Art poʹetique

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Librairie Hachette et cie, 1892 - Poetry - 59 pages

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Page 56 - Tyrtaeusque mares animos in Martia bella Versibus exacuit ; dictae per carmina sortes ; Et vitae monstrata via est; et gratia regum Pieriis tentata modis; ludusque repertus , Et longorum operum finis : ne forte pudori Sit tibi Musa lyrae solers , et cantor Apollo.
Page 4 - S'il rencontre un palais, il m'en dépeint la face; II me promène après de terrasse en terrasse; Ici s'offre un perron ; là règne un corridor ; Là ce balcon s'enferme en un balustre d'or. Il compte des plafonds les ronds et les ovales ; « Ce ne sont que festons, ce ne sont qu'astragales.
Page 9 - Enfin Malherbe vint, et, le premier en France, Fit sentir dans les vers une juste cadence, D'un mot mis en sa place enseigna le pouvoir, Et réduisit la muse aux règles du devoir. Par ce sage écrivain la langue réparée N'offrit plus rien de rude à l'oreille épurée.
Page 46 - C'est par là que Molière, illustrant ses écrits, Peut-être de son art eût remporté le prix, Si, moins ami du peuple, en ses doctes peintures II n'eût point fait souvent grimacer ses figures, Quitté, pour le bouffon, l'agréable et le fin, Et sans honte à Térence allié Tabarin. Dans ce sac ridicule où Scapin s'enveloppe, Je ne reconnais plus l'auteur du Misanthrope.
Page 25 - II n'est point de serpent ni de monstre odieux, Qui, par l'art imité, ne puisse plaire aux yeux : D'un pinceau délicat l'artifice agréable Du plus affreux objet fait un objet aimable.
Page 36 - L'évangile à l'esprit n'offre de tous côtés Que pénitence à faire et tourments mérités; Et de vos fictions le mélange coupable Même à ses vérités donne l'air de la fable. Et quel objet enfin à présenter aux yeux Que le diable toujours hurlant contre les cieux % Qui de votre héros veut rabaisser la gloire, Et souvent avec Dieu balance la victoire ! Le Tasse, dira-t-on, l'a fait avec succès.
Page 55 - Ne soit jamais l'objet d'un illustre écrivain. Je sais qu'un noble esprit peut, sans honte et sans crime, Tirer de son travail un tribut légitime ; Mais je ne puis souffrir ces auteurs renommés, Qui, dégoûtés de gloire et d'argent affamés, Mettent leur Apollon aux gages d'un libraire Et font d'un art divin un métier mercenaire.
Page 10 - Surtout qu'en vos écrits la langue révérée, Dans vos plus grands excès vous soit toujours sacrée ; En vain vous me frappez d'un son mélodieux, Si le terme est impropre ou le tour vicieux : Mon esprit n'admet point un pompeux barbarisme...
Page 18 - Achille sanglant aux bords du Simoïs, Ou fait fléchir l'Escaut sous le joug de Louis. Tantôt, comme une abeille ardente à son ouvrage, Elle s'en va de fleurs dépouiller le rivage ; Elle peint les festins, les danses, et les ris ; Vante un baiser cueilli sur les lèvres d'Iris, " Qui mollement résiste, et par un doux caprice, Quelquefois le refuse, afin qu'on le ravisse.
Page 27 - Que le lieu de la scène y soit fixe et marqué. Un rimeur, sans péril, delà les Pyrénées, Sur la scène en un jour renferme des années. Là souvent le héros d'un spectacle grossier, Enfant au premier acte, est barbon au dernier.

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