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comédies par des détails ingénieux et la peinture des mœurs actuelles : il ne pouvoit choisir un cadre plus heureux.

Cinq filles à marier ouvrent la scène ; deux sont filles de M. Jaquemin, les deux autres ses pupilles, la cinquième est leur voisine et leur amie. Mademoiselle Jaquemin l'aînée est promise à M. Ledoux, homme de 45 ans ; et Louise, l'aînée des pupilles, à un jeune homme nommé Sainville, que l'on attend incessamment. M. Jaquemin n'a pas dit à qui son projet étoit de marier Sainville; aussi lorsque les jeunes filles apprennent l'arrivée d'un jeune homme, les voilà toutes aux champs; chacune apprête ses moyens de plaire; Ursule, la voisine, s'apprête à tromper ses jeunes amies.

Elle profite de l'arrivée d'un jeune bordelais qui cherche des aventures, et que l'on prend pour le jeune homme attendu. Elle apprend de lui ce qu'elle veut savoir sur Sainville; fait à chacun de fausses confidences, brouille ensemble le père, le gendre et les filles; mais la petite Laure, âgée de 14 ans, espiègle et bonne, découvre toutes les ruses d'Ursule, ramène Sainville; on se raccommode; les trois grandes filles se marient; on promet à Laure de lui donner son petit cousin, quand il sortira du collège. L'intrigante seule reste sans mari. On voit combien de détails amènent ces situations.

La pièce gaie, spirituelle et morale, a le cachet des ouvrages de Picard; elle a eu beaucoup de succès. Les acteurs ont joué avec autant d'ensemble que de talent.

THEATRE DU VAUDEVILLE.

Vas où tu peux, meurs où tu dois, calembourg

en un acte.

Un jeune homme blessé qui va aussi loin qu'il peut, et qui meurt où il a des dettes. Voilà l'explication du titre de la pièce, et tout ce qu'il y avoit de comique dans l'ouvrage; aussi n'est-il pas allé loin, et est-il mort où il devoit !

Une Matinée du Pont-Neuf.

On ne devoit pas s'attendre à une pièce régulière, mais bien à une folie, égayée par des tableaux variés et par des couplets piquans; l'attente a été surpassée. La pièce est pleine d'esprit et de gaîté.

Le docteur Gall, le marsouin, les ballons, les charlatans, les journaux, le serpent-sonnette, les éléphans et les puces, en un mot, tout ce qui occupe journellement les nombreux oisifs de la capitale, fournit matière à une revue amusante et spirituelle. Madame Belmont en marchande d'orange, et Julien en petit-maître du Marais, ne contribuent pas peu au plaisir des spectateurs. Il y a peut-être dans la pièce un peu d'embarras et de cohue, mais cela n'en représente que mieux le Pont-Neuf. Les auteurs sont MM. DUPATY, DIEULAFOI, DESAUGIERS et FRANCIS.

T. D.

SCIENCES ET ARTS.

JOURNAL de Physique, de Chymie et d'Histoire naturelle. Brumaire an XIV.

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Les objets contenus dans ce volume sont : Suite de l'essai physiologique sur la cause de l'asphyxie par submersion. Faits pour l'histoire de l'étain, par le professeur PROUST. Suite des observations relatives à différens mémoires de Proust; par C. L. BerTHOLLET. Sur l'étude du sol des environs de Paris; J. M. COUPÉ. De la shérulite; par J. C. DELAMÉTHERIE. Du rhodium et du palladium; par

par

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COLLET DESCOTILS.

professeur PROust.

France.

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J.

Sur le sucre de raisin; par le

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Note sur l'opium recueilli en Note sur l'apparition d'une comète; par DE LALANDE. ·Note sur de la porcelaine de Réaumur; par VEAU-DE-LAUNAI. Analyse de l'étain du Guanaxuato au Mexique; par COLLET DESCOTILS; extrait par J. C. DELAMÉTHERIE. Note sur les falunières de la ei-devant Touraine; par VEAU-DELAUNAI.

