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(καὶ δοκεῖ περὶ τὸ νόμισμα αὕτη εἶναι, 1257 b 22), il est évident que dans ce passage τὴν χρηματιστικών ne doit pas être entendu dans toute son extension, mais seulement dans le sens restreint de καπηλική. Il faut donc supprimer le καὶ et construire τὴν καπηλικήν comme adjectif avec τὴν χρηματιστικήν.

1, 9. 1257 b 30 (3, 18). Τῆς δ' οἰκονομικῆς, οὐ χρη I, ματιστικῆς ἔστι πέρας. Puisqu'il y a une partie de la chrêmatistique qui est qualifiée plus haut d'économique (καὶ αὕτη μὲν οἰκονομική, 1257 b 20), la néga tion οὐ n'est pas motivée. Il faut la supprimer, et construire οἰκονομικῆς comme adjectif avec χρηματι στικῆς.

1, 9. 1258 a 17 (3, 20). Περὶ μὲν οὖν τῆς τε μὴ ἀναγκαίας χρηματιστικῆς-εἴρηται· καὶ περὶ τῆς ἀναγκαίας, ὅτι ἑτέρα μὲν αὐτῆς οἰκονομικὴ δὲ κατὰ φύσιν ἡ περὶ τὴν τροφήν, οὐχ ὥσπερ αὐτὴ ἄπειρος, ἀλλ ̓ ἔχουσα ὅρον. D'après tout ce qui précède, et en particulier d'après le passage qu'on lit plus haut, 1257 b 19 (3, 17), ἔστι γὰρ ἑτέρα ἡ χρηματιστικὴ καὶ ὁ πλοῦτος ὁ κατὰ φύσιν, καὶ αὕτη μὲν οἰκονομική, il me semble qu'il faut lire ici : οἰκονομικὴ δὲ καὶ κατὰ φύσιν ἡ περὶ κ. τ. λ.

I, 12. 1259 a 39 (5, 1). Ἐπεὶ δὲ τρία μέρη τῆς οἰ κονομικῆς ἦν, ἐν μὲν δεσποτική, περὶ ἧς εἴρηται πρότερον, ἓν δὲ πατρική, τρίτον δὲ γαμική· καὶ γὰρ γυναικὸς ἄρχειν καὶ τέκνων, ὡς ἐλευθέρων μὲν ἀμφοῖν, οὐ τὸν αὐτὸν δὲ τρό πον τῆς ἀρχῆς, ἀλλὰ γυναικὸς μὲν πολιτικῶς, τέκνων δὲ βασιλικῶς. On a remarqué qu' ἄρχειν est fautif et que

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la proposition ἐπεὶ δὲ yaux manque d'apodose; mais on n'a pas remarqué que les particules xaì yàp n'ont pas de sens dans l'état où le texte nous est parvenu. Où est l'apodose d'èñeì dè? Comment s'expliquer xai yap? Si on lit la suite du chapitre XII, on voit qu'Aristote ne fait que développer l'idée contenue dans les derniers mots de ce passage, ἀλλὰ γυναικὸς μὲν x. T. λ. Il me semble, comme à Schneider, que le début du chapitre XIII, 1259 b 18 (5, 3) contient l'apodose que nous cherchons. En effet, on y lit: φανερὸν τοίνυν ὅτι πλείων ἡ σπουδὴ τῆς οἰκονομίας περὶ τοὺς ἀνθρώπους ἢ περὶ τὴν τῶν ἀψύχων κτῆσιν, καὶ περὶ τὴν ἀρε τὴν τούτων ἢ περὶ τὴν τῆς κτήσεως, ὃν καλοῦμεν πλοῦτον, καὶ τῶν ἐλευθέρων μᾶλλον ἢ δούλων. Si l'on regarde comme une digression, une parenthèse, tout le développement précédent relatif au pouvoir marital et au pouvoir paternel (xai ràp TρÒS TÒ TÉXVOV), et qu'on le laisse de côté, on trouvera que la proposition pavepòv Toívov se rapporte directement aux chapitres qui précèdent, et lie ce qu'Aristote a dit plus haut de la chrêmatistique avec les considérations qu'il va présenter sur la vertu des esclaves, des femmes, des enfants. Elle convient donc comme proposition principale à l'expression des idées qui servent de transition entre les deux sujets traités par Aristote. Mais alors, il est évident que la proposition subordonnée ἐπεὶ δὲ yaux est incomplète. Aristote devait rappeler ce qu'il a dit de la chrêmatistique na

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turelle, qui est une partie de l'économie domestique; car l'économie ne consiste pas seulement dans le gouvernement des personnes, mais aussi dans l'emploi des choses. Ce qui confirme d'ailleurs l'hypothèse d'une lacune après yaux, c'est que la parenthèse καὶ γὰρ x. . . ne se lie pas avec ce qui la précède immédiatement. Je pense qu'il y avait après yauxń quelque chose qui rappelait que l'économie a à employer les choses et à gouverner les personnes. Autrement la conclusion φανερὸν τοίνυν ne serait pas contenue dans les propositions qui doivent lui servir de prémisses.

