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XIII. QUATRIÈME ARCHILOQUIEN, formé d'un grand archiloquien et d'un trimètre iambique catalectique.

XIV. SAPHIQUE MAJEUR, formé d'un aristophanique et d'un saphique majeur.

XV. ASCLEPIADE II, formé d'un glycon et d'un asclepiade.

La 3 catégorie comprend quatre sortes de strophes :

XVI. ASCLÉPIADE III, formée de trois asclépiades et d'un glyconique. XVII. ASCLEPIADE IV, formée de deux asclépiades, d'un phérécrate d'un glyconique.

XVIII. SAPHIQUE, formée de trois saphiques et d'un adonique. XIX. ALCAÏQUE, formée de deux hendecasyllabes, un ennéasyllabe et un décasyllabe.

OBSERVATIONS SUR LES STROPHES

La plupart des savants considèrent aujourd'hui toutes les Odes d'Horace (non compris les Épodes) comme partagées en quatrains, de quatre vers semblables (Od., I, 1), ou de deux distiques répétés (Od., I, vi (vii), ou de vers différents, de deux ou trois espèces, groupés quatre par quatre. Une seule ode, IV, vii (vii), ne se prête pas à cette division; mais elle est apocryphe ou altérée par des interpolations.

Le mètre XII ou distique hipponactique, Od., II, xv (xv), semble n'être autre chose qu'un vers hipponactique (9 trochées) coupé en deux parties (3 pieds et demi d'une part, 5 et demi de l'autre). En tout cas, le deuxième vers est la continuation naturelle du premier.

Les vers des strophes sont étroitement liés entre eux, particulièrement ceux des strophes saphique et alcaïque. De là certaines particularités à noter :

1o Elisions entre deux vers d'une strophe, ou vers hypermètres : dans la strophe saphique, Od., II, п. 18; xm (xvi), 34; IV, ¤, 22 et 23; Ch. séc., 47; dans la strophe alcaïque, II, 1, 27; III (xxix), 35 1.

2o Dans une trentaine de cas, un vers se termine par un monosyllabe, in, ac et surtout et, relié au mot précédent par l'élision et au vers suivant par le sens. Exemple: Od., III, xx (xxvi), 9, o quæ beatam Diva tenes Cyprum et. Comparez I, vi (vii), 6; VIII (IX), 13; XIX (xx1), 14; xxix (xxxv), 11 et 39; II, iv (vi), 2; x (xí), 23; xii (xV), 5; XIII (xvi), 37; III, 1, 39; 11, 71; Iv, 59; vi, 3; vп (ví), 3 et 27; XXI (XXVII), 22 et 29; XXIII (XXIX), 3, 7 et 9; IV, v (vi), 11.

On peut joindre à cette liste plusieurs vers terminés par des mots de liaison de une ou deux syllabes, ut, nec, neque, atque. Exemples: Od., I, xu (xiv), 3; II, v (vii), 19; vii (x), 21 ; III, 1, 23; vii (x1), 18, etc. C'est un procédé d'usage fréquent aussi dans les Epitres et les Salires.

1. Dans les œuvres dactyliques on ne trouve que deux hexamètres hypermètres, Sat., I, Iv, 95, et vi, 102.

30 Un lien plus étroit unit quelquefois les vers qui composent les strophes saphiques. C'est là seulement qu'on trouve, à la fin du troisième vers, la tmèse, assez fréquente chez les Grecs, d'un mot coupé par la césure finale. Voy. Od., I, II, 19-20; II, xiii (xvi), 7-8.

4o Le quatrième livre présente encore ce raffinement particulier qu'il n'y a jamais d'hiatus entre deux vers d'une même strophe, tandis qu'on en rencontre un certain nombre dans les autres livres, même dans les strophes alcaïque et saphique.

Tableau des mètres employés par Horace

dans ses œuvres lyriques.

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ODES

LIVRE PREMIER

I

Horace dédie à Mécène le recueil des deux ou des trois premiers livres des Odes; cette pièce date par conséquent de l'an 23 ou 24 avant Jésus-Christ.

Il exprime son goût pour la poésie. Les uns poursuivent la fortune, les autres les honneurs (1-28). Lui n'aspire qu'aux doctes loisirs des Muses et au bonheur d'être compté par Mécène parmi les poètes lyriques. Mme Deshoulières a paraphrasé en vers cette 1re ode.

Mæcenas 1, atavis edite regibus,

O et2 præsidium et dulce decus meum,
Sunt quos curriculo 3 pulverem Olympicum
Collegisse juvat, metaque fervidis

1. Mæcenas. C. Cilnius. Mécène, | Olympiques. Le poète désigne les jeux issu d'une antique famille d'Etrurie, qui fournit plusieurs princes ou Lucumons. Simple chevalier, il fut l'auxiliaire le plus utile d'Octave pour l'établissement du nouveau régime, et le centre du cercle littéraire où brillaient au premier rang Horace et Virgile. Il mourut en 8 après J.-C., peu de temps avant Horace. Regibus pris adjectivement, comme regina sacerdos (Virg., En., 1, 273).

