Aut prodesse volunt, aut delectare poetæ, Aut simul et jucunda et idonea dicere vitæ. Quidquid præcipies, esto brevis-, ut cito dicta 335 Nes Percipiant animi dociles teneantque fideles : quodcumque volet poscat sibi fabula credi, 340 1. Esto brevis. Horace donne par- 6. Centuriæ seniorum, les gens &gés. tout l'exemple, et son euvre est rem- Dans le système établi par Servius Tulplie de maximes vives et concises. lius, le peuple romain était partagé 2. Manat. Boileau a adouci l'image en 192 centuries,réparties inégalement (Art poét., 1, 61): entre les 5 classes censitaires, sans compter les capite censi. La première Tout ce qu'on dit de trop est fade et Tebutant; comprenait les 18 centuries des cheL'esprit rassasié le rejeite à l'instant. valiers. Puis venaient les 60 centurias 3. Ficta voluptatis causa, comme peditum, appartenant aux 2o, 3o et jucunda, vers 337. Remarquer la régu- 4o classes : elles formaient deux larité avec laquelle est construit tout | groupes égaux, les juniores, et les sece passage. niores, agés de plus de quarante-cinq 4. Ne; final. Var. : Nec. Volet. ans; ces derniers ne servaient plus Var. : velit. dans l'armée que pour la défense de 5. Lamiæ, sortes de vampires fe- la ville. A cette limite d'âge, on cesmelles avec des pieds d'àne, de la même sait d'être compté parmi les chevaliers famille qu'Empusa, Mormo, etc. Ces et l'on rendait son cheval (equus puo personnages étaient l'objet d'une blicus). foule de contes à effrayer les enfants. 7. Celsi prætereunt, dédaignent et Suidas fait venir le mot Lamia de négligent. Ramnes ou Ramnenses, dalpos (gueule). nom d'une des doubles centuries pri Omne tulit punctum?, qui miscuit utile dulci, Sunt delicta tamen, quibus ignovisse velimus : 360 Ut pictura poesis : erit quæ 12, si propius stes, Te capiat magis, et quædam si longius abstes 13. mitives des chevaliers; suivant Var-, pistes furent primitivement des esron, ils tiraient leur nom de Romulus, claves; puis celle profession fut exercomme les Tatienses, de Tatius, et cée par des affranchis et mème des les Luceres, de Lucumon. Ici ce mot | hommes libres désigne les chevaliers, la jeunesse 8. Quamvis avec l'indic. V. Sat., dorée, par opposition aux seniores. II, II, 29. 1. Punctum. V. Epl.. II, 11, 99. Cf. la 9. Cessat, a des faiblesses. Epl., 11, paraphase de Boileau, Art poét., 1v, 87: 11, 14. - Cherilus. V. Epl., II, 1, 233. Qu'en savantes leçons votre muse fertile 10. Bis terque. dens ou trois fois, un Partout joigne au plaisant le solide et l'utile; petit nombre d'ailleurs indéterminé. Un lecteur sage fuit un vain amusement Voy. Sat., II, VII, 76; Art poét., Et veut mettre à profit son divertissement. 440, etc. Cum risu miror, je m'é2. Sosiis. Voy. Epl., I, xx, 2. tonne et je rix, sans lui savoir aucun 3. Remittit; synonyme de reddit, gré.tandis que les iaible-ses ces grands αντιδούναι. écrivains n'indignent, quoique nous 4. Minabibur,sous-ent.se feriturum. les comprenions dans un ouvrage de 5. Plura; dans son sens exact de longue haleine. comparatif. 11. Quandoque, comme quandocum6. Quid ergo est? Que faut-il con- que ou si quando. Dormitat. Ce clure de là ? Qu'on peut pardonner à jugement d'Horace est cité par Quintous les écrivains les fautes qu'ils tilien, X, 1, 21. commettent? 12. Erit quæ, una quæ. 7. Scriptor... librarius ; générale- 13. Quædam. On supplée aisément ment scriptor se sous-entend. Les co-1 te capiet magis... -Abstes. V.Rem. 16. 