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noblement drapée, conserve encore autour d'un brás une portion de serpent qui caractérise l'idole de la santé. Dans les salles que nous venons de désigner, on a encore extrait plusieurs tronçons de colonnes cannelées, des chapiteaux corinthiens d'une grande proportion, et une quantité prodigieuse de placages de marbre qui ont dû, à cause de leur éclat brillant, faire appeler miroir l'édifice ruiné qui en était entièrement revêtu. On pourra d'ailleurs se faire une idée de la somptuosité de ce monument, quand on saura que feu M. Schneider, professeur de dessin à Vienne, y avait trouvé des charretées de marbres rares; des torses, des têtes d'une grande beauté, dont il avait enrichi le musée de la ville; et que les placages précieux du maître autel de Saint-Maurice, ainsi que ceux du magnifique mausolée de M. de Montmorin, ont été tirés de ce même endroit.

A.

43. FOUILLES FAITES EN MARS 1820, SUR LE MONTICULE DE MOUCHETTE, au territoire de la ville de Joigny (Yonne). Extrait du rapport fait par M. THIBAUT, notaire. (Mémoires de la Société royale des antiquaires de France; Tome VII, p. 273.)

Au mois de février 1819, un maçon cherchant un banc de craie, trouva les ossemens de quatre cadavres et quelques petits vases de poterie commune: les os et les vases furent rendus à la terre. Continuant ses fouilles, le même ouvrier découvrit dans l'espace de quelques jours quarante-quatre fosses renfermant des squelettes plus ou moins altérés, avec des petits vases de diverses formes, placés auprès de la tête ou de la poitrine. Mais le maçon, n'attachant aucun prix à ces vases, les brisa ou les recouvrit de terre. M. Bunon, sous-préfet de l'arrondissement, et quelques particuliers de Joigny, avertis de cette découverte, se rendirent sur les lieux et recueillirent les vases échappés à la destruction. Le préfet du département ordonna de continuer les fouilles, et de nouvelles fosses furent trouvées. Ces fosses, réunies à celles dont on vient de parler, s'élèvent au nombre de 137; toutes sont creusées dans le tuf, et, pour la plupart, à 3 ou 4 pieds de profondeur; elles out ordinairement 6 pieds de long sur 2 de large. Tous les corps étaient couchés sur le dos, ayant le plus souvent les bras étendus le long du corps, et rarement posés sur la poitrine; tous avaient la tête

tournée vers l'orient. La grandeur ordinaire des squelettes était de 5 pieds à 5 pieds et . 36 fosses contenaient des vases ou des coupes : la plupart du temps, un vase et une coupe. Dans une autre on a trouvé un grand vase à 2 anses et un petit vase posé à plomb dans une coupe. La forme et la grandeur de ces vases varient ainsi que leur pâte; les uns out 2 anses, les autres n'en ont qu'une. Les coupes recueillies sont au nombre de 18; elles ont depuis 3 jusqu'à 6 pouces de diamètre. Les seuls objets de métal qui aient été trouvés dans les fosses, sont 3 anneaux et des clous entièrement rongés par la rouille. Ces clous prouvent que les corps furent enfermés dans des cercueils de bois. On conjecture que le monticule de Mouchette fut le cimetière d'une population chrétienne; car il est impossible de penser que ces tombes appartiennent à l'époque gauloise ou, romaine. Il est probable que les inhumations dont il s'agit remontent à l'intervalle compris entre le quatrième et le dixième siècle de l'ère vulgaire.

44. OPISSANIÉ, etc.- Description du monastère de la Trinité à Pérémonischle, avec la généalogie des boyards de Khitrof, qui ont contribué à restaurer ce couvent, dévasté par les Lithuaniens. 21 p. in-8°. Moscou 1826; à l'université.

45. VOYAGE ARCHÉOLOGIQUE EN RUSSIE.

L'Académie impériale des sciences à Pétersbourg a résolu de faire faire à ses frais un voyage archéologique en Russie, cette intéressante entreprise sera confiée au conseiller honoraire >Stroef. (Journal des Débats ; 11 nov. 1828.)

46. EPISTOLA, etc. Lettre de J. Dav. Weber sur les colonnes acritanes et les monogrammes existant sur le devant de la chapelle Saint-Jean de l'église Saint-Marc de Venise etc. Venise 1826. (Antolog.; n° 81, vol. XXVII, sept. 1827, p. 114.)

Ces colonnes appelées acritanes parce qu'elles ont été apportées de Saint-Jean-d'Acre par les Vénitiens après la conquête de cette ville et de sa forteresse, sont décrites dans ce petit ouvrage, où l'on expose d'abord tout ce qui est relatif aux affaires de cette ville jusqu'à l'époque où les Vénitiens s'en sont rendus maîtres, et l'on continue ensuite l'histoire de ces co

lonnes depuis leur transport à Venise jusqu'à la destination qu'elles ont aujourd'hui. En rapportant les diverses interprétations données aux monogrammes qui y sont sculptés, le savant auteur pense qu'ils doivent être ainsi expliqués: A Dieu supreme, très-haut, très-grand, et à son fils qui exauce, qui intercède, qui protège, qui sauve, à qui soient honneur et gloire. 47. CHRONOLOGICAL HISTORY, etc. -Histoire chronologique et Description des monumens d'architecture chrétienne en Angleterrre, par J. BRITTON. In-4°, avec planches. Londres, 1826.

Ce volume peut également former le 5o de la collection entière, ou être considéré comme un ouvrage distinct et complet. Il commence par une préface plus étendue que le sujet ne le comportait, et qui traite de l'introduction et des progrès du christianisme en Angleterre.

