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On a beaucoup discuté sur la dénomination et le sens de cette division, surtout sur le nom d'Infor tiatum, s'il est purement accidentel, ou s'il se lie à quelque circonstance particulière.

Le quatrième volume, désigné spécialement par le nom de Codex repetitæ prælectionis, contient le Code, mais seulement les neuf premiers livres, ce qui vient, soit de ce qu'on ne connaissait d'abord que ceux-ci, et qu'on ne retrouva les autres que plus tard, soit de ce qu'on considérait ces derniers comme moins importants pour le droit privé.

Le cinquième volume, appelé simplement Volumen, et aussi Volumen parvum, à cause de la variété de son contenu et de son peu d'étendue, embrassait tout le reste, savoir (indépendamment de quelques appendices étrangers qui seront mentionnés tout à l'heure) les Institutes, le liber authenticorum, c'està-dire les Novelles, et les tres libri, c'est-à-dire les trois derniers livres du Code.

Cette division des manuscrits, en cinq volumina, se retrouve encore dans les anciennes impressions. Mais on adopta plus tard un autre arrangement, d'après lequel les livres de Justinien se suivent dans cet ordre les Institutes, les Pandectes, le Code et les Novelles.

On commença de très-bonne heure à ajouter aux livres de Justinien plusieurs appendices, la plupart fort hétérogènes, qu'on retrouve dans presque toutes les éditions du Corpus juris. Ce sont :

Treize édits de Justinien, qui sont, à proprement parler, des Novelles de cet empereur, mais qui, par leur objet, offrent un intérêt plutôt particulier que général, étant bornés, pour la plupart, au ressort d'une province ou d'une ville;

Cinq constitutions de l'empereur Justin le jeune ;

Plusieurs constitutions de l'empereur Tibère le jeune;

Une série d'autres constitutions de Justinien, Justin et Tibère;

Cent treize Novelles de l'empereur Léon;

Une constitution de l'empereur Zénon;

Une suite de constitutions de divers empereurs, sous le titre commun de Imperatoriæ constitutiones;

Les Canones sanctorum et venerandorum apostolorum;

Les Libri feudorum;

Quelques constitutions de l'empereur Frédéric II; Deux ordonnances de l'empereur Henri VII, appelées extravagantes;

Le Liber de pace Constantiæ.

Quelques éditions du Corpus juris contiennent encore d'autres appendices; par exemple, les fragments des XII tables, de l'édit prétorien, etc.

S 44.

Éditions et traductions du Corpus juris.

Les nombreuses éditions du Corpus juris civilis se divisent en celles qui contiennent, avec le texte, les gloses, éditions glosées, et celles où les gloses ne sont pas reproduites, éditions non glosées.

I. Parmi les éditions glosées, celles qui méritent d'être signalées comme les plus importantes sont

les suivantes :

1. Lugduni apud Sennetonios fratres. 1549 et 1550, 5 vol. in-folio.

2. Cura Antonii Contii. Paris, 1576, 5 vol. in-folio.

3. Cura Pet. ab Area Baudoza Cestii. Lyon, 1593, 4 vol. in-4°.

4. Cura Jo. Fehii. Lyon, 1627, 6 vol. in-folio. C'est la dernière édition qui contienne la glose.

II. Entre les éditions non glosées, il faut citer, comme les plus remarquables :

1. Celle de Paris, 1527, in-12, la plus ancienne de toutes.

2. Cura Ludov. Russardi. Lyon, 1561, 2 vol. infolio; réimprimée encore à Anvers, 1567, et ibid., 1570, 7 vol. in-8°.

3. Cura Ant. Contii. Lyon, 1571, et ibid., 1581, 15 vol. in-12.

4. Cura Lud Charonda. Anvers, 1575, in-folio.

5. Cum notis Dionys. Gothofredi. Edit. princeps. Lyon, 1583, in-4°. Entre les réimpressions nombreuses publiées par ses soins ou par ceux d'autres éditeurs, celle qui a été donnée cura Sim. van Leeuwen, apud Elzevirios, Amsterdam, 1663, in-folio, passe pour la meilleure.

