hais les mains paresseuses: allons, semez les roses. Que nos éclats, notre bruit aillent jusqu'aux oreilles de l'envieux Lycus, et de notre jeune voisine si mal assortie à Lycus. Toi, dont une épaisse chevelure ombrage le front, toi qui brilles du pur éclat de Vesper, Téléphé, tu es recherché de Rhodé, maintenant dans l'âge d'aimer. Moi, c'est l'amour de ma Glycère qui me brûle et me consume. ODE XX AD PYRRHUM Non vides quanto moveas periclo, Quum per obstantes juvenum catervas Interim, dum tu celeres sagittas Arbiter pugnæ posuisse nudo Fertur, et leni recreare vento Sparsum odoratis humerum capillis; Qualis aut Nireus fuit, aut aquosa ODE XX A PYRRHUS Ne vois-tu pas à quel danger tu t'exposes, ô Pyrrhus, en touchant aux petits de cette lionne de Gétulie? Bientôt tu reculeras, ravisseur timide, devant une lutte inégale, quand, à travers la foule des jeunes gens qui voudra l'arrêter, elle viendra t'arracher le beau Néarque, digne objet de votre querelle, qui doit devenir ta proie ou la sienne. Mais tandis que tu fais sortir du carquois tes flèches rapides, tandis qu'elle aiguise ses dents redoutables, le juge du combat a mis, dit-on, la palme sous son pied nu; il rafraîchit, au souffle d'un doux zéphyr, ses épaules où se joue une odorante chevelure, semblable à Nirée, ou à l'enfant enlevé des sommets humides de l'Ida. ODE XXI AD AMPHORAM O nata mecum consule Manlio, Seu facilem, pia testa, somnum; Quocumque lectum nomine Massicum Non ille, quamquam Socraticis madet Tu lene tormentum ingenio admoves Consilium retegis Lyæo; Tu spem reducis mentibus anxiis, Regum apices, neque militum arma. ODE XXI A UNE AMPHORE Toi qui naquis comme moi sous le consulat de Manlius, quoique tu recèles en ton sein, les plaintes ou les ris, les disputes, les emportements amoureux, ou bien, secourable amphore, le facile sommeil ; quoi que promette le massique dont tu gardes le trésor; tu mérites qu'on t'appelle à fêter un heureux jour. Viens donc, Corvinus l'ordonne, nous apporter un vin amolli par les années. Ne crains pas, tout imbu qu'il est des entretiens de Socrate, qu'il te repousse d'un air farouche. Le vin, dit-on, échauffa quelquefois la vertu même du vieux Caton Tu triomphes, par une douce torture, d'un génie difficile; les soucis, les secrètes pensées des sages, un dieu badin t'aide à les dévoiler; par toi rentre l'espoir dans les âmes inquiètes; par toi reprend la force, le courage et relève la tête, le pauvre qui ne craint plus, en te quittant, le terrible diadème des rois, les armes des soldats. |