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decem mensibus, diebusque octo. Cadaver ejus clam in hortos Lamianos asportatum, et tumultuario rogo semiambustum, levi cespite obrutum est postea per sorores ab exsilio reversas erutum, et crematum, sepultumque. Satis constat, priusquam id fieret, hortorum custodes umbris inquietatos: in ea quoque domo, in qua occubuerit, nullam noctem sine aliquo terrore transactam, donec ipsa domus incendio consumta sit, Periit una et uxor Cæsonia, gladio a centurione confossa, et filia parieti illisa.

LX. Conditionem temporum illorum etiam per hæc existimare quivis possit. Nam neque cæde vulgata statim creditum est : fuitque suspicio, ab ipso Caio famam cædis simulatam et emissam, ut eo pacto hominum erga se mentes deprehenderet; neque conjurati cuiquam imperium destinaverunt. Et senatus in asserenda libertate adeo consensit, ut consules primo non in curiam, quia Julia vocabatur, sed in Capitolium convocarint; quidam vero, sententiæ loco, abolendam Cæsarum memoriam, ac diruenda templa, censuerint. Observatum autem notatumque est inprimis, Cæsares omnes, quibus Caii prænomen fuerit, ferro perisse, jam inde ab eo, qui Cinnanis temporibus sit occisus.

dix mois et huit jours. Son corps fut porté dans les jardins des Lamius 115 : là, on le brûla comme on put sur un bûcher rassemblé à la hâte, puis on le couvrit d'un peu de gazon. Dans la suite, ses sœurs, revenues de l'exil, l'en retirèrent, le brûlèrent, et lui donnèrent la sépulture. On sait que jusque-là des spectres poursuivaient les gardiens de ces jardins, et que, dans l'édifice où il fut tué, il ne se passait point de nuit sans quelque scène terrible cet édifice enfin fut consumé par un incendie. Césonia, la femme de Caïus, périt en même temps116 que lui, frappée par un centurion, et sa fille fut

écrasée contre un mur.

LX. Ce que nous allons dire suffira pour mettre chacun à même de juger quels étaient ces temps-là. Quand la nouvelle de ce meurtre se répandit, on n'y crut pas sur-le-champ; l'on soupçonna que Caïus avait imaginé et semé le bruit de sa mort, pour connaître les dispositions où l'on était à son égard. Les conjurés n'avaient destiné l'empire à personne, et le sénat songeait tellement à ressaisir la liberté, que les consuls en indiquèrent la convocation, non pas d'abord à la curie, parce qu'elle s'appelait Julia 117, mais au Capitole. Quelques-uns voulurent qu'on abolît la mémoire des Césars, et qu'on détruisît leurs temples. On a remarqué que les Césars qui avaient le prénom de Caïus sont tous morts par le fer, à partir de celui qui fut tué au temps de Cinna.

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1. Voyez ce qui a été dit au chapitre xv de la Vie de Tibère : ce fait remonte à l'an de Rome 757.

2. Il géra la questure cinq ans plus tôt que ne le permettaient les lois. Ce fut en 760; Germanicus avait alors un peu plus de vingt ans, puisqu'il était né en 739; mais l'âge requis (ainsi que nous l'apprend Dion, l. LII, c. 20, et Juste-Lipse, dans un excursus sur Tacite) était de vingt-cinq ans.

3. Parvint sans intermédiaire au consulat. C'est-à-dire qu'il fut dispensé de l'édilité et de la préture par lesquelles on arrivait ordinairement de la questure au consulat.

4. Envoyé à l'armée de Germanie. L'auteur, pressé d'arriver à son sujet, saute ici beaucoup d'expéditions de Germanicus, qui avait été antérieurement en Germanie dès l'an 762, et qui avait aussi fait une campagne en Pannonie.

5. Et triompha. Ce fut en 770, sous le consulat de Caïus Cécilius et de L. Pomponius : les peuples vaincus étaient les Chérusques, les Cattes, les Angrivares.

6. Nommé consul pour la seconde fois. Ce fut pour l'année 771; mais il partit immédiatement après son triomphe, et ne prit possession de sa charge qu'à Nicopolis, où il était venu par la côte d'Illyrie.

7. Après avoir vaincu le roi d'Arménie. Germanicus, après avoir chassé Vonon, établit pour roi Zénon, le fils de Polémon, roi de Pont, prince qui s'était gagné la faveur des Arméniens par son affectation à suivre leurs usages.

8. Il venait d'être mis à la tête de la Syrie. En 770, c'était

Silanus qui y commandait avant Pison; mais la fille de ce Silanus était fiancée à Néron, fils aîné de Germanicus. Il importait donc d'éloigner ce gouverneur et de lui substituer Pison, homme d'un caractère violent et sans aucune espèce de délicatesse.

