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quid concipere mente, quare viva desineres | esse mihi uxor, cum paene exule me vita fidissuma permansisses. |

Quae tanta mihi fuerit cupiditas aut necessitas habendi liberos, ut propterea || fidem exuerem, mutarem certa dubiis ? 45. sed quid plura? permansisti | aput me ; neque enim cedere tibi sine dedecore meo et communi infelici | tate poteram. |

Tibi vero quid memorabilius quam inserviendo mihi operam dedisse te | ut, quom ex te liberos habere non possem, per te tamen haberem et diffi || dentia partus tui alterius con- 50. jugio parares fecunditatem ? |

Utinam patiente utriusque aetate procedere conjugium potuisset, donec e | lato me majore, quod justius erat, suprema mihi praestares, antea vero super | stite te excederem orbitate filia mihi superstite. |

Praecucurristi fato; delegasti mihi luctum desiderio tui nec liberos habentem solum vi|| rum reliquisti ; flectam ego || quoque sensus meos ad judicia tua, te destinatam adoptans. 55. | Omnia tua cogitata praescripta cedant laudibus tuis, ut sint mihi documento, quantopere ego | desiderem, quod immortalitati ad memoriam consecratam tradidi. | Fructus vitae tuae non derunt mihi; occurrente fama tua firmatus animo et | doctus actis tuis resistam fortunae, quae mihi non omnia eripuit, cum laudibus crescere tui memoriam passa est; sed quod 60. tranquilli status erat, tecum | amisi, quam speculatricem et propugnatricem meorum periculorum cogitans calami | tate frangor nec permanere in promisso possum.

| Naturalis dolor extorquet constantiae vires : maerore mersor et quibus angor luctu taedioque | in nec utro mihi consto repetens pristinos casus meos futurosque eventus ab omni spe de || cido: mihi tantis talibusque praesidiis orbatus, 65. intuens famam tuam non tam fortiter pa | tiendo haec quam ad desiderium luctumque reservatus videor.

| Ultumum hujus orationis erit omnia meruisse te neque omnia contigisse mihi ut praestarem | tibi; legem habui mandata tua: quod extra mihi liberum fuerit, praestabo.

opto.

| Te di manes tui ut quietam patiantur atque ita tueantur

5. LAUDATIO DE MURDIA (Ier siècle après J.-C.)

C. I. L., VI, 10230. Bruns, p. 287. Inscription aujourd'hui conservée à Rome, placée par Mommsen, d'après l'orthographe et les caractères, à l'époque d'Auguste. Elle contient des restes de l'oraison funèbre composée en l'honneur d'une femme nommée Murdia par son fils ainé issu d'un premier mariage. Cette oraison

funèbre, qui, à la différence de celle de Turia, est rédigée à la 3a personne, contient aussi quelques passages intéressants pour le droit, qui ont principalement été relevés par Rudorff, Z. R. G., 9. 1870, pp. 287-321. V. aussi Karlowa, R. R. G., 1, pp. 811-812, et Vollmer, Laudationum funebrium historia, pp. 484-491. On remarquera notamment la disposition par laquelle, longtemps avant l'epoque où la loi établit un régime analogue, Murdia laisse au fils da premier lit tous les biens qu'elle a reçus de son premier mari, le legs partiaire fait à la fille, et le legs fait au second mari en sus de la dot profectice qu'il devait garder par suite du prédécès du père de Murdia. Comme Bruns, nous reproduisons seulement la partie de l'inscription qui présente un intérêt juridique.

Dis Manibus... Murdiae L. f. matris.

sed propriis viribus adlevent cetera, quo firmiora probabilioraque sint.

Omnes filios aeque fecit heredes, partitione filia data. Amor maternus caritate liberum, aequalitate partium constat. Viro certam pecuniam legavit, ut jus dotis honore judici augeretur.

Mihi revocata memoria patris eaque in consilium et fide sua adhibita, aestumatione facta, certas res testamento praelegavit, neque ea mente, quo me fratribus meis quom eorum aliqua contumelia praeferret, sed memor liberalitatis patris mei reddenda mihi statuit, quae judicio viri sui ex patrimonio meo cepisset, ut ea, usu suo custodita, proprietati meae restituerentur.

CHAPITRE II

MODES D'ACQUÉRIR ENTRE VIFS.

