Tibre. Mieux que Bellerophon, il dompte un ardent coursier. Son trait inévitable frappe les troupes fugitives des cerfs; et le farouche sanglier se cache en vain sous les épais buissons pour se dérober à ses coups victorieux. DE PONGERVILLE. XIII. A LA FONTAINE DE BLANDUSIE, O BLANDUSIE! un doux tribut de vin et de fleurs est dû à ta source plus limpide que le cristal. Demain je te ferai don d'un chevreau. Sur son front s'élèvent des cornes naissantes; non moins lascif que sa race, il se prépare à l'amour et aux combats. Mais en vain : bientôt il aura rougi de son sang les flots glacés qui baignent tes rives. Les feux dévorants de l'impitoyable canicule ne sauraient t'atteindre; ils ne sauraient altérer la fraîcheur délicieuse que tu offres aux taureaux fatigués du labourage, et aux troupeaux errans. Et toi aussi tu deviendras célèbre parmi les fontaines, dès que j'aurai chanté le chêne qui s'assoit sur les rochers de la profondeur desquels s'échappent en murmurant tes eaux jaillissantes. A. V. ARNAULT. XIV. IN AUGUSTI VICTORIS REDITUM. HERCULIS ritu modo dictus, o plebs, UNICO gaudens mulier marito VIRGINUM matres, juvenumque nuper HIC dies vere mihi festus atras Nec mori per vim metuam, tenente I, PETE unguentum, puer, et coronas, Spartacum si qua potuit vagantem Fallere testa. Dic et argutæ properet Neæræ LENIT albescens animos capillus, Litium, et rixæ cupidos protervæ. XIV. SUR LE RETOUR D'AUGUSTE VAINQUEUR. PEUPLE romain, ce héros que tu comparais à Hercule, et qui, comme lui, cherchait des lauriers au prix de ses jours, César a quitté la rive espagnole; victorieux, il revient dans ses foyers. Que son épouse, qui met tout son bonheur à l'aimer, vienne à sa rencontre, après avoir rendu grâces aux justes dieux! Viens aussi, sœur de ce chef illustre, et vous, mères de nos vierges, et de ces jeunes guerriers qu'il nous ramène! venez, le front paré des bandelettes des supplians! Et vous, jeunes garçons, jeunes Romaines déjà soumises aux lois d'un époux, retenez toute parole de sinistre présage! Ce jour, qui est pour moi un vrai jour de fête, chassera loin de mon cœur les noirs soucis! Je ne craindrai ni le tumulte des combats, ni le fer d'un meurtrier, tant que César tiendra l'empire de l'univers. Va, jeune esclave, cherche-moi des parfums, des couronnes, et une amphore de ce vin qui a vu la guerre des Marses, s'il en est échappé quelques flacons aux courses de Spartacus. Dis aussi à Nééra, cette habile chanteuse, qu'elle se hâte de relever par un simple nœud ses cheveux parfumés de myrrhe. Si son odieux portier t'oppose quelque obstacle, reviens sans retard. Mes cheveux blanchissans ont bien calmé mes esprits, naguère si avides de querelles et de violens débats. Je Horace. I. 13 Non ego hoc ferrem calidus juventa, Consule Planco. XV. IN CHLORIM. UXOR pauperis Ibyci, Tandem nequitiæ fige modum tuæ, Maturo propior desine funeri Et stellis nebulam spargere candidis. : Et te, Chlori, decet filia rectius Pulso Thyas uti concita tympano. Tonsæ Luceriam, non citharæ decent, Nec flos purpureus rosæ, XVI. AD MECENATEM. INCLUSAM Danaen turris ahenea, Robustæque fores, et vigilum canum n'aurais point supporté un pareil refus, quand j'étais bouillant de jeunesse, lorsque Plancus était consul. LÉON HALEVY. XV. A CHLORIS. EPOUSE du pauvre Ibycus, mets enfin un terme à tes excès et à tes scandaleux amours! Lorsque pour toi la mort s'avance, cesse de jouer au milieu de nos vierges, et de mêler un nuage aux blanches étoiles ! Ce qui sied à Pholoé, ne te sied plus, Chloris! Que ta fille brise les portes des jeunes Romains, pareille à la Bacchante excitée par le bruit des tymbales; éprise de Nothus, qu'elle se joue comme une chèvre lascive: son âge l'excuse. Mais toi, Chloris, ce qui te convient aujourd'hui, c'est la laine recueillie près de l'illustre Lucérie; ce sont les fuseaax, et non la lyre, ni la rose aux couleurs de pourpre, ni les joyeux festins où les tonneaux de vin vieux se vident jusqu'à la lie. LÉON HALEVY. XVI. A MÉCÈNE. UNE tour d'airain, des portes inébranlables, la garde fidèle de chiens vigilans suffisaient bien pour garantir la |