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7. In his qui inter amicos manumittuntur voluntas domini spectatur: lex enim Junia eos fieri Latinos jubet, quos dominus liberos esse voluit. Quod cum ita sit, debet voluntatem manumittendi habere dominus: unde si per vim coactus verbi gratia ab aliquo populo vel a singulis hominibus manumiserit, non veniet servus ad libertatem, quia non intellegitur voluisse qui coactus est.

8. Item ut possit habere servus libertatem, talis esse debet, ut praetor vel proconsule libertatem tueatur: nam et hoc lege Junia cautum est. Sunt autem plures causae, in quibus non tuetur proconsul libertatem, de quibus procedentes ostendemus.

9. Sed et illud observandum, ut is qui manumittitur in bonis manumittentis sit; et ideo si tantum ex jure Quiritium sit manumittentis, non erit Latinus. Necesse est ergo servum non tantum ex jure Quiritium, sed etiam in bonis esse manumittentis.

10. Communis servus ab uno ex sociis manumissus, neque ad libertatem pervenit et alterius domini totus fit servus jure adcrescendi. Sed inter amicos servus ab uno ex sociis manumissus utriusque domini servus manebit; jus enim adcrescendi in hac manumissione non versatur; quamvis Proculus existimaverit adcrescere eum socio..... qua sententia utimur.

11. Proprietarius eum servum, cujus ususfructus ad alium pertinet, non potest vindicta manumittere obstante usufructu; et si manumiserit eum vindicta, faciet servum sine domino. Sed Latinum...

12. Peregrinus manumissor servum non potest ad Latinitatem perducere, quia lex Junia, quae Latinorum genus introduxit, non pertinet ad peregrinos manumissores, sicut et Octavenus probat. At praetor non permittet manumissum servire, nisi aliter lege peregrina caveatur.

13. Minor viginti annorum manumittere nec vindicta potest nec testamento, itaque nec Latinum facere potest: sed tantum apud consilium causa probata potest manumittere ser

vum suum.

14. Is autem qui manumittitur inter amicos, quotcumque est annorum, Latinus fit, et tantum ei hoc prodest manumissio, ut postea iterum manumitti possit vindicta vel testamento et civis Romanus fieri.

15. Mulier sine tutoris auctoritate inter amicos manumittere non potest, nisi jus liberorum habeat: tunc enim et vindicta sine tutore potest manumittere. Unde si mulier absens libe

rum esse jusserit, quae jus liberorum non habeat, quaesitum est, an competat libertas tutore ejus auctoritatem accommodante eo tempore, quo epistula scribitur servo a domina. Julianus negat: existimat enim eo tempore debere auctoritatem praestari, quo peragitur manumissio, tunc autem peragi intellegi, cum servus cognoverit dominae voluntatem. Sed Neratius Priscus probat libertatem servo competere sufficere enim, quando epistula scribitur, adhiberi auctoritatem tutoris cujus sententia et constitutione principali confirmata est.

16. Servum pignori datum civem Romanum facere debitor non potest, nisi si forte solvendo non sit1: obstat enim libertati lex Aelia Sentia, quae prohibet servum creditorum fraudandorum causa manumissum civem Romanum fieri. Sed Latinum....

17. Et qui censu manumittitur, si triginta annos habeat, civitatem Romanam nanciscitur. Census autem Romae agi solet et peracto censu lustrum conditur: est autem lustrum quinquennale tempus quo Roma lustratur. Sed debet hic servus ex jure Quiritium manumissoris esse, ut civis Romanus fiat. Magna autem dissensio est inter peritos, utrum eo tempore vires accipiant omnia, in quo census agitur2, an eo tempore, quo lustrum conditur. Sunt enim qui existimant non alias vires accipere quae in censu aguntur, nisi haec dies sequatur, qua lustrum conditur: existimant enim censum descendere ad diem lustri, non lustrum recurrere ad diem census. Quod ideo quaesitum est, quoniam omnia quae in censu aguntur lustro confirmantur. Sed in urbe Roma tantum censum agi notum est in provinciis autem magis professionibus utuntur.

16. FRAGMENTS DE MODESTIN.

Fragments du jurisconsulte Herennius Modestinus, élève d'Ulpien' que l'inscription relative au procès des foulons montre avoir été préfe des vigiles entre 226 et 244, qui fut le maître de droit de l'empereur Maximin mort à une vingtaine d'années en 238 et que l'on trouve pour la dernière fois mentionné comme auteur d'une réponse en 239, Č., 3, 42, 5. Cf. sur sa vie et ses écrits, Karlowa, R. R. G., 1, 752-754; Krueger Gesch. d. Q., pp. 226-228; v. aussi Lenel. Pal., 1, 701-756. De nos deux fragments, le premier a été publié par Pierre Pithou, qui l'avait trouvé dans un ms. aujourd'hui perdu appartenant à son père, le second est extrait des Differentiae d'Isidore, où la corruption d'Herennius en Orennius a longtemps empêché de l'apercevoir.

