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et les menaces du peuple, j'aurais été privé d'avoir des juges tirés de cette noble décurie 77 dont j'avais tant de droit de souhaiter la coopération au gré de Verrès, il les substituait, sans aucun motif raisonable, à ceux qui formaient son conseil.

Le reste de ce Discours est perdu.

SUR

LA SECONDE ACTION

CONTRE VERRÈS.

LIVRE PREMIER.

I.-III. UNE amende et l'exil; du moins les juges étaient les maîtres d'imposer ces deux peines selon la gravité des délits. Asconius.

2.- Ibid. Voici la pensée de l'orateur: Ce sera un bien pour Verrès d'être condamné dans le jugement actuel, parce que sans doute, s'il était absous, il serait cité devant le peuple romain, qui le condamnerait au dernier supplice qu'il mérite. Asconius.

3. V. C'est un crime de lèse-majesté à un particulier, de garder dans sa maison des ennemis publics. Ainsi Verrès est coupable du crime de lèse-majesté, soit qu'il ait relâché des chefs de pirates, soit qu'il les ait gardés dans sa maison. Asconius. (Voyez la dernière Verrine, de Suppliciis, chap. 39-52.)

4. Ibid. Du crime de lèse-majesté, Cicéron passe au crime qu'on appelait perduellionis, ou, d'après le sens primitif de ce mot, crime de parricide contre la patrie. C'est l'idée qu'en donne Tite-Live, I, 26. L'abbé Auger renvoie ici à son Traité de la Constitution des Romains. On peut surtout consulter le Discours de Cicéron pour Rabirius, accusé de ce crime de haute trahison, qui emportait la peine capitale, et qui se jugeait, dans le Champde-Mars, devant tout le peuple assemblé. J. V. L.

-

5. Ibid. M. Annius, L. Flavius, L. Suétius; il est parlé de ces trois témoins et de la force de leurs témoiguages, dans le Discours sur les Supplices, c. 7, 29, 59, 60, etc.

6. V. Cicéron, comme édile, pouvait monter à la tribune et parler au peuple; et c'était du peuple qu'il tenait l'édilité.

7.- VI. C'est-à-dire qu'il n'a rien fait avec passion, avec un trop grand appareil, avec une sévérité excessive, comme il le reproche à Lélius dans son plaidoyer pour Flaccus; mais qu'il s'est renfermé dans les bornes de la loi. Cicéron, un peu plus haut, dit formellement qu'il était sénateur. Il était devenu membre du sénat aussitôt après sa questure, selon le règlement de Sylla.

8. VII. Noti et ignoti se prend ici, comme quelquefois ailleurs, dans le sens actif; qui me norant, qui me

non norant.

9. IX. Hortensius avait vu avec peine la marche qu'avait suivie Cicéron; celui-ci le fait s'en plaindre, mais d'une manière qui jette sur sa plainte quelque ridicule. Asconius.

10.- Ibid. Sans doute, parce que vous avez vu, avec beaucoup de peine, dans la première plaidoirie, que je n'ai pas perdu de temps à parler, mais que j'ai fait parler les témoins. C'est toujours la même ironie.

11. Ibid. Ces mots, Adimo enim comperendinatum, expriment un nouveau reproche d'Hortensius, auquel l'orateur va répondre. (Ernesti.) On appelait comperendinatus, ou comperendinatio, la remise de la cause an surlendemain, ce qui alors avait lieu, d'après la nouvelle loi, pour les causes de concussion. Dans le cas de cette remise, la cause était plaidée de nouveau; l'accusé parlait le premier, et l'accusateur le dernier, si l'on en croit Asconius. Mais le silence de Cicéron sur cette dernière particularité, et plusieurs endroits des cinq Livres où l'orateur suppose qu'on lui répondra, me feraient croire, avec un habile critique, qu'Asconius pourrait bien être dans l'erreur.

12.- · Ibid. Loi portée par M'. Acilius Glabrion, selon laquelle il n'y avait pas de comperendinatio. 13. - XI. Cicéron semble faire entendre ici qu'à son retour du voyage de Sicile, où il ne mit que cinquante jours, ses adversaires l'obligèrent d'attendre que les cent huit jours accordés au prétendu accusateur fussent ex

pirés; qu'ils trouvèrent ensuite le moyen d'amuser le temps; de sorte qu'il perdit trois mois, pendant lesquels il aurait pu plaider sa cause.

