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5 selon Decker, le P. Petau, le P. Peyron, Bucher,
Usserius, Noris, Mezzabarba, Lancelot, Tillemont,
Bianchini, Fréret, Vaillant, Butler-Godescard, etc.
4 selon Sulpice-Sévère, Victor d'Aquitaine, Bède le Vé-
nérable, Irénée, Tertullien, Jérôme, Julianus Pome-
rius, Thoynard, D. Calmet, le P. Tournemine, Lenglet
Dufresnoy, etc.

3 selon Clément d'Alexandrie, Zonare, Cassiodore, Marianus Scot, Génébrard, Toletus, Salmeron, Serarius, Samerius, Gordonus, Sethus, Calvisius, Baronius, Torniel, Spon, Jos. Scaliger, Vossius, Marc Wesler. 2 selon Epiphane, Paul Orose, Eusèbe, Nicéphore, Hermanus-Contractus, Massæus-Cameracenas, N. Copernic, Mercator, Antoine Magirus, Tycho-Brahé, Suarez, Ciaconius, Sigonius, Peterius, Ribera, Maldonat, Mariana, Miræus, Haræus, Plumoyën, le P. Salian', Onuph. Panvinius, Langius, etc.

1 selon Denis-le-Petit, Joan. Lucidus, Pet. Pilatus, Rondet, etc.

0 selon Paulus Middelburgensis, Petrus de Alliaco, Alexand. Scultetus, Bellarmin, Azor, etc..

Nous voulions d'abord corriger le P. Salian par les recherches du cardinal Noris, les plus étendues et les plus savantes que nous connaissions; mais nous avons été arrêté par la déclaration suivante qu'il a faite lui-même dans son livre:

« Plût à Dieu que l'Histoire ou les Annales contenues dans > le livre Lve de Dion Cassius nous fussent arrivées complètes? Nous connaîtrions l'année de la mort d'Hérode, le jugement qui eut lieu à Rome (pour sa succession), et les gestes de Caius César en Orient. Toutes ces choses sont enveloppées d'obscurité ou indiquées seulement dans les différents Décrivains de cette époque ou de l'époque suivante, et sans > être classées par années. C'est de là que proviennent les ▷ opinions si diverses des écrivains pour assigner la nais»sance du Christ-Seigneur 2. »

Nous ne garantissons pas l'exactitude de cette liste que nous copions toute faite; elle se trompe sur le P. Salian, qui met la 2e année non à l'an 752, mais à l'an 751.

* Utinam integra ejus libri Lv historia, seu annales superessent! Annum mortis Herodis, et peractum Romæ judicium, et Caii Cæsaris in Oriente gesta cognosceremus; quæ partim in obscuro latent, partim indicata tantum apud varios illius ac proxime ætatis scriptores reperiuntur, neque ca suos in

Le P. Noël Alexandre expose ainsi les difficultés qui entourent la fixation de cette année:

<< Pour connaître la chronologie de cette année il faut con› naître auparavant : 1o Ce que c'est que l'année Julienne; » 2° ce que c'est que le Cycle de 19 ans, qu'on appelle le » nombre d'or; 3o ce que c'est que le Cycle solaire; 4o ce que » c'est que l'indiction; 5o la période Julienne de l'ère chré» tienne; 6° une Olympiade 1.»

Voici le travail qu'a exécuté le P. Salian pour arriver à l'année 751 qu'il donne dans ses Annales de l'Ancien Teslament2. Il a dû examiner et établir:

1° L'an 47 de l'Empire romain, à dater de la bataille de Pharsale, 2o L'an 42 de l'empire d'Auguste.

3o L'an du règne d'Hérode, qui est encore peu certain; car les auteurs varient entre l'an 29 et l'an 39.

4° L'année 2 du pontife Matthias.

5° L'année des différents présidents de la Syrie.
6o L'année des Olympiades.

7° L'année de la fondation de Rome.

8° Les années de Denys d'Halicarnasse, et des consuls romains. 9o L'année Julienne.

10° Les années des Augustes, ère des Alexandrins et des Egyptiens11. L'ère de la bataille d'Actium.

