Le commandant vient lui dire un beau soir, << Monsieur le comte, on en veut placer d'autres ; « J'aurais voulu vous voir long-temps. des nôtres; « Je l'espérais; mais voilà qu'aujourd'hui « Le roi renonce à vous loger chez lui. « Accusez-en le crédit de madame. « Elle a tant fait! tant remué! Ma femme? Qu'elle est aimable ! et que je suis content! » Il dit, s'élance, et décampe à l'instant. Un char doré qui l'attend à la porte Ainsi l'on voit sur la scène magique Où l'on conspire, ou l'on aime en musique, Une cité remplacer des déserts, Et tout l'Olympe au sortir des enfers. L'époux fut gai, gais furent les convives, Le souper fin, les caresses très-vives. Pope l'anglais aurait dit : Tout est bien. Lénet conta que le roi très-chrétien Était prudent, équitable et sensible, Par ses agens; que l'on s'était mépris; Avait payé pour Il parlait d'or; et le bon Franc-Comtois, Dans le grand siècle on aimait la justice. LE MAITRE ITALIEN. CONTE. Aux environs des mers de Germanie, Tout près de l'Elbe, et non loin de Hambourg, C'était le temps où nos preux chevaliers Qui détruisit la saine liberté, En renversant les murs de la Bastille '. M'est-il permis, entre tant de héros, D'en choisir un, dont je dirai deux mots? Nérac était le lieu de sa naissance; Il avait nom le vicomte de Crac, Homme à son gré de très-haute importance, Sot, paresseux, ignorant comme un moine, 1 Ne possédant de trésor que son nom; Lui-même un jour se fit telle harangue En son patois : « Eh donc! que deviens-tu? « Sujet loyal, banni par ta vertu, « Mourant de faim, tu vis dans l'espérance! <«< Ne dois-tu pas un Dunois à la France? « Il faut songer à conserver Dunois. « Si tu voulais enseigner ton patois? « L'enseigner, bon : la grande peine à prendre « Mais l'Italie en ces lieux intéresse; « Et des Germains vont battant la noblesse. « C'est Mondovi, c'est Dégo, c'est Plaisance, « Lodi, Turin, Gênes, Milan, Florence, Tous ces barons dans la ville ébahie, |