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NOTES

SUR

LA SECONDE ACTION

CONTRE VERRÈS.

LIVRE SECOND.

1. — I. Ce fut après avoir chassé de la Sicile les Car

thaginois, et avoir pacifié cette province, que les Romains, sous la conduite de Régulus, commencèrent à porter la terreur de leurs armes dans l'Afrique, où ils prirent plusieurs villes.

2. II. Guerre qui fut excitée par presque tous les peuples d'Italie, parce qu'on leur refusait le droit de cité

romaine.

3.- Ibid. Il y avait à Rome trois sortes de trésors : le trésor où l'on déposait le vingtième de l'or, et que l'on ne pouvait ouvrir que dans les plus fâcheuses extrémités; le trésor pour la guerre des Gaulois, auquel il était défendu, sous les plus horribles imprécations, de toucher, sinon pour cette guerre; enfin le trésor pour les besoins journaliers. C'est celui dont parle Cicéron, et qu'il disait être alors dans un grand épuisement.

4. III. Cette année désastreuse, l'an de Rome 673, sous le préteur M. Lépidus, qui eut pour successeur C. Marcellus. Le M. Antonius qui vient ensuite, fils de l'orateur et père du triumvir, avait reçu du sénat, en 679, un pouvoir absolu sur toute la côte maritime, et il ravagea la Sicile et plusieurs provinces. Il mourut de douleur après avoir été battu par les Crétois. On le surnomma Creticus.

5. IV. Il y avait deux questeurs dans la Sicile, le questeur de Lilybée et celui de Syracuse. Verrès avait probablement changé de questeurs chaque année; car

je ne puis croire que Cécilius, questeur de Verrès, qui avait voulu se constituer son accusateur, ait traversé les informations faites contre Verrès. Les quatre questeurs étaient les deux de Verrès et les deux de Métellus son successeur. Mais pourquoi les deux de Verrès étaient-ils restés après son départ? J'en ignore la raison. M'ont sans cesse opposé leurs faisceaux. Nous voyons, par cet endroit et par d'autres, que les questeurs, dans les provinces, faisaient porter devant eux les faisceaux.

6.

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V. On peut voir, dans les premiers chapitres du Discours intitulé de Signis, pourquoi la ville de Messine était favorable à Verrès, et comment Héius, chef de la députation de Messine, en faisant, au nom de la ville, l'apologie de Verrès, se plaignit en son propre nom des vols qui lui avaient été faits. Au reste, la ville était appelée Messine, et les habitants Mamertins.

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7. VI. En latin, ad urbem, se disait d'un magistrat qui, , pour quelque raison particulière, se tenait aux portes de Rome en attendant le moment de partir. — Dans une année d'administration. Le gouvernement des provinces prétoriennes n'était que d'un an ; et Verrès ne devinait pas que le sien serait prolongé, parce qu'Arrius ne viendrait pas lui succéder. Asconius.

8. Ibid. On disait: Verrès saura bien balayer sa province, Verres everret provinciam.

9. Ibid. Le premier acte de la pièce était la questure de Verrès; le second, sa lieutenance d'Asie; le troisième, sa préture de Rome; le quatrième, sa préture de Sicile; enfin le cinquième, ou la catastrophe, l'accusation présente.

10. - VIII. Nous avons déjà remarqué qu'il Ꭹ avait deux questeurs en Sicile, celui de Syracuse et celui de Lilybée c'est du dernier qu'il est ici question.

II. - Ibid. Dion fut renvoyé absous, mais après avoir payé à Verrès une somme considérable.

12.- X. Q. Mucius Scévola avait gouverné l'Asie avec tant d'intégrité, que les Grecs de cette contrée établirent une fête en son honneur. L'orateur parle de cette fête au chapitre 21 de ce Discours, et il la rapproche de celle que Verrès avait instituée pour lui-même.

13.

XI. Præfecti, que nous traduisons quelquefois par le mot de préfets, était le nom qu'on donnait à des officiers de la suite des gouverneurs de provinces.

14. Ibid. Allusion a cet anneau d'or que Verrès fit décerner à son secrétaire en pleine assemblée. (Voyez le chap. 80 du Discours suivant.)

15. XII. Comme à Rome, où un tribun peut s'opposer à un préteur. Nous avons même vu, dans le Discours qui précède, qu'un préteur pouvait s'opposer au décret d'un autre préteur.

16. Ibid. C'est un des interlocuteurs dans le dialogue de la Nature des Lieux. Il se trouvait au nombre des juges de Verrès; et comme il avait beaucoup de connaissances et d'intégrité, Cicéron en parle avec éloge. Des

meuniers.

17. XIII. Lorsqu'un pays était nouvellement soumis aux Romains, ils y envoyaient ordinairement dix députés pour régler la forme de l'administration et fixer les lois. Rupilius, après avoir été fermier des domaines, devint consul. Étant proconsul, et ayant défait en Sicile les esclaves fugitifs, il régla les lois des Siciliens, accompagné de dix députés.

18. Ibid. Ils étaient..... c'est-à-dire ils ne valaient pas mieux que son ordonnance. Si un sénat a mal prononcé.... Par ces mots l'orateur passe à l'article du sénat d'une ville qu'on doit donner pour juge. Nous mettons des points après le mot prononcé, parce que Cicéron supprime la conclusion qu'il laisse ajouter aux juges : si un sénat a mal prononcé, j'en prendrai connaissance, et je sévirai contre les coupables.

