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V

VALENS, VALENCE, VALENTIN, VALENTINE, VALENTINIEN. Du lat. valens, valentis, bien portant, fort, robuste, vigoureux, de valeo, valere, se bien porter, être fort, en bon état; avoir un grand crédit; pouvoir, prévaloir; valoir, mot qui se rapporte au grec ouléô, ouló, se bien porter, oulos, entier, sain, car la lettre v, initiale de plusieurs mots latins, est souvent remplacée en grec par l'esprit rude, c'est-à-dire l'h aspirée, ou par l'esprit doux, c'est-à-dire l'h muette; c'est ainsi que vallis se rapporte à aulôn, ver à ér, pour ear, vesper à hespéros, vesta à hestia, vibex à ibux, video à éidó, vulpes à alôpex, vinum à oinos, etc. En sansc. bala, force, vigueur, armée. En lat. valide, valde, beaucoup, fortement, fort, bien, validus, sain, robuste, vigoureux. En all. wohl, bien, beaucoup, haut all. anc. et moy. wola, wole, wela, anc. goth, waila, ang.-sax. wel, wael, waele, waell, ang. et holl. well, suéd. wael, dan. et anc. scand. wel, bien. En all. gewalt, anc. all. walt, pouvoir, force; ang.-sax. wald, weald, wilde, wylde, ang. wealth, pouvoir, puissance; richesse, lithuan. waldia, polon. wladza, russe vladiėiou, bohém. wlada, puissance. En gallois gall, gallu, énergie, pouvoir, gallu, avoir de l'énergie; breton beli, galloud, puissance, pouvoir, gallout, avoir puissance, bald, puissant, hardi; germ. bald, bold, puissant, hardi, courageux. En ital. valere, esp. valer, valoir.

VALERE, historien latin; consul; poëte latin. Voy. VALENS. VALÉRIA, VALÉRA. Voy. VALENS.

VALGIUS, poëte latin. Du lat. valgus, celui dont les genoux sont cintrés en parenthèse; homme dont les pieds et les genoux se touchent et forment un cercle au milieu; grimace moqueuse, valgio, faire la moue pour se moquer, valgia, grimace railleuse, moue.

VALLONIA, déesse des vallées. Du lat. vallis, vallée, mot qui se rapporte au grec aulos, flûte; vallon, canal, aulón, ravin, aulónias, qui habite dans les vallons.

VACANA, VACUANA OU VACUNA, déesse qui présidait au repos des gens de la campagne. Du lat. vacans, vide, vacant; qui est de loisir, sans affaire, vacatio, exemption, dispense, vacuitas, vide, espace vide, vacunalis, concernant la déesse du loisir, vacuus, vide; stérile; oisif, libre, dérivés de vacare, être vide; manquer de, être exempt de; être de loisir; inoccupé; se reposer, vaquer, mot dérivé de l'héb. báqaq, il a vidé; il a privé, dépouillé. L'héb. bouq signifie aussi il a vidé, dépeuplé, d'où bouqá, vide, dévastation.

VARIUS, poëte épique latin. Du lat. varius, de différentes couleurs, varié, nuancé, tacheté, mot que Benfey rapporte au sansc. vri, entourer, environner, couvrir, vara, entourer, cerner, envelopper, littéralement entortillé, entrelacé d'une manière confuse; Eichhoff, au sansc. varn, enduire, colorier; Guichard, à l'héb. bárod, parsemé de taches, tacheté, d'où le franç. fard et l'all. farbe, couleur, ainsi que le grec pardos et le lat. pardus, léopard, animal tacheté, suivant lui; Martinius, à l'éolien pher, bête, parce que les bêtes sont ordinairement marquées de diverses couleurs; d'autres, au grec balios, moucheté, maillé, pommelé; rapide, vite, d'où Balios, nom d'un cheval d'Achille.

VARRO, consul romain. Voy. VARRON.

VARRON, un des meilleurs satiriques, regardé comme le plus savant des Romains, auteur de plus de cinq cents

volumes. Du lat. varrones, gens durs et rébarbatifs, selon Festus, ou de varo, courber.

VARUS, partisan de Pompée; gouverneur de la Gaule Cisalpine sous Auguste, fameux par son désastre en Germanie. Du lat. varus, qui a les jambes courbées ou tortues, cagneux, courbé. Le savant Benfey reconnaît l'idée générale de rondeur, de courbure, de contour, dans le lat. varius, varié, nuancé, varix, varice, varus, pustule, petit bouton, varus, tourné en dedans, recourbé, varo, courber, mots que, pour cette raison, il lie au sansc. vri, entourer, environner, couvrir, vara, entourer, cerner, envelopper. Roquefort fait venir varus du grec barus, lourd, pesant.

VASTHI, épouse d'Assuérus. De l'héb. vaschthi, qui boit. VATICANUS, dieu qui rendait des oracles dans un champ près du Vatican, et qui présidait à la parole; d'où le nom du Vatican, une des sept collines de Rome. Du lat. vaticinor, prédire, prophétiser, vaticinus, vaticinius, qui contient des prophéties; poétique, vaticinatio, prophétie, prédiction, de vates, devin, prophète; poëte; prophétesse, poétesse. Les vates ou vacies étaient nommés par les Celtes Faid, mot que l'on peut former, au moyen de l'alternation très-fréquente des lettres f et v, du germ. wete, science, goth. weta, voir, savoir (ang.-sax witan, wieten, anc. ang. to weet, ang. to wit, holl. weeten, suéd. veta, dan. vide, norv. veta, venus du sansc. vid, connaître, vêda, science), et qui, selon dom Martin, cité par Pougens, serait la racine du lat. vates. M. Eichhoff fait venir vates du sansc. vad, parler, énoncer, d'où vádas, parole, vádis, orateur, vadánia, éloquent, vádat, vádin, parlant; et d'autres de l'héb. iedehoni, prop. celui qui sait, qui connaît; devin, prophète, fait de iádah, il a vu, il a connu, il a su.