Il existe aussi des éditions de Godefroi, sans notes, et parmi elles, on distingue, comme éditions portatives très-commodes, les elzéviriennes, surtout celle de 1663 et 1664, in-8°, qu'on désigne par l'expression pars secundus, à cause d'une faute typographique faite exprès. Il n'est pas vrai, comme on le dit, que ce soit la seule faute qu'on y trouve.

6. Ex recens. Georg. Chr. Gebaueri, cura Georg. Aug. Spangenbergi. Goettingue, 1776-1797, 2 vol.

in-4°.

7. Ex recens. J. L. G. Beck. Leipzig, 1825-1836, 2 vol., en 5 parties, in-8°, et 1829-1837, 2 vol. in-4o. 8. Corpus jur. civ. recognoverunt Alb. et Maur. Kriegelii, Hermann, Osenbrüggen. Leipzig, 18291843, 1 vol., en trois parties, in-8°.

9. L'édition commencée avec beaucoup de soin et de critique, et accompagnée de nombreuses notes, par Schrader, mais dont il n'a paru encore que les Institutes. Berlin, 1832, in-4o.

III. Les éditions dites editiones reconcinnatæ sont moins des éditions proprement dites du véritable Corpus juris civilis, que des systèmes artistement arrangés, au moyen d'une nouvelle disposition, d'un nouveau classement des divers fragments du Corpus juris.

Tel est le Corpus jur. civ. reconcinnatum auctore Eusebio Begero, cum præfatione Senckenbergii. Francfort et Leipzig, 1768, 3 vol, in-4°.

Telles sont encore, à quelques égards, les Pandecta Justinianex in novum ordinem digestæ auctore R. J. Pothier. Paris, 1748-1752; réimprimées dernièrement, Paris, 1818-1820, 5 vol. in-4°, et Paris, 1818-1821, 3 vol. in-folio.

IV. Une traduction allemande du Corpus juris a été publiée par K. E. Otto, B. Schilling et C. F. Sintenis. Leipzig, 1830-1834, 7 vol in-8°.

$ 45.

Éditions et manuscrits des diverses parties du Corpus juris.

Considérons maintenant les différents livres de Justinien séparément, quant à leur destinée littéraire, en suivant l'ordre dans lequel ils sont habituellement rangés :

I. On a conservé des Institutes un nombre considérable de manuscrits. Cependant aucun de ceux qui sont complets ne paraît remonter au delà du x° siècle.

Parmi les éditions séparées des Institutes, les suivantes méritent d'être citées.

Entre les éditions glosées :

L'editio princeps de P. Schöffer de Gernsheim. Mayence, 1468, in-folio.

Entre les éditions non glosées :

1. Ex rec. Greg. Haloandri. Nuremberg, 1529, in-folio.

2. Cura Jac. Cujacii. Paris, 1577, in-folio, et 1585, petit in-8°.

3. Ed. Fr. Aug. Biener, Berlin, 1812, in-8°.

4. Ed. C. A. C. Klenze et E. Boecking. Berlin, 1829, in-4° (conjointement avec les Institutes de Gaïus).

5. Cura Ed. Schraderi. Berlin, 1832, in-4°, et stéréotypée, Berlin, 1836, in-12.

II. Quant aux Pandectes, nous possédons, à la vérité, un grand nombre de manuscrits; mais ils ne contiennent, pour la plupart, que des parties isolées, et ne remontent pas au delà du xII° siècle. Toutefois nous avons, dans l'exemplaire de Florence, un manuscrit très-ancien et très-complet, qui, bien qu'il ne soit pas du siècle même de Justinien, comme le croyaient les glossateurs, paraît cependant pouvoir être rapporté au moins au vir siècle. Il se trouvait à Pise jusqu'à l'an 1406; il fut alors transporté de cette ville à Florence. De là le double nom de littera pisana et littera florentina. De ce manuscrit, rapproché vraisemblablement de plusieurs autres qui ont été perdus depuis, et qui paraissent, au moins quelques-uns, n'avoir pas été sans valeur, sont provenus les manuscrits qui présentent la leçon appelée vulgate (lectio vulgata), par opposition à la florentine (lectio florentina).

Parmi les éditions des Pandectes, les suivantes méritent d'être distinguées :

1. Editio princeps (avec la glose). Digestum vetus.

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