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ler difficilement et d'être tardif partout, à se lever, à se coucher, et à ses repas. « C'est matin pour moi que sept heures; et où je gouverne, je ne disne ni avant onze, ni ne souppe qu'après six heures. » (Essais, liv. 111, ch. 13.) (Note de M. GUEROULT.)

63. Une liaison sacrée. (Voyez les notes 36 et 44 de ce discours.)

XIX. 64. Qu'en vous donnant l'exclusion. C'est ici que Quintilien cite avec éloge toute la dextérité avec laquelle Cicéron réfute les argumens en faveur de son adversaire. « Cécilius, dit-il, demandait la commission d'accuser Verrès, fondé sur ce qu'il avait été son questeur; et Cicéron, qui la demandait aussi, fait, de cette raison même, un moyen pour l'obtenir.» (Liv. x, ch. 13, de la réfutation.)

65. L. Philo ne put obtenir l'autorisation de se porter accusateur contre C. Servilius. L. Veturius Philo, questeur de C. Servilius Vatia, père de P. Servilius Isauricus, fut, l'an 540 (541) de Rome, préteur de je ne sais quelle province. (ERNESTI.)

:

66. M. Aurelius Scaurus contre L. Flaccus. L. Valerius Flaccus fut consul l'an 623; et ce fut sans doute lui qui, soit dans sa préture, peu d'années auparavant, soit dans son consulat, eut pour questeur M. Aurelius Scaurus, qu'il ne faut pas confondre, comme l'ont fait plusieurs, avec les Scaurus de la maison Émilia. Celui-ci fut consul à son tour l'an 646, envoyé en Gaule, et vaincu par les Cimbres trois ans après, lieutenant du consul Cn. Mallius, il fut fait prisonnier et tué par les Barbares.- Ernesti, qui, dans l'article de L. Flaccus, confond comme édile M. Aurelius Scaurus avec M. Émilius Scaurus, commet une autre bévue en prenant ce même personnage pour M. Aurelius Scaurus que Cicéron, dans son Brutus (ch. xxxv), vante comme un orateur remarquable par l'élégance et la pureté de sa diction, et qui était questeur à Éphèse peu de temps avant le procès de Verrès. Or, au moment de ce procès, il y avait trente-cinq ans que le consulaire M. Aurelius Scaurus était mort prisonnier des Cimbres.

67. Cn. Pompée contre Titus Albucius. Cn. Pompée Strabon, père du grand Pompée, fut, l'an de Rome 640, questeur de Titus

Albucius, qui commandait en Sardaigne comme propréteur, et qui voulut, à son retour, obtenir les honneurs du triomphe pour quelques combats livrés aux brigands du pays. Le sénat lui refusa cet honneur, et Cn. Pompée Strabon se présenta pour l'accuser; mais il fut rejeté, attendu qu'il avait été questeur d'Albucius. (Voyez, t. x, sur Pompée Strabon, la note 19 du discours pro lege Manilia.)

68. Avec C. Julius. C. Julius César se distinguait, entre tous les orateurs de son temps, par son enjouement et la finesse de ses réparties. Il avait laissé des discours et des tragédies. Dans le sénat, son influence égalait celle des hommes consulaires (Brutus, chapitre XLVIII). Il fut choisi pour accuser Albucius, à l'exclusion de Cn. Pompée Strabon. Il fut tué, par l'ordre de Marius, avec l'orateur Marc-Antoine, et sa tête fut attachée à la tribune aux harangues. Cicéron a fait de C. Julius un des interlocuteurs de ses dialogues de Oratore.

69. Toujours le rôle d'accusateur a paru tres-honorable. Il n'était pas permis à tout le monde indistinctement de se porter accusateur devant les tribunaux. Ce droit était interdit aux soldats, aux gens notés d'infamie, aux comédiens dans tous les cas, aux affranchis envers leurs anciens maîtres, aux magistrats inférieurs envers ceux auxquels ils avaient été subordonnés, aux pupilles envers leurs tuteurs, etc.

Les accusateurs étaient presque toujours des jeunes gens des familles les plus distinguées, ou d'un grand talent, qui cherchaient à se faire connaître. Dans le crime de lèse-majesté, le quart des biens des condamnés était donné aux accusateurs. Il en résulta de grands abus sous les empereurs, appelés par cette raison quadruplatores.

Lorsque plusieurs accusateurs se présentaient, le juge décidait. Ceux qui n'avaient pas été préférés aidaient le principal accusateur, et veillaient à ce qu'il employât tous les moyens que lui fournissait la cause. On les appelait pour cela custodes.

L'accusateur prononçait d'abord le serment de calomnie, c'està-dire qu'il déclarait qu'il avait de bonnes preuves pour accuser. S'il ne prouvait pas, et que l'accusé fût déclaré absous, il était luimême condamné, et marqué sur le front de la lettre K.

(Note de M. GUEROULT.)

