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9. Le bois plein de nœuds ne laisse pas de faire de bon feu.

10. La bride gouverne le cheval et la prudence l'homme.

11. Qui veut des œufs doit souffrir Le bruit des poules.

12. Qui se hâte trop arrive tard. 13. Il faut tourner la voile selon le vent.

14. Un jour donne ce que l'année refuse.

15. C'est une grande folie de vivre pauvre pour mourir riche.

16. Jamais rivière ne devient grande sans qu'il y entre de l'eau trouble.

17. La fortune embrasse quelquefois ceux qu'elle étouffe ensuite.

18. Souvent une feuille amère cache un fruit doux.

19. Le bon vin est le lait des vieillards.

20. Pour manger beaucoup il faut manger peu.

21. Tout ce qui est blanc n'est pas farine.

22. La table est un larron secret qui envoie son maître à l'hôpital.

23. Bonne marmite et mauvais testament.

24. Chevaux qui vont doucement ne laissent pas d'aller loin.

25. Un vieux chien ne s'accoutume point à porter le collier.

26. Il est difficile de s'opposer au courant de l'eau.

27. Un poil de bienveillance tire plus fort que cent paires de bœufs.

28. A cheval courant et homme joueur, peu de temps dure l'honneur. 29. L'eau éloignée n'éteint point le

feu.

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3. Un ivrogne, sa vie durant, n'avait connu l'eau que de réputation,et s'était plu à lui en faire une détestable. Sur le point de rendre son âme à Dieu, il ordonne qu'on lui apporte un gobelet plein d'eau, disant qu'au moment de mourir il fallait se réconcilier avec ses ennemis.

4. Un ivrogne descendait en zigzag la rue du Temple. Arrivé au coin de la rue de Rambuteau, il avise un sergent de ville:

« La Pointe-Saint-Eustache, s'il vous plaît?

droit.

Vous n'avez qu'à aller tout

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5. Le nommé Vigneron, un nom prédestiné, est un buveur déterminé, qui n'entend pas raillerie quand on veut le priver de son plaisir favori. Il est toujours considérablement altéré. Sur la réquisition d'un marchand de vin, il est arrêté par des sergents de ville et conduit au violon où il passe la nuit. Le lendemain matin, il comparaît devant l'officier de paix.

« Cet homme, déclare le plaignant, était ivre lorsqu'il se présenta chez moi; je refusai de lui servir du vin : il cassa, brisa tout sur mon comptoir, et me maltraita beaucoup moimême, sans vouloir rien entendre, dont je fus forcé d'appeler les agents. Ce dit monsieur est juste, que répond Vigneron à boire ou je tape!

-

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Mais vous n'aviez

pas

besoin de

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- Le marchand a bien fait de vous refuser du vin.

qu'il ferme boutique alors; mais tout Du tout, il n'en a pas le droit; mintzinguin ouvert doit verser à mort à tout un chacun qui veut consommer, en payant.

Mais vous avez été brutal, vous avez causé du dégât, porté des coups. - C'est juste, ça va tout seul; je

brise et casse des verres, des bou teilles, des brocs qui ne sont bons à rien puisqu'ils sont vides, et je démolis le mintzinguin lui-même, parce qu'il me paraît un être assez inutile, puisqu'il ne veut pas vendre à boire. »

Ce raisonnement n'ayant pas paru suffisamment excusable, Vigneron est maintenu en état d'arrestation pour être mis à la disposition de la justice.

J

JAMBONS. Dans la foire aux jambons :

Un amateur: «Je désire que mes six jambons soient de même qualité.

Soyez tranquille, dit le marchand, ils sont tous les six du même cochon. >>

JEU. 1. Une femme se confessait du trop grand attachement qu'elle avait pour le jeu. Son confesseur lui remontra qu'elle devait, en premier lieu, considérer la perte du temps....

« Hélas! oui, mon père, dit là pénitente en l'interrompant, on perd tant de temps à mêler les cartes.

2. Un signeur espagnol, jouant avec son roi, tint son jeu et le gagna. : Le gentilhomme, de retour dans ses foyers, rassembla ses enfants et leur dit :

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Mes pauvres petits! il ne faut plus que vous comptiez sur les faveurs de la cour; j'ai eu l'honneur de jouer avec le roi et le maiheur de le gagner.

