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S 134.

Contrats qui se forment par le seul consentement.

GAI., Comm., lib. m, § 135, seq.

Inst., lib. m, tit. 22, De obligatione consensu.

Cette rubrique comprend quatre conventions, qui, déjà d'après l'ancien droit civil, avaient la propriété de produire action solo consensu. Cependant les parties peuvent convenir expressément que la perfection d'un pareil contrat dépendra, en outre, de l'observation d'une forme particulière, nommément de la rédaction d'un acte écrit. Les contrats consensuels ont encore cela de commun qu'ils sont tous essentiellement bonæ fidei.

Consensu fiunt obligationes in emtionibus venditionibus, locationibus conductionibus, societatibus, mandatis. Ideo autem istis modis consensu dicitur obligatio contrahi, quia neque scriptura, neque præsentia omnimodo opus est, at nec dari quidquam necesse est, ut substantiam capiat obligatio, sed sufficit, eos, qui negotia gerunt, consentire. Unde inter absentes quoque talia negotia contrahuntur, veluti per epistolam, vel per nuntium. Item in his contractibus alter alteri obligatur in id, quod alterum alteri ex bono et æquo præstare oportet, quum alioquin in verborum obligationibus alius stipuletur, alius promittat. Pr. § 3, I., III, 22, De oblig. ex consensu.

Sed hæc quidem de emtionibus et venditionibus, quæ sine scriptura consistunt, obtinere oportet. Nam nihil a nobis in hujus modi venditionibus innovatum est. In iis autem, quæ scriptura conficiuntur, non aliter perfectam esse venditionem et emtionem constituimus, nisi et instrumenta emtionis fuerint conscripta, vel manu propria contrahentium, vel ab alio quidem scripta, a contrahentibus autem subscripta et, si per tabellionem fiunt, nisi et completiones acceperint, et fuerint a partibus absoluta. Donec enim aliquid deest ex his, et pœnitentiæ locus est, et potest emtor vel venditor sine pœna recedere ab êmtione. Pr., I., ti, 23, De emtione et venditione.

$ 135.

Contrat de vente, emptio venditio.

GAI., Comm., lib. m, § 139, seq.

Inst., lib. I, tit. 23, De emptione et venditione.

Dig., lib. xvIII, tit. 1, De contrahenda emptione, etc.

Dig., lib. xix, tit. 1, De actionibus empti et venditi.

Cod., lib. iv, tit. 38, De contrahenda emptione et venditione ; — tit. 49,

De actione empti et venditi.

Dig., lib. xxi, tit. 2, De evictionibus et duplæ stipulatione;

De ædilitio edicto et redhibitoria et quanti minoris.

Cod., lib. vIII, tit. 45, De evictionibus.

Cod., lib. IV, tit. 58, De ædilitiis actionibus.

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Le contrat de vente, emptio et venditio, ou emptio venditio, consiste en ce que l'un des contractants, le vendeur, venditor, promet à l'autre, l'acheteur, emptor, de lui livrer une chose, une marchandise, res, merx, pour une somme d'argent déterminée qu'on appelle le prix, pretium.

De ce contrat naissent, comme l'indique son nom, composé de deux noms réunis, des obligations réciproques des deux contractants, ultro citroque obligationes, mais différentes pour chacun d'eux, dont l'accomplissement peut être poursuivi par des bonæ fidei actiones, de la part du vendeur l'actio venditi, de la part de l'acheteur par l'actio empti.

par

L'acheteur est tenu ex emptione, ex empto, et doit compter le prix convenu. Il n'est point libéré de cette obligation par la circonstance que la chose qui lui a été vendue aurait péri par accident avant la tradition. Car aussitôt que le contrat est conclu, les risques, periculum, de la chose achetée passent à l'acheteur.

Le vendeur, de son côté, est tenu ex venditione, ex vendito; il faut qu'il livre à l'acheteur la chose ven

due, cum omni causa, et qu'il la lui garantisse sous un double rapport. Il doit, effectivement, garantir d'abord ut rem habere liceat emptori, en d'autres termes, il doit evictionem præstare. Il doit ensuite garantir que la chose vendue n'a pas de défaut physique extraordinaire et caché, et qu'elle possède les bonnes qualités qu'il a déclarées. Cette double obligation de garantie n'était pas originairement imposée au vendeur de plein droit dans toute cette rigueur, mais seulement quand il s'en était spécialement chargé. Mais, par la suite, surtout en vertu de l'édit du préteur et de celui des édiles, elle fut considérée comme s'entendant d'elle-même et comme renfermée dans l'essence même du contrat de vente, d'abord quant à certaines marchandises, aux esclaves et aux bêtes de somme, plus tard généralement pour toute espèce de marchandises. Les actions qui competent, à cet égard, à l'acheteur contre le vendeur sont, d'une part, l'actio empti, d'autre part, suivant les circonstances, tantôt l'actio redhibitoria, tantôt l'actio quanti minoris, tantôt enfin l'actio ex stipulatu. Cette dernière action a lieu quand l'acheteur s'est assuré expressément tout ce qu'il a droit d'exiger en se le faisant promettre par le vendeur, au moyen d'une stipulation.