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en général par les plus illustres d'entre eux; il a pour cette figure une prédilection particulière (vers 10, 12, 13, 14, 15. etc.). Les jeux Olympiques, célébrés dès la plus haute antiquité, en l'honneur de Zeus, furent réorganisés par Lycurgue; c'est à partir de 776 av. J.-C. que l'on compta par olympiades, et peu à peu tous les peuples grecs prirent part à ces solennités, qui survécurent à l'antique confédération; Tibère et Néron furent vainqueurs aux jeux Olympiques, qui disparurent sous Théodose, en 394 ap. J.-C. (293 ol.).

4. Collegisse, inf. parf. employé comme l'aoriste grec. Voy. Rem. 46. Od.,I.xxvIII (xxxiv), 16; III, IV, 52, etc. Metaque. Et quos meta.

Evitata 1 rotis palmaque nobilis
Terrarum dominos 2 evehit ad deos;
Hunc, si mobilium turba Quiritium
Certat tergeminis 3 tollere honoribus;
Illum, si proprio condidit horreo,
Quidquid de Libycis verritur areis.
Gaudentem patrios findere sarculo
Agros Attalicis 5 condicionibus

Numquam dimoveas, ut trabe Cypria 6
Myrtoum pavidus nauta secet mare.

Luctantem Icariis fluctibus Africum
Mercator metuens otium et oppidi

Laudat rura sui; mox reficit rates
Quassas, indocilis & pauperiem pati.
Est qui nec veteris pocula Massici 9
Nec partem 10 solido demere de die

1. Evitata. Le plus difficile dans la course de chars était de tourner au pius près autour de la borne placée à l'extrémité de la carrière. Voy. Hom., Il., XXIII, 327. Palma. Les vainqueurs d'Olympie recevaient une branche de palmier, outre la couronne d'olivier sacré, cueillie avec un couteau d'or, dans le bois d'Altis, par un enfant dont les parents étaient vivants.

2. Terrarum dominos, en apposition à deos. Cette périphrase signifie que les vainqueurs obtiennent une gloire immortelle.

3. Tergeminis honoribus, abl. de moyen. Les trois magistratures curules sont l'édilité, la préture et le consulat.

4. Verritur. Lorsque le blé avait été battu dans l'aire, on le ramassait avec des balais pour en faire le triage. La fécondité de la Libye était prover

biale.

5. Attalicis condicionibus, pour les offres les plus brillantes. Rien n'était plus connu à Rome que la générosité d'Attale III,qui, en 133 av. J.-C., légua son riche royaume aux Romains.

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6. Cypria. L'ile de Chypre était fertile en cèdres et autres bois de construction pour la marine

7. Myrtoum, la mer qui baigne l'ile de Myrto, près de l'Eubée; partie dangereuse de la mer Egée, comme celle que désignent au vers suivant les mots fluctibus Icariis (entre Samos et l'ile d'Icarie). — Africum, vent du sudouest, appelé lip chez les Grecs, le libeccio des Italiens.

8. Indocilis... pati, tour grec très usité par Horace. Rem. 45.

9. Massici. Le mont Massicus, sur les confins du Latium et de la Campanie, était célèbre par ses vins. On estimait aussi le Fale ne, le Cécube, les vins de Calène et de Formies.

10. Nec partem demere. L'infinitif.est souvent coordonné à des substantifs régimes. Voy. Od., II, XIII (xvi), 37; III, x (XIV), 14. - Demere de die, c'est faire la sieste (meridiatio). Solidus est synonyme de integer; le jour entier, consacré au travail, durait jusqu'à la neuvième heure (3 heures après midi).

Spernit, nunc viridi membra 1 sub arbuto
Stratus, nunc ad aquæ lene caput sacræ 2.
Multos castra juvant et lituo3 tubæ
Permixtus sonitus bellaque matribus

T

Flûtes diverses (tibiæ); trompettes (tubæ lituus); joueur de flûte (tibicen).

1. Membra stratus, acc. gr. fréquent surtout avec les verbes actifs-passifs comme stratus. Voy. Rem. 26.

2. Sacræ. Les sources étaient particulièrement consacrées aux Nymphes.

3. Lituo, pour litui sonitu, abrévia

| tion fréquente chez les poètes. Le lituus, trompette de la cavalerie, était recourbé; la tuba de l'infanterie était droite. Voy. Ov., Mét., I, 98:

Non tuba directi, non æris cornua flexi. 4. Matribus, au datif.

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