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Rien n'est assurément plus conforme, ni à la raison et à la justice, qu'une telle marche, et lors même qu'on se la tiendroit toujours présente, pour y rester constamment fidèle, faut-il néanmoins, s'attendre à avoir de fortes oppositions à surmonter. Toutefois l'avantage de s'établir sur une base, comme bien tracée, est de la plus grande évidence; cet avantage doit être d'autant plus apprécié, que celui qui de cette manière a pris position sur un point assuré, a gagné la facilité d'embarrasser tous les mouvemens de son Ennemi devenus nécessairement incertains et divergens, et qu'il se trouve en mesure de déjouer en tous sens ses efforts.

On objecte, il est vrai, que dans le nombre des Constitutions que nous avons vu introduire en Allemagne, il en est qui ne présentent aucune base proprement dite, et dans lesquelles, par conséquent, l'on chercheroit en vain un véritable point d'appui, mais nous ne pouvons reconnaître cette objection. Si tel étoit en effet le cas, ne verroit-on pas des démagogues auquel tout sentiment de tranquillité et de stabilité est à charge, ne se donner ni relâche ni repos jusqu'à ce qu'ils eussent renversé de pareilles Constitutions?

Toute organization légitime, du moment qu'elle est établie, et à moins qu'elle ne fut, ainsi que c'est peut être le cas à l'égard de la Constitution des Cortès de l'an 1812, tout uniment l'œuvre de l'arbitraire et le produit d'un aveuglement insensé, renferme en elle même les élémens de son amélioration.

Une Charte au surplus n'est pas encore, il s'en faut de beaucoup une Constitution. Celle-ci est l'ouvrage du tems, et quelles que soient les circonstances, il est au pouvoir de tout Gouvernement qui sait discerner avec intelligence et vouloir avec fermeté, de donner au développement du Régime Constitutionnel une telle direction, que le bien puisse toujours prévaloir de plus en plus sur le mal, que l'autorité publique s'affermisse dans la même proportion, et que le repos et la tranquillité de la masse du peuple puissent trouver constamment un appui contre les efforts de ceux qui chercheroient à la troubler.

Dans les conjonctures actuelles, deux grands moyens de salut sont assurés à tout Gouvernement, qui, dans le juste sentiment de sa dignité et de ses devoirs, est fermement résolu de ne pas courir lui-même à sa perte.

L'un se présente dans cette certitude si propre à inspirer une vraie sécurité, que non seulement il n'existe pas entre les Puissances de l'Europe le moindre sujet de mésintelligence, mais que d'après les sentimens invariables qui animent leurs augustes Chefs, on ne peut même dans aucune chance en admettre la possibilité la plus éloignée : et quelle autre conviction, lorsqu'elle est ainsi placée au dessus de tout doute, pourroit donner à l'attitude solidaire des Gouvernemens et plus de force et plus de garantie? Un second moyen de salut nous est offert dans cette grande et forte union des Souverains de l'Allemagne, qui, dans le cours des 9 derniers mois, a été conçue avec une fermeté si soutenue, qui vient d'être portée à sa conclusion avec non moins de loyauté, et qui, à l'aide-de Dieu, nous verrons triompher de l'opposition du tems.

Les Conférences de Carlsbad, et les résolutions qui y ont été préparées, ont eu une influence, et plus puissante et plus salutaire, que ce que nous nous promettions nous mêmes d'en espérer; placés comme nous l'étions au milieu de la lutte qui nous pressoit de toutes parts, et n'ayant pu juger d'abord que sur un premier aperçu des avantages que nous avions réellement obtenus. De fortes mesures de ce genre

ne peuvent être appréciées à leur juste valeur que dans leurs suites, et il est rare que dans les premiers tems on puisse embrasser celles-ci dans toute leur étendue.

Mais déjà à présent nous avons pour juger des effets des Arrêtés du 20 Septembre, une pierre de touche dont on ne contestera sans doute pas la justesse.

Il ne seroit certes pas difficile de calculer jusqu'à ce jour leur succès.