JOURNAUX. 1. Il y a, de temps à autre, une petite épidémie qui sévit en France, celle des phrases, où tous les noms des journaux sont forcés de payer un tribut involontaire au calembour. Voici un exemple d'un de ces jeux de patience qui nous semble assez réussi, chose assez rare pour valoir la peine d'être signalée :

2. La France, à son Réveil, voyant les souffrances du Peuple, et confiante dans l'Avenir, en appelle au Pays et consulte l'Opinion nationale; le Peuple français, intelligent comme un Figaro

et brave comme un Gaulois, brise se entraves et devient Constitutionnel. [l décrète l'Électeur libre, la Réforme, le Droit et l'Egalité. C'est le plus grand Événement du Siècle.

Le Progrès marche avec le Temps' Mais, pendant que les Débats retentissent à la Tribune du Parlement. que la Presse dévoile les abus à la Nation, l'ennemi menace la Patrie; alors le Public s'alarme, l'Union s'établit, la Cloche sonne le tocsin, les tambours battent le Rappel, et nos invincibles phalanges chantent la Marseillaise à la barbe de l'Univers, et promènent devant le Monde le drapeau de la Libertė.

3. Les partis ont beau battre le Rappel, sonner la Cloche et chanter la⚫ Marseillaise, les Débats d'un Parlement constitutionnel, la formation d'un Centre gauche, attestent le Réveil de l'Opinion, donnent satisfaction aux tendances du Siècle, proclament la confiance du Pays dans la Liberté, contentent la Presse, et transforment chaque Journal de Paris en Tribune, où tout Electeur, tout Citoyen, tout Français peut se créer un Public, éclairer la France, agiter mème la Rue, parler à l'Univers et promener sa pensée aux quatre coins du Monde, pourvu qu'il n'abdique pas le vieux bon sens Gaulois.

4. Une calinotade de M. Koning dans le Paris-Journal:

Calino lit un journal :

Un passage le frappe, vite il l'encadre au crayon.

« C'est pour le retrouver plus facilement, dit-il à son voisin. - Mais cet exemplaire appartient

au café.

-

Oh! ça ne fait rien.... j'ai le journal chez moi!»>

5. Dialogue entre le collaborateur de passage d'un journal et son garçon de bureau :

«Que faites-vous dans le journal? demande celui-ci.

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dans

lité étant en dispute pour le pas une église, l'empereur Charles-Quint évoqua cette affaire à son tribunal. Après s'être fait expliquer les raisons de part et d'autre : « Que la plus folle des deux passe la première, » dit-il. Ce jugement termina les ridicules prétentions des deux rivales, qui ne s'avisèrent plus de disputer sur le pas.

JUSTICE. . Devant un pacha, on amène un jour un mahométan accusé d'avoir incendié la maison d'un chrétien.

« Tu as mis le feu à la maison d'un chrétien? dit le magistrat au coupable.

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tre, n'est-ce pas ? Mais une fois arrivé au pâturage, tu te trouves avec des camarades qui te déplaisent, et tu te dis que tu es embêté d'être venu; alors tu f... le camp; je lâche mon chien après toi, et il te mord où tu sais; finalement, tu tombes dans le bourbier. Moi je te tire par la queue, ma femme te tire par les cornes; mais tu es trop lourd et tu crèves.... Est-il juste que je te paye? Dis, voir? »

3. Un jeune homme ayant un procès se souvint qu'il devait de l'argent à son procureur et lui envoya un louis d'or par son valet. Mais le procureur reçut une pièce fausse et la fit remettre à son client.

Celui-ci appelle son valet et lui demande pourquoi il a remis une pièce fausse.

« Je l'ai gardée, dit le valet, pendant six mois; à la fin, voyant qu'elle ne valait rien, j'ai cru devoir la mettre entre les mains de la justice.

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3. Une servante apportant le mémoire du mois à son maître, il y avait pour trente francs de lait.

<«<< Comment! dit notre homme, je dois tant que ça à ma laitière?

- Mon Dieu, oui, monsieur; c'est qu'il n'y a rien qui monte comme le lait. »

LAMARTINE. 1. Après la révolution de Juillet, Louis-Philippe offrit une ambassade à Lamartine; mais il ne voulut entrer dans la vie politique que par la grande porte de l'élection. Quand on vit arriver à la Chambre des députés ce poëte qui avait chanté jusqu'alors aux étoiles, les hommes pratiques, les positifs, graves comme des chiffres et stupides comme des faits, murmuraient entre eux :

«Que nous veut-il?» Et ils lui demandaient ironiquement : « Où siégerez-vous?

tine.

