Alme Sol, curru nitido diem qui Diva1, producas sobolem patrumque Lege marita 3, Certus undenos deciens per annos 6 Rite maturos aperire partus Vosque veraces cecinisse 7, Parcæ, Quod semel dictum est stabilisque rerum Terminus servet, bona jam peractis Jungite fata. Fertilis frugum pecorisque tellus 1. Diva, Diane. Ce vers est précédé dans les manuscrits et les éditions d'une strophe que nous avons cru devoir transporter après le vers 24. Voy. notre notice dans la Revue de philologie, avril 1894. 2. Decreta. La loi de maritandis ordinibus, punissait le célibat et donnait des privilèges aux pères de famille. 3. Marita, pour Maritali. 4. Orbis, le retour périodique. 5. Ter. Le nombre trois est particulièrement vénéré dans cette fête. Elle durait trois jours et trois nuits, les chœurs étaient chacun de 27 jeunes gens (93); on offrait à Diane et à Apollon trois espèces de gâteaux, et neuf de chaque espèce. 10 15 20 25 30 6. Ilithyia est synonyme de Lucina et de Genitalis. Ces trois noms désignent une divinité qui préside aux naissances. Elle était sans doute représentée par trois figures, puisque le procès-verbal dit qu'Auguste sacrifia aux Ilithyies, quoique la formule dont il se sert soit au singulier. Ilithyia, tibi, etc. Chez Homère (11., XI, 270), on voit plusieurs Eleiviai, filles de Héra, à qui on attribuait souvent les mêmes fonctions. Les Latins donnent aussi quelquefois le nom de Lucina soit à Junon, soit à Diane. 7. Cecinisse. Voy. Rem. 46. 8. Quod semel... servet est en apposition à bona jungite fata. On voit que quod est au nom. avec dictum est. Liberum munivit iter, daturus Dis, probos mores docili juventæ, Di, senectuti placidæ quietem, 6 7 Romulæ genti date remque prolemque Quæque vos bobus veneratur albis Jam mari terraque manus potentes 45 50 1. Condito, caché dans le carquois. | en l'honneur de Junon. Le texte des 2. Pars est en apposition à Iliæ Livres sibyllins nous dit la couleur turmæ et désigne les compagnons des victimes: πάνλευκοι ταῦροι .... d'Enée. Avec jussa, il faut sous-en- Boòs déμas ayλaòv. Au contraire tendre a diis. 3. Cui (parti). Sine fraude. Voy. Od., II. XVI (Xix). 20. 4 Relictis, quam relicta. 5. Di, Jupiter et Junon. Ils ne sont pas nommés, mais désignés assez clairement par les termes du vers 49: Vos bobus veneratur albis. Le procès-verbal dit qu'Auguste el Agrippa immolerent chacun un taureau Jupiter et le lendemain une génisse on n'immola aucune victime aux dieux du Palatin; on leur offrit seulement des gâteaux, dont la nature et le nombre sont indiqués expressément dans le procès-verbal. 6. Romulæ. V. Od., IV., Iv (v), 1. 7. Rem, l'abondance. S. Albanes secures. La hache est le symbole de la puissance des Romains, issus d'Albe la Longue. 8 Spem bonam certamque domum reporto, 1. Superbi nuper se rapporte à Scythæ. Pendant qu'Auguste faisait la guerre contre les Cantabres (24), les Scythes et les Indiens envoyèrent demander son amitié (responsa petunt). Voy. Od., IV, x1 (xiv), 41-42. 2. Augur. Le poète résume les principaux attributs du dieu pro phétique, porteur de l'arc, maitre des muses et dieu de la médecine (Παιάν οι Παιών). 3. Arces, les collines où Octave avait onze ans auparavant consacré le temple d'Apollon. Var., Aras. Si videt, comme au vers 37, si vestrum opus est, n'est pas une formule dubitative. Si veut dire ici puisque. 4. Latiumque felix. Construisez Prorogat rem Romanam Latiumque felix (ut felix sit) in lustrum alterum (sequens), ævumque semper melius. Lustrum est une période déterminée; ævum, le temps sans limites. Il y a gradation entre les deux termes. 5. Prorogat, préférable à proroget : le poète affirme avec confiance qu'Apollon protège Rome ainsi que Diane. Il faut aussi lire plus loin curat, applicat, et non curet, applicet. 7. Quindecim. C'est depuis Sylla que les decemviri sacris faciundis, primitivement duumviri, étaient devenus quindecimviri. 