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était en outre rédigé pour chaque soldat un extrait authentique gravé sur deux plaques de bronze, de façon à faire une sorte de carnet dont les deux faces intérieures contenaient le diplôme écrit sur toute leur largeur et dont les faces extérieures portaient l'une une reproduction du texte et l'autre les cachets et les noms de sept témoins (voir sur cette disposition Paul, Sent., 5, 25, 6, et la figure de Bruns, pp. 371-374). Il ne nous a été transmis que des restes insignifiants de constitutions originales de cette espèce; au contraire, le nombre des extraits individuels que nous en possédons et que l'on désigne communément sous le nom de diplômes militaires s'augmente tous les jours. Des recueils en ont ete dressés par M. Léon Renier, Recueil des diplomes militaires, 1876 (inachevé), et surtout par M. Mommsen, d'abord C. 1. L., III, pp. 843-919, puis en 1893, dans un premier supplément du C. I. L., III, pp. 19552038, où il a donné avec le texte des titres découverts dans l'intervalle une édition entièrement refondue de son premier commentaire et un tableau complet de tous les diplômes connus, alors au nombre de 97, et enfin, en 1902, dans un second supplément du C. I. L., III, pp. 2122-2214. 2328, 64-72, où il a publié quinze nouveaux diplômes portant le chiffre total à 112. V. en outre Karlowa, R. R. G., 1, pp. 626-628; Cagnat, Cours d'épigraphie laline, 3o éd., 1898, pp. 273-278; Krueger, Sources, pp. 307 et 322. V. aussi sur une autre catégorie de soldats qui paraissent avoir reçu la cité sans table d'airain de ce genre, sine aere, et qui ne sont mentionnés dans aucun commentaire antérieur, le papyrus de l'an 143, B. G. U., 113, et les observations de Mommsen, C. I. L., III, suppl., pp. 2006. 2007. 2008. 2011, 2016. Nous donnons, comme Bruns, deux exemples de ces carnets ou diptyques, l'un relatif à un citoyen, de l'an 76 (C. I. L., III, p. 853; Bruns, pp. 253-254), l'autre relatif à un pérégrin, de l'an 71 (C. I. L., ÎÎI, p. 850; Bruns, pp. 252-253).

A. DIPLÔME D'UN SOLDAT PÉRÉGRIN (an 71 après J.-C.).

Imp. Caesar Vespasianus Aug(ustus), pont (ifex) max(imus), tribunic(ia) pot(estate) II, imperator VI, p(ater) p(atriae), con)s(ul) III, desig(natus) IIII.

Veteranis, qui militaverunt 2 in classe Ravennate sub Sex. Lucilio Basso, qui sena et vicena 3 stipendia aut plura meruerunt et sunt deducti in Pannoniam quorum nomina subscripta sunt, ipsis liberis posterisque eorum civita

1. D'autres diplômes : 'equitibus et peditibus'; 'trierarchis et remigibus'; 'classicis'. 2. D'autres: 'qui militant'. 3. Chez les soldats de la flotte, 26 et plus tard 28 stipendia ; chez les soldats auxiliaires, 25; les légionnaires, 20; les prétoriens, 16. - 4. D'autres diplômes : et sunt dimissi honesta missione'; 'emeritis et dimissis honesta missione'; ou, joint à ce qui suit: 'honestam missionem et civitatem dedit'; d'autres encore qui militant... item dimissis honesta missione'. 5. La clause: ipsis posterisque eorum', qui se trouve dans tous les diplômes antérieurs à 145, disparaît à partir de cette date, probablement à la suite d'un changement de législation excluant de l'acquisition de la

tem' dedit et conubium cum uxoribus, quas tunc habuissent, cum est civitas is data, aut si qui caelibes essent, cum iis quas postea duxissent, dumtaxat, singuli[s] singulas.

Non(is) April(ibus), Caesare Aug(usti) f(ilio) Domitiano, Cn. Pedio Casco co(n)s(ulibus).

Platori Veneti f(ilio), centurioni, Maezeio.