Parmi les inscriptions relatives aux modes d'acquérir entre vifs, les plus connues et les plus importantes sont des actes de mancipations fiduciaires et à titre gratuit, que nous reproduisons tous cidessous et qui d'ailleurs sont loin d'épuiser la série des titres où se trouvent signalées des mancipations (v. notamment plus bas, au chapitre des Contrats, les actes de vente contenus dans les triptyques de Transylvanie, p. 806 et ss., et dans celui des Constitutions de droits réels, p. 794, l'inscription n° 7; v. aussi, comme visant l'aliénation fiduciaire pour l'interdire, Bruns, p. 335, nos 7 et 8, auxquels il faut joindre C. 1. L., XIV, 3031,et, surtout pour la période plus récente, les titres cités par Kohler, Pfandrechtliche Forschungen, 1882, pp. 80-82). Nous y ajoutons une inscription d'Ostie qui est la seule à faire mention de l'in jure cessio.- Quant à la tradition, impuissante à l'époque classique à transférer la propriété des choses mancipi, elle ne figure qu'accessoirement et en sous-ordre dans les titres de la bonne époque qui nous intéressent principalement (v. les divers actes de mancipation donationis causa et les ventes de Transylvanie déjà citées). Elle figure au contraire seule dans les actes de basse époque assez nombreux qu'on trouvera dans Spangenberg, Juris Romani tabulae negotiorum sollemnium, Leipzig, 1822, ainsi que dans les papyrus grecs trouvés en Egypte des années 153-154, 271 et 359 cités p. 806, et dans celui de l'an 166, reproduit p. 809.

$1.

MANCIPATIONS FIDUCIAIRES.

1. ACTE DE MANCIPATION FIDUCIAIRE (an 61 ap.

J.-C.).

C. 1. L.. IV, Suppl. 1, nos CLIV et CLV. Tablettes trouvées à Pompéi le 20 septembre 1887 et constituant les débris de deux triptyques dont le texte a été publié et commenté successivement par M. Giulio di Petra, Notizie degli Scavi, 1887, pp. 415-420, et Atti dell'Accademia di Archeologia di Napoli, 14, 1890, pp. 17-33; Mommsen, Hermes, 23, 1888, pp. 157-159; V. Scialoja, Bull. di D. R., 1, 1888, pp. 5-15. 203-227. 2, 1889, p. 271; Ilario Ilabrandi, même recueil. pp. 16-20. 472-478 (Opere giuridiche, 1, 1896, pp. 541-544); Joseph Tardif, N. R. Hist., 1888, pp. 472-478. 83236; E. Eck, Z. S. St., 9, 1888, pp. 60-97. 151-152; Mommsen et Gradenwitz, dans Bruns, pp. 292-293, et Zangemeister, C. I. L., V, Suppl. 1, pp. 406-416 sous les numéros précités. Cf. encore Karlowa, R.R.G.,2, pp. 378.573; Gradenwitz, Zeitschr. de Grünhut, 18, 1890, pp. 387.391; Z. S. St., 14, 1893, pp. 126-134, et Mitteis, Symbolae Pragenses, 1893, pp. 127-130.

Des deux triptyques présentant chacun six pages sur ses trois ablettes conformément à la disposition exposée p. 802, le pre

mier, le no CLIV, portait d'abord, sur ses pages 2 et 3, un premier exemplaire, l'exemplaire intérieur, gravé sur cire, du texte rapporté; ensuite, à la page 4, divisée par moitié par la rigole destinée aux cachets, à la colonne droite les noms écrits à l'encre des signatores et à la colonne gauche, toujours à l'encre, un sommaire de l'acte continué à la page 1; enfin sans doute à la page 5 qui était enduite de cire comme les pages 2 et 3, le second exemplaire extérieur de l'acte. Le n° CLV, dont la dernière tablette est perdue et que l'on avait d'abord pris à cause de cela pour un diptyque, portait également (outre une rubrique écrite à l'encre sur la tranche de la première tablette et continuée probablement sur celies de la seconde et de la troisième), sur les pages 2 et 3 l'exemplaire intérieur de l'acte écrit sur cire, sur la page 4 à la colonne droite les noms à l'encre des signatores et à la colonne gauche un sommaire à l'encre de l'acte achevé à la page 1, à côté duquel la page 5 perdue devait contenir le second exemplaire extérieur de l'acte gravé sur cire. Quant aux actes ainsi constatés par les deux titres suivant un dispositif un peu différent de celui de titres plus récents (p. 802), ils sont tous deux intervenus entre les mêmes parties une affranchie, Poppaea Note, affranchie de (Poppaeus Priscus, actuellement sous la tutelle d'un nommé D. (ou A.) Ca prasius, et une autre femme nommée Dicidia Margaris. Le premier, celui rapporté dans le titre no CLIV, est une stipulation de 1450 sesterces faite par Dicidia Margaris comme créancière et Poppaea Note comme débitrice; celui rapporté dans le n° CLV, qui doit sans doute se rattacher au même ordre d'opérations, est une mancipation de deux esclaves faite par Poppaea Note à Dicidia Margaris, et nous croyons même établi, conformément à une idee émise par M. Gradenwitz, développée par M. Eck et de plus en plus répandue,que cette mancipation est une mancipation fiduciaire faite pour sûreté de la dette de 1450 sesterces contractée par l'aliénatrice envers Dicidia Margaris. Nous donnons donc ici le texte de l'acte de mancipation contenu aux pp. 2 et 3 du titre, avec les compléments proposés en partant de cette idée par M. Eck, sauf quelques va riantes qui tiennent pour la plupart aux progrès de la lecture du titre et qui ne contredisent pas le principe de la restitution. Mas nous avons cru devoir joindre à cette écriture intérieure et à in rubrique inscrite sur la tranche de la première tablette, seules re produites dans les deux premières éditions de nos Textes comm dans la plupart des travaux cités plus haut, le texte intégral des par ties déchiffrées tant des deux colonnes de la p. 4 que de la page 1. tel qu'il est inséré au C. I. L. par M. Zangemeister.-En dehors des renseignements précieux fournis par le second titre sur la convention de fiducie, on y remarquera un exemple d'un emploi peu commun du serment, la façon dont les mancipations fiduciaires sont faites distinctement pour chacun des deux esclaves, et l'existence à côt de l'affranchie Poppaea Note d'un tuteur, qui, ne portant pas # même nom qu'elle, ne peut être son patron, mais qui n'est pas comme l'a pensé M. Eck, nécessairement un tutor cessicius, pu que la conventio in manum, par exemple, tout en rompant s liens de patronat, n'empêche pas la femme de garder son nom de famille.

