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Dans la même année, il descendit à Koullar. Dans sa 5e année à lui, et qui suivait ces faits, il soumit d'autres peuplades du Kurdistan. Puis, dans sa 6° année, il franchit le Balikh (Belias), s'avança vers la Syrie et battit Bin-idri (Benhadad) de

Damas.

Or, la stèle retrouvée aux sources du Tigre relate cette campagne avec plus de détails, bien précieux pour nous, puisque Achab d'Israël y figure comme auxiliaire de Benhadad. Elle ajoute le fait nouveau qu'il quitta Ninive le 13 lyar de Dayanassour; nous n'avons pas besoin d'insister sur l'impossibilité d'achever les deux campagnes précédentes en six semaines. Les fonctions de Dayanassour avaient commencé depuis sept mois et demi, temps à peiné suffisant pour mener à bonne fin les deux expéditions.

Un autre exemple est celui-ci :

Une pièce d'intérêt privé, conservée au Musée Britannique, est datée du 30 Tebet de l'année de Mannu-ki-Bin2, l'an 22 de Sennacherib, roi d'Assyrie.

Or, Sennacherib monta sur le trône le 13 Ab de l'année de Pakharbel, en août 704 (9297). Si l'année éponymique avait commencé avec le mois de Nisan, le 30 Tebet de la première année du roi aurait été le 30 Tebet de Pakharbel. Le nom de Mannu-ki-Bin devrait donc se trouver le 21 après le nom cité. Mais cela n'est pas; Mannu-ki-Bin n'est que le 22o après Pakharbel.

Donc, le 13 Ab est encore à Pakharbel; mais le premier Tisri appartient déjà à l'éponymie suivante, celle de Nabousouloum-nipous (Nébo, nous avons fait la paix), commençant six semaines après, et ainsi le mois de Tebet de l'an 1 de Sennachérib sera déjà compris dans cette période.

Nous croyons donc que le mot sanat, n, s'applique à l'année courante de Nisan à Adar, et que limmu, EN, indique l'année comptée de Tisri à Eloul. Une autre expression,

1 Nous avons parlé de cette stèle dans notre Histoire des empires de Chaldée et d'Assyrie, p. 139 et suiv. (dans les Annales de phil., t. xi, p. 297, 5 série). Ce document contient plusieurs choses curieuses, entre autres la première mention de l'étain, nommé kasazatirra..

2 Mannu est écrit idéographiquement dans cette pièce.

palu, «glaive, » est employée par les rois eux-mêmes pour indiquer leurs années de règne comptées des anniversaires de l'avénement1. Dans beaucoup de passages, il est impossible d'interpréter ce mot autrement que par une mesuré de temps. J. OPPERT.

(La suite au prochain cahier).

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NOUVELLES ET MÉLANGES.

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ITALIE. ROME. Commission nommée pour les travaux du futur concile concernant la prohibition des mauvais livres.

Les journaux ont publié la liste des nombreuses commissions qui préparent les matériaux des questions de toute sorte qui seront traitées dans le prochain concile. Nous croyons devoir donner les noms des cardinaux, prélats et théologiens qui composent la commission ayant pour objet les mauvais livres.

S. Ém. le cardinal de Luca, préfet de la Congrégation de l'Index, président. Mgr Puecher-Passavali, archevêque d'Iconium.

Mgr Baillès, ancien évêque de Luçon.

Mgr Nardi, secrétaire de la commission.

Le R. P. Spada, maître du Sacré-Palais.

Le R. P. Modena, secrétaire de la Congrégation de l'Index.
Le R. P. Cirino, ancien général des Clercs réguliers théatins.
Le R. P. Bollig, de la Compagnie de Jésus, professeur d'arabe.
Le R. P. Gatti, dominicain, préfet de la bibliothèque Casanatense.
Mgr Audisio, professeur, chanoine de la basilique Vaticane.

Mgr Molitor, chanoine, professeur en Allemagne.

Don Bernard Smith, bénédictin, professeur à la Propagande.

Le P. Vercellone, célèbre barnabite, qui vient de mourir, faisait aussi partie de cette importante commission. Il n'est pas encore remplacé.

POLYBIBLION.

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BIBLIOGRAPHIE.

Revue bibliographique universelle à Paris, rue du Bac,

n° 77; prix 15 francs par an.

Nous savons, par notre propre expérience, qu'une des choses les plus difficiles pour ceux qui veulent se tenir au courant du progrès des sciences c'est

1 Comme dans le texte de l'obélisque que nous venons de citer, et où il y a deux palu dans une seule année éponymique.

de connaître les travaux qui se publient soit en France soit à l'étranger Cette lacune est parfaitement remplie par le Polybiblion, dont le Monde expose en ces termes la constitution et l'utilité :

« Au commencement de 1868 a été fondée par des hommes 'de science et de foi une revue qui, dans la sphère modeste où elle se place, est appelée à rendre de sérieux services. C'est la Revue bibliographique universelle, dont le nom indique suffisamment l'objet.

» Le plan en est clair et complet. La Revue se compose de deux parties. La première est la partie critique: elle contient des articles d'ensemble sur diverses branches de la littérature ou de la science, des comptes rendus des principaux ouvrages publiés en France ou à l'étranger, une chronique des faits littéraires et bibliographiques du mois, et une correspondance éclaircissant les points obscurs de bibliographie.

» La seconde partie est technique, et comprend la liste méthodique des ouvrages publiés en France et à l'étranger, avec le titre exact, le nom de l'auteur, le lieu de la publication et le prix; l'indication des articles publiés dans les principales revues françaises et étrangères, le sommaire des articles littéraires des journaux de Paris.

