Études de la Nature, Volume 5

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Page 412 - C'est qu'ils ne sont pas assez malheureux, repartit le paria. Le malheur ressemble à la montagne noire de Bember, aux extrémités du royaume brûlant de Lahor ; tant que vous la montez, vous ne voyez devant vous que de stériles rochers; mais quand vous êtes au sommet, vous apercevez le ciel sur votre tête, et à vos pieds le royaume de Cachemire.
Page 411 - Il faut, répondit le paria, dire la vérité aux hommes qui ont le cœur simple, c'est-à-dire, aux gens de bien qui la cherchent, et non aux méchants qui la repoussent- La vérité est une perle fine, et le méchant un crocodile qui ne peut la mettre à ses oreilles, parce qu'il n'en a pas. Si vous jetez une perle à un crocodile, au lieu de s'en parer, il voudra la dévorer; il se cassera les dents,, et de fureur il se jettera sur vous.
Page 408 - Il n'aide point à se tromper, ni à tromper ensuite les autres : ainsi un cœur simple, loin d'être faible comme ceux de la plupart des hommes, séduits par leurs intérêts, est fort, et tel qu'il convient pour chercher la vérité et pour la garder.
Page 402 - Il rentra aussitôt dans sa cabane, et dit au docteur : " Seigneur, je vous le répète, je ne suis qu'un malheureux paria ; mais, comme à votre teint blanc et à vos habits je vois que vous n'êtes pas Indien, j'espère que vous n'aurez pas de répugnance pour les aliments que vous présentera votre pauvre serviteur.
Page 340 - C'est à cause de la faiblesse de nos yeux que la nature nous a donné des paupières pour les voiler au degré qui nous convient; qu'elle a planté la terre de forêts, dont les feuillages verts nous offrent des ombrages doux et transparents ; et qu'elle répand dans les cieux des vapeurs et des nuages, pour affaiblir les rayons trop vifs de l'astre du jour.
Page 430 - Fuyons: l'amour, la nuit, ton malheur, ton innocence, tout nous favorise. Hâtons-nous, veuve infortunée ! déjà ton bûcher se prépare, et ton époux mort t'y appelle. Pauvre liane renversée, appuie-toi sur moi, je serai ton palmier.' Alors elle jeta, en gémissant, un regard sur le tombeau de sa mère, puis vers le ciel; et laissant tomber une de ses mains dans la mienne, de l'autre elle prit ma rose.
Page 409 - La vérité me serait suspecte, répondit le paria, si elle ne venait à moi que par le moyen des hommes : ce n'est point parmi eux qu'il faut la chercher, c'est dans la nature. La nature est la source de tout ce qui existe ; son langage n'est point inintelligible et variable comme celui des hommes et de leurs livres. Les hommes font des livres, mais la nature fait des choses. Fonder la vérité sur un livre, c'est comme si on la fondait sur un tableau ou sur une statue, qui ne peut intéresser qu'un...
Page 422 - Que doit-ce être d'une ville pendant le jour, si elle est ainsi troublée pendant la nuit? Les maux de l'homme croissent avec ses jouissances: combien l'empereur, qui les réunit toutes, n'est-il pas à plaindre! Il a à redouter les guerres civiles et étrangères, et les objets mêmes qui font sa consolation et sa défense, ses généraux, ses gardes, ses mollahs, ses femmes et ses enfants.
Page 6 - L'hiver de la France est passé, son printemps va revenir. Alors, plein d'espérance , je m'assis au bout de mon jardin sur un petit banc de gazon et de trèfle , à l'ombre d'un pommier en fleurs , vis-à-vis une ruche dont les abeilles voltigeaient en bourdonnant de tous côtés.
Page 403 - ... qui sortait par le milieu du toit, et la lumière de la lampe n'étaient pas même agitées. Le docteur admirait autour de lui le calme de l'Indien et de sa femme, encore plus profond que celui des éléments. Leur enfant, noir et poli comme l'ébène, dormait dans son berceau; sa mère le berçait avec son pied, tandis qu'elle s'amusait à lui faire un collier avec des pois d'angole rouges et noirs. Le père jetait alternativement sur l'un et sur l'autre des regards pleins de tendresse.

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