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pasie à Athènes, Flora à Rome, N. D. L. à Paris. La pellex désigne des courtisanes du second rang; le mot tire son origine du verbe pellicio, séduire, attirer; et le terme fait lui-même allusion aux moyens qu'emploient ces femmes pour s'attirer les bonnes grâces du patron, chez qui elles étaient esclaves. Elles jouaient à peu près le même rôle que les Négresses dans nos établissemens en Améri– que; mais malheur à la pellex, quand l'épouse légitime la surprenait ; elle était condamnée à passer la vie dans le lanificium, obligée de travailler, et liée à un pieu, nommé codex. La troisième espèce de courtisanes était la lupa; la louve appartenait au leno qui spéculait sur ses charmes, quand ils commençaient à se flétrir, le leno la vendait pour servir 'dans l'ergastulum à la campagne. On donnait aussi le nom de louve à toutes ces filles d'affranchis qui rôdaient autour du cirque Romain, véritable Palais-Royal de cette capitale du monde.

NOTE 16, ibid.

Togam. Les adultères à Rome étaient forcées, après le jugement qui les déclarait telles, de prendre la robe virile ; il ne leur était plus permis de prendre pour vêtement la stola, habillement ordinaire des femmes honnêtes. On ne sera point surpris de trouver dans la traduction flétrie à la place de condamnée à la toge. M. Dussault, dont j'ai suivi la version dans ce passage, a bien senti qu'il était impossible, sans verbiage, de transporter dans notre langue toute la pensée de l'auteur latin. Parmi nous, quand on dit un homme flétri, on sait bien ce que cela veut dire. A Rome, une femme flétrie était celle qui portait la toge. L'expression seulement n'est pas prise dans un sens aussi étendu que la métaphore semble l'exiger; mais je ne la crois pas inconvenante: n'est-ce pas la seule propre à bien faire saisir le sens du latin?

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Insania. M. Dussault a adopté la correction de Grangée qui a remplacé le mot insania par infamia. Voyez le vers français la honte; ensuite jetez un coup d'œil sur la tra— duction, j'y vois moins d'infamie, etc., et jugez. Le raisonnement sur lequel s'appuie l'élégant traducteur est pris dans Grangée, et ne me présente aucune solidité; pour s'en convaincre, on n'a qu'à lire la 19o. note de sa seconde satire. Achaintre a rejeté le mot infamia, qui présenterait un sens obscur et sujet à interprétation; au lieu qu'avec insania, le sens est clair, et en harmonie avec ce qui suit et ce qui précède.

NOTE 18, p. 34.

Porrigine porci. Quelques éditions portent prurigine; et qu'importe! il n'y a de différence que de la gale à la teigne. Pourquoi donc une longue note pour faire la différence de ces deux maladies? C'était bien là le cas d'aller fouiller dans Celse et d'extraire un morceau de son 6. chapitre?

NOTE 19, ibid.

Contactá livorem. Quelques éditions portent conspectá, et Achaintre lui-même a été entraîné par la majorité ; je ne suis pas de son avis, et je préfère contactæ. On connaît, il est vrai, le préjugé des anciens sur le regard de l'envieux; mais ce coup d'oeil sinistre pouvait-il partir d'un objet inanimé? Toutes les prosopopées du monde, toutes les licences des poëtes ne doivent point présenter des tableaux ridicules. Pour le diminuer, les partisans du cons

pectá ont été obligés de traduire place vis-à-vis. Malgré Suidas et la citation grecque d'Achaintre, l'acception du mot n'est-elle pas forcée ? tandis que rien n'est plus simple, plus conforme à la saine raison que contactá.

NOTE 20, P. 34.

Redimicula, espèce de rubans qui servaient à lier la coiffure des femmes, ou bandelettes dont on entourait les têtes des victimes.

NOTE 21, ibid.