1 365 2 4 370 Hæc amat obscurum; volet hæc sub luce videri, O major juvenum, quamvis ? et voce paterna 1. Argutum. Le sens le plus ancien désigne la musique instrumentale, ad de ce mot parait être celui de pointu, symphoniam canere. d'où est venu le sens de fin, subtil. 10. Unguentum. Les parfums étaient 2. O major. On ne voit pas pour d'un grand usage dans les festins quelle raison Horace adresse ces ré- (Od., II, III, 13, etc.). - Crassum, c'est flexions à l'ainé seulement des Pisons. épais, grossier. - Sardo, miel de qua- Quamvis, vers 355. lité inférieure. Un scholiaste dit : Sar3. Tibi doit se construire avec tolle. dinia regio est, ubi mel amarissimum 4. Tolle. Cf. Epl., I, XVIII, 12 et apes conficiunt propter taxum ibi abunSat., I, iv, 11; x, 51. dantem. - Papaver. Voy. Pline, Hist. 5. Certis rebus, ce sont les arts nat., XIX, 53 : Papaver candidum, utiles, par opposition aux arts d'agré- cujus semen tostum in secunda mensa ment. Cicéron a exprimé la même cum melle apud antiquos dabatur. pensée, de Orat., I, XXVI : In eis 11. Duci. Expression à rapprocher de artibus, in quibus non utilitas quo. ducere ætatem, vinum produci (Od., Ill, ritur necessaria, sed animi libera qua- xv (xxI), 23). dam oblectatio, quam diligenter et 12. Ad imum. L'imitation de Boileau quam prope fastidiose judicamus! (Art poet., iv, 29-32) est faible : 6. Messalæ. Voy. Sat.,1,x,29.- Cas- Il est dans tout autre art des degrés différents, cellius Aulus, jurisconsulte qui peut (rangs; être vivait encore à ce moment. On peut avec honneur remplir les seconds 7. Mediocribus; datif par attrac Mais dans l'art dangereux de rimer et d'écrire tion, très fréquent chez Horace. Il n'est point de degrés du médiocre au pire. 8. Columnæ, ce sont les pilæ, où les 13. Campestribus, il ne joue pas au sibraires exposaient ou affichaient les Champ de Mars, en public. livres (Sat., ?, iv, 71). 14. Pilæ discive. V. Sat., 11, 11, 11 et 9. Symphonia discors; alliance de Trochi, de opozos, rota, roue mots. Symphonia, déjà chez Cicéron, I de fer munie de sortes de grelots 13. 3 385 Ne spissæ risum tollant impune? coronæ : Tu nihil invita dices faciesve Minerva", Silvestres homines sacer 11 interpresque deorum 8 390 ! comme un (annuli), que l'on faisait tourner (391-406), imité par Boileau, Art poet., cerceau. Voy. Martial, iv, 106. Horace démontre que la Epigr., XIV, 169 (éd. Schrevelius) poésie n'est pas un de ces arts vulGarrulus in laxo cur annulus orbe vagatur, gaires où la médiocrité est tolérée. Cedat ut argutis obvia turba rotis? C'est une noble occupation, qui exige 1. Impune, sans qu'on pût s'en få une vocation particulière et de sé. rieuses études : tel est le lien des cher, justement. 2. Qui nescit, versus fingere. idées, souvent difficile à saisir dans Quidni, sous-ent. audeat : ironique. stantivement, synonyme de sacerdos. cette partie du poème. Sacer; sub3. Liber. Gradation : liber, libre de naissance, classé parmi les chevaliers. 