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Ma seconde habite les cieux,

Voltige autour de vous, se montre dans vos yeux; C'est un pur esprit de lumière.

Lorsque le Tout-Puissant, bien ou mal à propos,
Sortant un jour de son repos,
Visita la nuit éternelle,

Il était porté sur mon aile;

Et tandis que sa main posait les fondements

De la machine immense,

Mes chants unis à dix mille instruments

De la nuit incréée écartaient le silence.

Vous ne me nommez pas, et l'énigme vous fuit? Eh bien, lisez donc ce qui suit.

Jeune homme arrête, et souffre qu'un moment
Je demeure où j'ai pris naissance...

Mais il ne m'entend pas : l'homme est capricieux;
Tous les jours son impatience

Pour une courte jouissance

Détruit de l'avenir l'espoir délicieux.

Bientôt, hélas! sa main légère

M'a séparé d'avec mon père,

Et va m'attacher au lacet

Qui serre le joli corset

De sa jeune et tendre bergère.

Là si mon règne fut charmant,

Il fut bien court: presque avant que de naître,
Je mourus où le jeune amant

Se mourait, lui, de ne pas être.

Ainsi l'homme, jouet de sa folle pensée,
Court après le plaisir, n'atteint que la douleur

Sous son vêtement déguisée,

Et dans son ardeur insensée

Perd le fruit pour cueillir la fleur.

Y êtes-vous enfin? Non. La chose est étrange!

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Et vous avez de l'esprit comme un ange!
Et votre bourse est pleine d'or !
M'entendez-vous?-Non, pas encor.-

Mais j'ai tout dit. Il est vrai, c'est..."

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VERS AUX FEMMES. *

Il n'est sottise, pour vous plaire,
Qu'on ne fit chez nos bons aïeux,
Et qu'aujourd'hui pour vos beaux yeux
On ne soit tout prêt à refaire.

Par vos rigueurs ou par vos trahisons, J'ai vu l'un s'en aller, la tête première, Finir sa peine au fond de la rivière ; Un autre la traîner aux Petites-Maisons,

Vous disposez de la balance Entre les mains du magistrat ; Pour vous le héros de la France Trahit un jour le secret de l'État.

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* Tirés de la Correspondance littéraire de Grimm, juillet 1771.

ÉDITS.

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Que Nature m'avait donné,

Moi, j'ai perdu les trois quarts de ma vie A soupirer aux genoux de Phryné.

De vos talents, de votre sortilége,
Mesdames, félicitez-vous.

O l'admirable privilége

Que celui de nous rendre fous!

CHANSON

Dans le goût de la romance.

Je veux en prenant ta chaîne

La porter jusqu'au trépas;
Et tu serais inhumaine

Que je ne changerais pas.
Je veux en prenant ta chaîne
La porter jusqu'au trépas.

D'une voix faible et mourante
C'est toi que j'appellerai;

Et, d'une main défaillante,
C'est toi que je chercherai.
D'une voix faible, etc.

S'il arrive que je tienne
Ta main au dernier instant,
Et que tu serres la mienne,
Je puis expirer content.
S'il arrive, etc.

Quand à la parque inflexible

Un jour tu me céderas,

Ton cœur n'est pas insensible

Je crois que tu pleureras.

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