Abdomine. (Voyez pour l'intelligence de ce passage la note sur le texte français. ) Je trouve dans le dictionnaire encyclopédique la raison pour laquelle on bannissait le myrte des autels de la bonne Déesse, la raison pour laquelle on plaçait un œnophore de vin; mais pourquoi lui offrait-on l'abdomen d'une jeune truie, morceau que les Romains regardaient comme fort délicat? Etait-ce pour expier les crimes commis contre la chasteté ?

non,

NOTE 22, ibid.

Baptes, prêtres efféminés qui ne juraient que par Jus'attachaient aux femmes, assistaient à leur toilette, etc. Ils étaient revêtus ordinairement d'une longue robe bleue, ils se peignaient les sourcils en noir, leur corps était parfumé d'essences les plus précieuses, ils affectaient en tout les mines et les airs d'une jolie femme. Il ne faudrait pas remonter bien haut dans l'histoire de France pour trouver des Baptes. Les lettres de Vois. et de B. me procureraient sans doute des objets de comparaison et des modèles d'une ressemblance parfaite. L'anecdote de la culotte de

velours est encore présente à la mémoire d'une infinité de mes contemporains; quelle profanation!

NOTE 23, P. 36.

M. Dussault a supprimé l'épithète obliquá qui ne qualifie pas acu, elle marque seulement la manière de s'en servir. La chimie n'était pas encore venue au secours des jeunes Romains.

NOTE 24, ibid.

Vestis cærulea scutulata, était un vêtement à quadrilles: galbana rasa, robe de soie, couleur de paille morte ou vert påle, cylindrée et luisante: mais d'où les Romains tiraient-ils ces étoffes, eux qui n'avaient presque point de manufactures? Les Arméniens n'étaient-ils pas les facteurs de toute l'Asie, comme ils le sont encore? Par où sont-ils venus dans l'Inde, et sur le gofe de Bengale, où ils sont encore en grand nombre? Il y a eu de tout temps commerce et communication entre l'Arménie et l'Inde ; et l'Arménie fut conquise par les Romains. Aussi trouvè, rent-ils des richesses immenses dans ce pays, et des tissus précieux et des vases dont les grossiers conquérans n'avaient pas idée, même après la conquête de la Grèce.

NOTE 25, ibid.

les com

Bedriaci. Ce vers a-t-il été bien entendu par mentateurs et les traducteurs? Othon, quand il partit de Rome pour aller combattre les Vitelliens aux environs de Crémone, n'était-il pas maître du palais impérial à Rome? Quel butin pouvait-il désirer? Achaintre passe avec un laconisme extraordinaire sur cette difficulté ma

jeure! Les quatre vers sont en antithèse. Point de difficulté sur les deux premiers. J'ai traduit le troisième par fier de son brigandage, c'est-à-dire, fier de son titre d'Empereur et de ses insignes qu'il avait acquis par un crime; et le quatrième vers alors est en opposition: voilà mon sentiment. Il s'en faut que ce soit celui de Dussault, mais je pense que le traducteur n'a pas assez réfléchi sur les contrastes que présente ce petit tableau.

NOTE 26, P. 36.

Pharetrata Semiramis. Il y a tant de puérilités, tant de contradictions dans les historiens anciens sur le compte de cette célèbre reine, que je doute même de son existence. Hérodote, Justin, Strabon, Plutarque et Q. Curce, ne me présentent que des faits dont ma raison ne peut être satisfaite, et qui souvent la révoltent; tout ce qui précède l'ère de Nabonassar, dans l'histoire de l'Asie, n'est qu'un recueil de contes orientaux.

NOTE 27, ibid.

Hic turpis Cybeles. Je ne vois pas en quoi ce passage est obscur, comme le dit M. Dussault; Cybèle ne se rapporte point à la déesse, mais, par métonymie, aux prêtres consacrés à cette déesse. Voici de quelle manière il faut construire la phrase: hic turpis libertas Cybeles, hic libertas loquendi, etc.; est-il rien de plus clair? D'autres commentateurs traduisent cybeles, par cultus cybeles, le culte de Cybèle, et cette explication est assez raisonnable.

NOTÉ 28, p. 38.

More supervacuam. L'institution des Corybantes, après

T. I.

I I

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