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11. FRAGMENTS DES INSTITUTES D'ULPIEN.

Fragments des Institutionum libri II d'Ulpien, découverts à Vienne en 1835 par M. Endlicher, sur d'étroites bandes de papyrus provenant du découpage d'un ms. et employées à la reliure d'un autre ms. Les débris fournissent: d'abord, en trois morceaux consécutifs, la portion inférieure d'une feuille double contenant les huit dernières lignes de quatre pages du ms. ; ensuite la partie supérieure de l'une des moitiés de la feuille double qui, quoique ne contenant que la 1re ligne de son recto et de son verso, suffit à établir que le texte des feuilles conservées ne se suit pas, et que par conséquent ces deux feuilles devaient être séparées par une autre feuille double au moins; puis la marge supérieure d'une feuille quelconque du même cahier portant pour suscription au recto lib. I et au verso Ulp. inst. ; et enfin, sur une sixième lanière de papyrus, une coupure de la marge supérieure d'une autre feuille sur laquelle se lisent seulement quelques lettres de la fre ligne de chacune des deux pages. V. le fac-similé dans Krueger, Kritische Versuche, 1870. L'attribution de ces textes aux Institutes d'Ulpien est établie avec certitude non seulement par les suscriptions précitées, mais par le Digeste, 43, 26. 1, où se retrouve le début du 1er fragment sous la rubrique : Ulpianus libro primo institutionum. Il y a eu beaucoup plus de difficultés sur l'ordre de classement des fragments et sur la détermination générale du plan de l'ouvrage d'Ulpien. On trouvera un exposé complet de la question et une restitution de l'ouvrage dans Krueger, Krit. Versuche, pp. 140172. V. aussi Huschke, J. ant., pp. 617-620, et la restitution de Lenel, Pal., 2, pp. 926-930. Nous donnons les fragments de Vienne dans l'ordre établi par Krueger, loc. cit. et admis par Huschke dans sa 30 éd., en indiquant entre parenthèses l'ordre antérieurement adopté par Huschke et encore suivi par Giraud. Selon l'usage, nous donnons à la suite de nos textes le passage de Boece sur les Topiques dans lequel il cite plus ou moins textuellement les Institutes d'Ulpien sur les sources de la manus.

Fr. I (1 ancien).

1. Precarium est, quod precibus petenti utendum conceditur tam diu, quamdiu is qui concessit patitur. Quod genus liberalitatis ex jure gentium descendit. Et distat a donatione eo, quod qui donat sic dat, ne recipiat, at qui precario concedit, sie dat, quasi tunc recepturus, cum sibi libuerit precarium solvere. Et est simile commodato: nam et qui commodat rem, sic commodat, ut non faciat rem accipientis, sed ut ei uti re commodata permittat.

2. Locatum quoque et conductum jus gentium induxit. Nam ex quo coepimus possessiones proprias et res habere, et locandi jus nancti sumus et conducendi res alienas ; et is, qui conduxit, jure gentium tenetur ad mercedem exsolven dam.

1. Supplée à l'aide de D., 43, 26, 1,

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1... non eadem corpora reddis, quae accepisti, sed aliam pecuniam ejusdem quantitatis. Mutuae autem dari possunt res non aliae quam quae pondere numero mensura conti

nentur.

2. Depositi quoque utilitatem jus gentium prodidit, ut quis custodiendam rem suam animalem vel...

Fr. III (v ancien).

1... comparatum est interdictum velut cui initium est... Fr. IV.

1. Sunt et alia quaedam interdicta duplicia tam 1 adipiscendae quam reciperandae possessionis, qualia sunt interdicta QUEM FUNDUM et QUAM HEREDITATEM. Nam si fundum vel hereditatem ab aliquo petam nec lis defendatur, cogitur ad me transferre possessionem, sive numquam possedi sive ante possedi, deinde amisi possessionem.

Fr. V (1 ancien).

1... Restitutoria et exhibitoria interdicta aut per formulam 2 arbitrariam explicantur aut per sponsionem, prohibitoria vero semper per sponsionem explicantur: restitutorio vel exhibitorio interdicto reddito si quidem arbitrum postulaverit is cum quo agitur, formulam accipit arbitrariam, per quam arbiter nisi arbitratu suo restituatur vel exhibeatur, quanti ea res est condemnare jubetur 3.

1.Tribus enim modis uxor habebatur: usu,farreo,coemptione. Sed confarreatio solis pontificibus conveniebat. Quae autem in manum per coemptionem convenerant,eae matresfamilias vocabantur, quae vero usu vel farreo minime. Coemptio vero certis sollemnitatibus peragebatur, et sese in coemendo invicem interrogabant: vir ita, an sibi mulier materfamilias esse vellet? illa respondebat velle. Item mulier interrogabat,an vir sibi paterfamilias esse vellet? ille respondebat velle. Itaque mulier viri conveniebat in manum, et vocabantur hae nuptiae per coemptionem, et erat mulier materfamilias, viro loco filiae. Quam sollemnitatem in suis Institutis Ulpianus exposuit.

