Sed puerum 'st ausus Romam portare, docendum 80 Non solum facto, verum opprobrio quoque turpi53. 85 Mercedes sequerer, neque ego essem questus56; at hoc nunc Laus illi debetur et a me gratia major 57. Nil me pœniteat sanum 58 patris hujus, eoque Non, ut magna dolo 59 factum negat esse suo pars Quod non ingenuos habeat clarosque parentes, me defendam. Longe mea discrepat istis Sic 60 Et vox et ratio. Nam, si natura juberet A certis 61 annis ævum remeare peractum, Pline; merere non amplius duodecim 49. Ut, autant qu'on peut distinguer un homme dans cette foule immense de Rome. Ce passage est difficile. 50. Avita. Horace n'a pas d'aïeux. Crederet, pour credidisset. 51. Ipse. Il ne se fiait pas à un pédagogue. 52. Quiet is est. 53. Pudicum ab omni. C.-à-d. præ pudore abstinentem omni... Opprobrio, le soupçon, l'accusation. 54. Nec timuit, et il se conduisit de façon à ne pas avoir à craindre de reproches, sí, malgré ses efforts, je restais dans la même condition que lui. 55. Præco. Dans un temps où il ne pouvait y avoir beaucoup d'affiches, ni des journaux bien répandus, les crieurs étaient fort nombreux, et ser 62 90 95 Coac vaient à beaucoup d'usages. 56. Neque ego essem questus. Et moi je ne me serais non plus (neque essem et nec timuit se correspondent) jamais plaint de cette basse condition. 57. Hoc, d'autant (et a me pour a me et.) Page XL, Hyperbates. 58. Sanum. V. Sat. v, 44. — Pœniteat. Je ne saurais nullement regretter, rougir d'avoir eu. — Eoque, et ainsi, et partant. 59. Dolo suo, de leur faute; mot de la langue du droit. Beaucoup de gens (magna pars) disent: « Ce n'est pas ma faute si je ne suis pas né d'une famille distinguée. » Ils s'en défendent comme d'un crime. Je ne fais pas comme eux. 60. Sic. Non me defendam sic ut magna pars negat (c.-à-d. se defendit negans) dolo suo factum esse quod, etc. 61. A certis, après un certain nombre, un nombre déterminé. 62. Ad fastum, en suivant les instigations de l'amour-propre. Optaret sibi quisque, meis contentus, honestos 64 100 Nollem onus, haud unquam solitus, portare molestum ; Et comes 66 alter, uti ne solus rusve peregreve 67 68 70 105 Pascendi, ducenda petorrita 69. Nunc mihi curto 63. Honestos, comme honoratos. Sellis, les chaises curules. Il veut parler des trois grandes magistratures. v. Od. I, 1, 8. 64. Res, un bien, un avoir. 65. Salutandi. Allusion à l'usage d'aller saluer le matin les grands, chez qui se pressait une grande foule. V. VIRG. Georg. II, 462. Pour les détails, V. DEZOBRY, Rome au siècle d'Auguste, lett. 27, t. II, p. 39. 66. Ducendus, il faut emmener. — Comes. Un homme important ne pouvait aller seul. Construisez : unus et alter ducendus (foret) comes, comme compagnon. (V. v. 42, 43, 65). — Uti ne, comme uti non, ou ne seul. 67. Peregreve, vers hypermètre. V. Notice sur les mètres, § 5. Ve élidé par la voyelle du vers suivant. 68. Calones, esclaves qui faisaient les gros ouvrages, l'écurie; hommes de peine. 69. Petorrita, mot gaulois, chariot à quatre roues. 70. Curto, de bas prix, ou pauvrement équipé, comme curta res, curta supellex, petite fortune, mince bagage. Ulceret, peut blesser, blessera peut-être. 71. Sordes. V. v. 68. Un préteur qui 110 n'a que cinq esclaves! c'est un misérable cortège. 72. Tiburte via, sur la route qui va à Tibur. 73. Lasanum (λácavov), marmite à pieds pour rôtir des viandes, et aussi un vase comme ceux qu'on met dans les chaises percées. Ce même nom donné à deux ustensiles d'un usage si différent, venait sans doute de ce que ces deux vases avaient la même forme. Lasanum a le dernier sens dans PÉTRONE, XLVII. - Enophorum, mot grec, sorte de bouteille. Quinque pueri.Cinq valets étaient donc alors le signe d'un fort petit état. 74. Hoc et millibus aliis, neutre: en cela, et en d'autres milliers de choses. 75. Fallacem circum. Horace ne le désigne pas autrement. C'est sans doute le grand cirque. Il y en avait trois. Fallacem, parce que c'était le rendez-vous des jongleurs, des devins, etc., etc., et qu'on y volait souvent. Vespertinum. Le soir, quand ceux qui avaient travaillé tout le jour se reposaient chez eux, les oisifs envahissaient le Forum. Verpertinum pererro forum, au lieu de vespere. V. Sat., 117. 