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ΤΟΥΣ ΜΕΝ ΚΕΝΟΥΣ ΑΣΚΟΥΣ ΤΟ ΠΝΕΥΜΑ ΔΙΙΣΤΗΣΙ ΤΟΥΣ ΔΕ ΑΝΟΗΤΟΥΣ ΑΝΘΡΩΠΟΥΣ ΤΟ ΟΙΗΜΑ.

(J. STOBOEI Sententiæ. De superbiâ, Sermo XXII. Tiguri, 1559, in-fol., p. 189.)

« Le souffle enfle les outres vides, l'opinion enfle les hommes

» cerveaux creux. >>

Cette sentence est attribuée à Socrate par l'éditeur de Stobée, Conrad Gesner, qui la traduit ainsi en latin Utres quidem inanes spiritus distendit, stultos autem opinio.

:

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OMNIVM QVÆ SVB SOLE SVNT FORTVNA ET LEX PAR EST. ECCL. 9.

(Superposée à une autre inscription grecque dont on distingue les mots ευφραίνειν ηλιον.)

« Tout ce qui est sous le ciel (dit le sage) court une loy et >> fortune pareilles. » (Essais, liv. II, ch. 12.)

Hoc est pessimum inter omnia quæ sub sole fiunt quia cadem cunctis eveniunt.

« C'est là ce qu'il y a de plus fâcheux dans tout ce qui se >> passe sous le soleil, de ce que tout arrive de même à tous. » (Ecclésiaste, ch. 1x, v. 3). Trad. de Le M. de Saci,

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ΟΥ ΜΑΛΛΟΝ ΟΥΤΩΣ ΕΧΕΙ Η ΕΧΕΙΝΩΣ Η ΟΥΔΕΤΕΡΩΣ

(SEXTUS EMPIRICUS, Hypotyposes, lib. 1, cap. 19.)

« Pas plus ceci que cela.

Pourquoi ceci plutost que cela?»>

<< Montaigne traduit : « Il n'est non plus ainsi qu'ainsi ou que >> ni l'un ni l'autre. » (Essais, liv. 1, ch. 12.)

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ORBIS MAGNÆ VEL PARVAE, EARVM RERUM QVAS DEVS TAM MVLTAS FECIT NOTITIA IN NOBIS EST.

ECCL.

(Superposée à une inscription latine.)

<«< Dieu a mis en nous l'idée des œuvres grandes ou petites, » qu'il a multipliées sur la terre. »

Il n'y a que les versets 6 et 7 du chapitre 18 de l'Ecclésiastique qui aient quelques rapports avec cette sentence.

6. « Dieu a créé dans les hommes la science de l'esprit ; il a >> rempli leurs cœurs de sens et leur a fait voir les biens et les

>>> maux. >>

7. « Il a fait luire son œil sur leurs œuvres pour leur faire voir » la grandeur de ses ouvrages. ›› Trad. de Le M. de Saci,

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7

ΟΡΩ ΓΑΡ ΗΜΑΣ ΟΥΔΕΝ ΟΝΤΑΣ ΑΛΛΟ ΠΛΗΝ ΕΙΔΩΛ' ΟΣΟΙΣ ΠΕΡ ΖΩΜΕΝ Η ΚΟΥΦΗΝ ΣΚΙΑΝ.

(STOBOEUS, De superbiâ. Sermo XXII, p. 188. SOPHOCLE, Ajax.)

« Je vois, en effet, que nous ne sommes, tous tant que nous » vivons, que des simulacres ou une ombre légère. »

« Nous n'avons aucune communication à l'estre, parce que >> toute humaine nature est tousjours au milieu entre le naistre » et le mourir, ne baillant de soy qu'une obscure apparence et » ombre.» (Essais, liv. 11, ch. 22.)

Cette inscription, dont on ne peut lire que les mots ovôεv οντας αλλ οσοι η κούφην σκιαν, se rétablit parfaitement quand on sait que Montaigne a pris une grande partie de ses sentences grecques dans Stobée.

On lit le mot FERVNT ou FECERVNT, confondu avec le texte grec. C'est le reste d'une inscription latine.

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O MISERAS HOMINVM MENTES! O PECTORA CECA ! QUALIBUS IN TENEBRIS VITÆ, QUANTIS QUE PERICLIS DEGITUR HOC OEVI QUODCUNQUE EST?

(LUCRETIUS, De rerum naturâ, lib. II, v. 14.)

« O faible esprit humain ! ô cœurs aveugles! dans quelles té» nèbres, parmi quels dangers vous usez en tout temps votre >> existence! >>

9

ΚΡΙΝΕΙ ΤΙΣ ΑΥΤΟΝ ΠΩΠΟΤ' ΑΝΘΡΩΠΟΝ ΜΕΓΑΝ ΟΝ ΕΞΑΛΕΙΦΕΙ ΠΡΟΦΑΣΙΣ Η ΤΥΧΟΥΣ ΟΛΟΝ.

(STOBÉE, De superbiâ. Sermo xxi, p. 187.)

(Substituée à une inscription latine.)

<< Celui qui compte sur son élévation sera renversé par le >> premier accident venu. >>

On ne peut lire sur la solive que les mots : Kptv..... πWπ....... θρω...... με... ον εξαλείψει προφασις η τυχους ολον.

Avec Stobée sous les yeux, on rétablit d'une manière sûre cette inscription, qui se trouve extraite d'une tragédie d'Euripide, dont il ne reste que des fragments. (Voyez Euripide, collection de Didot, p. 829.)

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Sur le mur, dans la direction d'une solive qui n'a pas d'inscription, on a écrit au crayon les deux vers suivants de Lucrèce :

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OMNIA CUM COELO TERRAQUE MARIQUE
SUNT NIHIL AD SUMMAM SUMMAÏ TOTIUS.

(LUCRETIUS, De rerum naturâ, vi, v. 678.)

<< Tout, et le ciel et la terre, et les eaux, ne sont rien auprès » de l'immensité de l'univers. »

Montaigne, qui cite ces deux vers, a dit en abrégeant : « Ceste

>> pièce (le monde) n'est rien auprès du grand tout. » (Liv. 11,

ch. 12.)

C'est M. H. Du Buc de Marcussy qui a transcrit ces vers sur le mur, sous la dictée de M. C. Mirbel, membre de l'Institut, qui était venu à Montaigne avec M. le duc Decaze. M. Du Buc avait fait remplacer la vieille solive vermoulue, et il se proposait d'appliquer sur la nouvelle l'inscription détachée par un trait de scie. Il négligea ce soin un peu trop long-temps, et cette mince feuille de bois a été perdue.

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VIDISTI HOMINEM SAPIENTEM SIBI VIDERI? MAGIS ILLO SPEM HABEBIT INSIPIENS.

PROV. 26.

« Avez-vous vu un homme qui se croit sage? Espérez mieux

» de celui qui n'a point de sens. » (Proverbes de Salomon, ch. XXVI, V. 12. Trad. de Le M. de Saci.)

« Les hommes, dict saint Paul, sont devenus fols cuidants >> estre sages.» (Essais, liv. 11, ch. XII.)

12

Q..... NO...... QVOMODO..... ANIMA CONIVNGITVR. CORPOR...

(Sur une autre inscription latine.)

ECCL. 11.

Nous croyons qu'elle peut être rétablie ainsi :

Quare ignoras quomodo anima conjungitur corpori, nescis opera Dei.

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