde, s'embarquèrent dans une grande pirogue au nombre de deux cents, hommes et femmes, pour se rendre à l'île Tonga. Enchantés de la nouveauté de l'endroit, ils formèrent la résolution d'y rester, et dépecèrent en conséquence leur pirogue pour en faire de petites. Mais au bout de quelques jours, il mourut deux ou trois de ces dieux, et cet événement consterna les autres qui se trouvaient immortels. Vers le même temps, l'un d'entre eux éprouva une sensation étrange, et il en conclut qu'un des dieux supérieurs de Bolotou venait pour l'inspirer. Il le fut en effet, et annouça à ses compagnons que les dieux supérieurs avaient décidé que, puisqu'ils étaient venus à Tonga, qu'ils

en avaient respiré l'air et goûté les fruits, ils deviendraient mortels; qu'ils peupleraient le monde d'êtres mortels aussi, et que tout ce qui les entourerait serait méa mama (mortel, périssable). Cette décision les attrista beaucoup, et ils coinmencèrent à se repentir d'avoir détruit leur grand canot. Ils en construisirent un autre, et plusieurs d'entre eux s'y embarquèrent dans l'espoir de regagner Bolotou, comptant revenir prendre leurs compagnons, s'ils réussissaient dans leur entreprise. Mais après avoir vainement cherché cette terre tant désirée, ils retournèrent tristement à Tonga.

L'ORIGINE DES TORTUES.

Une troisième fable, très-répandue parmi ces insulaires, est relative à l'origine des tortues, dont la chair dans ces îles est presque une nourriture tabou, ou prohibée, ainsi que nous l'avons vu, excepté dans certains cas, où on doit en offrir une portion à un dieu ou à un chef. La voici :

Longtemps après que Tonga eut été peuplée, le dieu Langui, qui résidait au ciel, reçut un message des dieux supérieurs de Bolotou, qui réclamaient sa présence à une assemblée, où l'on devait discuter des affaires importantes. Langui avait plusieurs enfants, et entre autres deux filles brillantes de jeunesse et de beauté. Arrivées à l'âge où l'on est dominé par la vanité et par le désir de plaire, elles avaient maintes fois témoigné le désir de voir les hatants des îles Tonga. Toutefois leur père était trop prudent pour y consentir. Connaissant l'inexpérience de ses filles, il craignit qu'elles ne profitassent de son absence pour satisfaire leur curiosité. Il leur défendit donc dans les termes les plus formels de sortir du ciel, promettant de les conduire à Tonga à son retour de Bolotou. Il leur représenta en même temps à combien de dangers elles s'exposeraient si elles lui désobéissaient. « D'abord, leur ditil, les dieux malfaisants qui résident à Tonga saisiront toutes les occasions de vous molester et de vous susciter

des obstacles; et en second lieu, vous êtes si belles, que les hommes de cette île s'entre-tueront pour vous posséder, et leurs querelles irriteront les dieux de Bolotou, qui me retireront leurs bonnes grâces. >> Les deux déesses promirent d'obéir à leur père, qui partit en toute hâte pour Bolotou. Il avait à peine quitté les cieux, que ses filles commencèrent à raisonner ensemble sur ce qui venait de se passer. «Notre père, dit l'une, n'a promis de nous mener à Tonga que pour nous tranquilliser pendant son absence. Il y a si longtemps qu'il nous berce de cet espoir! C'est vrai, reprit l'autre; allons-y sans lui; nous serons de retour avant qu'il puisse en avoir connaissance. D'ailleurs, dirent-elles en même temps, ne nous a-t-il pas dit que nous étions plus belles que les femmes de ces îles! Oui, allons nous faire admirer des habitants de Tonga; dans le ciel, nous avons trop de rivales, et on n'a pas pour nous les attentions que nous méritons. » Et les voilà en route pour Tonga. Elles abordèrent dans un lieu écarté de l'île, et s'acheminèrent vers la capitale, fières d'avance des hommages qu'on allait rendre à leurs charmes. Arrivées à la ville, elles trouvèrent le roi, les chefs et les principaux habitants assemblés pour célébrer une fête, et prenant leur kava. Tous les regards se tournèrent aussitôt vers elles, et tous les cœurs, excepté ceux des femmes, qui leur portaient envie, furent saisis d'admiration et d'amour. Les jeunes chefs, rivalisant d'attentions envers elles, laissèrent leur kava, et la plus grande confusion régna bientôt dans l'assemblée. Il s'ensuivit entre eux des querelles, que le roi ne vit d'autre moyen d'apaiser qu'en emmenant les jeunes déesses dans son palais. Mais à peine le soleil était-il couché, que plusieurs chefs l'assaillirent à main armée, et les lui enlevèrent. La confusion devint alors générale dans toute l'île, et le lendemain matin une guerre sanglante éclata. Les dieux de Bolotou ne tardèrent pas à apprendre ce qui se passait à Tonga. Dans leur colère, ils accusèrent l'in

fortuné Langui d'être cause de tous ces troubles. Celui-ci, s'étant justifié de son mieux, sortit du synode des dieux, et partit en toute hâte pour Tonga, ой il eut le chagrin d'apprendre qu'une de ses filles, ayant mangé des productions de l'île, avait perdu son immortalité, et qu'elle était déjà morte. Furieux, il courut trouver l'autre, et l'ayant prise aux cheveux, il lui coupa la tête, et retourna au ciel, la rage dans le cœur. Ayant jeté cette tête dans la mer, elle se métamorphosa depuis en tortue, et c'est d'elle que proviennent toutes celles qui se trouvent aujourd'hui dans l'univers.

CROYANCES.

Les habitants de ces îles ne croient pas à l'existence d'une autre vie, mais ils reconnaissent une puissance, une intelligence suprême qui dirige toutes les actions des hommes et lit au fond des coeurs. Ils croient fermement que les dieux aiment la vérité et haïssent le vice; que chaque homme a sa divinité tutélaire qui le protége tant qu'il se conduit bien, et qui, dans le cas contraire, le livre aux malheurs, aux maladies et à la mort. Mariner ayant démandé à plusieurs chefs quel mobile les portait à se bien conduire : « C'est, lui répondirent-ils, la douce << sensation qu'éprouve intérieurement «< celui qui fait une action noble ou gé«<néreuse. » Cette réponse prouve que la vertu a jeté de profondes racines dans leurs coeurs, et que si elle n'est pas fondée sur l'espérance ou la crainte, elle n'en doit pas moins avoir des résultats heureux. Nous en trouvons un exemple dans Touba-Nouha, dont toute la vie fut celle d'un homme de bien. Il tua, il est vrai, Tougou - Aho, mais par sa mort il délivra les îles Tonga de la tyrannie d'un despote cruel. Depuis cette époque, il se conduisit constamment en sujet fidèle du roi son frère; et lorsqu'on lui dit que celui-ci en voulait à ses jours, et qu'il ferait bien de ne jamais sortir sans armes il répondit que si sa vie était inutile au roi, il était prêt à mourir; mais

« PreviousContinue »