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CAIUS QUINTIUS, frère de Publius Quintius, avait contracté une société pour des biens situés dans la Gaule, avec Sextus Névius, huissier public, défendu par Hortensius, et soutenu d'amis puissans. Caïus Quintius mourut, et laissa héritier de sa fortune Publius Quintius son frère. Celui-ci voulait rompre la société. Névius prétendait qu'il lui était dû; suivant Cicéron, il était débiteur. Celui-ci, après bien des débats, paraît se désister de ses prétentions, et laisse partir Quintius, que ses affaires appelaient dans la Gaule. Il profite de son absence pour se présenter en justice, et pour agir comme si Quintius se fût enfui pour se dispenser de répondre à l'ajournement; ce qui à Rome était une honte et déshonorait un particulier. Il se fait autoriser par le préteur Burriénus, à saisir les biens de Quintius. Armé du décret, il envoie saisir les biens qu'il avait en Gaule: quant à ceux qu'il avait à Rome, il en est.empêché par Sextus Alphénus, chevalier romain, fondé de procuration de Quintius. Celui-ci revient à Rome : Névius reste dix-huit mors sans faire de poursuite. Enfin, il s'adresse au préteur Dolabella; il lui demande que Quintius donne une caution de payer la somme à laquelle il sera condamné pour avoir laissé ses biens saisis pendant trente jours, ou de consigner une somme, s'il prétendait que ses biens n'avaient pas été saisis. Quintius demandait au préteur de faire juger le fond, c'est-à-dire, de faire juger s'il devait à Névius, ou si Névius lui devait. Dolabella lui ayant refusé absolument sa demande, il se trouvait fort embarrassé. S'il consentait à

donner une caution, c'était se déshonorer lui-même, et convenir que ses biens avaient été saisis. En consignant unc somme, il se voyait réduit à parler le premier dans une cause où son honneur était intéressé. Cependant de deux maux il choisit le moindre, et prit le parti de consigner une somme.

La cause avait été déjà plaidée une fois sans avoir été jugée; Cicéron entreprit de défendre Quintius contre Hortensius, qui parlait une seconde fois pour Névius. Après avoir tâché, dans son exorde, d'intéresser les juges en faveur de Quintius, et de les indisposer contre Névius; après avoir, dans sa narration, exposé les faits à peu près comme je viens de les rapporter, mais en les développant dans une juste étendue, il avance trois propositions qu'il s'engage de prouver, que Névius n'était point fondé à requérir la saisie des biens de Quintius, qu'il n'a pu les saisir en vertu de l'ordonnance du préteur, qu'il ne les a point

saisis.

1o. Névius n'était point fondé à requérir la saisie des biens de Quintius; il ne lui était rien dû, comme le prouvent son silence et sa conduite; et quand il lui aurait été dû, il ne devait pas agir aussi rigoureusement avec un associé et un parent. Quand même Quintius aurait manqué à l'ajournement, il ne devait pas requérir la saisie de ses biens; mais il n'a pas manqué à l'ajournement.

2o. Névius n'a pu saisir les biens en vertu de l'ordonnance du préteur; ce que Cicéron démontre en faisant lire cette ordonnance. L'ordonnance, entre autres choses, permettait de saisir les biens de l'absent, en cas qu'il ne fût pas représenté; l'orateur prouve fort au long que Quintius 'a été représenté, et bien représenté. Il insiste sur ce que

Névius avait envoyé saisir les biens avant que d'avoir obtenu l'ordonnance.

Toute la troisième partie de la confirmation manque, et le commencement de la récapitulation.

La péroraison est fort pathétique, très-propre à faire plaindre Quintius, et à rendre odieux Névius.

Cette cause a dû être plaidée l'an de Rome 672, de Cicéron, 26.

ORATIONES.

PRO P. QUINTIO

ORATIO.

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1. Q

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ORATIO PRIMA.

UE res in civitate duæ plurimum possunt, he contra nos ambæ faciunt in hoc tempore, summa gratia, et eloquentia : quarum alteram, C. Aquilli, vereor, alteram metuo. Eloquentia Q. Hortensii ne me' in dicendo impediat, nonnihil commoveor: gratia Sex. Nævii ne P. Quintio noceat, id vero non mediocriter pertimesco. Neque hoc tantopere querendum videretur, hæc summa in illis esse, si in nobis essent saltem mediocria: verum ita se res habet, ut ego, qui neque usu satis, et ingenio parum possum, cum patrono disertissimo comparer : P. Quintius, cui tenues opes, nullæ facultates, exiguæ amicorum copiæ sunt, cum adversario gratiosissimo

Abest in.

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