12° Sur la 65e semaine des 70 de Daniel.

Ce sont toutes ces questions qu'il faudrait discuter pour refaire les conclusions du P. Salian qui ajoute :

« C'est donc là la véritable année de la naissance du Christ, > non d'après notre sentiment, mais d'après la plus commune » opinion des auteurs, et qui doit être reconnue comme la ▷ plus probable; il n'y en a en effet aucune qui soit embrassée » par un plus grand nombre d'auteurs anciens et nouveaux, > aucune qui soit appuyée sur plus de preuves et plus de > conjectures probables 3. »

C'est donc le P. Salian que nous continuons à suivre pour la suite des années, sans cependant le croire infaillible. C'est

annos digesta. Unde etiam in assignando anno natali Christi Domini tot diversæ scriptorum sententiæ emanarunt (Noris, Cenotaphia Pisana, diss. 11. dans Opera, t. 1, p. 292, in-fol., Veronæ 1729.)

1 Noël Alex. Hist. eccl. veteris et novi Testamenti, t. 1, p. 63; in-fol. Paris, 1669.

Salian, Annales veteris Testamenti, t vi, p. 456.
Salian, Ann. vet. Test., t. vi, p. 458.

ce qu'ont fait aussi les PP. Catrou et Rouillé dans leur grande Histoire Romaine1.

Nous ajouterons seulement l'observation suivante pour la réfutation de quelques erreurs.

Sur la question qui nous occupe, quelques auteurs, suivant leur idée, ont mis la mort d'Hérode 4 ans avant la naissance du Christ, ce qui rend impossible le massacre des Innocents par ce prince. Mais ces auteurs auraient dû dire, non avant la Naissance du Christ, mais avant l'Ere vulgaire. En remontant la mort d'Hérode de 4 ans, ils ont oublié que les mêmes auteurs qui ont remonté la mort d'Hérode de 4 ans, ont remonté la naissance du Christ de 5 ans et même plus. III. Événements politiques.

Le 1er janvier, en entrant en charge comme consul, Auguste conduit son petit-fils Lucius, âgé seulement de 15 ans, au Champ-de-Mars et lui fait prendre la toge virile. Il le déclare le même jour prince de la Jeunesse, et le fait désigner consul pour entrer en charge 5 ans après. — De plus Auguste fait entrer Lucius dans le Collége des Augures, et, pour lui concilier plus de faveur, il fait au peuple un don qu'il relate en ces termes dans le Monument d'Ancyre:

<< Pendant mon xi consulat j'ai donné 60 deniers au » peuple, qui alors recevait le froment public. Ils furent au » nombre d'un peu plus de 200,000. »

Consul tertium decimum senagenos denarios plebei, quæ tunc frumentum publicum accipiebat, dedi; ea millia hominum paulo plura quam ducenta fuerunt (Monum. Ancyr., c. xv, p. 36.

Pour célébrer la prise de la robe virile de Lucius et la dédicace du temple de Mars vengeur, Auguste donne des spectacles magnifiques et en particulier une Naumachie dont il parle en ces termes:

« J'ai donné au peuple le spectacle d'un combat naval au⚫ delà du Tibre, à la place où est maintenant le bois des » Césars, et pour cela je fis creuser le sol à 1800 pieds de longueur, 1200 de largeur. Dans ce combat 30 navires rostrées, trirèmes et birèmes, et un plus grand nombre de ⚫ petits vaisseaux combattirent entre eux. Outre les rameurs Voir Hist. Rom., t. xix, p. 484.

» 3,000 hommes environ combattirent sur ces vaisseau.»

Navalis prælii spectaculum populo dedi trans Tiberim, in quo loco nane nemus est Cæsarum, cavato solo in longitudinem mille et octingentos pedes, in latitudinem mille et ducenti (sic). In quo triginta rostratæ naves triremes et biremes, pluris autem minores inter se conflixerunt. In quibus classibus pugnaverunt præter remiges millia hominum tria circiter (Mon. ancy. c. 22, p. 66).