76. Divinis, les diseurs de bonne aventure. 77 Ad porri et ciceris refero laganique catinum "7. Cena ministratur pueris tribus, et lapis albus Pocula cum cyatho duo sustinet 78, adstat echinus Vilis, cum patera guttus, Campana supellex 79. Deinde eo dormitum, non sollicitus mihi quod cras 115 Surgendum sit mane, obeundus Marsya 80, qui se 78. Lapis albus, une table de marbre blanc. Cyatho. V. Od. I, xxiv, 8. Tribus pucris, à l'aide de trois esclaves. 79. Echinus (exivos, hérisson), vase qui servait à laver les coupes; selon d'autres, une salière. Guttus, un vase à col étroit pour les libations (d'où le liquide tombait goutte à goutte), avec sa soucoupe, patera.- Campana. On fabriquait de la poterie commune en Campanie. 80. Obeundus. (Et) obeundus (sit). Marsya. Tout le monde connaît l'aventure de Marsyas, le fameux satyre joueur de flute, qui fut écorché par Apollon. On sait moins généralement qu'il jouissait de grands honneurs, et que plusieurs villes lui avaient érigé une statue dans leur forum, comme un symbole de liberté, parce qu'il était l'ami de Bacchus (Liber). Cette statue avait toujours la main levée, pour attester, dit-on, que rien ne manquait au salut de la république. Il ne s'agit pas ici d'un groupe d'Apol 120 lon écorchant Marsyas; le satyre était représenté comme un dieu protecteur, et non comme une victime. A Rome, les avocats et les gens d'affaires se rassemblaient le matin au pied de cette statue, qui était dans le Fornm, près des Rostres. 81. Negat. Un scoliaste dit que c'est en levant le bras qu'il paraît vouloir écarter Novius le jeune, infâme usurier qui lui déplaît. 82. Quartam, la 4 heure; dix heures du matin. 83. Tacitum. V. Sat. III, 65. - Construisez post hanc ego vagor, aut lecto aut scripto (c.-à-d. postquam legi et scripsi) quod me juvet, quelque chose qui puisse me plaire dans ma solitude (tacitum). Nous rejetons la leçon lectare et scriptare, d'abord parce que ces fréquentatifs ne paraissent pas de mise ici, ensuite parce qu'ils sont absolument douteux ; ils ne se trouvent nulle part dans ce qui nous reste d'écrits latins, sinon dans deux grammairiens qui les donnent comme exemples d'une formation de fréquentatifs, mais sans s'appuyer d'aucune autorité littéraire ou autre, et peuvent très bien les avoir forgés, comme il arrive souvent aux grammairiens des deux antiquités. Lectitare et scriptitare seuls ont une exis Non quo fraudatis immundus Natta lucernis 84. 125 130 VII Cette satire pourrait bien être, selon quelques critiques, la première qu'Horace ait composée. D'autres lui assignent pour date l'année 718 (16 avant J.-C.). Il y raconte une scène plaisante qui se passa au tribunal de Brutus, à Clazomène en Ionie, dans le temps que le meurtrier de César, retiré dans son gouvernement d'Asie (en 711, 43 avant J.-C.), attendait les événements. Il est vraisemblable que cette pièce fut composée peu de temps après le fait qu'on y trouve raconté. Un scoliaste nous dit que c'est une vengeance du satirique. Le Prénestin P. Rupilius Rex, sur qui roulent les plaisanteries, d'ailleurs assez fades, qu'on va lire, était chevalier. Îl avait été à la tête d'une compagnie de publicains, ou fermiers du revenu public. Exilé par les habitants de Préneste, il était devenu préteur à Rome. Les triumvirs l'ayant proscrit, Rupilius se réfugia dans le camp de Brutus, et servit dans sa garde. Ce personnage se permit, dit le scoliaste, de témoigner du dédain pour le fils d'affranchi élevé au grade de tribun (V. satire précédente, v. 48), et Horace le ridiculisa dans cette satire. Quoi qu'il en soit de cette assertion, le poète raconte, avec un plaisir évident, les injures dont un certain Persius Hybrida, de Clazomène, accabla Rupilius dans un procès qu'il eut avec lui devant Brutus, proconsul d'Asie, et il en ajoute quelques-unes pour son compte. |