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a. Stipulation.

HS. n. LD argentum probum recte dari stipulata est Dicidia Margaris, spopondit Poppea Prisci liberta Note... ... Actum Pompeis VIII. L. Junio Caesennio Paeto, P.

Calvisio Rusone cos 1.

b. Mancipation fiduciaire.

Firmata fenorum scriptio 2.

5.

Poppaea Prisci liberta Note juravit pueros Simplicem | P. 2,1. et Petrinum, sive ea mancipia alis nominibus | sunt, sua esse seque possidere, neque ea mancipia || ali ulli obligata esse neque sibi cum ulo communia | esse,eaque mancipia singula sestertis nummis sin | gulis Dicidia Margaris emit ob sestertios n. ∞ LD et | mancipio accepit de Poppea Prisci liberta Note | tutore auctore D3 Caprasio Ampliato ... || libripende in sin- 10. gula P. C... an | testata est in singula...Dicidia Margaris cum | Poppea Prisci lib(erta) Note pactum fecit in hunc modum : | uti ea mancipia.

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4

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|| didi

| mutua pro duobus mancipiis P.3,15. omnis mihi eredive meo.

...su... al. Si ea pecunia omnis mihi eredive meo | k. Novem (br.) primis soluta non erit, ut mihi heredive meo liceat 5 ||

1. Seuls restes de l'exemplaire intérieur de l'acte écrit sur les pages 2 et 3 du triptyque. On n'a lu de l'exemplaire extérieur qui se trouvait, selon M. Zangemeister, à la page 5 que les lettres m, re ou rim et actum Pompeis sur trois lignes. Il reste à la colonne droite de la p. 4, où se trouvaient les noms des signatores, les lettres ri de l'un des noms et, du sommaire de l'acte écrit à l'encre sur la colonne gauche de la page 4 et sur la page 1, à la 2e colonne de la p. 4, les lettres m, o, mi, f sur quatre lignes, et à la page 1, au commencement de six lignes, les groupes n mi, Poppaea Prisci, Dicidia, Actum Pomp, L. Junio Caesennio Paeto P. Calvisio, Rusone. 2. Inscription écrite à l'encre sur la tranche de la première tablette et d'une lecture très douteuse. La lecture 'cautio' au lieu de 'scriptio' proposée par M. Scialoja est repoussée par M. Zangemeister. V. contre la substitution de 'fiducia' à 'firmata' proposée par M. Gradenwitz, Bull. di D. R., 2, p. 122, Scialoja, Bull. di D. R., 2, p. 271, et Zangemeister. M. Mommsen corrige: 'firmata duorum puerorum scriptio'. 3. Mommsen: A.-4. Cognomen aujourd'hui établi par la ligne 48 (page 4, colonne droite). 5. M. Eck restituait en corrigeant didi à la ligne 15, quelque chose comme: Uti ea mancipia apud me heredemve meum usque eo | fiduciae sint, donec pecunia suprascripta ob quam e mi, eadem pro duobus mancipiis probis nummis omnis mihi eredive meo soluta et puer uterque redemtus liber | atusveerit; M.Mommsen restitue en admettant une ligne de plus: Uti ea mancipia. quae Poppea Prisci liberta Note mihi ven | didit, ita ei restituantur, ut antea pecunia | mutza pro duobus mancipiis quibus) d(e) a(gitur) o | mnis mihi eredive meo solvatur vel ad me ut rede | at usu veniat.

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