Le 1

er

chapitre offre l'explication des différens termes employés pour désigner les deux styles d'architecture, dont le caractère essentiel est la voûte cintrée ou la voûte pointue. Le style du cintre est généralement regardé comme une imitation dégénérée de l'architecture romaine. Le style à ogive ouvre. un vaste champ aux conjectures : il a reçu tour à tour les épithètes de germain, de gothique, de sarrazin, d'arabe, d'italien, de normand, de français, d'anglais, ou simplement de pointu. M. Britton rapporte les opinions des divers auteurs sur l'origine de ce dernier style, il les analyse et les examine avec talent et justice.

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Le 2 chapitre est consacré à l'histoire des progrès et des caractères de l'architecture ecclésiastique ou chrétienne (suivant M. Britton) de l'Angleterre. Il reconnaît qu'il est presque impossible de déterminer l'époque à laquelle le style pointu, improprement nommé gothique, remplace le style normand; il ne pense pas qu'on puisse la faire descendre plus bas que le règne d'Étienne, vers l'an 1165. Il donne une foule de détails fort curieux, tant sur l'origine, les progrès et les vicissitudes de l'architecture ecclésiastique, que sur l'époque à laquelle ont été construits les monumens les plus curieux dans le style qui les distingue, tels que la cathédrale de Salisbury, etc.

L'auteur donne, dans le 3o chapitre, de nouveaux éclaircisse

mens qui achèvent de jeter le plus grand jour sur le sujet. Le vo lume est terminé par une appendice dont voici le contenu : 1o une table alphabétique des architectes et des fondateurs d'édifices dans la Grande-Bretagne, pendant le moyen âge; 2° une liste chronologique des monumens ecclésiastiques, avec l'indication des dates, des fondateurs et des architectes; 3° une liste chronologique de monumens d'architecture; 4o une liste de chaires; 5o les fonts de baptême; 6o les croix de pierre; 7o un vocabulaire des termes d'architecture; 8° une table qui se rapporte aux matières contenues dans les cinq volumes des Antiquités architectoniques; 9o un index alphabétique des noms de personnes et de lieux et de termes qui se trouvent dans le présent volume.

48. MONUMENT A LA HAVANE,

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On trouve dans le 1er cahier des Annales des sciences, griculture et des arts, qui se publie à la Havane, et dont le I er numéro a paru en juillet 1827, l'article suivant: Annonce de la description d'un monument situé sur la place d'armes de la Havane, qu'on vient de dégager des masures qui l'entouraient. Ce monument rappelle, suivant l'auteur, l'introduction du christianisme dans l'île de Cuba; mais on ne nous dit pas ce que pouvait être ce monument qui ne peut remonter au-delà de la fin du 15° siècle, époque de la découverte de l'île de Cuba par Colomb.

49. EXPLICATION DES INSCRIPTIONS d'une ancienne pierre graVÉE, par M. KOPP. (Heidelberg. Jahrbüch, der Literatur; 1828, cah. 6, p. 561, avec une fig.

Le comte de Caylus a publié dans le Tom. VI, pl. 21, de son Recueil, etc., la pierre gravée dont s'occupe M. Kopp. Elle représente d'un côté une Vénus marine avec les mots ΣTEPKOY IAAPA MENOI; de l'autre côté, on lit:

IA CA

ΒΑΘΑ

ΔΟΝΗΙΗ ΚΑΙ

EAAECAI

AYTON TAPT

APOYCKO

TIN

M. Kopp interprète cette double inscription ainsi qu'il suit :

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2ο Ιαω Σαβαωθ Αδονι ἴε καὶ ἐα λαξαι αὐτοῦ ταρταρού Iao Sabaoth Adoni veri et concede calcare ipsius tartari

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L'auteur ajoute un commentaire pour justifier sa manière de lire. Comme il ne paraît pas douteux que la pierre gravée vienne de l'Égypte, il ne trouve rien d'étonnant dans l'orthographe des mots grecs, qui est souvent corrompue dans les inscriptions grecques faites en Égypte, ainsi que M. Niebuhr l'a fait voir dans ses remarques sur les inscriptions du recueil de M. Gau: Antiquités de la Nubie.

D-G.

50. DELLE ISCRIZIONI VENEZIANE etc. Inscriptions de Venise, recueillies et publiées par Emmanuel-Antoine CIGOGNA de Venise. 5 cahier, 1 er du 2 vol. in-4° de 101 pages, avec une gravure; prix, L. 3-09 d'Autriche. Venise, 1827; impr. de Picotti. (Bibliot. ital. ; mai 1828, n° 149, p. 248).

L'auteur ne se borne pas simplement aux inscriptions en les commentant, mais il prend encore occasion de faire l'histoire des différentes époques auxquelles elles se rapportent et celle des personnes qu'elles concernent. Cet ouvrage n'est donc point d'une petite importance pour l'histoire ecclésiastique, pour la biographie et pour l'antiquaire. Il aide encore à la littérature, parcequ'on y parle des hommes lettres et que l'on y donne un catalogue de leurs écrits et des éditions qui en ont été faites. Enfin, il peut être aussi regardé comme important pour les beaux-arts, étant, lorsqu'il est nécessaire, enrichi de planches représentant les monumens dont il est question. Il mérite done à juste titre une place distinguée parmi les collections de ce genre. Le 1 er volume a déjà paru ainsi que le 1 cahier du second. L'ouvrage sera divisé en 20 cahiers environ, au prix de 20 cent. ital. la feuille en papier commun. Le 5o cahier, qui est le 1er du 2o vol., contient les inscriptions de l'église du Córpus Domini et de St-André de la Chartreuse.

er

51. AUTEL VOTIF DÉCOUVert a Bordeaux.

On vient de découvrir à Bordeaux, dans les fouilles d'un

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