Brûlant d'amour et des feux du bel âge, J'idolâtrai de trompeuses beautés. J'aimais les fers d'un si doux esclavage; En les brisant, je les ai regrettés. J'offris alors aux filles de Mémoire Qu'un vain laurier que la foudre a frappé. Enfin j'ai vu de mes jeunes années L'astre pâlir au midi de son cours: Depuis long-temps la main des destinées Tourne à regret le fuseau de mes jours. Gloire, plaisir, cet éclat de la vie, Mais l'amitié sait, par son éloquence, Calmer des maux qu'elle aime à partager; Et, chaque jour, ma pénible existence Devient près d'elle un fardeau plus léger. Jusqu'au tombeau si son appui me reste、 Il est encor des plaisirs pour mon cœur; Et ce débris d'un naufrage funeste Pourra lui seul me conduire au bonheur. Quand l'infortune ôte le droit de plaire, MON RETOUR. On sait des voyageurs l'ordinaire folie : Tout voyageur enfin tient d'ennuyeux discours : Je vous dis en deux mots que je viens de Janville (1). (1) Petite ville de l'Orléanais, patrie de l'auteur. |