Il faut ajouter que ce fut une véritable bataille et que la plupart de ces hommes s'égorgèrent les uns les autres. Dion ajoute de plus :

<< Caius et Lucius présidèrent aux Jeux du cirque et les > enfants des premières familles donnèrent avec Agrippa » (posthume) frère des princes une représentation de la ca» valcade appelée Troyenne; 260 lions furent égorgés dans le > cirque. Il y eut dans la Septa un combat de gladiateurs, et » dans un endroit où on en montre encore aujourd'hui des > traces, un combat naval entre les Perses et les Athéniens, » c'est le nom qu'on donna aux combattants; et ce furent, >> cette fois encore, les Athéniens qui remportèrent la victoire. • Ensuite on emmena l'eau dans le cirque de Flaminius et 36 crocodiles y furent égorgés 1. »

Peu de temps après Caius est envoyé inspecter les légions qui étaient sur le Danube afin de le faire connaître aux troupes et le préparer à son expédition en Orient.

IV. Nature de la religion païenne. Les affaires romaines dirigées par les oracles, les apparitions, les démons, etc, De quel esclavage et de quelle DÉMONOCRATIE le CHRIST a délivré les hommes?

Nous avons vu que pour rendre Lucius plus vénérable au peuple romain, Auguste l'avait fait entrer dans le Collége des Augures. Nous avons cité déjà les nombreux textes qui prouvent quelle était leur autorité à Rome, et comment en réalité ils dirigeaient toutes les affaires de la République 2. Leur autorité morale était sans doute bien diminuée à cette époque, mais leur autorité politique était encore entière, et aucune grande affaire ne se faisait sans qu'ils eussent été consultés. C'était un esclavage rivé à l'Empire comme à la République, Voir Hist. Rom., t. iv, c. 10; trad. fr., t. vii, p. 593.

2 Voir Annales, t. vu, p. 201 (50 série).

et dont le sénat, comme les empereurs, se servaient dans leur intérêt.

Le 5 février (nonas februarii), Auguste est nommé par le sénat et le peuple romain Père de la patrie. C'est Ovide qui constate ce fait en lui donnant à cette occasion le titre de Saint:

Sancte Pater patriæ, tibi plebs, tibi Curia nomen

Hoc dedit; hoc dedimus nos tibi nomen eques (Fast. 11, 127). Le 12 mai, Auguste dédie le temple de Mars, deux fois Vengeur, dans le Forum qui porte son nom, suivant le vœu qu'il en avait fait, d'après Ovide, lorsqu'il entreprit de venger la mort de César son père1. Les dépouilles de toutes les nations y furent consacrées et en particulier celles des Parthes qui avaient rendu les enseignes conquises sur Crassus.

V. Intérieur de la maison d'Auguste. - Impudicités de sa fille Julie.

Nous venons de voir Auguste, en qualité de Grand-Pontife de la religion romaine, créant des prètres et des augures, et dédiant un temple au dieu Mars. Il est le maître du monde, ayant sous sa dépendance les âmes comme les corps. Voyons quelle était la moralité de sa famille; on jugera par là quelle était celle du peuple.

Après avoir décrit les splendeurs de la maison Palatine d'Auguste, M. Beulé s'exprime ainsi :

« Nous allons voir maintenant ce que cette Maison cachait; » nous verrons comment on vivait dans cette maison, qui a › été l'objet de tant de curiosité, quel était l'intérieur de cet » homme qu'on représente comme le plus heureux des souverains, le plus inattaquable des sages et des modérés. En » d'autres termes, je tâcherai de vous montrer les principales >> figures qui entouraient Auguste, les membres de sa famille, » soit par le sang, soit par les alliances. Nous essayerons de retrouver les traces de cette vie intérieure, soit à l'aide de » l'histoire, soit à l'aide des monuments... Vous reconnaîtrez qu'il y a une moralité, même dans ce grand jeu de la DesOvide, Fast., v, 551; Tristes, 11, 295, et Vell. Pater. 11.

V SÉRIE. TOME XIX. - N° 111; 1869. (78° vol. de la coll.) 12

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