Et je peindrais son char de gloire Font voler Mars et la Victoire : Des peuples dont il est l'appui Un assez bel emploi nous reste ; Par un hommage mérité, Consolons la vertu modeste. Voulons-nous louer à propos? Louons des mortels estimables : Les fiers enfans de Romulus Posé la couronne civique Sur le front de Remigius; Et, pour des nations sensées, Les pitoyables tragédies, Intarissables rapsodies, Qu'attendent les prix décennaux. CHANTS IMITÉS D'OSSIAN. m MIN VANE. MINVANE inquiète, éperdue, Loin de Ryno, son tendre amant, Nos guerriers revenaient vainqueurs ; « Ryno, viens-tu revoir une amante chérie ? « Où donc es-tu, Ryno? Viens essuyer mes pleurs. Nos regards baissés vers la terre, Lui répondaient, Ryno n'est plus ; Son âme est au sein d'un nuage; MINVANE Ullin, quoi! dans tes vertes plaines Le fils de Fingal est tombé! Sous quel bras invincible a-t-il donc succombé? Et moi, je reste seule! Ah! terminons nos peines. Vents qui troublez les airs, qui soulevez les flots, Imposantes voix des orages Qui vous mêlez à mes sanglots, J'irai chercher Ryno dans les nuages. Ryno, dans les forêts quand tu portais l'effroi, Nos chasseurs enviaient ton ardeur et ta gràce; Mais l'ombre de la mort t'environne et te glace; Le silence habite avec toi. Qu'est devenu ton glaive, à la foudre semblable? Qu'est devenu ton arc étincelant, Ton bouclier impénétrable, Ta lance, dont le fer était toujours sanglant? Je vois tes armes entassées Sans toi briller sur ton vaisseau; On ne les a donc point placées Près de ton corps chéri dans le fond du tombeau ? Quand viendra désormais l'Aurore Te dire en souriant : « Debout, jeune guerrier; « Entends-tu les chiens aboyer? «Le cerf est loin d'ici; Ryno sommeille encore ! » En vain la mort a fermé ta paupière ; Vous qui m'aimez, vous, mes jeunes compagnes, Vos chants si doux plaisaient à mon oreille; Ce qu'il aima sommeille auprès de lui. |