Descriptum et recognitum ex tabula aenea, quae fixa est Romae in Capitolio ad aram gentis Juliae 2, de foras podio sinisteriore, tab(ula) I pag(ina) II loc(0) XXXXIIII 3.

B. DIPLÔME D'UN SOLDAT CITOYEN (an 76 après J.-C.).

Imp. Caesar Vespasianus Augustus, pontifex maximus, tribunic(ia) potestat(e) VIII, imp(erator) XVIII, p(ater) p(atriae), censor, co(n)s(ul) VII, design(atus) VIII.

Nomina speculatorum qui in praetorio meo militaverunt, item militum qui in cohortibus novem praetoriis et quattuor urbanis, subjeci, quibus fortiter et pie militia functis jus tribuo conubi 6, dum taxat cum singulis et primis uxoribus, ut etiamsi peregrini juris feminas matrimonio suo junxerint, proinde liberos tollant, ac si ex duobus civibus Romanis natos. A(nte) d(iem) IV non(as) Decembr(es), Galeone Tettieno Petroniano, M. Fulvio Gillone co(n)s(ulibus).

Coh (ortis) VI pr(aetoriae) L. Ennio L. f. Tro(mentina) Feroci, Aquis Statellis.

Descriptum et recognitum ex tabula aenea, quae fixa est Romae in Capitolio in basi Jovis Africi.

cité les enfants déjà nés (cf. Mommsen, C. I. L., III, suppl., p. 2015, et Gaius, 1, 57); à partir de l'an 217, on trouve la formule: 'ipsis filiisque eorum, quos susceperint ex mulieribus, quas secum concessa consuetudine vixisse probaverint'.

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1. D'autres ajoutent: 'Romanam qui eorum non haberent'.-2. D'autres diplômes indiquent d'autres lieux; depuis Domitien, ils portent tous In muro post templum divi Augusti ad Minervam'. 3. Suivent, sur la table extérieure, les noms des sept témoins dont les cachets étaient apposés sur le lien qui fermait le diptyque et qui, comme le soldat naturalisé, sont tous d'origine dalmate. Les mots 'Non(is) Aprilibus... Maezeio', et 'in Capitolio... jusqu'à la fin sont moins profondément gravés dans les deux textes, et l'ont été, pense Mommsen, C. I. L., III, p. 904, cf. suppl., p. 2009, après la vérification faite par les témoins. 4. Les autres diplômes de soldats des cohortes prétoriennes ne mentionnent pas les speculatores. - 5. Quand la lex émane de deux empereurs : 'subjecimus, tribuimus'. 6. Cf. Gaius, 1, 57.

SENATUS-CONSULTES.