Les résultats de la réunion des Cabinets Allemands à Vienne, bien qu'ils appartiennent à un ordre de transactions plus élevé, sont, de leur nature, moins propre à attirer tout de suite l'attention et à causer une vive sensation, qu'à devoir faire époque par les conséquences étendues et les effets durables qu'ils doivent produire. Il est hors de doute que l'Acte Fédéral, par la consolidation que lui assure cette autre Loi Fondamentale, ouvre désormais à chaque Membre de la Confédération Germanique, une garantie autant efficace que secourable, et cependant, il n'est qu'en suivant la marche qui a été adoptée ici, que l'on pouvoit avoir quelque certitude d'atteindre à un bienfait d'un aussi grand prix dans la conjoncture actuelle.

L'esprit de modération et d'abnégation de tout intérêt particulier, qui a présidé à la discussiou et à la conclusion de cette importante transaction, nous a peut-être fait éprouver dans l'un ou l'autre point des obstacles, et nous a retenus mainte fois de prendre un essor plus hardi et plus décisif.

Mais même en admettant que la chose eût été praticable dans des voies plus prononcées, alors cependant notre ouvrage auroit été privé d'un de ses avantages les plus essentiels; il ne reposeroit pas sur cet assentiment libre et spontané de toutes les Parties intéressées, sur cette acclamation unanime qui ne s'accord que par une confiance puisée dans une entière conviction. Rien n'eût pu remplacer le manque d'un libre assentiment, et lorsqu'on en seroit venu à l'exécution de résolutions prises sous des pareils auspices, on n'eut plus tardé à l'apercevoir qu'elles manquaient de la condition la plus indispensable.

En général i importait autant et peut-être même plus encore d'affermir moralement la Confédération, et d'en rehausser le prix dans l'opinion publique, qu'il n'étoit pressant d'en renforcer les dispositions par un complément de mesures législatives. Le besoin en étoit déjà Les négociations ont fortifié cette conviction; elles l'ont

reconnu.

[1819-20.]

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rendue commune à tous, elles ont fait vivement sentir et au même degré par chacun des Gouvernemens intéressés, combien il étoit utile et nécessaire de consolider la Charte Fédérale, et d'en sceller l'Acte Additionnel, dans cet accord unanime de volontés, qui est incontestablement dû à la réunion des Conférences de Vienne; et qui, dans notre manière de voir, est l'un des effets les plus essentiels et les plus heureux dont on leur est redevable.

Les maximes de conduite que chaque Gouvernement de l'Allemagne devra désormais se tenir présentes, peuvent se ramener à quelques principes aussi sommaires que précis :

1. Se confier entièrement et sans réserve à la stabilité de l'état de paix de l'Europe, et à l'unanimité des principes qui animent les principales Puissances.

2. Apporter l'attention la plus vigilante et la plus sévère à leur systême intérieur d'administration.

3. Maintenir avec persévérance les bases légales des Constitutions existantes, et être bien résolu à s'opposer à toute atteinte et à les défendre avec force et sagesse.

4. Et néanmoins admettre des améliorations à l'égard des abus bien reconnus, qui demandent un redressement, mais ne s'y prêter qu'après même réflexion, et pour autant que les changemens seroient justifiés par des considérations irrécusables, et en reserver, exclusivement, l'initiative au Gouvernement.

5. Ce, nonobstant, si les moyens propre à chaque Etat Fédéral étoient insuffisans, il y a d'autant plus lieu pour un tel Gouvernement d'en appeler aux secours de la Fédération, auxquels sa participation à l'union fédérale lui donne les plus justes droits, que les engagem.ens qui viennent d'être définis daus l'Acte Additionnel donnent la garantie la plus précise des prestations de secours sur lesquelles il a toute raison à compter.

Telle doit être, après notre manière de voir, la marche à suivre. C'est la seule vraiment tutélaire et conservatrice, la seule vraiment raisonnable et légale; c'est sur ces principes que repose tout le systême politique de Sa Majesté l'Empereur. Et si l'Autriche, dans le calme dont elle jouit dans son intérieur, a encore l'avantage de pouvoir disposer et de forces morales et de moyens matériels de quelque considération, elle sera prête non seulement à les employer les uns et les autres, pour assurer sa propre conservation, mais aussi du moment que le devoir et la prudence lui en feront un devoir à les mettre à la disposition de ses Confédérés.