Au plafond, répondit Lamar

Et où sera votre parti?

Là, ajoutait le poête en mettant la main sur sa poitrine. Mon parti n'est pas un parti, c'est une idée. »

2. Après les événements de 48, j'allai voir le président Lamartine à à l'Hôtel de Ville.

Il me reçut assez brusquement et me dit en m'apercevant : « Vous êtes comme les autres, vous, vous venez me demander une place.

Non, monsieur de Lamartine, lui répondis-je. Je viens vous en offrir une. »

M. de Lamartine a toujours eu de l'esprit, même quand il fut au pouvoir. Il sourit et me dit qu'il accepterait peut-être.

« Aussi bien, ajouta-t-il, depuis que je suis à la tête du gouvernement provisoire, je suis sans le sou. »

vit.

Trois mois après Lamartine m'écri

<< Mon cher Millaud, me disait-i demain je donne ma démission & ministre. Vous m'avez offert une place. je l'accepte. >>

Je lui offris aussitôt la rédactio d'un journal. Il me demanda trois mille six cents francs d'appointements. Aujourd'hui, ce ne serait rien, à cette époque, c'était tout. Je n'hésitai pas. Lamartine devint le rédacteur en chef du Conseiller du peuple. Saint-Victo: en était le secrétaire. Le Conseiller du peuple tira à vingt-huit mille dès le premier mois. Le 2 décembre 1851. il cessa de paraître.

LANGUES. On demandait à Milton s'il ferait étudier les langues à ses filles.

« Une femme en a déjà bien assez d'une,» répondit-il.

LAPIN.« Monsieur le marquis, écrivait l'autre jour le garde de M. de Vibraye à son maître, auquel il expé diait une bourriche de lapins de renne, « j'ai l'honneur de vous envoyer tois... »

ga

A cet endroit de sa lettre, qu'il écrivait dans le cabaret du village, il s'interrompit, et s'adressant à un de ses voisins, le loustic de la localité :

« Dis donc, vieux, combien faut-il de p dans lapin?,

-Dame! ça dépend, dit l'autre. Combien en envoies-tu?

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LOC

de la philosophie abstraite sur les mœurs, M. Andrieux, pour toute réponse, tira de sa poche un petit volume: « Je l'ai acheté trois sous, ditil, sur le Pont-Neuf, et je compte en faire le livre le plus utile aux

mours. >>

Il l'ouvrit, c'était un livre de recettes et dépenses. « Je conseillerai aux jeunes gens de s'en procurer un semblable, et d'écrire ces simples mots sur la première feuille : « Je m'engage << devant Dieu à ne rougir ni des unes<< ni des autres. >>

Un autre jour, au moment de terminer une leçon, où il avait parlé de la vérité, il nous dit en prenant son verre d'eau: « Savez-vous pourquoi on a mis la vérité dans un puits? C'est parce qu'à la chercher il n'y a que de l'eau à boire, et pas du tout sucrée.... Donc, si vous voulez être des disciples de la vérité, apprenez à vivre de

peu.

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lant:

« Vous ferez lire ça à votre maître.»> Le propriétaire, après de longues recherches, en découvrit le sens : Six mille livres le barbare (barre, barre).

LOIS. 1. Où il y a beaucoup de médecins, il y a beaucoup de malades, disait le philosophe Acésilas; de même, où il y a beaucoup de lois, il y a beaucoup de vices.

2. Solon demandait au philosophe Anacharsis, son ami, ce qu'il pensait des lois qu'il avait portées pour le bonheur des Athéniens. « Ce sont, lui répondit-il, autant de toiles d'araignées elles arrêteront les faibles et laisseront les forts. >> passer

LOUIS XV. Les emprunts furent plus multipliés que jamais sous le règne de Louis XV. Au reste, le mal d'emprunter fut moins grand que celui de ne pas rendre. A sa mort on lui fit cette épitaphe :

Ci-git un roi d'emprunteuse mémoire, Qui toujours prit et jamais ne rendit : Seigneur, s'il est dans votre gloire, Ce ne peut être qu'à crédit. LOUSTIC. Paris, dit Scarron, dans son Roman comique, a un rieur d'office dans chacun de ses quartiers. Dans les troupes, chaque compagnie a ordinairement le sien; c'est une espèce de bel esprit qui fait des chansons d'armées et qui divertit ses camarades. Les Suisses ont aussi de ces plaisants

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