Quelques manuscrits et quelques éditions ont fait à tort de cette ode deux pièces distinctes, la seconde commençant au vers 15. Laudabunt alii claram Rhodon aut Mytilenen 1 Aut Epheson bimarisve Corinthi 2 Moenia vel Baccho Thebas 3 vel Apolline Delphos Insignes aut Thessala Tempe. Sunt quibus unum opus est, intactæ Palladis urbem 5 5 Undique decerptam fronti præponere olivam o. Aptum dicet equis Argos ditesque Mycenas 8. Nec tam Larissæ percussit 10 campus opimæ, 1. Rhodon. L'ile de Rhodes était | célèbre par sa beauté et la fertilité de son sol. Voy. Rem. 23.-Mytilenen, dans l'ile de Lesbos, patrie d'Alcée et de Sapho, dont Cicéron dit: Et natura et situ et discriptione ædificiorum et pulchritudine in primis nobilis (De lege agr., II, 16). 2. Epheson. Rém.23. Ephèse, près de l'embouchure du Caystros, était une des plus belles villes de l'Asie Mineure, célèbre par le temple de Diane, brûlé par Erostrate et rebâti magnifiquement; c'était la patrie du philosophe Héraclite. Bimarisve Corinthi. Corinthe avait deux ports sur les deux golfes qui la baignent. Florus la nomme Græciæ decus. Bimaris traduit le grec aμpitálαocos. 3. Thebas. C'est à Thèbes que Sémélé, fille de Cadmus, donna le jour à Dionysos (Bacchus); on y employait, dans les sacrifices faits à ce dieu, l'eau de la fameuse fontaine de Dircé. 4. Tempе, Тéμлn, vallée riante entre l'Ossa et l'Olympe, arrosée par le Pénée. 5. Palladis urbem, Athènes. 6. Undique... olivam, périphrase pour laudare Attacher au front (d'Athènes) une couronne d'olivier; 10 Undique decerptam, prise de tous côtés; c'est-à-dire que le poète loue les mérites les plus divers d'Athènes, comme fait Sophocle dans le fameux chœur d'Edipe à Colone. C'est l'explication la plus naturelle de ce vers, qui a donné lieu à des interprétations diverses et à différentes corrections. 7. Plurimus, pour plurimi, ó пoλÚS. 8. Argos, appelée par Homère et Euripide ἱππόβοτον, ἱππότροφον, ἵπε Tetov. Héra (Junon) avait un culte particulier à Argos, Mycène, Corinthe, Sparte, etc. C'est à Argos que se trouvait son temple principal avec la statue de Polyclète, et que se célébraient tous les cinq ans les Heraia, Mycenas. Mycène, qui n'existait plus du temps d'Horace, est appelée Toλúxpucot par Homère. 9. Patiens désigne la vertu essentielle des Lacédémoniens. 10. Larissæ, ville de Thessalie dans la fertile plaine du Pénée. Percussit (amore). 11. Domus Albuneæ (auj. probablement Grotta di Nettuno), la grotte de la nymphe Albunea, dans le bois sacré de Tibur. De cette grotte sor. taient la fontaine d'Albunée et l'Anio (auj. Teverone), .qui arrose aussi Tibur. Et præceps Anio ac Tiburni1 lucus et uda Albus 2 ut obscuro deterget nubila cœlo 3 Perpetuo; sic tu sapiens 3 finire memento Tristitiam vitæque labores Molli, Plance, mero, seu te fulgentia signis 6 Tiburis umbra tui. Teucer Salamina patremque Tempora populea 3 fertur vinxisse corona, Sic tristes affatus amicos: « Quo nos cumque feret melior fortuna parente, Nil desperandum Teucro duce et auspice Teucro: 1. Ac, introduit un troisième terme, | le bois sacré, après la grotte et le fleuve; el uda... rivis est étroitement lié à Tiburni lucus. Tiburni, de Tiburnus c'est le nom du fils d'Amphiaraüs, fondateur légendaire de Tibur. Voy. Od., I, XVI (xviii), 2. Comparer cette description avec les vers de Virgile, En., VII, 82: lucosque sub alta Consulit Albunea, nemorum quæ maxima sacro Fonte sonat. 