Oeuvres complètes de Voltaire: Poésies

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Carez, Thomine et Fortic, 1821
 

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Popular passages

Page 349 - Las! nous pensons, le bon Dieu sait comment! Connaissons-nous quel ressort invisible Rend la cervelle ou plus ou moins sensible ? Connaissons-nous quels atomes divers Font l'esprit juste ou l'esprit de travers, Dans quels recoins du tissu cellulaire Sont les talents de Virgile ou d'Homère, Et quel levain, chargé d'un froid poison, Forme un Tbersite, un Zoïle, un Fréron? Un...
Page 410 - Les filles en ce temps goûtent peu le sommeil. Isabelle, inquiète, en secret agitée, Et de ses dix-sept ans doucement tourmentée, Respirait dans la nuit sous un ombrage frais, En ignorait l'usage et s'étendait auprès ; Sans savoir l'admirer regardait la nature, Puis se levait, allait, marchait à l'aventure, Sans dessein, sans objet qui pût l'intéresser, Ne pensant point encore, et cherchant à penser.
Page 402 - O l'heureux temps que celui de ces fables. Des bons démons, des esprits familiers, Des farfadets, aux mortels secourables ! On écoutait tous ces faits admirables Dans son château, près d'un large foyer. Le père et l'oncle, et la mère et la fille, Et les voisins, et toute la famille, Ouvraient l'oreille à monsieur l'aumônier.
Page 409 - Mes amis, l'hiver dure, et ma plus douce étude Est de vous raconter les faits des temps passés. Parlons ce soir un peu de Madame Gertrude. Je n'ai jamais connu de plus aimable prude.
Page 403 - Dans son château, près d'un large foyer. Le père et l'oncle, et la mère et la fille, Et les voisins, et toute la famille, Ouvraient l'oreille à monsieur l'aumônier. Qui leur faisait des contes de sorcier. On a banni les démons et les fées; Sous la raison les grâces étouffées Livrent nos cœurs à l'insipidité ; Le raisonner tristement s'accrédite ; On court, hélas! après la vérité : Ah! croyez-moi, l'erreur a son mérite.
Page 47 - Sous un monarque entre deux draps plaça. Sa vive allure est un vrai port de reine, Ses yeux fripons s'arment de majesté, Sa voix a pris le ton de souveraine, Et sur son rang son esprit s'est monté1.
Page 417 - Grecs battaient des mains, la belle rougissait; Elle en aimait encor son amant davantage. Téone se leva : son air et son langage Ne connurent jamais les soins étudiés; Les Grecs , en la voyant , se sentaient égayés. Téone , souriant , conta son aventure En vers moins allongés, et d'une autre mesure, Qui courent avec grâce, et vont à quatre pieds, Comme en fit Hamilton , comme en fait la nature.
Page 373 - Tient sous la clef la vertu de sa femme. Or votre époux dans Rome a fréquenté ; Chez les méchants on se gâte sans peine, Et le galant vit fort à la...

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