1. Restitué à l'aide de D., 43, 1, 2, 3, in fine. 2. Cf. Gaius, 4, 141. - 3. Cf. Gaius, 4, 162. 163. 4. Citation des Institutes d'Ulpien faite par Boëce, in Topica, 3, 4.

12. FRAGMENTS D'ULPIEN, AD EDICTUM.

Nous reproduisons ci-dessous deux citations des Libri ad edic tum d'Ulpien faites l'une dans des fragments de l'écrivain ecclésiastique Pacatus publiés par Dom Pitra, Spicilegium Solesmense, et l'autre dans le grammairien Priscien: cf. sur la première, Boecking, Ulpiani fragmenta, 4° éd., 1855, pp. 177-179, et sur la seconde, Krueger, Sources, p. 339, n. 7. Il faudrait naturellement y ajouter le fragment de Berlin de judiciis si l'on admettait comme certaine son attribution au même ouvrage du même auteur. On pourrait encore se demander s'il ne faut pas joindre le papyrus P. Fay., no 10, contenant le premier mot de chaque ligne du rescrit de Trajan rapporté par Ulpien, 44 ad ed., D., 29, 1. pr. jusqu'aux mots rata essel eorum voluntas, après lesquels l'accord cesse et le papyrus a encore deux autres lignes commençant par milites et enia; cf. sur ce texte, qu'il nous a semblé superflu de donner ici, C. Ferrini, Rendiconti de l'Institut Lombard, 2o série, 34, 1901. Nous avons pareillement jugé inutile de reproduire un autre passage de Priscien, 10, 2, 13, où l'autorité d'Ulpien ad Sabinum (cf. D., 7, 1, 13, pr. 7, 9, 12) se trouve invoquée en faveur du futur 'fruiturum', et les mots isolés du De officio proconsulis signalés par Rudorff, Abh. de Berlin, 1865, p. 233 et ss. dans le glossaire latin-grec attribué à Philoxène; v. ces derniers dans Lenel, Pal., 2, p. 991, n. 3.

11. Ulpianus libro ad edictum sexto qui pro aliis ne postulent titulo sexto sic refert: Invenimus apud veteres mulieris appellatione etiam virgines contineri.

22. Ulpianus in libro XLVI ad edictum : Si quis proximior cognatus nasceretur 2.

1. Spicilegium Solesmense, éd. Pitra, 1, 1852, p. 281. 3, 4, 21 D., 38, 8, 1, 8. 3. D. 'nasci speretur'.

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13. FRAGMENT DE BERLIN DE JUDICIIS.

(Ulpien, ad edictum lib. 16?)

Fragment mutilé d'une feuille de parchemin écrite sur deux colonnes en caractères qui ne doivent pas être antérieurs au vr° siècle, expédié d'Egypte à Berlin, en 1877, en même temps que le fragment de Berlin de Papinien (p. 351) et publié et commenté en premier lieu par M. Mommsen, dans les Sitzungsberichte de Berlin, 1879, pp. 502-518, puis par MM. Huschke, Die jüngst aufgefundenen Bruchstücke, 1880, pp. 3-26. 54 et J. ant., pp. 623-624; Krueger, Z. S. St., 1, 1880, pp. 93-99, et Coll., 3, pp. 298-299; Alibrandi, Studi e doc., 1, 1880, pp. 169-183. 2, 1881, pp. 61-70; Cohn, Z. S. St., 2, 1881, pp. 90-111; Brinz, Sitzungsberichte de Munich, 1884, pp. 542 et ss.; Karlowa, R. R. G., 1, pp. 765-768. Son passage le plus important, relatif à une loi qui enjoignait au préteur de statuer et de délivrer des actions relativement aux biens de certains individus comme s'ils n'avaient pas été dediticiorum numero facti, est rapporté par MM. Huschke, Alibrandi, Cohn et Brinz, aux affranchis déditices; au contraire, MM. Krueger et Karlowa pensent qu'il ne peut s'y agir d'individus qui, comme ceux-là, seraient esclaves s'ils n'avait pas été dediticiorum numero facti, et M.Mommsen a dès le principe émis la conjecture maintenue Droit public, VI, 1, p. 157, n. 2, qu'il doit être rapporté soit aux exules, soit aux déportés. Quant à l'ouvrage dont nos textes sont tirés, le principal indice à ce sujet est fourni par la souscription: De judiciis, lib. II, mise à la suite du dernier fragment qui indique sans doute la fin d'un livre. M. Mommsen y voit le titre d'un ouvrage consacré aux judicia de la procédure ordinaire par opposition aux cognitiones de la procédure extraordinaire; M. Karlowa, celui d'un traité général des actions; MM. Huschke, Krueger, Alibrandi pensent au contraire que cette rubrique se rapporte à la pars de judiciis de l'édit, et que nos textes viennent donc de cette section d'un des commentaires de l'édit, par exemple des Libri ad edictum d'Ulpien, publiés au moins pour cette partie sous Caracalla (212-217) et dans lesquels il faudrait alors les placer non pas, avec M. Huschke, au livre 14, ou avec M. Alibrandí, au livre 15, mais avec M. Lenel, Ed., p. 36, n. 2, et Pal., 2, p. 510, n. 2, au livre 16.