XX. 70. L. Pison... L. Calpurnius Pison fut préteur à Rome en même temps que Verrès, et se conduisit avec beaucoup d'équité (Seconde Action contre Verrès, liv. 1, ch. 45.) Il était fils de L. Calpurnius Pison qui fut préteur en Espagne, et qui montra un désintéressement alors bien rare, et petit-fils de L. Calpurnius Pison Frugi, consul l'an 621, et qui le premier proposa une loi contre les concussionnaires. -P. Gabinius Capiton. On ignore quel était ce Gabinius, dont Cicéron parle encore, dans le plaidoyer pro Archia (cap. v), comme ayant été préteur à Rome au temps de la guerre sociale (de 663 à 665). «La légèreté de Gabinius tant qu'il fut en place, son malheur après sa condamnation, avaient ôté à ses registres toute espèce d'autorité. » Il n'était pas de la famille des Aulus Gabinius; et il faut bien se garder de le confondre avec cet Aulus Gabinius qui fut consul avec un autre Pison (L. Calpurnius Piso Cæsonius) en 696, l'année même de l'exil de Cicéron.

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71. Q. Cécilius Metellus. Le Numidique, consul l'an 645.

72. Caton le sage par excellence. Caton l'ancien, qui, sous son consulat, l'an de Rome 559, avait commandé en Espagne, accusa Servius Sulpicius Galba et L. Furius, qui avaient exercé dans cette province les fonctions de préteur. Le premier, qui avait fait périr en pleine paix trente mille des Lusitaniens, dut son salut à son éloquence; le second avait commis de criantes injustices dans l'estimation du blé que devaient fournir les Espagnols. Ce procès eut lieu l'an 605 de Rome, l'année même de la mort de Caton, et la première année de la troisième guerre punique. (Voyez, sur Sulpicius Galba et sur une faute grave qu'Ernesti a commise sujet, la note 101 du discours pro Murena.)

son

73. Cn. Domitius assigner M. Silanus. Cn. Domitius Ahenobarbus, qui fut consul l'an 658 avec C. Cassius Longinus, et censeur avec L. Licinius Crassus l'an 662, avait, treize ans auparavant, étant tribun, accusé M. Silanus, personnage consulaire, pour des vexations commises sur des Gaulois, pendant qu'il était commandant contre les Cimbres dans la Gaule Narbonaise (an de R. 645). Cicéron parle de Silanus comme d'un assez bon orateur (Brutus, ch. xxxv).

XXI. 74. P. Lentulus, depuis prince du sénat. C'était l'aïeul

du conjuré *. On appelait prince du sénat celui que les censeurs inscrivaient le premier sur la liste des sénateurs. L'Aquillius accusé par Lentulus était probablement père de celui qui fut depuis accusé par L. Fufius, et défendu par l'orateur Marc-Antoine (De Orat., liv. II, ch. 47). (Note de l'abbé AUGER.)

75. P. Scipion... poursuivit Cotta devant les tribunaux. Il s'agit ici du second Africain. L. Cotta, que Cicéron qualifie d'homme consommé dans les ruses du barreau, fut défendu par Q. Metellus le Numidique. (Voyez ci-dessus, note 69.) Il fut absous. Asconius a confondu les deux Scipions, et cette faute a été reproduite par Desmeuniers, qui n'a pas réfléchi qu'un coupable qui avait été défendu par Metellus le Macédonique, l'an 614, n'aurait pu être accusé par le premier Africain, mort l'an 569. (Voyez au reste, sur L. Cotta, la note 99 du plaidoyer pour L. Murena.) Les dates qui s'y trouvent suffisent pour trancher la difficulté.

76. A l'âge où il est déjà parvenu. Bien que Cicéron n'eût que trente-sept ans, il pouvait paraître un peu trop âgé pour débuter dans les fonctions d'accusateur; car c'était par là que commençaient les jeunes citoyens qui aspiraient aux honneurs.

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XXII. 77. Parce qu'il déplaît à votre ordre. Il y avait, de la part de Cicéron, du courage à se prononcer ainsi contre les préjugés politiques de ses juges, et ici Quintillien le cite pour modèle: « Les juges, dit-il, ont leurs opinions, leurs préjugés, qu'il faut ou fortifier ou détruire, selon le besoin de la cause. Tantôt il sera nécessaire de << les rassurer contre les dangers dont ils peuvent être menacés ;.... «tantôt il faudra intimider les juges, comme le fait Cicéron dans << ses plaidoyers contre Verrès. » (Liv. 1, ch. 1 de l'exorde.)

* Voyez la note 20 de la troisième Catilinaire, tome x1 de notre édition.

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ibid.

363

LES VERRINES

Discours de M. Gueroult sur les Verrines..
DISCOURS CONTRE Q. CÉCILIUS, intitulé Divinatio. . .

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§ I. Sur les discours de Cicéron prononcés entre le
plaidoyer pro Roscio Comodo et les Verrines.
§ II. Du discours intitulé Divinatio contra Cæ-
cilium..

§ III. Observations de M. Gueroult concernant
l'art oratoire, à l'occasion de l'exorde de la pre-
mière partie du discours intitulé Divinatio.
Discours.
Notes.

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FIN DU SIXIÈME VOLUME.

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