Je me flatte que les éclaircissemens que renferme la présente Communication donneront à Votre Excellence le moyen de convaincre, de nouveau, Monseigneur le Grand Duc, de nos véritables intentions, ainsi que du vif et sincère intérêt que la Cour Impériale ne cessera de prendre

a la satisfaction personnelle de Son Altesse Royale, non moins qu'à la sûreté et à la prospérité de ses Etats.

J'ai l'honneur, &c.

LE PRINCE DE METTERNICH.

S. E. le Baron de Berstett, Ministre des Affaires Etrangères

de S. A. R. Le Grand Duc de Bade.

SPANISH Notification of Blockade of the River Santi Petri, and the other Outlets to the Sea of the City of San Fernando, &c.-Madrid, 28th January, 1820.

SIR,

(Translation.)

Palace, Madrid, 28th January, 1820. THE King, my august Master, has deemed it expedient to declare in a state of Blockade the mouth of the River Santi Petri, and the other Outlets to the Sea of the City of San Fernando and its District.

His Majesty has directed me to acquaint your Excellency with this measure, in order that the several British Authorities may be aware of the same; and 1 avail myself, &c.

EL DUQUE DE SAN FERNANDO Y QUIROGA. His Excellency Sir Henry Wellesley.

COLOMBIAN Decree of Blockade of the Ports and Coasts of the Provinces of Santa Martha and Carthagena.— Baranquilla, 6th July, 1820. (Translation.)

REPUBLIC OF COLOMBIA.

LOUIS BRION, of the Order of Patriots, Admiral of the Republic, and General-in-Chief of the Armies, &c. &c. &c.

Considering that it is of the greatest importance to the success of the military operations that are now carrying on throughout these Provinces of Santa Martha and Carthagena, to prevent all Foreign communication with the Ports, Roads, Bays, and Coasts, occupied by the Arms of the King of Spain; and considering, at the same time, that the Forces of the Republic of Colombia, which actually serve by land and sea, on her Waters and Territories respectively, are able to accomplish such a measure with respect to the Vessels of neutral and friendly Nations;

Therefore, in execution of the powers expressly delegated to me by his Excellency the President of Colombia, and of the acknowledged and incontestable rights of War, which belong to us, as a Belligerent Power towards Spain, and at peace and good understanding with the

other European Powers, and with The United States of the North, and the Kingdom of Brazil, in this part of our Continent; I have come to the following determination; and decree:

1st. The Ports of Santa Martha and Carthagena, together with the Bays, Roads, and Coasts, of both Provinces, not yet occupied by the Arms of the Republic of Colombia, are declared in a state of rigorous Blockade.

2d. In order to accomplish this measure, the necessary Orders and Instructions shall be issued to the Commanders of the Ships of War of the Republic, for the purpose of effecting the due execution of the preceding Article, conformably to the usages and customs authorized by the Rights of Nations.

3d. The present Decree shall be communicated, with all the necessary formalities, to the Officers of Neutral Powers, and to all the Colonial Authorities, for producing the proper effect.

Signed, sealed and delivered, in the General Head-Quarters at the City of Baranquilla, on the 6th of July, 1820–10th of Independence. By Order of his Excellency, L. BRION.

M. SANTA MARIA, Secretary.

CORRESPONDENCE between the Spanish Commissioners, appointed to negotiate for Peace, and the Junta of Representatives of Buenos Ayres.-December, 1820.

(Translation.)

(1.)—The Spanish Commissioners to the Junta of Buenos Ayres. National Brig, Achilles, off Buenos Ayres, 4th December, 1820. THE SENOR Don Ferdinand VII, Constitutional King of the Spanish Dominions, anxious to testify, in the most solemn and public manner, the sincerity with which he is desirous to accelerate the termination of the differences existing between individuals of the same family, and to endeavour to place on a solid basis the general concord; has deemed fit to commit to our zeal the honourable charge of co-operating in such laudable and patriotic intentions, authorizing us competently to represent his August Person therein. In consequence of which, and in order that a question of such grave importance, (and of notorious reciprocal interest,) may be able to have its full effect, with all the independence and security indispensable, and with the customary guarantees and other rules adopted by all enlightened People, we confidently hope that, in conformity with, and in the observance of, similar practices, your honourable Junta will be pleased to give the necessary orders for a most ample Safe-conduct, vested with suitable solemnities and guarantees to be

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