» La Revue bibliographique est l'organe d'une Société bibliographique dont les membres, moyennant une cotisation minime de 10 fr. par an, reçoivent la Revue, ont à leur disposition les nombreux recueils périodiques qui se trouvent au siége de la Société, et peuvent recourir à son intermédiaire pour se procurer, généralement à prix réduits, les ouvrages dont ils ont besoin.

» La Société et la Revue ont à leur tête M. de Beaucourt, qui dirige si heureusement déjà la Revue des questions historiques, dont la place est maintenant conquise. M. de Beaucourt est secondé dans sa tâche par des hommes déjà connus, et dont quelques-uns sont nos collaborateurs et nos amis. Cette publication offre donc l'avantage d'être faite sérieusement. Elle n'a d'autre ambition que de faciliter l'étude et de diriger les lectures en faisant connaître les sources où elles peuvent s'alimenter. Mais cet avantage ne laisse pas que d'être inappréciable à une époque douée d'une fécondité littéraire comme la nôtre; car au milieu de cette immense forêt de publications qui surgissent de tous côtés, les volontés les plus laborieuses, les intelligences les mieux ordonnées sont exposées à se perdre, et sans guides elles peuvent, tout en cherchant la lumière, n'aboutir qu'à la confusion. »

Le Propriétaire-Gérant: A. BONnetty.

Versailles.

Imprimerie de BEAU jeune, rue de l'Orangerie, 36.

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Par les Éclipses des inscriptions cunéiformes ET EN CONFORMITÉ AVEC LES TEXTES DE LA BIBLE 1.

V. Liste des éponymes rectifiée d'après les éclipses.

Nous donnerons maintenant la liste des éponymes rectifiée et complétée2, fixée conformément à l'indication si précieuse des phénomènes célestes. Les noms des éponymes, qui presque tous expriment une phrase, seront transcrits selon notre système de translittération interlinéaire, pour les donner avec toute la rigueur nécessaire, quoique dans le corps de nos développements nous leur conservions une forme plus francisée.

1 Voir le 1er article, au N° précédent ci-dessus, page 72.

2 Nous avons pu rectifier cette liste par les trouvailles faites par M. Coxe au Musée Britannique, et qui n'ont pas été publiées (2 B. M. 68 et 69). Plusieurs lacunes ont été très-heureusement comblées. Quant à la transcription, nous avons substitué au nom divin Hu celui de Bin; nous maintenons le nom de Ninip, quoique probablement il ne se prononçât pas ainsi. Les rares divergences que le lecteur apercevra entre les listes, proviennent, ou de la restitution matérielle du texte, ou du progrès de nos études. Nous ne disons rien ici sur la traduction des noms, qui sont quelquefois des phrases impératives, par exemple : Pur-el-Salhe, ND, «< honore le Dieu des remparts, » i.e. Ninip-Hercule, ou Sulum-Bel-la-habal, hanxb-by-oh, «ne lèse pas la » paix de Bel, » ou Sulum-Bel-la-asma, « ne pèche pas contre la paix de Bel.»> Plus souvent ce sont des prières adressées aux dieux, ayant pour objet la protection du pays, du roi, de la famille, la prospérité des enfants, etc. Voir la liste assyrienne très-curieuse de certains noms propres (2 B. M. 63 et 64). Va SÉRIE. TOME XIX.-N° 110; 1869. (78° vol. de la coll.) 6

Les chiffres indiquent l'année chronologique avant J.-C., et il est bien entendu que les premiers mois du limmu tombent déjà dans l'année précédente.

Les données historiques sont ajoutées par nous d'après les inscriptions, sauf depuis l'année 862 jusqu'en 726, où nous donnons la première traduction d'une inscription à laquelle sir Henry Rawlinson a assigné son caractère, et que nous offrons, pour la première fois, dans sa forme restaurée.

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' D'un tres-petit fragment communiqué par M. Coxe. 2 Ne recherche pas l'ennemi d'Assour.

3 Nous avons laissé l'ancienne transcription de Ninip, quoique nous doutions de plus en plus de cette prononciation de l'idéogramme divin, composé des trois signes « Dieu, » Nin (prononciation phonétique) et ip (pron. ph.). Le dernier signe pourtant a la valeur secondaire de dar. Le signe nin a la valeur de « souveraine, » et paraît avec cette acception dans les noms de déesses; mais elle ne peut être admise icí, car l'Hercule assyrien est un dieu mâle. Cette circonstance militerait même pour la prononciation de Ninip, aussi bien que le passage du Talmud (loma, p. 10) où figure la ville de Nuffar sous le nom de 1, Nuffar de Ninip. Mais j'ai de fortes raisons pour croire que ce dieu, en dehors de son nom de Samdan, D, Simdan, est identique au dieu 778, qui figure plusieurs fois dans la Bible, comme nom de divinité de Sippara (II Reg. xvi, 31), et dans le nom d'homme d'Adramelech, fils de Sennachérib (II Reg. XIX, 37). Les listes des divinités donnent une trentaine de noms applicables à ce dieu Hercule: l'un d'eux est Samdan, mais ce n'est pas le nom usuel. Un autre des équivalents signifie aussi « fer, » zillu. On comprend les hésitations que nous éprouvons en l'absence d'une expression phonétique de ce nom divin, et nous n'osons pas encore substituer Adar à Ninip dans les noms propres.

4 Crois à mon seigneur.

-par,פרזל

5 L'idéogramme que nous avons jusqu'ici transcrit iluya se compose de trois signes, dont la valeur phonétique serait An a a. Le premier est le signe « dieu, » les deux a a (prononcés aï déjà par M. de Longpérier en 1847) indiquent le suffixe hébreu qui marque la provenance, ou la première per

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