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INSTITUTIONS

DE L'ANCIENNE ROME

XPAR

F.ROBIOU

66224

Correspondant de l'Institut

Professeur de littérature et institutions grecques à la Faculté des lettres

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Professeur de littérature et institutions romaines à la Faculté
des lettres de Rennes

II

ARCHITECTURE, DROIT DE CITÉ, DROIT LATIN
PROVINCES

PARIS

LIBRAIRIE ACADÉMIQUE DIDIER

ÉMILE PERRIN, LIBRAIRE-ÉDITEUR
35, QUAI DES GRANDS-AUGUSTINS, 35
1885

Tous droits réservés

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Bien qu'en général les monuments de l'art romain subsistant aujourd'hui ne remontent pas plus haut que la période des Césars, nous pouvons, en utilisant des substructions et des fragments, et même à l'aide de quelques constructions d'époques fort anciennes et de documents divers, nous faire une idée assez exacte des premières origines de cet art. Ces origines, comme celles de la première civilisation romaine dans son ensemble, sont en partie latines et sabines et en partie étrusques. Or, selon les récits résumés par Denys d'Halicarnasse (1), l'Italie centrale

(1) Antiqu. rom., I. 11-14, 17-22, 26-8, 31-2.

avait reçu, bien avant le siècle auquel on rapporte communément la fondation de Rome, des émigrations de Pélasges. On ne sera donc pas surpris de voir tracer, en tête de cette étude, un exposé rapide de la diffusion de l'art pélasgique dans la péninsule, diffusion qui confirme l'opinion de Denys sur la réalité de cette colonisation et qui serait intéressante à ce seul titre, mais qui rentre doublement dans l'objet des présentes recherches d'abord à cause de l'influence qu'a pu avoir cet art sur les premiers monuments de Rome elle-même, puis parce que l'Italie centrale fut, dès les premiers siècles de la république ; absorbée dans la domination romaine; or le procédé de l'architecture pélasgique y fut peutêtre pratiqué plus longtemps qu'on ne serait disposé à le croire et sous cette domination même; il ne semble pas qu'il y ait, en certains pays du moins, aucun intermédiaire entre lui et l'art romain proprement dit.

Ces murs à blocs irréguliers, appelés cyclopéens ou pélasgiques et dont j'ai parlé dans la Ve partie de mes INSTITUTIONS DE LA GRÈCE ANTIQUE (1), étaient, ou plutôt sont encore répandus dans l'Italie centrale, entre les sommets de l'Apennin et la mer Tyrrhénienne. Dès les dernières années du XVIIIe siècle, M. Petit-Radel avait observé ce caractère dans la partie la

(1) P. 234-8.

plus ancienne des fortifications du mont Circé. La principale façade forme un mur de 45 m. de longueur sur 12 de haut, présentant trois assises en retrait et de construction pélasgique, particularité qui se retrouve dans les soubassements de divers temples antiques du voisinage (1). En 1801, cet archéologue signalait, dans un mémoire lu à l'Institut, la multiplicité des monuments de cette espèce, et, en 1802, il énonçait le fait qu'ils se trouvent surtout, en ce qui concerne l'Italie, sur les sommets de l'Apennin compris entre le bassin du Liris et celui du Tibre (2). Bientôt, sur l'appel de l'académie italienne des Lincei, de nombreux témoignages, rendus dans le même sens, étaient adressés à Rome, des anciennes demeures des Eques, des Herniques, des Volsques (nouveau Latium) et des Sabins (3).

L'impulsion était donc donnée en 1805, M. Edouard Dodwell, après ses voyages en Grèce et en Italie, se prononçait en faveur de l'assertion de M. Petit-Radel (4), et, en 1809, la mission de M. Simelli, envoyé pour rechercher et

(1) Recherches (posthumes, 1841) sur les monuments cyclopéens, 1re partie, p. 20-21, I-V : les chiffres romains de cet ouvrage indiquent les renvois aux modèles en relief, déposés à la bibliothèque Mazarine.

(2) Nous allons voir que l'auteur a trop restreint au N-O le témoignage de l'histoire et celui des monuments. (3) Ibid. p. 26-35.

(4) Ibid. p. 71 (2e partie).

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