GEOLOGI E.

THÉORIE nouvelle du flux et reflux de la mer, pour servir d'introduction à la théorie de la terre; par S. DEPAQUET, 1 vol. in-8°. A Paris, chez Ber

(1) Les articles marqués d'une * sont ceux dont on donnera un extrait.

nard, libraire de l'Ecole Polytechnique, quai des Augustins, n°. 25, 1805.

Le sujet dont il est question avoit besoin, suivant l'auteur, d'être remanié. Son but est donc de l'éclaircir dans tous ses points, et de réfuter les hypothèses ou les erreurs de Buffon, Maillet, Wodwar, l'abbé Raynal, Bernardin - de - Saint-Pierre et plusieurs autres. M. Depaquet établit comment se sont 'formés les continens, et même qu'il s'en trouvoit d'abord plus qu'on n'en compte aujourd'hui. Il donne l'ordre de leur naissance et la raison de leur position par rapport à l'équateur, et fait voir pourquoi il se trouve plus de terre dans notre hémisphère que dans l'hémisphère opposé. Il explique comment se sont formés les îles et leurs archipels; pourquoi les îles se trouvent généralement auprès des continens, et pourquoi les fleuves et les montagnes ont telle ou telle direction. De là passant au fond de la question, il avance que les flux et reflux, qui sont un des principaux objets de l'histoire naturelle, ont été mal conçus jusqu'à ce jour, et notamment par les newtoniens, qui se flattent mal à propos de les avoir expliqués; il prétend en dévoiler les mystères jusqu'à l'évidence. Il assure que la Baltique et la Méditerranée y ont été très-sujettes, et donne les raisons pour lesquelles elles n'en sont plus susceptibles aujourd'hui. Il explique les courans réguliers de l'Atlantique et de la mer du Sud, et les courans semi-annuels de la mer des Indes. Il explique aussi les vents réguliers de ces deux grandes mers, et les moussons de la petite. Il dit pourquoi les eaux de la mer baissent, surtout dans l'hémisphère septentrional; car c'est le contraire dans le méridional, et en expose aussi la raison. En un mot, il explique la

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plupart des révolutions du globe par les seuls moyens qui sont dans la nature, et qu'elle ne cesse d'employer journellement. Mais comme tous ces phénomènes sont liés ensemble, et que ceux qui regardent la terre doivent naissance à l'agitation des eaux, M. Depaquet commence par tracer un tableau de la mer et de tous ses mouvemens. J. L. G.

MINERALOGIE.

TABLEAU SYNOPTIQUE des minéraux, par classes , ordres, genres, etc., d'après la méthode et la nomenclature d'Haiy, etc. Le tableau est précédé d'une terminologie, où se trouve l'explication des termes employés dans l'ouvrage, etc., etc.; par A. DESVAUX, membre de la société d'émulation de Poitiers. A Poitiers, chez Catineau, libraire; et à Paris, chez Guilleminet jeune, libraire, rue des Fossés-Montmartre, n°. 3, 1805, in-4°., de 173 pages.

Dans une introduction de peu d'étendue, l'auteur, après avoir défini la minéralogie, esquissé ses progrès, et prouvé combien son étude est utile et facile, démontre que le nombre et la diversité des minéraux étant considérables, il a fallu avoir recours à des lignes de démarcation, pour que l'on ne se perdît pas dans cette espèce de labyrinthe; pour y conduire et s'y retrouver, les minéralogistes ont établi les méthodes. Elles peuvent être, dit-il, ou naturelles ou artificielles. Une méthode naturelle seroit la plus convenable et celle à préférer, puisqu'elle présenteroit une gradation non interrompue; mais, jusqu'à présent, elle n'a pu être établie. On a donc eu recours aux classifications artificielles, lesquelles se divisent en

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