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Cœtusque vulgares et udam

Spernit humum fugiente penna.

EST et fideli tuta silentio

Merces vetabo, qui Cereris sacrum
Vulgarit arcanæ, sub îsdem

Sit trabibus, fragilemque mecum SOLVAT phaselum. Sæpe Diespiter Neglectus incesto addidit integrum : Raro antecedentem scelestum Deseruit pede Pœna claudo.

III.

JUSTUM et tenacem propositi virum
Non civium ardor prava jubentium,
Non vultus instantis tyranni

Mente quatit solida, neque Auster,

Dux inquieti turbidus Adriæ,
Nec fulminantis magna Jovis manus :
Si fractus illabatur orbis,
Impavidum ferient ruinæ.

HAC arte Pollux, et vagus Hercules
Innixus, arces attigit igneas,
Quos inter Augustus recumbens
Purpureo bibit ore nectar;

HAC te merentem, Bacche pater, tuæ
Vexere tigres, indocili jugum
Collo trahentes; hac Quirinus

Martis equis Acheronta fugit;

fuite dédaigneuse, méprise cette fange terrestre où rampe le vulgaire.

Il est aussi pour le fidèle silence une récompense assurée : je me garderais bien de rester sous le même toit, de monter sur le même esquif que le profane qui aurait révélé les mystères de Cérès. Jupiter outragé frappe souvent du même coup l'innocent et le coupable: rarement la Peine au pied boiteux manque d'atteindre le scélérat qui la fuit.

ERNEST PANCKOUCKE.

III.

L'HOMME juste, l'homme inflexible dans ses principes, est sourd à la voix séditieuse d'un peuple égaré qui conseille le crime. En vain un tyran le menace de son regard farouche; en vain l'Auster soulève contre lui les flots de l'Adriatique : la main puissante de Jupiter s'arme en vain de son tonnerre.... Que l'univers s'écroule autour de lui; ses débris le frapperont sans l'ébranler.

C'est ainsi, c'est par cette héroïque fermeté, que Pollux et l'intrépide Hercule ont mérité l'honneur de briller aux demeures célestes, et qu'admis près d'eux au banquet des dieux, Auguste s'abreuve du divin nectar; c'est ainsi, Bacchus, que tu méritas d'être porté sur un char attelé de tigres impatiens de leur joug; c'est ainsi qu'emporté par les coursiers du dieu Mars, le grand Romulus triompha de l'Achéron, grâce à l'éloquent

GRATUM elocuta consiliantibus
Junone Divis : « Ilion, Ilion
Fatalis, incestusque judex,

Et mulier peregrina vertit
« In pulverem, ex quo destituit Deos
Mercede pacta Laomedon, mihi
Castæque damnatum Minervæ,

Cum populo et duce fraudulento. « JAM nec Lacænæ splendet adulteræ Famosus hospes; nec Priami domus Perjura pugnaces Achivos

Hectoreis opibus refringit;

« NOSTRISQUE ductum seditionibus Bellum resedit. Protinus et graves Iras, et invisum nepotem,

Troica quem peperit sacerdos,

« MARTI redonabo: illum ego lucidas Inire sedes, ducere nectaris

Succos, et adscribi quietis

Ordinibus patiar Deorum.

<< DUM longus inter sæviat Ilion Romamque pontus, qualibet exules In parte regnanto beati :

Dum Priami Paridisque busto

« INSULTET armentum, et catulos feræ Celent inultæ ; stet Capitolium Fulgens, triumphatisque possit Roma ferox dare jura Medis.

« HORRENDA late nomen in ultimas Extendat oras, qua medius liquor

plaidoyer de Junon en sa faveur, dans l'assemblée des dieux.

<< Ilion! Ilion! un infàme adultère, né pour le malheur de son pays, et les attraits d'une perfide étrangère, l'ont réduit en cendres! Du moment où Laomédon osa frustrer les dieux du salaire convenu, Troie, son peuple et son roi furent dévoués à ma veangeance, et à celle de la chaste Minerve. - Il n'étale plus sa pompe et sa mollesse, l'hôte trop fameux de l'adultère Lacédémonienne, et la race parjure de Priam n'a plus d'Hector à opposer aux Grecs victorieux. Elle est terminée enfin, cette guerre trop prolongée par nos fatales dissensions.

« C'en est assez : je consens à sacrifier mon trop juste ressentiment, en faveur du dieu Mars; à lui pardonner ce fils, qu'une mère troyenne m'avait rendu si odieux. Que le brillant Olympe s'ouvre donc devant lui, j'y consens : qu'il vienne y boire le nectar, y prendre son rang parmi nous, pourvu qu'un long espace de mer mugisse entre Ilion et Rome; que ses enfans portent leur exil et trouvent le bonheur partout ailleurs, pourvu que les troupeaux bondissent sur les tombeaux de Priam et de Pàris, et que la lionne y cache impunément ses petits; que le Capitole brille d'un éternel éclat, et que Rome donne des lois au Mède vaincu; que la terreur de son nom franchisse les mers qui séparent l'Europe de l'Afrique, et parvienne jusque dans les contrées que le Nil arrose et féconde de ses eaux. Qu'elle mette surtout plus de courage à dédaigner cet or que recèle la terre, et qui devait y rester à jamais enseveli, que d'industrie à l'asservir à des usages profanes et sacrilèges. Que ses armes victorieuses étendent ses conquêtes jusqu'aux bornes du

Secernit Europen ab Afro,

Qua tumidus rigat arva Nilus.

« AURUM irrepertum, et sic melius situm, Quum terra celat, spernere fortior,

a

Quam cogere humanos in usus,

Omne sacrum rapiente dextra.

QUICUMQUE mundo terminus obstitit,
Hunc tangat armis, visere gestiens
Qua parte debacchentur ignes,
Qua nebulæ pluviique rores.
«SED bellicosis fata Quiritibus.
Hac lege dico, ne, nimium pii,
Rebusque fidentes, avitæ

Tecta velint reparare Trojæ.
«TROJE renascens alite lugubri
Fortuna tristi clade iterabitur,
Ducente victrices catervas
Conjuge me Jovis et sorore.

<< TER si resurgat murus aheneus, Auctore Phoebo; ter pereat meis Excisus Argivis; ter uxor

Capta virum puerosque ploret. NON hæc jocosæ conveniunt lyræ : Quo, Musa, tendis? Desine pervicax Referre sermones Deorum, et

Magna modis tenuare parvis.

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