12. Cædibus. Voy. Aristoph., Gren., Census. Censeri se trouve quel 1030 : Ορφεύς μέν γάρ τελετάς quefois avec l'accusatif, même chez O'quiv xatádELŠE ców taméyesbal. Cicéron; mais l'ablatif'est plus fré- Orpheus, chantre légendaire, fils quent, - Equestrem. Le censéquestre d'Oiagros et de la muse Calliope. C'es: était de 400 000 sesterces. le père de la musique et de la poé4. Vitio ; dans son sens le plus géné- sie. On connait la puissance de son ral : sans reproche. chant, l'aventure de sa femme, la 5. Dices, tu ne diras rien, je le sais. nymphe Eurydice (Virg., En., IV; Ov., - Minerva. Voy. Cic.. de off., 1, xxxI: Mét., X), la part qu'il prit à l'expéNihil decet invita Minervä, ut aiunt, dition des Argonautes, et sa mort traid est adversante et repugnante natura. gique. Homère ne fait aucune mention 6. Id, tale. d'Orphée. Il ne faut pas le confondre 7. Mæci. Voy. Sat., I, x, 38. — Des- avec l'Orphée à qui l'on fait remonter à cendat; sujet : quod scripseris. le culte mystérieux qui porte son 8, Nonum; peut-être par allusion à nom, et dont Aristote nia l'existence la Zmyrna de Helvius Cinna, dont Ca- (Cic., Nat. D., I, 38). On a attribué tulle dit : faussement à Orphéé des hymnes et Zmyrna mei Cinnæ nonam post denique messem d'autres poésies très récentes de l'épo- que alexandrine. Suivant quelques Ribhu des hymnes du Véda; son 9. Intus, in scriniis. V. Epl., 1. xx, 3. existence se ra donc à une 10. Missa, pour emissa. Cf. Eplo, l, époque antérieure à la naissance de XVIII, 71 : la langue grecque. Et semet emissum volat irrevocabile verbun. 13. Rabidos contraste avec lenire. 11. Silvestres. Eloge de la poésie I La plupart des man, ont rapidos. 395 400 Dictus et Amphion, Thebanæ conditor urbis", Natura 14 fieret laudabile carmen an arte, 10 405 1. Amphion (Epl., I, XVIII, 44). pendant la guerre de Messénie (685Urbis, la ville, non la citadelle qui 668). On possède quatre pièces de lui avait été fondée antérieurement par et des fragments. Cadmus. Var. : arcis. 9. Sortes, les oracles, par exemple 2. Prece, ce sont les paroles chan- ceux de Delphes. tées, et sono testudinis, la musique qui 10. Via. Allusion à Hésiode et aux es accompagne. poètes gnomiques, Solon, Théognis, 3. Fuit hæc, telle était, en cela Procylide. — Regum. Les poètes lyconsistait. riques furent protégés par les rois; 4. Maritis, les époux. Catulle em- Pindare, Simonide, Bachylides vécuploie de méme boni conjuges, bene vz- rent à la cour de Hiéron de Syravite (LXI, 229; éd. L. Müller). cuse et de Théron d’Agrigente; Ana 5. Ligno. Les anciens gravaient les créon, auprès de Polycrate de Samos. lois sur des tables de chène; tels 11. Pieriis. Le mont Piéros, sur les étaient chez les Athéniens les äsoves, confins de la Thessalie et de la Marouleaux de bois sur lesquels étaient cédoine, était le berceau du culte des écrites les lois de Solon, et les xúp- Muses, d'où le nom de Pierides. bels, pyramides triangulaires, mobi- Ludus, la poésie dramatique. les autour d'un axe. 12. Ne; conséquence de tout ce qui 6. Honor et nomen. V. Sat., I, iv, précède. 44: Des nominis hujus honorem, et Art 13. Lyræ dépend de sollers. La poét., 299: Pretium nomenque poetæ. Muse et Apollon désignent ici la 7. Insignis se rapporte à Homerus poésie en général. et Tyrtyus. Le verbe exacuit au sin 14. Natura. Rapprocher du vers 295. gulier, comme Sat., I, vi, 131 : 15. Studium, c'est-à-dire artem. Divite vena, c'est-à-dire natura. Ail. [fuisset. leurs Horace emploie benigna avec Quæstor avus pater atque meus patruusque vena dans le même sens que divite 8. Tyrtæus, poète élégiaque du (Od., II, xv (xvii), 10). La nécessité VII° s. av. J.-C.; suivant une légende de perfectionner les dons naturels par connue, Athénien envoyé à Sparte le travail est un lieu common chez |