8. Hæc sentire, être dans les dispositions que nous demandons. 9. Doctus. Voy. Od., IV, v (vi), 35 et suiv. Phœbi et Dianæ dépendent de laudes. LIVRE PREMIER I La première Satire est dédiée à Mécène, comme la première Épode, la première Ode et la première Épître; de là le début de cette dernière pièce : Prima dicte mihi, summa dicende Camena... Aucune autre satire, sauf la sixième, ne s'adresse à un personnage particulier; la première est visiblement le prologue du premier recueil publié par Horace; elle a donc été composée peu avant l'apparition de ce recueil, vers 34 avant J.-C. (voy. p. 3). Le sujet, très général, convient fort bien comme introduction à la critique des différents travers humains. Le poète se demande pour quelle cause tous les hommes sont mécontents de leur sort, et il établit que cette cause est notre insatiable cupidité. Voici le plan du poème : 1° De nombreux exemples prouvent que chacun, mécontent de son sort, envie la destinée du prochain (1-14). 2o Cependant tous refuseraient de faire l'échange, si un dieu le leur permettait (14-22). - Ici se 3o Ce qui rend les hommes envieux, c'est leur cupidité. trouve le morceau capital, sous forme de digression: c'est la réfutation de tous les sophismes de l'avare. Il prétend amasser pour sa vieillesse, comme la fourmi: mais il ne s'arrête jamais; il ne touche jamais à son bien, de peur de le diminuer, comme si la grandeur des richesses importait pour les jouissances qu'on en tire (23-60). L'argent donne de la considération? C'est possible, mais que de soucis il nous cause! L'avarice nous ôte l'affection des nôtres, elle nous expose à tous les dangers: exemple d'Ummidius (61-100). Faut-il donc vivre en débauché? demande l'avare poussé dans ses derniers retranchements. Non, la vertu est également éloignée de tous les extrêmes (101-107). 4° Conclusion : c'est à cause de l'envie que la plupart des hommes se disent malheureux. Horace paraît avoir songé, dans cette conclusion, au passage de Lucrèce : Sed quia semper aves quod abest, præsentia temnis, Et necopinanti mors ad caput adstitit ante 5 (Lucrèce, III, 971.) Qui fit, Mæcenas, ut nemo, quam sibi sortem 2 << Militia est potior. Quid enim 9? Concurritur; horæ Momento 10 cita mors venit aut victoria læta. » Agricolam laudat juris legumque peritus 11, 1. Qui. Voyez Rem. 7. 2. Sortem, ici la condition, le genre de vie. un 3. Ratio, le choix, par opposition à fors, le hasard aveugle; les deux verbes dederit, objecerit s'opposent comme les sujets. Voyez Sat., I, vi, 54: Nulla etenim mihi te fors obtulit. Servius Tullius avait consacré temple, hors de la ville, sur les bords du Tibre, à Fors Fortuna; la fète de cette déesse était célébrée le 24 juin (Ovide, Fastes, VI, 773). Voyez Odes, XXIX (XXXV). 4. Illa. Beaucoup de manuscrits ont ulla. Mais il faut illa, antécédent de quam sortem, le substantif étant transporté dans la proposition relative. Horace emploie plusieurs fois dans les Satires cette construction fréquente dans la prose. 5. Laudet, sous-ent. unusquisque. Le vers 109 présente un tour semblable. 6. Gravis annis, le .oldat vieilli 5 sous les drapeaux, comme Virgile, IX, 245. Tous les man. donnent cette leçon et le sens est clair. La conjecture de Bouhier, armis, adoptée par beaucoup d'éditeurs, est inutile. 7. Jam fractus membra, une fois que son corps est brisé. Voyez Rem. 26. 8. Austris, vents du sud, comme le Notos des Grecs. 9. Quid enim. Qu'est-ce à dire en effet? Cette formule répond à l'étonnement que peut causer l'idée de Militia est potior. Voyez Sat., II, III, 132. 10. Horæ momento, c'est-à-dire, suivant Acron, puncto temporis. 11. Juris legumque peritus, celui qui est instruit du droit et des lois, le jurisconsulte (jurisperiti, jurisconsulti). Avant les douze Tables et la divulgation des fastes par Cn. Fla vius, il n'y avait de jurisconsulte pos sible que le patron lui-même. Puis la profession d'avocat et celle de ju |