VATINIUS, Romain haï pour son insolence et ses vices grossiers. Du lat. vatinius, qui a les jambes, les pieds tortus. VÉDIUS, Romain cruel. Du lat. ve, part. priv., dius, pour divinus, divin, prop. non divin.

VÉGÈCE, auteur romain sous Valentinien. Du lat. vegetus, vigoureux, bien portant; vif, actif, de vegeto, fortifier, vegeo, pousser, exciter, de vigeo, être en vigueur, dans sa force; prospérer, mot que M. Benfey fait venir du sansc. viga, moelle; M. Eichhoff du sansc. vaj ou vij, mouvoir, agir, et un autre du sansc. óg, être fort, robuste, d'où ôg'as, vigueur, force, et aussi le grec hugiês, sain, bien portant.

VELLÉIUS, prénom d'un historien latin. Du lat. volo, vis, vult, volui, velle, vouloir. En grec boulomai, vouloir, désirer (b = v). En sansc. vri, choisir, vouloir. En all. wollen, haut all. anc. et moy. wellan, wollan, willen, ang.sax. willan, wyllan, willian, ang. to will, écoss. to vull, sax. willen, dan. ville, slave vola, ital. volere, vouloir. En grec boule, conseil, volonté; all. wille, volonté, haut all. anc. et moy. wille, willo, willeo, ang.-sax. will, willa, ang. will, holl. wil, wille, dan. willie, slave volia, gall. gwyl, ital. volunta, volonté.

VÉNILIE, nymphe, qui était femme de Daunus, roi des Rutules, et sœur d'Amate, femme de Latinus. Du lat. venilia, flux et montant de la marée, dérivé de venio, venir; aller, fait lui-même du grec bainô, aller, marcher. M. Eichhoff fait venir venio du sansc. vá, mouvoir, souffler, d'où váta, air, et le lat. ventus, vent; et d'autres du sansc. gam, aller, venir, gamyâmi, je viens, je vais.

VÉNONIUS, historien latin. Du lat. venio, venir, arriver, aller. (Voy. VÉNILIE.)

VÉNUS, déesse de la beauté, mère de Cupidon et des Amours. Du lat. venus, amour, maîtresse; planète; beauté, grâce, élégance, mot dérivé, selon Cicéron et Vossius, du lat. venio, venir, parce que cette déesse donne naissance à tous les êtres. Gébelin le fait venir du celt. ain, prononcé ven, œil, brillant, beau, mirer; il vaudrait autant le faire venir du chinois ven, beauté, parure. Pluche fait naître le nom de Vénus de l'héb. banoth, les filles. « Depuis que la

cupidité autorisée par la coutume, dit ce savant, eut converti les plaisirs les plus déréglés en autant d'actes de dévotion, les temples et les bois de la déesse de la génération se remplirent de filles qui y faisaient leur résidence. Ces lieux, par cette raison, furent nommés, en héb. sukkoth benoth, les pavillons des filles. Les Européens ne pouvaient prononcer le mot phénicien venoth, les filles, qu'en disant vėnos ou vénus; et, entendant souvent parler des tentes de vėnos, ils prirent ce dernier mot pour le nom de la déesse même, ou pour le nom de la génération. » A cela on peut ajouter, d'après le même, que les Latins rendaient par Sicca-Veneris une ville carthaginoise appelée Succota-Venos.

VENUSTUS, titre que Sylla se fit donner par un décret formel. Du lat. venustus, gracieux, aimable, plein de grâce, d'agrément, favorisé de Vénus, dérivé, comme venustas, vénusté, beauté, grâce, agrément, de venus, amour, grâce, élégance, beauté. (Voy. VÉNUS.)

VERCINGÉTORIX, grand général gaulois. Ce nom, d'après le savant Amédée Thierry, se traduit en gaélique par Ver-cinn-ceto-righ, grand chef de cent têtes ou capitaine supérieur. On a essayé, continue le même auteur, de rendre ce nom en kymrique par Gwr-cyncad-orwych, vir primus in pugna et præpotens, explication bien arbitraire, comme on voit, et qui produit un mot bien éloigné de l'orthographe latine. Le mot righ, qui terminait beaucoup de noms gaulois, et que les Latins exprimaient par ris, rigis, est analogue au latin rex, au sansc. rág'a, roi. (Voy. RÉGULUS).

VÉRITÉ, déesse allégorique, fille de Saturne et mère de la Vertu. Du lat. veritas, vérité, le vrai, dérivé de verus, vrai, véritable, réel, venu lui-même, selon M. Eichhoff, du sansc. varya, accompli, ou de l'héb. bar ou var, pur, non mêlé, sans mélange.

VÉRONIQUE. Du lat. vera, vraie, iconica, pour icon, image, figure, portrait, venu du grec éikón, image, de éikó, ressembler. « Dans notre religion même, dit l'abbé

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