2. Albus, άpyεcts. Le vent du sud fut aussi appelé, chez les Grecs, AɛuxóVOTOS. Le Notos ou l'Auster était néralement humide et orageux. 3. Sapiens, sens adverbial. - Finire, V. Rem. 45. Salamine. Son père le chassa à son retour de Troie parce qu'il n'avait pas vengé la mort de son frère Ajax. Il fonda à Chypre une nouvelle Salamine. 7. Lyæo, Auxi, le libérateur, nom donné à Bacchus. 8. Populea. Le peuplier était consacré à Hercule, dieu des voyages: c'est le symbole de la force, et il appales festins. rait plutôt dans les luttes que dans 9. Teucro duce et auspice Teucro, gé-expression toute romaine. Les consuls avaient le commandement et les auspices, ductum auspiciumque. Horace, par une légère modification, la répétition de Teucro, approprie à la poésie une formule officielle. De bons man. ont auspice Teucri, ce qui veut dire: conduits 4. Molli, palang, se dit des vins adoucis par l'âge (Virg., Géorg., I, 341). Quelques éditeurs font de molli un impératif. 5. Tenent, soit que les camps te retiennent, comme maintenant; soit que tu te décides à venir habiter Tibur ainsi s'explique le futur tenebit opposé à tenent. 6. Teucer, fils de Télamon, roi de et le dieu protecteur deucer Teucer (Apollon). Aussi quelques éditeurs lisent-ils avec Bentley auspice Phœbo. D'autres rattachent le second Teucro à la phrase suivante et le font dépendre de promisit (O. Keller). Ambiguam tellure nova Salamina futuram. Mecum sæpe viri, nunc vino pellite curas; 3 Cras ingens iterabimus 3 æquor. » VII (VIII) Horace reproche à Lydie de faire oublier à Sybaris les exercices virils du Champ de Mars. On ne sait si ces noms grecs désignent des personnages réels. Lydia, dic, per omnes Te deos oro, Sybarin cur properes amando Perdere; cur apricum Oderit campum, patiens pulveris atque solis? Cur neque militares 5 Inter æquales equitat, Gallica 5 nec lupatis Temperat ora frenis? Cur timet flavum Tiberim tangere? Cur olivum 6 Sanguine viperino Cautius vitat, neque jam livida' gestat armis Bracchia, sæpe disco, Sæpe trans finem jaculo nobilis expedito? 1. Ambiguam, à cause de la simili- | tude des noms. V. Virg., En., III, 302. 2.0 fortes. Voy. Virg., En., I, 198: O socii, neque enim ignari sumus ante malorum, O passi graviora, dabit Deus his quoque finem. 3. Iterabimus, nous renouvellerons (nos courses sur) la mer immense. 4. Campum, le Champ de Mars, c'està-dire les exercices du corps. 5. Equitat. Le poète passe de l'interrogation indirecte à la forme directe. Gallica, gallicorum equorum. Les 10 En hiver, il faut oublier à table, auprès d'un bon feu, les soucis inutiles. Ces conseils sont adressés à Thaliarque, qui semble être un personnage imaginaire. La pièce est imitée d'Alcée; deux fragments de ce poète correspondent aux deux premières strophes : ἴει μὲν ὁ Ζευς, ἐκ δ ̓ ὀράνω μέγας Permitte divis cetera, qui simul ' Nec veteres agitantur orni.. 4 3 Quid sit futurum cras, fuge quærere 3 et Sperne, puer, neque tu choreas, Donec virenti canities abest Morosa. Nunc et campus et arex Lenesque sub noctem susurri 7 10 15 20 Hymne en l'honneur de Mercure, dont Horace énumère les principaux attributs. C'est une imitation d'Alcée. |