I, 13. 1259 b 24 (5, 3). Пpõτov pèv oŭv tepì doúλων ἀπορήσειεν ἄν τις, πότερόν ἐστιν ἀρετή τις δούλου παρὰ τὰς ὀργανικὰς καὶ διακονικὰς ἄλλη τιμιωτέρα τούτων, οἷον σωφροσύνη καὶ ἀνδρία καὶ δικαιοσύνη καὶ τῶν ἄλλων τῶν τοιούτων ἕξεων, ἢ οὐκ ἔστιν οὐδεμία παρὰ τὰς σωμα τικὰς ὑπηρεσίας. Le génitif τῶν ἕξεων ne peut se construire. Je crois qu'il faut transposer Toútwv suivi de καὶ τῶν ἕξεων après οὐδεμία.

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I, 13. 1260 a 4. 8. 17 (5, 5. 6. 7. 8). Aristote recherche si la vertu de l'être fait pour obéir est la même que celle de l'être fait pour commander; si la vertu de l'esclave, de la femme, de l'enfant, est la même que celle de l'homme libre, de l'homme, de l'homme fait. S'ils doivent être tous deux vertueux, quelle différence y aura-t-il entre eux? Mais, d'autre part, n'est-il pas impossible que l'un soit vertueux et

que l'autre ne le soit pas, si l'un doit bien commander et l'autre bien obéir? Φανερόν τοίνυν ὅτι ἀνάγκη μὲν μετέχειν ἀμφοτέρους ἀρετῆς, ταύτης δ ̓ εἶναι διαφοράς, ὥστ περ καὶ τῶν φύσει ἀρχομένων. Καὶ τοῦτο εὐθὺς ὑφήγηται περὶ τὴν ψυχήν. En effet, il y a dans l'âme une partie faite pour commander et une autre pour obéir; et leurs vertus ne sont pas les mêmes. Δῆλον τοίνυν ὅτι τὸν αὐτὸν τρόπον ἔχει καὶ ἐπὶ τῶν ἄλλων, ὥστε φύσει τὰ πλείω ἄρχοντα καὶ ἀρχόμενα. En effet, l'homme libre ne commande pas à l'esclave comme l'homme à la femme, ni comme l'homme fait à l'enfant; les parties de l'âme se retrouvent chez tous, mais dans un état différent. La partie de l'âme qui délibère est nulle chez l'esclave, faible chez la femme, imparfaite chez l'enfant. Ομοίως τοίνυν ἀναγκαῖον ἔχειν καὶ περὶ τὰς ἠθικὰς ἀρετάς. Tous doivent avoir la vertu éthique, mais chacun dans la mesure qui convient à ses fonctions. Διὸ τὸν μὲν ἄρχοντα τελέαν ἔχειν δεῖ τὴν ἠθικὴν ἀρετήν (τὸ γὰρ ἔργον ἐστὶν ἁπλῶς τοῦ ἀρχιτέκτονος, ὁ δὲ λόγος ἀρχιτέκτων), τῶν δ' ἄλλων ἕκαστον, ὅσον ἐπιβάλλει αὐτοῖς. Ωστε φανερὸν ὅτι ἐστὶν ἠθικὴ ἀρετὴ τῶν εἰρημένων πάντων, καὶ οὐχ ἡ αὐτὴ σωφροσύνη γυναικὸς καὶ ἀνδρὸς, οὐδ ̓ ἀνδρία καὶ δικαιοσύνη, καθάπερ ᾤετο Σωκράτης, ἀλλ ̓ ἡ μὲν ἀρχικὴ ἀνδρία, ἡ δ ̓ ὑπηρετική. ὁμοίως δ' ἔχει καὶ περὶ τὰς ἄλλας.

Je vais discuter successivement les difficultés que ce passage me semble présenter.

D'abord, 1. 4 (5), on a proposé de lire : τῶν φύσει

ἀρχόντων καὶ ἀρχομένων. Mais rappelons-nous que la vertu de celui qui commande est complète, partant une, comme Aristote le dit lui-même III, 4. 1276 b 32 (2, 2). Les différences de vertu tiennent aux différences de ceux qui obéissent. Il y a bien une différence générale entre la vertu de celui qui commande et les vertus de ceux qui obéissent; mais Aristote n'en a pas tenu compte dans cette proposition, genre d'inexactitude qui lui est familier. Pour que sa pensée fût exprimée complétement, il faudrait dire que la vertu de celui qui commande n'est pas la même que la vertu de celui qui obéit, et que les vertus de ceux qui obéissent sont différentes entre elles.

Ensuite je propose de lire, comme a traduit Ramus : 1. 8 (6) : ὥστε πλείω τὰ φύσει ἄρχοντα καὶ ἀρχόμενα. Il en est des êtres faits soit pour commander, soit pour obéir, comme de l'âme; il en résulte qu'il y a plusieurs espèces d'êtres parmi ceux qui sont faits soit pour commander soit pour obéir; car ils ont tous les différentes parties de l'âme, mais à un état différent. C'est ainsi que j'entends la suite des idées, en mettant un point après ἄλλων, et un point en haut après ἀρχόμενα. Je ne trouve pas de sens satisfaisant à la leçon vulgaire de sorte que la plupart des êtres commandent ou obéissent par nature. Du moins elle ne se lie pas avec ce qui suit immédiatement.

:

Troisièmement, il est étrange qu'après avoir parlé de la partie de l'âme qui délibère, Aristote ne dise

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