Afin de ne pas grossir outre mesure les dimensions de ce recueil, nous en avons exclu tous les sénatus-consultes dont le texte nous a été transmis par le Digeste (sc. Vellaeanum de l'an 46, D., 16, 1, 2, 1; sc. Ostorianum antérieur à l'an 47, D., 38, 4, 1, pr.; sc. Trebellianum de l'an 56, D., 36, 1, 1, 1. 2; sc. Macedonianum rendu sous Vespasien, donc entre 69 et 79, D., 14, 6, 1; sc. Rubrianum, attribué l'an 103, D., 40, 5, 26, 7; sc. Juncianum, de l'an 127, D., 40, 5, 28, 4; sc. Juventianum, de l'an 129, D., 5, 3, 20, 6; sc, Orfitianum, de l'an 178, D., 38, 17, 1, pr. 9, 12), et nous y reproduisons seulement quelques-uns des autres sénatusconsultes les plus connus ou les plus intéressants pour le droit privé. Le nombre en a, dans les dernières années, été très accru, surtout quant aux sénatus-consultes de langue grecque, dont on trouvera une liste s'étendant jusqu'à l'an 1888 et un texte fort bien établi dans la dissertation de M. Viereck, Sermo Graecus quo senalus populusque Romanus magistratusque populi Romani usque ad Tiberii Caesaris aetatem in scriptis publicis usi sunt, 1888, pp. 1-54 (ajouter par ex. le sénatus-consulte de Tabae du temps de Sula [?] publié par le même, Hermes, 25, 1890, pp. 145-148, et commenté par M. Mommsen, Hermes, 26, 1891, pp. 624-631). Parmi ceux de langue latine, nous citerons en outre: 1° comme transmis par des inscriptions, le sénatus-consulte de Tiburtibus, de l'an 595, ceux sur les jeux séculaires, des années 737 et 800, l'oratio de Claude sur la concession du jus honorum aux habitants de la Gallia comata, celui de l'an 138 sur l'ouverture de marchés à Begua en Tunisie, celui de Cyzique, du milieu du second siècle, sur l'autorisation d'une association de jeunes gens, un sénatus-consulte relatif à la diminution des frais des jeux rendu sous Marc-Aurèle et Commode entre l'an 176 et l'an 178 et découvert en 1888 à Italica en Bétique, qui sont tous dans Bruns, et auxquels on peut ajouter le sénatus-consulte du temps de Trajan rapporté dans l'inscription de Pergame, C. I. L., III, suppl. 7086, et le petit fragment de sénatus-consulte de l'an 731, C. I. L., VI, 32272; 2o comme transcrits dans des ouvrages littéraires, ceux sur l'expulsion des philo. sophes et des rhéteurs de 593 (Suétone, De clar. rhet., 1) et sur l'attribution du nom d'Auguste au mois de sextilis (Macrobe, Sat., 1, 12, 35) que l'on trouvera également dans Bruns, ainsi que l'une des auctoritates senatus, c'est-à-dire des sénatus-consultes frappés d'intercession, de 703, rapportées dans Cicéron, Ad fam., 8, 8, 6. 7. 8. M. Huebner a donné, De senatus populique Romani aclis (Fleckeisen, Jahrbücher für classische Philologie, Supplementband 3, 1859, p. 623 et ss.) une liste complète des sénatus-consultes connus au moment où il écrivait.

1. SÉNATUS CONSULTE DES BACCHANALES (an 568 de Rome).

C. I. L., I, 196 = X, 104; Bruns, p. 160. Table de bronze découverte en 1640 à Tiriolo, dans l'ancien territoire des Bruttii, et conservée aujourd'hui à Vienne. Elle contient le texte officiel du sé

natus consulte relatif à la conjuration des Bacchanales (cf. TiteLive, 39, 8-19), suivi d'une lettre des consuls invitant les autorités de l'ager Teuranus (Tiriolo) à le faire afficher et exécuter.

Q. Marcius L. f., S(p.) Postumius L. f.,cos. senatum consoluerunt n(onis) Octob. apud aedem Duelonai. Scribendo) arf(uerunt) M. Claudi(us) M. f., L. Valeri(us) P. f., Q. Minuci(us) C. f.

De Bacanalibus quei foideratei esent ita exdeicendum

censuere :

Neiquis eorum Bacanal habuise velet; sei ques esent, quei sibei deicerent necesus ese Bacanal habere, eeis utei ad praitorem) urbanum Romam venirent, deque eeis rebus, ubei eorum verba audita esent, utei senatus noster decerneret, dum ne minus senatorbus C adesent quom ea res cosoleretur.

Bacas vir nequis adiese velet ceivis Romanus neve nominus Latini neve socium quisquam, nisei pr(aitorem) urbanum adiesent, isque de senatuos sententiad, dum ne minus senatoribus C adesent quom ea res cosoleretur, jousiset. Cen

suere.

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Sacerdos nequis vir eset ;magister neque vir neque mulier quisquam eset. - Neve pecuniam quisquam eorum comoinem habuise velet; neve magistratum, neve pro magistratud, neque virum neque mulierem quiquam fecise velet. Neve post hac inter sed conjourase neve comvovise neve conspondise neve conpromesive velet, neve quisquam fidem inter sed dedise velet. Sacra in oquoltod ne quisquam fecise velet; neve in poplicod neve in preivatod neve exstrad urbem sacra quisquam fecise velet, nisei pr(aitorem) urbanum adieset, isque de senatuos sententiad, dum ne minus senatoribus C adesent quom ea res cosoleretur, jousiset. Censuere.