Les deux contractants sont tenus de toute espèce de faute.

Emtio et venditio contrahitur, simul atque de pretio convenerit, quamvis nondum pretium numeratum sit, ac ne arrha quidem data fuerit. Nam quod arrhæ nomine datur, argumentum est emtionis et venditionis contractæ.

Pretium autem constitui oportet, nam nulla emtio sine pretio esse potest; sed et certum pretium esse debet.

Item pretium in numerata pecunia consistere debet. Nam in ceteris rebus, an pretium esse possit, veluti an homo, an fundus, aut toga alterius rei pretium esse possit, valde quærebatur....

Sed Proculi sententia dicentis, permutationem propriam esse speciem contractus, a venditione separatam, merito prævaluit.

Quum autem emtio et venditio contracta sit, quod effici diximus, simul atque de pretio convenerit, quum sine scriptura res agitur, periculum rei venditæ statim ad emtorem pertinet, tametsi ea res emtori tradita non sit. Itaque si homo mortuus sit, vel aliqua corporis parte læsus fuerit,,aut ædes totæ, vel aliqua ex parte incendio consumtæ fuerint, aut fundus vi fluminis totus, vel aliqua ex parte ablatus sit, sive etiam inundatione aquæ, aut arboribus turbine dejectis longe minor, aut deterior esse cœperit, emtoris damnum est, cui necesse est, licet rem non fuerit nactus, pretium solvere. Quidquid enim sine dolo et culpa venditoris accidit, in eo venditor securus est. Sed et si post emtionem fundo aliquid per alluvionem accessit, ad emtoris commodum pertinet. Nam et commodum ejus esse debet, cujus periculum est. Pr., § 1, 2 et 3, I., ш, 23, De emtione et vendi

tione.

Sive tota res evincatur, sive pars, habet regressum emtor in venditorem. ULPIANUS, fr. 1, D., xx1, 2, De evictionibus et duplæ stipulatione.

Aiunt ædiles: Qui mancipia vendunt, certiores faciant emtores, quid morbi vitiique cuique sit, quis fugitivus errove sit, noxave solutus non sit, eademque omnia, quum ea mancipia venibunt, palam recte pronuncianto. Quod si mancipium adversus ea venisset, sive adversus quod dictum promissumve fuerit, quum veniret, fuisset, quod ejus præstari oportere dicetur, emtori omnibusque, ad quos ea res pertinet, judicium dabimus, ut id mancipium redhibeatur.

Causa hujus edicti proponendi est, ut occurratur fallaciis vendentium et emtoribus succurratur, quicunque decepti a venditoribus fuerint; dummodo sciamus, venditorem, etiamsi ignoravit ea, quæ ædiles præstare jubent, tamen teneri debere. ULPIANUS, fr. 1, § 1 et 2, D., xx1, 1, De ædilitio edicto.

Est in potestate emtoris, intra sex menses redhibitoria agere malit, an ea, quæ datur quanti minoris homo, quum veniret, fuerit. JULIANUS, fr. 25, § 1, D., XLIV, 2, De exceptione rei jud.

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Contrat de louage, locatio conductio.

GAI., Comm., lib. 1, § 142, seq.

Inst., lib. II, tit. 24, De locatione conductione.
Dig., lib. xix, tit. 2, Locati conducti.

Cod., lib. iv, tit. 65, De locato et conducto.

Le contrat de louage, locatio et conductio, ou locatio conductio, consiste en ce que l'un des contractants, le locateur ou bailleur, locator, promet à l'autre, au locataire, preneur ou fermier, conductor, colonus, pour une somme d'argent déterminée, loyer, fermage ou salaire, merces, de lui laisser l'usage temporaire d'une chose, res que usu non consumitur, ou de lui rendre certains services, d'exécuter pour lui certains travaux.

Ce contrat lie aussi les deux contractants par des ultro citroque obligationes, ayant chacune pour objet, comme dans la vente, une prestation particulière et différente. C'est ce qu'indique déjà son nom composé de deux mots locatio et conductio. Aussi chacun des contractants a contre l'autre une action, mais une action différente, le locateur l'actio locati, le locataire l'actio conducti.

Le locateur est obligé, dans la locatio conductio rerum, à fournir la chose louée dans un état propre à l'usage convenu, dans la locatio conductio operarum, à rendre les services, operæ illiberales, promis, enfin dans la locatio conductio operis, à exécuter, suivant le devis convenu, et à livrer l'ouvrage entrepris à forfait 1.

Il y a ici une inexactitude: dans la locatio conductio operis, l'en

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