Journal helvétique: ou, Annales littéraires et politiques de l'Europe et principalement de la Suisse

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la Société Typographique, 1761
 

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Popular passages

Page 156 - Télémaque, voilà donc les maux que la guerre entraîne après elle : quelle fureur aveugle pouffe les malheureux mortels ! Ils ont fi peu de jours à vivre fur la terre, ces jours font fi miférables, pourquoi précipiter une mort déjà fi prochaine ! Pourquoi ajouter tant de défolations affreules à l'amertume dont les dieux ont rempli cette vie fi courte! Les hommes font tous frères & ils s'entre-déchirent ; les bêtes farouches font moins cruelles qu'eux.
Page 157 - Oh! que les rois doivent prendre garde aux guerres qu'ils entreprennent! Elles doivent être justes : ce n'est pas assez, il faut qu'elles soient nécessaires pour le bien public. Le sang d'un peuple ne doit être versé que pour sauver ce peuple dans les besoins extrêmes. Mais les conseils flatteurs, les fausses idées de gloire, les vaines jalousies, l'injuste avidité qui se couvre de...
Page 158 - Elles doivent être jiutes : ce n'efl pas aflez ; il faut qu'elles foient néceffaires pour le bien public. Le fang du peuple ne doit être verfé que pour fauver ce même peuple dans les befoins extrêmes. Mais les confeils flatteurs , les...
Page 113 - Ce discours a fort bonne grâce! Qu'un empereur turc est galant! Prenez-vous ce ton-là pour être aimé des femmes ? Vous devez enchanter leurs âmes; En vérité, c'est avoir du talent!
Page 155 - Celui qui ne veut pas les voir n'a pas assez de courage pour en supporter tranquillement la vue; celui qui les voit tous, qui évite tous ceux qu'on peut éviter, et qui tente les autres sans s'émouvoir, est le seul sage et magnanime. Fuyez la mollesse, le faste, la profusion; mettez votre gloire dans la simplicité; que vos vertus...
Page 158 - ... les prolonger. Les pauvres font moins fouvent malades faute de nourriture, que les riches ne le deviennent pour en prendre trop. Les alimens qui flattent trop le goût & qui font manger au-delà du befoin, empoifonnent au lieu de nourrir.
Page 118 - La nature a borné notre être; Pour un amant le ciel nous a fait naître : Qu'il soit sujet ou souverain, II a les mêmes droits ; enfin nous devons être, Par l'arrêt de notre destin, Esclaves.
Page 124 - J'ai pris mon parti. Décidez. SOLIMAN Mais un sultan... ROXELANE Peut tout. SOLIMAN Mais nos lois... ROXELANE • Je m'en [moque. SOLIMAN Le muphti, le vizir, l'aga... ROXELANE Qu'on les révoque. SOLIMAN Mon peuple... ROXELANE At-il le droit de gêner votre cœur ? Vous le rendez heureux; il vous défend de l'être!
Page 157 - Ainfi un feul homme donné au monde par la colere des Dieux , en facrifie brutalement tant d'autres à fa vanité. Il faut que tout périfle , que tout nage dans le fang , que tout foit dévoré par les flammes ; que...
Page 125 - Est-ce un courtisan toujours faux, Qui ne trouve son avantage Qu'à vous tromper, qu'à flatter vos défauts? Une compagne qui vous aime , A vous rendre parfait, fait consister le sien. Les vertus d'un époux deviennent notre bien, Et sa gloire est la nôtre même. SOLIMAN. Que le sérail se rassemble à ma voix. C'en est assez , ma crainte cesse , Et mon amour n'est plus une foiblesse ; Vous êtes digne de mon choix.

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