Quum semel occideris, et de te splendida Minos Fecerit arbitria, Non, Torquate, genus, non te facundia, non te Infernis neque enim tenebris Diana pudicum Nec Lethæa valet Theseus abrumpere caro VIII. AD MARTIUM CENSORINUM. DONAREM pateras, grataque commodus, Donarem tripodas, præmia fortium Quas aut Parrhasius protulit, aut Scopas; Solers nunc hominem ponere, nunc Deum. Cher Torquatus, dès que tu ne seras plus et que Minos aura prononcé ton pompeux arrêt, ni ta naissance, ni ton éloquence, ni tes vertus ne pourront te ramener parmi nous. Diane n'a pu ravir aux ténèbres infernales le pudique Hippolyte, Thésée n'a pu rompre les chaînes qui dans les enfers retiennent son cher Pirithoüs. VIII. C. L. F. PANCKOUCKE. A MARTIUS CENSORINUS. OUI, Censorinus, je donnerais avec joie à mes amis des coupes, des bronzes précieux ; je leur donnerais ces trépieds, récompense du courage chez les Grecs, et tu n'aurais pas les moins riches de mes présens, si le sort m'avait prodigué ces chefs-d'œuvre enfantés par un Parrhasius, par un Scopas, dont le génie savait animer le marbre ou la toile pour exprimer les traits d'un mortel ou ceux d'un dieu. Mais je n'ai point ces trésors des arts, et ta fortune ni ton cœur ne te laissent pas à désirer de pareilles offrandes. Tu chéris les vers; je puis te donner des vers, je puis aussi chanter la valeur d'un tel présent. Ni les marbres décorés d'inscriptions publiques, qui rendent l'âme et la vie aux héros qui ne sont plus; ni la fuite précipitée d'Annibal et ses menaces rejetées sur Carthage; ni l'incendie de cette sacrilège cité, ne célè Horace. I. 17 Non incendia Carthaginis impiæ, Ejus qui domita nomen ab Africa Lucratus rediit, clarius indicant Laudes, quam Calabræ Pierides; neque, Mercedem tuleris. Quid foret Iliæ Virtus, et favor, et lingua potentium Dignum laude virum Musa vetat mori; IX. AD LOLLIUM. NE forte credas interitura, quæ, Verba loquor socianda chordis. brent avec plus d'éclat que les Muses d'Italie le héros qui sut conquérir dans l'Afrique domptée un si glorieux surnom. Non, si les livres se taisent, tu n'obtiendras point la récompense de tes belles actions. Que serait Romulus, le fils de Mars et d'Ilia, si un silence envieux eût dérobé la gloire de ses hauts faits? Ravi aux abîmes du Styx, Éaque devient immortel dans les îles heureuses, grâce à l'empire du génie, et à la faveur toute-puissante des poètes. Les Muses arrachent au trépas l'homme digne de la gloire; elles lui ouvrent les délices du ciel. C'est ainsi que l'infatigable Hercule siège au banquet, si désiré, de Jupiter; c'est ainsi que l'astre éclatant des fils de Tyndare sauve du fond de l'abîme les vaisseaux battus par les vagues; c'est ainsi que Bacchus, le front couronné de pampres verts, reçoit nos vœux dans le ciel, et les exauce. LÉON HALEVY, IX. A LOLLIUS. NE croyez pas qu'ils meurent jamais, ces vers que je compose,moi qui suis né près des cascades bruyantes de l'Aufide, moi qui, par un art nouveau dans mon pays, module des chants faits pour être accompagnés par les accords de la lyre. NON, si priores Mæonius tenet Sedes Homerus, Pindaricæ latent Stesichorique graves Camœnæ. NEC, si quid olim lusit Anacreon, NON sola comptos arsit adulteri Et comites, Helene Lacæna; Conjugibus puerisque primus : Nocte, carent quia vate sacro. Totve tuos patiar labores IMPUNE, Lolli, carpere lividas |