.....

1...... Quiritium................ qui................ anos...... ex jure Quiritium nostrum..... egeretur1..... os Latinos..... are recte ex jure Quiritium petere.

2..... rum esset. Sed cum lege de bonis rebusque eorum hominum ita jus dicere judicium reddere praetor jubeatur, ut ea fiant, quae futura forent, si dediticiorum numero facti non essent, videamus, ne verius sit, quod quidam senserunt, et de universis bonis et de singulis rebus.....

3..... est an..... restituendo, deinde ex abundanti praecepit praetoribus, uti e. nom 2... redderent.............

1. Huschke: nostrum esse intellegeretur. 2. Krueger: 'uti eor(um nomine judicia)'.

14. FRAGMENTS DE JURE FISCI.

Fragments juridiques écrits sur deux feuilles de parchemin qui ont été découvertes à Verone en même temps que les Institu tes de Gaius et qui ont probablement servi de couverture à la copie des œuvres de St. Jérôme écrite par-dessus le texte de Gaius. Les deux feuilles sont écrites sur quatre colonnes, en une écriture semi-onciale du ve ou du vie siècle. Elles ont subi dans leur partie supérieure une coupure qui a mutilé le texte de deux ou trois lignes au haut de chaque colonne ; quoiqu'il semble naturel que les deux feuilles aient dû former une feuille double au moment où elles furent prises pour servir de couverture au ms. de Vérone, elles n'en portent pas de trace matérielle, et le sens ne prouve pas non plus qu'elles se soient suivies immédiatement; on ne sait pas davantage laquelle des deux précédait l'autre. Le texte parait, d'après la langue, appartenir à la fin du 11° siècle ou au commencement du 1, en exceptant, à cause du paragraphe 3 qui reconnait sur les caduca le jus patrum, le court espace qui s'écoula de sa suppression par Caracalla à son rétablissement par Macrin( Ulpien, Reg., 17, 2; Dion, 78, 12; Vila Macrini, 13). Ils peuvent venir soit d'un ouvrage indépendant sur le jus fisci, soit de la portion relative à ce sujet d'un ouvrage général, tel que les Sentences de Paul auxquelles avait pensé à tort Lachmann (cf. § 9 rapproche de Paul, 1, 6a, 2) ou les Regulae ou les Opiniones d'Ulpien pour lesquelles penche Huschke cf. Huschke, J. ant., pp. 633-636; Karlowa, R. R. G., 1, pp. 775-776; Krueger, Sources, pp. 333-337. Cf. aussi notamment contre Huschke, Kalb, Roms Juristen, p. 156, qui voit là un débris d'un epitome récent suivant servilement des sources plus anciennes. Le texte, qui, par suite de l'état des feuillets lors de leur découverte, n'avait d'abord été déchiffré qu'imparfaitement, a été revu d'une manière plus exacte et plus complète par M.Krueger qui en a publié un apographum à la fin de l'éd. intitulée Fraqmentum de jure fisci, ed. P. Krüger, 1868. C'est sur cette éd. que se basent principalement celles données par Krueger lui-même Collectio, 2, pp. 163-165, et par Huschke, pp. 637-643.

FEUILLE 1.

..n...t capere poss..1. Heredi ejus, qui capere non poterat, deferendi potestas concessa non est, nisi si ostendi possit ejus voluntatis decessisse defunctum, ut deferre se vellet. 2. Antequam quis ab alio deferatur, ipse se deferre debet: alias sero ad auxilium delationis confugit. Quod si per errorem se detulerit, nihil ei officit inconsiderata diligentia. 3. Jus patrum non minuitur, si se is deferat, qui solidum id quod relictum est capere non potest. Sane si post diem centensimum patres caducum vindicent, omnino fisco locus non est. 4. Si se is deferat, cui tacitum.....(Manquent 3 lignes environ.) 4a..consid.... ceterum..... tam personam... gu...... ejus rei................ minister vero fraudis quadruplum... nomen sequi fis.....tet.

....

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