19.

-XV. Héraclius demandait à être jugé d'après les lois de Syracuse, conformément à ce que nous avons vu plus haut, que si un citoyen plaidait dans sa ville contre un de ses concitoyens, ils seraient jugés d'après leurs lois.

20.- -XVII. La dixième heure, deux heures avant la nuit. On sait que les Romains partageaient le jour en douze heures égales.

21.- XVIII. Les questeurs allaient, par ordre du préteur, dans tous les départements de la province; ils

nommaient et surveillaient les juges. Les grands-juges d'Angleterre suivent à peu près cet usage. Desmeuniers.

22. XVIII. Parce qu'on devait répartir sur toutes les villes de la Sicile la somme totale à laquelle serait condamné Verrès.

23.- XIX. Cohors prætoria, les officiers de la suite du préteur. Mais comme c'était proprement une expression militaire, et que, sous les empereurs, elle fut prise dans un sens unique, j'ai hasardé cohorte prétorienne, expression qui va mieux ici que toute autre, parce qu'elle fait ressortir la pensée de l'orateur.

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24. XXI. Du Marcellus qui avait pris Syracuse et qui l'avait conservée. De C. Marcellus, qui avait été préteur en Sicile il y avait quelque temps, et qui avait réparé les vexations de son prédécesseur M. Lépidus. 25. Ibid. Q Mucius Scévola. Nous avons déjà dit qu'il gouverna l'Asie avec tant d'intégrité, que les peuples établirent une fête en son honneur.

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26. Ibid. Verrea.... Est-il un seul endroit.... qui ne puisse.... c'est-à-dire où vous n'ayez tout balayé, tout pillé, tout volé? Verrea, verrere, on voit en latin le rapport de ces mots qui disparaît en français. Les leçons et les conjectures varient beaucoup dans cette phrase. Je voudrais, avec quelques savants, qu'on pût lire, , quonam accessisti, quæso, quo non attuleris. Un peu plus bas, eversum, participe d'everrere, balayer tout-à-fait.

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27. XXII. Unctior en latin, c'est-à-dire lautior. Ce mot ici a une grâce particulière qu'il est impossible de transporter en français. Les académies ou palestres faisaient beaucoup usage d'huile dans leurs exercices, ungebantur. Desjardins explique très bien les difficultés suivantes je renvoie à son excellente analyse. J. V. L.

28. XXIV. On distinguait trois espèces d'hommes, servi, liberi, ingenui, Un esclave pouvait devenir libre, liber; mais il n'était pas ingenuus, libre d'extraction. 29. XXVI. On sent l'équivoque en parlant d'un messager. Froide plaisanterie. Avait apporté de Rome plusieurs lettres: c'étaient des lettres de change, comme

Cicéron le dit ailleurs.

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30. Ibid. Un ordre de Glabrion, président du tri

bunal qui jugeait les concussionnaires, et la loi Cornélia, de repetundis, donnaient à Cicéron tout pouvoir de faire des informations dans la Sicile, d'y recueillir des pièces et d'en amener des témoins.

31. XXVII. 12,500 livres. Trois cent mille sesterces, 37,500 livres. Il est bien étonnant que Verrès ait pris au jeune Héraclius trois fois la somme qui était en litige. Au reste, il fit casser la sentence et diffamer le juge, parce que, sans doute, il aurait voulu prendre des juges parmi les officiers de sa suite, et faire juger la chose à son gré.

32.

XXX. Les Siciliens restèrent par crainte de Verrès ; il paraît que tous ceux qui s'étaient retirés étaient des citoyens romains.

33. — Ibid. Age, dic. Ou Verrès troublé oublie quo Minucius est absent, ou il adresse la parole à Sopater. 34. XXXI. Le mois de février était consacré tout entier à écouter les députations étrangères. Ainsi Verrès, qui n'est pas en état d'exposer un avis, qui ne sait que vendre son suffrage, viendra au sénat dans un mois où il ne faudra qu'écouter, où il pourra se vendre à plus haut prix, où enfin la saison commençait à devenir moins rigoureuse. Les Crétois avaient donné du secours à Mithridate, et l'on se disposait à leur faire la guerre. Ce fut Métellus, collègue d'Hortensius, qui en fut chargé et qui la termina. Il prit le surnom de Creticus. On voit, par cet endroit même du Discours, qu'Hortensius et son parti désiraient que cette guerre fût entreprise, que Byzance fût affranchie, qu'elle ne fût plus province romaine, et que Ptolémée Aulétès, roi d'Égypte, fût confirmé dans ce titre par le sénat et le peuple romain.

35. Ibid. Rejiciundi trium judicum, construction singulière dont il y a des exemples. Sylla avait réglé que les chevaliers romains et le peuple ne pourraient récuser que trois juges : les sénateurs en pouvaient récuser davantage. 36. XXXII. Balbus et Stalénus, deux juges fort peu scrupuleux, accoutumés à se laisser corrompre, et dont il est beaucoup parlé dans le plaidoyer pour Cluen

tius.

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