ODE XIX AD GLYCERAM Mater sæva Cupidinum, Thebanæque jubet me Semeles pur Et lasciva Licentia Finitis animum reddere amoribus. Parthum dicere, nec quæ nihil attinent. actata veniet lenior hostia. ODE XIX A GLYCERE La mère cruelle des Amours, le fils de la Thébaine Sémélé, leur lascive compagne, la Licence, veulent que je rende mon âme à une passion qui n'était plus. Je brûle pour l'éclatante jeunesse, pour la pure blancheur de Glycère, qui efface l'albâtre; pour sa grâce folâtre, pour ce visage, qu'il n'est pas sûr, hélas! de regarder. Vénus a quitté Chypre et fond sur moi tout entière; elle ne me laisse point chanter les Scythes, la fuite redoutable des cavaliers parthes, ces sujets qui ne la touchent guère. Enfants, qu'on dresse ici un autel de gazon, qu'on l'orne de verveine! Apportez et l'encens, et le vin de deux années, et la coupe! Peut-être un sacrifice me rendra-t-il la déesse plus traitable et plus douce. ODE XX AD MECENATEM Vile potabis modicis Sabinum Cantharis, Græca quod ego ipse testa Care Mæcenas eques, ut paterni Cæcubum et prælo domitam Caleno Temperant vites, neque Formiani ODE XX A MÉCÈNE Tu boiras, et à petits coups, un médiocre vin de la Sabine, enfermé, scellé de mes mains dans une argile grecque, au temps où le théâtre t'accueillit, ô Mécène! aimable chevalier, avec de tels applaudissements, que les rives du fleuve paternel, l'écho du Vatican, en se jouant, redisaient à l'envi tes louanges. Du Cécube, du jus de ce raisin dompté par les pressoirs de Calès, tu en trouveras chez toi. Ce n'est pas pour échauffer ma coupe qu'on vendange aux vignobles de Falerne et sur les coteaux de Formies. ODE XXI IN DIANAM ET APOLLINEM Dianam teneræ dicite virgines; Dilectam penitus Jovi. Vos lætam fluviis et nemorum coma, Silvis, aut viridis Cragi ; Vos Tempe totidem tollite laudibus, Fraternaque humerum lyra. Hic bellum lacrymosum, hic miseram famem, Pestemque a populo et principe Cæsare in Persas atque Britannos Vestra motus agel prece. |