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» que c'est de sçavoir. » (Essais, liv. 1, chap. 12.) « Il fallait » s'en quérir qui est mieux sçavant, non qui est plus sçavant. » (Ess., liv. 1, ch. 24.)

22

SI QVIS EXISTIMAT SE ALIQVID ESSE, CUM NIHIL SIT, IPSE SE SEDUCIT.

AD GAL. 6.

<«< L'homme qui n'est rien, s'il pense estre quelque chose, se >> séduit soy-mesme et se trompe. » (Essais, liv. II, ch. 12.)

23

NE PLVS SAPITE QVAM OPORTEAT, SED SAPITE AD SOBRIETATEM. ROM. 12.

Montaigne a modifié le texte de saint Paul; dans les Essais (liv. 1, ch. 29), il traduit : « Ne soyez pas plus sage qu'il ne >> faut, mais soyez sobrement sage. »

Saint Paul peut avoir tiré cette pensée d'Euripide, comme le remarque M. le Dr Payen dans ses Nouveaux documents.

Molière donne à Alceste cette leçon par la bouche de Philinte :

La parfaite raison fuit toute extrémité
Et veut que l'on soit sage avec sobriété.

24

ΚΑΙ ΤΟ ΜΕΝ ΟΥΝ ΣΑΦΕΣ ΟΥΤΙΣ ΑΝΗΡ ΙΔΕΝ ΟΥΔΕ ΤΙΣ ΕΣΤΑΙ ΕΙΔΩΣ.

(XENOPHANE, cité par Diogène-Laërce dans la vie de Pyrrhon, et par Sextus Empiricus, adversus Mathem.)

« Nul homme n'a su, nul homme ne saura rien de certain. » (Trad. de V. COUSIN, Fragments philosophiques.)

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ΤΙΣ Δ' ΟΙΔΕΝ ΕΙ ΖΗΝ ΤΟΥΘ Ό ΚΕΚΛΗΤΑΙ ΘΑΝΕΙΝ ΤΟ ΖΗΝ ΔΕ ΘΝΗΣΚΕΙΝ ΕΣΤΙ.

(STOBÉE, Laus mortis. Sermo, cxix, p. 602.)

Montaigne, qui cite en grec cette pensée dans ses Essais, (liv. 11, chap. 12), l'a traduite ainsi : « Euripide dit estre en » doute si la vie que nous vivons est vie, ou si c'est ce que >> nous appelons mort qui soit vie. »

Montaigne l'avait prise dans Stobée, qui lui-même reproduisait un fragment d'Euripide. (Voyez Fragmenta Euripidis, publiés par F.-G. Wagner dans la collection grecque de Didot, page 821.) Platon, dans le Gorgias, Diogène-Laërce, Vie de Pyrrhon, et Sextus Empiricus, livre I, chap. 24 des Hypotyposes, donnent un texte qui diffère de celui de Montaigne,

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26

RES OMNES SVNT DIFFICILIORES QVAM VT EAS POSSIT HOMO CONSEQVI. ECCL. 1.

(Sur une inscription grecque.)

« Tout ce que voit l'homme est trop difficile pour qu'il puisse >> l'interpréter. »

Voici le texte biblique : Cunctæ res difficiles, non potest eas homo explicare sermone. (Ecclésiaste, ch. 1, v. 8.)

27

ΕΠΕΩΝ ΔΕ ΠΟΛΥΣ ΝΟΜΟΣ ΕΝΘΑ ΚΑΙ ΕΝΘΑ.

(Iliade, chant xx, v. 249.)

« Il y a prou de loy de parler partout et pour et contre. » (Essais, liv. 1, chap. 47.) — Au livre I, chap. 12, Montaigne rappelle cette pensée sous cette nouvelle forme : « La loy de >> parler et pour et contre est pareille. »

28

HVMANVM GENVS EST AVIDVM NIMIS AVRICVLARVM.. (LUCRETIUS, De rerum naturâ, lib. iv, v. 598.)

« Le genre humain est trop avide de fables. >>

29

QVANTVM EST IN REBUS INANE.

(PERSE, Sat. 1, v. 1.)

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C'est le seul mot qu'on lise sur cette petite solive. L'humidité et le temps ont fait disparaître le reste de cette courte sentence. On lit dans les Essais, livre I, ch. 12 :

..... SERVARE MODUM, FINEMQUE TENERE,
NATURAMQUE SEQUI.

(LUCAIN, Phars. 11, v. 381.)

Vers que Mlle de Gournay traduit ainsi : «Garder mesure, ob

>> server son but, suivre nature. »

32

QVID SVPERBIS TERRA ET CINIS?

« Bourbe et cendre, qu'as-tu à te glorifier? »>

ECCL. 10.

(Essais, liv. 11, ch. 12. — Ecclésiastique, ch. x, v. 9.)

33

VÆ QVI SAPIENTES ESTIS IN OCVLIS VESTRIS !

ISA. 5.

<< Malheur à vous qui êtes sages à vos propres yeux! » (Isaïe, ch. v, v. 21. (Trad. de Le M. de Saci.)

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34

FRVERE IVCVNDE PRÆSENTIBVS CÆTERA EXTRA TE.

(Il y a farvere au lieu de fruere ; l'a et l'r sont liés.) Montaigne développe ainsi cette pensée :

« Accepte, dit l'Ecclésiaste, en bonne part les choses au » visage et au goust qu'elles se présentent à toy du jour à la >> journée le demeurant est hors de ta cognoissance. >>

(Essais, liv. 1, ch. 12.)

C'est probablement le verset 22 du chapitre II de l'Ecclésiaste, ainsi conçu :

Et deprehendi nihil esse melius quam lætari hominem in

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