Orrido gelo, che 'l terren coperse, Faffi del fuol teforo; e in lui fepolta Poi più lieta la meffe al Ciel f'aperfe.
Oh dolce speme, entro 'l mio cuore accolta, Per te le intralafciate arti io riprendo, E per te l'Alma è a nuovo oprar rivolta.
E la maestra man di nuovo io ftendo All' aurea Cetra, che fi tacque avante, E i Carmi ayvivo, e di nuov'aura accendo.
Oh del mio cuore, oh de' penfieri amante, Enrico tu, che veritiera laude
Acquiftar fai dal riamar costante.
Tu vedi ben qual lufinghiera fraude Fammi la fpeme, e come a i Carmi miei Con la promefla eternitade applaude.
Non fu derebbe fu pe' Campi Elei Dell' Aura figlio il Corridor veloce, Se non fperafle riportar Trofei.
Nè il forte Auriga innalzeria la voce Su i deftrier fuoi, fe lo fperato Onore Non foffe fprone al Cavalier feroce.
E colà in mezzo al marzial furore, Chi n'induce a veftire elmo, e lorica, E gir lieto tra 'l fangue, e tra 'l terrore?
Degli umani penfier la fpeme amica In dolce Ambrofia, e in mele Ibleo converte Quella, che altrui parrebbe aspra fatica.
Oh fe per lei in verde Lauro inferte Saran le mie memorie! Eccole infeno, Ecco dell' Alma a lei l'entrate aperte.
Ma chi fà poi, fe fa quefto Lauro fieno Propizj i Cieli, e a lui di fopra rida L'aere tranquillo, e qual vorrei fereno?
Speffo la fpeme è al buon defire infida. Ma pur chi 'l fa? Forfe il Deftin cortele, O ch' io m'inganno, e miglior fin mi guida, E pietà il muove dell antiche offefe.
Zu den åltern berühmtén französischen Dichterinnen ger hört Henriette de Coligni, Gräfin de la Suze, die schon im J. 1673 zu Paris ftarb. Unter ihren Gedichten verdie nen die elegischen noch die meiste Aufmerksamkeit; wiewohl auch diese vielleicht, mit den übrigen, långst vergessen seyn würden, wenn die Elegie nicht von den neuern französischen Dichtern so wenig bearbeitet wäre, vollends, seitdem sie durch die heroide fast ganz verdrångt wurde.
Ha! qu'il eft dangereux quand on a bien aimé
De revoir les beaux yeux qui nous avoient charmé! Et que dans cet étât la forte fympathie
Rallume promptement une flâme amortie! Qu'avec peu de fuccès notre foible raison Nous fait voir les rigueurs d'une ancienne prifon; Et qu'il eft doux d'entrer dans une fervitude Dont nos coeurs avoient fait une longe habitude! Phénice, vous favez que ce coeur autrefois Malgré votre rigueur fut foumis à vos Loix, Qu'en voyant vos beautés je ne pûs me défendre De concevoir pour vous une amitié bien tendre, Que j'adorai dès lors tous vos divins appas, Et que votre mépris ne me rébuta pas. Je trouvai les moyens de vous faire paroitre Un feu que votre coeur ne vouloit pas connoitre; Et ma mufe difcrette en le difant pour moi Par mille doux fermens vous engagea ma foi; C'est tout ce qu'elle fait; car votre indifference Ne me flatta jamais de la moindre efperance, Et je vous vis alors abandonner le Cour Sans avoir feulement approuvé mon amour: / Vous partîtes, Phenice, et laiflâtes mon ame Avec l'impreffion de fa nouvelle flâme:
L'hiver a du depuis eû trois fois fes glaçons, L'été f'eft couronné de fes blondes moiffons, Et depuis ce tems là le grand flambeau du monde A trois fois achevé fa courfe vagabonde,
Et j'ai toûjours fenti regner dedans mon coeur Cette même tendreffe, et cette même ardeur; Il eft vrai que ce coeur quelquefois infidelle A porté fes defirs à quelque amour nouvelle, Qu'il f'eft laiffé foûmettre à la brune Cloris Que de la blonde Aminte il fut long-tems épris, Et qu'il ne put un jour defendre fa tranchife De la charmante humeur de l'aimable Belife; Mais, Phenice, l'éclat de toute leur beauté N'a point entierement foûmis ma liberté, Toûjours dedans mon coeur votre puiffante idée Malgré tous leurs appas f'eft trop bien confervée, Et lorsqu'après avoir furmonté leurs rigueurs J'en recevois enfin de legeres faveurs, Je difois en fuivant mon amoureux caprice Que je ferois heureux fi c'étoit de Phenice, Et fi bel objet qui captive mon coeur Avoit la même éftime et la même douceur: Ainfi toûjours à vous, quoique toûjours volage, J'ai toujours adoré votre divine image,
Et malgré tous les maux qu'autrefois j'ai foufferts Je reviens à vos pieds reprendre tous mes fers. Rendez-les moi, Phenice, avec toutes mes peines, Je reviens de bon coeur pour renouer mes chaînes Et pour subir enfin toutes les mêmes loix ・・ Auxquelles mon efprit fut foumis autrefois :
Mais puisque mon deftin veut bien que je vous aime
N'adoucirez-vous point votre rigueur extrême? voudrez-vous point que ma bouche aujourd'hui
Vous parle avec refpect de mon cruel ennui? Vous n'y confentez point, et toujours adorable Vous paroiflez pour moi toujours inexorable, Et fi je trouve en vous mon aimable vainqueur Je le retrouve armé de toute fa rigueur;
La Suze. Et bien puisqu'il le faut, inhumaine Phenice, Je veux vous adorer malgré votre injustice, Mes tourmens autrefois me parurent trop doux Pour ne m'expofer pas à les fouffrir pour vous, Je veux que mon amour, et foûmife et discrete, N'ait que mon feul respect pour fidele interprête, Je veux que mes regards, et mes triftes foûpirs N'ofent pas feulement parler de mes defirs, Et quoique je vous trouve également cruelle Je veux être toûjours et foûmis et fidelle.
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