9. Il excellait en grec comme en latin. Le latin dit in utroque eloquentiæ doctrinæque genere præcellens, ce qui serait susceptible de recevoir encore une autre interprétation; mais nous renvoyons à la note 174 de la Vie de Tibère, tome 1, page 478.

10. Sous une méme tombelle. On peut voir dans Tacite, liv. 1, page 62, des détails sur cette touchante cérémonie. Je me suis servi du mot tombelle, parce qu'il peint mieux le genre de sépulture que reçurent les guerriers. Germanicus les enterra à la manière des Germains. Sepulcrum cespes erigit, selon la traduction de M. Panckoucke dans sa Germanie: un simple tertre de gazon marque le lieu du tombeau. Nos provinces possèdent encore un grand nombre de ces tombelles, et l'Allemagne en est couverte. On Ꭹ trouve des armes, des squelettes et différens ustensiles de ménage, etc., etc.

11. En vain Pison révoquait ses décrets. A son retour d'Égypte vers son armée, Germanicus trouva toutes les mesures qu'il avait prises, soit pour les légions, soit pour l'administration des villes, anéanties ou même remplacées par des mesures opposées.

12. Une renonciation à son amitié. Tacite nous dit que ce fut par lettre. Juste-Lipse en a fait le sujet d'une dissertation. Les amis de Germanicus, en prénant la main du mourant, jurèrent qu'ils perdraient plutôt la vie que le soin de le venger.

13. Après avoir délibéré long-temps s'il le prendrait pour son successeur. Tacite rapporte ce fait; il paraît qu'en prenant un autre parti, Auguste ne fit que céder aux instances de Livie.

14. Exposèrent les enfans, etc. Il y a sans doute de l'exagération dans tous les signes de douleur, et l'adulation en a produit, de nos jours, qui les surpassent encore.

15. Dion est ici d'accord avec Suétone, car il fait naître Caïus le dernier jour du mois d'août. Ce fut en l'an de Rome 765.

16. Cn. Lentulus Getulicus. Il est différent de l'augure dont il

a été question au chap. XLIX de Tibère, tome 1, page 415. Il ne s'agit pas non plus de Lentulus Getulicus le père, dont Tacite rapporte la mort, liv. iv des Annales, chap. 44, an de Rome 778. Il s'agit du fils de ce dernier; il était célèbre comme historien et comme poète, et fut consul en 779. Caligula le fit mourir, sous prétexte de conspiration, en 792 (Voyez, sur tout cela, DION, liv. LIX, chap. 22, et SUÉTONE, Claude, chap. 9). Juste-Lipse a réuni tous les passages d'auteurs qui concernent ces personnages (Voyez l'édition de Lemaire, tome 1, page 460).

17. Dans un village du canton appelé Ambiatinus. Dans un excursus où Juste-Lipse se montre fort irrévérentieux envers Suétone, il soutient l'opinion de Pline, et réfute les autres allégations sur la naissance de Caligula. Quant à la situation du vicus Ambiatinus, on cite communément Cellarius, Geogr. ant., II, page 321, et le célèbre Mannert, tome 11, page 185. La tradition locale des environs de Coblentz s'est fortement arrêtée à un village appelé Calsch, dans le nom duquel se retrouve celui de Caligula contracté et abrégé à l'allemande; ce village est près de Munster-Mayenfeld: c'est à quoi M. Tross ne paraît pas avoir fait attention dans son excellente traduction du poëme de la Moselle, publiée en 1821. La première édition ne parle que de Winningen. Dans la seconde il s'étend davantage sur ce sujet; éclairé par les Annales Tréviroises de Masenius, il revient de son opinion. Une charte de 761 parle d'un pagus Ambiativus. Nous voici bien clairement sur la trace. Pépin fait don au chapitre de SaintMaximien d'une église située dans le pagus Ambiativus. J'en conclus que c'est le canton, le pagus qui s'appelait ainsi, et que, dans Suétone, Ambiatinus est l'adjectif et non pas la dénomination du village: la situation de Calsch, près de Munster-Mayenfeld, la tradition qui donne à ce village l'honneur de la naissance de Caligula, tout concourt à justifier notre conjecture.

18. Caïus n'a pu naître là. Toute cette longue dissertation de Suétone est parfaitement réfutée par Juste-Lipse, qui pense avec raison que les actes publiés ont été accessibles à Pline et à Tacite aussi bien qu'à Suétone. D'ailleurs les vers (que nous avons transcrits d'après la traduction de Laharpe) auraient-ils pu être répandus à l'avènement de l'empereur, s'il n'eût été effectivement

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