1. Boecking, Pellat: 'nisi forte solvendo sit'. Dernburg, Pfandrecht, 2, 1864 p. 14, suivi par Huschke intercale après 'potest': 'generaliter obligatum potest' Krueger generali hypotheca obligatum potest'.-2. Boecking, Pellat, Mommsen, Staatsrecht, 2, 333, n. 3; les mss.: 'in quo census'; Krueger: 'quo in censu aguntur'.

1. Modestinus regularum lib. III sub titulo de bonis libertorum et de testamentis. Cum in testamento dies et consules adjecti non sunt, non nocet, quominus valeat testamentum.

2. Inter eum qui in insulam relegatur et eum qui deportatur magna est differentia, ut ait Herennius: primo quia relegatum bona sequuntur, nisi fuerint sententia adempta, deportatum non sequuntur, nisi palam ei fuerint concessa: ita fit, ut relegato mentionem bonorum in sententia non haberi prosit, deportato noceat. Item distant etiam in loci qualitate, quod cum relegato quidem humanius transigitur, deportatis vero hae solent insulae adsignari, quae sunt asperrimae quaeque sunt paulo minus summo supplicio comparandae.

17. FRAGMENTS DU VATICAN.

Fragments d'une compilation juridique étendue découverts en 1821 par le cardinal Angelo Maï dans un ms. palimpseste de la bibliothèque du Vatican. Ils viennent d'un ms. du ÍVe où du Ve siècle dont les feuilles doubles ont postérieurement été divisées en trois pour être insérées après avoir été grattées dans un autre cahier destiné à recevoir une copie des Collationes Aegypti anachoretarum de Cassien; de telle sorte que chaque feuille nouvelle se trouva contenir les deux tiers d'une des feuilles anciennes ou, si c'était la feuille du milieu, le tiers de deux des feuilles anciennes et qu'on a retrouvé, dans 33 de ces feuilles nouvelles, 28 des feuilles anciennes, soit en totalité, soit pour les deux tiers, soit pour un tiers. L'ouvrage, dont on ne connaît ni le nom, ni l'auteur, est un recueil par ordre des matières de passages de jurisconsultes et de constitutions impériales. Il ne parait pas avoir été divisé en livres, mais seulement en titres, parmi lesquels nous connaissons les titres: ex empto et vendito, de usu fructu, de re uxoria ac dotibus ou simplement de re uxoria, de excusatione, quando donator intellegatur revocasse donationem, de donationibus ad legem Cinciam, de cognitoribus et procuratoribus. Les jurisconsultes sont représentés par des extraits de divers ouvrages de Papinien, de Paul et d'Ulpien et d'un traité des interdits qui n'est peut-être lui-même que la section relative à cette matière du commentaire sur l'édit de Paul. Les constitutions, dont la plus ancienne est de Sévère et de Caracalla (205 après J.-C.), et la plus récente de Valentinien, Valens et Gratien (372) et dont l'éditeur paraît s'être servi des Codes Grégorien et Hermogénien, mais non du Code Théodosien, au lieu du texte abrégé duquel il donne pour certaines le texte intégral frappé d'abrogation par ce code, sont pour la plupart des rescrits rendus en matière judiciaire sur la demande des parties ou des magistrats: elles sont placées dans chaque titre, sans ordre fixe, tantôt avant, tantôt après les fragments des jurisconsultes, tantôt pèle-mêle avec eux. Pour les unes et les autres, le texte est reproduit fidèlement, sans trace d'interpolation ni de remaniement. Mais les 28 pages, que nous possédons en tout ou partie, ne sont qu'une faible portion du ms. primitif, que les chiffres de cahiers de 8 pages, de quaterniones, conservés en marge de quelques feuilles établissent avoir contenu 232 pages jusqu'au point où s'interrompent nos fragments, peut-être longtemps avant la fin de l'ouvrage, et dans lequel les mêmes chiffres permettent de mesurer des