Homines plous V oinvorsei virei atque mulieres sacra ne quisquam fecise velet, neve interibei virei plous duobus, mulieribus plous tribus arfuise velent, nisei de pr(aitoris) urbani senatuosque sententiad, utei suprad scriptum est.

Haice utei in coventionid exdeicatis, ne minus trinum noundinum, senatuosque sententiam utei scientes esetis eorum sententia ita fuit: 'sei ques esent, quei avorsum ead fecisent, quam suprad scriptum est, eeis rem caputalem faciendam censuere' atque utei hoce in tabolam ahenam inceideretis, ita senatus aiquom censuit, uteique eam figier joubeatis, ubei facilumed gnoscier potisit; - atque utei ea Bacanalia, sei

qua sunt, exstrad quam sei quid ibei sacri est, ita utei suprad scriptum est, in diebus X, quibus vobeis tabelai datai erunt, faciatis utei dismota sient. - In agro Teurano.

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2. SÉNATUS-CONSULTE SUR LE PAGUS MONTANUS.

C. I. L., VI,3823 = VI, 31577. Bruns, pp. 181-182. Table de marbre écrite sur les deux faces, trouvée à Rome en 1875 et contenant un fragment d'un sénatus-consulte du temps de la République,sur la défense de déposer des ordures ou des décombres dans une certaine zone située en dehors des murs, dans le quartier de la porte Esquiline. On remarquera la sanction donnée au sénatus-consulte par voie de manus injectio et de pignoris capio. Nous joignons, comme M. Mommsen, à ce sénatus-consulte un édit du préteur, probablement, d'après la formule employée, du préteur urbain (cf. Tertullien, De Pud., 1; Suétone, Caes., 80; Vilell., 14), découvert un peu plus tard en deux exemplaires dans la même région (C. I. 'L., VI, 31614. 31615; Mommsen, loc. cit.) et dans lequel, ainsi que dans bien d'autres exemples (cf. D., 38, 14, 1. 18, 1, 2, 1. 40, 5, 26, 7. 40, 5, 28, 4), le préteur paraît intervenir pour mettre à exécution l'ordre du sénat, et une autre inscription encore plus laconique simplement peinte sur le dernier cippe. - Cf. sur les deux titres, Mommsen, au C. I. L. et dans Bruns; Lanciani, Bull. arch. comm., 1882, p. 159. 1884, p. 58; 0. Richter, Topographie der Stadt Rom, 2a ed., 1901, p. 305; C. Re, Archivio, 17,pp.3-23 ; P. Collinet, Saisie-privée, 1893, pp. 56-59.

I... eisque curarent tuerenturque arbitratu aedilium pleibeium, queicomque essent, neive ustrinae in eis loceis regionibusve, nive foci ustrinae caussa fierent, nive stercus terramve intra ea loca fecisse conjecisseve velit quei haec loca ab paago Montano redempta habebit ; quod, si qui stercus in eis loceis fecerit terramve in ea loca jecerit, in ...uti HS... manus injectio pignorisque) capio siet.

II. 1. L. Sentius C. f. praetor) de sen(atus) sent(entia) loca terminanda coer(avit).

B(onum) f(actum). Nei quis intra terminos propius urbem ustrinam fecisse velit neive stercus cadaver injecisse velit.

2. Stercus longe aufer, ne malum habeas.

3. SÉNATUS-CONSULTES RELATIFS AUX AQUEDUCS (an 743 de Rome).

Le traité des eaux de la ville de Rome publié par Frontin, duquel nous avons déjà tiré, p. 103, le texte de la loi Quinctia de l'an 745, donne également aux cc. 100, 104, 106, 108, 125, 127, six sénatusconsultes de l'an 743,rendus à l'occasion de la réorganisation du service des eaux opérée alors par Auguste. M. Bruns a reproduit celui

1. C. Re: 'in eum quis volet'; Collinet: 'in eum qui) vol(el) n(ummum)....

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