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14. XII. Cn. Papirius Carbon, grand partisan de Marius, consul pour la seconde fois avec L. Cornélius Cinna.

15.

- Ibid. Dolabella, dont Verrès avait été questeur, avait gouverné la Cilicie et la Pamphylie, qui toutes deux faisaient partie de l'Asie-Mineure.

16. XV. Dolabella fut accusé au retour de sa province; Marcus Scaurus, son accusateur, présenta à Verrès une longue liste de tous ses vols et de tous ses excès, menacant de l'accuser lui-même, s'il ne lui dénonçait tous les crimes de Dolabella, et s'il ne lui servait de témoin.

17.. XVIII. Sous les règres de Cyrus, de Darius et de Xerxès. (Asconius.) Mais ce n'était pas une raison, suivant Desmeuniers, pour raconter plus haut qu'un vaisseau chargé des dépouilles de ce temple fut battu par les vents et les flots, tant que ces dépouilles y restèrent. Cicéron, dit-il, aurait pu citer ce miracle avec plus de réserve. Le critique oublie que l'orateur, dans tous ces Discours, est censé parler devant le peuple qui entourait le tribunal. J. V. L.

18. - XIX. Dans la partie de l'Asie que gouvernait C. Néron, où étaient les villes de Chio, de Ténédos, de Samos, dans ces trois îles de la mer Égée; Érythres, Halicarnasse, Lampsaque, etc.

19. Ibid. Devaient être portées..... Sans doute parce que c'est au peuple romain, et non à un préteur, à punir une personne publique.

20. Ibid. L'accusateur avait le droit de mettre le scellé dans la maison de l'accusé, de peur qu'on n'enlevât les registres et autres moyens de preuve.

21.- Ibid. Lorsqu'un accusé était condamné, les questeurs de Rome s'emparaient de ses effets et les faisaient vendre à l'encan.

22.

XX. Aspendus ou Asperdum, ville du gouver nement de Dolabella, était dans la Pamphylie, sur l'Eurymédon, à soixante stades de la mer. Pomponius Méla, I, 14, et Strabon, XIV, page 983, en font une colonie

d'Argos, 'Apytiwv xríoμa. Pline se contente de la nommer, V, 27; XXXI, 7. Arrien, Livre Ier de l'Expédition d'Alexandre, raconte que cette ville brava le conquérant. Zozime et les historiens des Conciles en parlent encore: elle a disparu depuis. Voyez, sur le fameux cithariste, la note d'Asconius, et, dans les Adages d'Érasle proverbe Intus canit. J. V. L.

me,

23. - XX. Lorsqu'un joueur de luth, suivant Asconius, touchait les cordes de la main gauche, et si légèrement qu'il était entendu de lui seul et de ceux qui étaient le plus près de lui, on disait intus canit: lorsqu'il touchait de la main droite et avec force, on disait foris nit. De là, les Grecs disaient de ceux qui faisaient, comme on dit, leurs coups à la sourdine, intus canunt.

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24. XXIII. C'est ce Marcus Antonius à qui on avait confié un commandement si étendu, le soin de garder toute la côte maritime, et qui mourut en Crète. ( Asco nius.) Ce serait alors M. Antonius Creticus, ou le Crétois, fils de l'orateur et père du triumvir. Mais il est prouvé incontestablement, par un autre passage de Cicéron, de Orat., II, 23, que c'est d'Antonius l'orateur qu'il veut ici parler. J. V. L.

25.- XXV. Il y a toute apparence que la fille de Philodamus avait été mariée fort jeune, et qu'ayant perdu son mari peu après son mariage, elle était retournée dans la maison de son père; si elle avait été fille et nou encore mariée, il était naturel qu'elle demeurât avec son père; l'orateur ne l'aurait pas remarqué, et n'en aurait pas donné la raison; il aurait dit tout simplement : Philodamus avait une fille non encore mariée. Ajoutez que partout où il en parle, il se sert du mot mulier, et jamais de celui de virgo.

26. Ibid. Lorsqu'un Romain, décoré d'un titre d'autorité ou de celui de sénateur, se rendait dans une ville alliée, il était reçu au nom de la ville par un des principaux citoyens qu'on choisissait chaque année pour cette fonction. Desjardins.

27. — XXVI. À la grecque, c'est-à-dire en nommant à chaque coup les dieux, leurs amis, les personnes qui les intéressaient. On demande les grandes coupes. On

VII.

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