lacunes considérables entre les parties conservées : environ 9 cahiers entre des fragments du titre ex emplo el vendito qui appartiennent au VI quaternion et d'autres du titre de usu fructu qui appartiennent au XV; un autre intervalle considérable entre le titre de re uxoria, qui n'est pas séparé par une grande lacune du titre de usu fructu, et le titre de excusatione sur une des feuilles duquel on trouve le chiffre XXVII. Il est impossible de discerner le plan de l'ouvrage, qu'on voit cependant n'être pas celui des commentaires de l'édit; car, par exemple, l'usufruit, étudié dans la théorie des legs, ne viendrait pas alors seulement après la vente, mais après la dot et les excuses. Quant à sa nature, ce n'est certainement pas une compilation officielle, et il n'y a même pas grande probabilité en faveur de l'opinion, soutenue par Huschke, selon laquelle ce serait un projet de compilation de ce genre fait sur l'ordre d'un empereur et resté pour une raison quelconque dépourvu de la sanction impériale. C'est une œuvre doctrinale privée, destinée à la pratique, et peut-être à l'enseignement, auquel peuvent se référer aussi les gloses marginales et interlinéaires qui l'accompagnent dans certaines parties et dont les premières au moins peuvent remonter au compilateur lui-même. Quant aux temps et lieux d'origine de l'ouvrage, la mention qui y est faite de constitutions de Maximien omises au Code Her mogénien donne à croire qu'il a été composé en Occident, et on en place assez communément la rédaction entre l'an 372, date de la dernière constitution qu'il rapporte, et la publication du Code Théodosien, en 438. Mais M. Mommsen, dont les arguments ont cependant été contestés par M. Karlowa et M. Huschke, croit pouvoir conclure de la façon dont sont citées les constitutions de Dioclétien et de Constantin que l'ouvrage aurait été écrit du vivant de ce dernier, vers 320, et que l'addition de la constitution de 372 ainsi que de trois autres, y aurait été faite après coup. Cf. Karlowa, R. R. G., 1, 969-973; Krueger, Gesch. d. Q., pp. 298-302, et les notices des éd. Mommsen et Huschke. Les fragments du Vatican ont d'abord été publiés, en 1823 et 1824, par le cardinal Angelo Maï lui-même, d'après le texte duquel d'autres éditions en ont été données, avec un commentaire, par M. Buckholtz en 128 et, avec de nombreuses corrections critiques, par Bethmann-Hollweg, dans le Corpus juris antejustiniani de Bonn, en 1833. Depuis, un texte bien supérieur en fut établi par M. Mommsen, d'après une collation nouvelle du ms. faite par M. Detlefsen, dans une éd. savante accompagnée d'un fac-simile, publiée en 1859 dans les Abhandlungen de Berlin, et dans une éd. scolaire publiée en 1861. Les fragments du Vatican se trouvent en outre dans les recueils généraux de Huschke, de Pellat, qui s'inspire principalement du texte de Bethmann-Hollweg en le corrigeant par celui de Mommsen, et de Giraud, qui suit ordinairement celui de Huschke. Mais une autre éd. doit en être donnée dans le 3 vol. de la Collectio librorum juris antejustiniani par M. Mommsen, qui dans ce but a non-seulement mis à profit une collation récente de quelques passages du ms. faite par M. Krueger, mais soumis tout le texte à un nouvel examen d'ensemble, et l'illustre auteur a eu l'inappréciable complaisance de nous communiquer les épreuves corrigées de son travail, de manière à nous permettre d'en profiter dès avant l'impression et la publication du volume. Le texte que nous donnons ci-dessous est donc, sauf quelques différences typographiques imposées par le plan général de notre recueil, celui de cette 3 éd. de M. Mommsen, en face duquel nous avons seulement relevé, dans les notes, quelques-unes des leçons diverses proposées sur les points les plus délicats. Les passages imprimés

en caractères plus fins sont les gloses marginales et interlinéaires signalées plus haut. Les indications placées en marge font connaître les auteurs certains ou probables des fragments.

EX EMPTO ET VENDITO.
Manquent 80 pages.

VIII ad

1.1 Qui a muliere sine tutoris auctoritate sciens rem,Paul, L. mancipi emit vel falso tutore auctore quem sciit non esse,sab. (?). non videtur bona fide emisse; itaque et veteres putant et Sabinus et Cassius scribunt. Labeo quidem putabat nec pro emptore eum possidere, sed pro possessore, Proculus et Celsus, pro emptore, quod est verius: nam et fructus suos facit, quia scilicet voluntate dominae percipit et mulier sine tutoris auctoritate possessionem alienare potest. Julianus propter Rutilianam constitutionem eum, qui pretium mulieri dedisset, etiam usucapere et si ante usucapionem offerat mulier pecuniam, desinere eum usucapere.

III resp.

2. P(apinianus) libro III responsorum. Usurae venditori Pap.. L. post traditam possessionem arbitrio judicis praestantur; ante" traditam autem possessionem emptori quoque fructus rei vice mutua praeberi necesse est: in neutro mora considerabitur.

3. Venditor, qui legem commissoriam exercere noluit, ob residuum pretium judicio venditi recte agit, quo secuto legi renuntiatum videtur.

42. Qui die transacto legem commissoriam exercere voluit, postea variare non potest.

53. Papinianus libro III responsorum. Aede sacra terrae motu diruta, locus aedificii non est profanus et ideo veniri non potest.

64. Mulier servam ea lege vendidit, ut, si redisset in eam civitatem, unde placuit exportari, manus injectio esset. Manente vinculo servitutis si redierit, quae vendidit manum injiciet et ex jure concesso mancipium abducet. Post manumis>sionem autem si redierit, in perpetuam servitutem sub eadem lege publice distrahetur. Quae vendidit si manum injecerit non liberatae, mancipium retinere poterit ac manumittere; adimi quippe libertatem et publice venditionem ita fieri placuit propter pericula venditorum, qui vel metuentes servis suis offensam vel duritiam possunt paenitendo remittere. 7. Quo minus possessio rei venditae tradatur empti judi- putat Jure cessionem cio, decem annorum praescriptione non inpedit transferri ipsum posse.

1. Cf. D., 18, 1, 27.

Cf. D., 18, 7, 1.

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2. Cf. D., 18, 3, 42 per vindicationem'.

24.

al.

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