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convient à un citoyen romain de traiter un citoyen romain.

NOTE 34, P. 126.

Hoc face. Les anciens Romains disaient donc face au lieu de fac; ils disaient aussi duce au lieu de duc. Pourquoi donc retrancha-t-on dans la suite cet e à l'impératif? pour éviter les homonymes, me répondra-t-on : raison pitoyable; face, duce étaient bien plus harmonieux que ces monosyllabes fac et duc. Faut-il pour éviter quelques homonymes hérisser une langue de monosyllabes qui blessent l'oreille?

NOTE 35, ibid.

Fumat

aper.

Les mets que

les Romains aimaient le mieux étaient les poissons, les huîtres et les sangliers; le plat le plus somptueux chez eux était un sanglier farci de gibier et de volailles, qu'ils appelaient sanglier à la troyenne, par allusion au cheval de bois de Virgile.

NOTE 36, ibid.

Libya. Les poëtes latins ont souvent pris la Libye pour l'Afrique en général; mais véritablement la Libye correspondait à la Marmarique de Ptolomée. Elle était anciennement un des greniers de l'Italie, à cause de la grande quantité de blé qu'on en tirait. Ce pays fournissait à Rome quarante millions de boisseaux de froment pour subsistance de la ville pendant huit mois de l'année.

NOTE 37, ibid.

la

Chironomonta. Ici Jouvency est de mon avis, et ne fait

qu'un seul personnage du structor et de chironomon. (Voyez la note sur le texte français.) Chironomonta est un accusatif grec composé du mot zip, main, et vouos, loi, règle; ou plutôt du verbe povoμśw, je gesticule avec gráce. Mon explication est donc celle-ci : Vois le maîtred'hôtel dansant et gesticulant avec gráce, tandis que son couteau voltige sur les pièces de gibier. Cette explication n'est-elle pas plus simple que l'introduction de deux personnages? (Voyez la note sur le texte français.)

NOTE 38, P. 126.

Dictata magistri. Dans la 11. satire, celle des repas, on verra dans quelle région et dans quelle rue de Rome se trouvait cette école de dissection.

NOTE 39, P. 128.

Tanquam. Une infinité de textes portent quamquam. Sans entrer dans de grands détails nous manifesterons seulement notre étonnement de ce qu'Achaintre a tergiversé un instant; tanquam se construit souvent avec le subjonctif, et fort rarement quamquam. Sans cette difficulté, j'avoue que le sens donné au passage par les autres scholiastes n'est pas dénué de sens commun; mais celui que les commentateurs et traducteurs modernes ont suivi me semble plus naturel. On me reprochera peut-être d'épiloguer; on me citera peut-être le quamquam construit avec le subjonctif, mais je répliquerai toujours que cette locution est vicieuse; il vaut donc mieux adopter une interprétation qui ne présente aucune faute contre la grammaire, et qui se trouve plus convenable à la nature du sujet traité.

NOTE 40, P. 128.

Homuncio: diminutif de homo. Il n'y a que les Italiens qui ont conservé dans les langues modernes ces diminutifs de tendresse, de bienveillance, de commisération, de mépris, qui nomment et qualifient en même temps. Quelques éditions placent la virgule après homuncio et rejettent le point et la virgule placés avant, ce qui rendrait homuncio le sujet du verbe donaret, ayant pour qualificatif similis Diis. Cette interprétation ne peut être admise, elle est ridicule; tout disparaîtrait alors, l'antithèse, l'opposition, etc., et même la beauté du vers, qui serait coupé de la manière la plus maladroite.

NOTE 41, ibid.

Vos estis frater. Presque toutes les éditions portent fratres; il n'y a qu'un seul texte qui ait frater. Marckland a adopté cette version et Dussault l'a suivie. Il me semble que ce frater, en opposition avec le frater placé dans le vers précédent, est plus satirique, plus hardi que le pluriel; et, malgré l'avis d'Achaintre, j'ai laissé le frater. Car nous dirions aussi bien en français: frère, frère! ce n'est pas vous qui étes le frère, ce sont les écus. Pourquoi les Latins n'auraient-ils pas eu la même locution que nous ?

NOTE 42, p. 130.

Ancipites fungi. Les champignons vénéneux, dit Pline, chap. xxii, du xxiie livre, sont ceux qui sont d'une couleur rougeâtre, et couverts de rouille; d'une couleur livide intérieurement, l'extérieur souvent fendu et les lèvres d'alentour pales. D'après ce naturaliste, Juvénal a donné le

qualificatif ancipites au substantif fungi. Quelques textes portent quales; mais c'est une faute, car ce corrélatif se rapporte au boletus, qui est au singulier, et non à fungi.

NOTE 43, p. 132.

Velnodus. Les pauvres citoyens qui ne pouvaient donner la bulle d'or à leurs enfans, suspendaient à leur cou une légère courroie terminée par un nœud sur la poitrine, ce que Juvénal appelle signum de paupere loro.

NOTE 44, P. 134.

Ecce dabit. Ce qui rend Juvénal difficile, ce sont ces petits discours qu'il met dans la bouche de ses personnages sans transition. J'avoue que le style est ainsi plus vif et plus rapide, mais aussi quelle attention pour le suivre et bien l'entendre; point de doute que ce ne soit ici le monologue du parasite. Mais ne pourrait-on pas dire aussi que l'intention du poëte est de plaisanter lui-même le malheureux client, en assurant d'une manière ironique que Virron va lui donner, etc.

NOTE 45, ibid.

Minor altilis. Altilis s'entend de tout animal que l'on engraisse dans une basse-cour : la poule, le canard, etc., s'appelaient minores altiles. Les majores étaient l'oie, le cygne, le paon.

NOTE 46, ibid.

Intacto et stricto pane. Tout les commentateurs ont expliqué ce passage d'une manière qui semble impliquer

contradiction; ils ont tous donné au verbe stringere la signification d'effleurer. Grignotant leur pain, dit Achaintre, qui abonde dans le sens des scholiastes. Mais ce pain effleuré, grignotté, n'est plus intact; ce stricto ne signifierait-il pas plutôt placé dans la main comme une épée, afin que le patron s'aperçût que le parasite n'avait que du pain. D'ailleurs il n'y a que Stace qui ait donné au verbe stringere la signification de blesser légèrement, effleurer. Stringere signifie serrer étroitement, et dans stringere ensem, tirer l'épée, il a la même signification.

FIN DES NOTES DES SATIRES DU PREMIER VOLUME.

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