Page images
PDF
EPUB

tem, Hesperos. Ea cursum anno conficit, et latitudinem lustrans signiferi orbis, et longitudinem: quod idem faciunt stella superiores : neque umquam ab sole duorum signorum intervallo longius discedit, tum antecedens, tum subsequens.

XXI. Hanc igitur in stellis constantiam, hanc tan tam tam variis cursibus in omni æternitate convenientiam temporum, non possum intelligere sine mente, ratione, consilio. Quæ cum in sideribus inesse videamus, non possumus ea ipsa non in deorum numero reponere. Nec vero stella ea, quæ inerrantes vocantur, non significant eandem mentem atque prudentiam ; quarum est quotidiana, conveniens, constans→ que conversio: nec habent æthereos cursus, neque cœlo inhærentes, ut plerique dicunt physicæ rationis ignari. Non est enim ætheris ea natura, ut vi sua stel las complexa contorqueat. Nam tenuis ac perlucens, et æquabili calore suffusus æther, non satis aptus ad stellas continendas videtur. Habent igitur suam sphæram stellæ inerrantes, ab ætherea conjunctione secretam, et liberam. Earum autem peremnes cursus, atque perpetui, cum admirabili incredibilique constantia, declarant in his vim et mentem esse divinam: ut, hæc ipsa qui non sentiat deorum vim habere, is nihil omnino sensurus esse videatur. Nulla igitur in cœlo nec fortuna, nec temeritas, nec erratio, nec ' varietas inest : contraque omnis ordo, veritas, ratio, constantia. Quæque his vacant, ementità et falsa, ple

› Vanitas.

qu'en longitude; et il n'y a jamais du soleil à elle, soit qu'elle le précède, soit qu'elle le suive, plus d'espace qu'il n'en faut à deux constellations.

XXI. Or, je ne puis concevoir dans ces étoiles un ordre si constamment suivi de toute éternité, un accord si juste parmi des mouvemens si différens, sans leur supposer de l'intelligence, de la raison, une fin méditée de concert et puisque tout cela est sensible en elles, nous ne saurions ne pas les mettre au rang des dieux. A l'égard des étoiles que l'on appelle fixes, la constante régularité de leur mouvement journaliér n'est pas une moindre preuve de leur intelligence et de leur sagesse; car il ne faut pas s'imaginer qu'elles se meuvent conjointement avec l'éther, comme le croient beaucoup de personnes qui ignorent tout-à-fait la physique. L'éther, qui est subtil, transparent, d'une chaleur toujours égale, ne pas raît pas d'une nature propre à retenir les astres, ni à les entraîner violemment. Ainsi, la sphère des étoiles fixes est à part, entièrement libre et séparée de l'éther; et leur cours perpétuel et non interrompu, avec son admirable et son incroyable constance, prouve si évidemment leur divinité, que, pour ne pas l'apercevoir, il faut être absolument aveugle. Il n'y a donc rien dans le ciel qui soit l'ouvrage du hasard, ni de l'aveuglement, ni de l'erreur, ni de l'irrégularité : tout, au contraire, y est ordre, vérité, raison et constance; attributs dont nous n'avons que de faibles et trompeuses images dans tout ce qui est au-dessous de la lune, la dernière de tous les astres errans, et la plus voisine de la terre. C'est donc n'avoir pas soi-même la raison en partage, que de la refuser à des astres dont l'ordre admirable se perpétue d'une manière

[ocr errors]

naque erroris eunt circum terras, infra lunam; quæ omnium ultima est, in terrisque versantur. Colestium ergo admirabilem ordinem, incredibilemque constantiam, ex qua conservatio, et salus omnium omnis oritur, qui vacare mente putat, is ipse mentis expers habendus est. Haud ergo, ut opinor, erravero, si a principe investigandæ veritatis, hujus disputationis principium duxero.

XXII. Zeno igitur ita naturam definit, ut eam dicat ignem esse artificiosum ad gignendum progredientem via. Censet enim artis maxime proprium esse, creare, et gignere; quodque in operibus nostrarum artium manus efficiat, id multo artificiosius naturam efficere, id est, ut dixi, ignem artificiosum, magistrum artium reliquarum. Atque hac quidem ratione omnis natura artificiosa est, quod habet quasi viam quandam et sectam, quam sequatur. Ipsius vero mundi, qui omnia complexu suo coercet et continet, natura non artificiosa solum, sed plane artifex ab eodem Zenone dicitur, consultrix, et provida utilitatum opportunitatumque omnium. Atque ut ceteræ naturæ suis seminibus quæque gignuntur, augescunt, continentur: sic natura mundi omnes motus habet voluntarios, conatusque, et appetitiones, quas opus Græci vocant, et his consentaneas actiones sic adhibet, ut nosmetipsi, qui animis movemur, et sensibus. Talis igitur mens mundi cum sit, ob eamque causam vel prudentia, vel providentia

1 Versatur. Coelestem.

si merveilleuse, et à qui sont entièrement dues la conservation et le salut de tous les êtres. Je ne me tromperai donc point, à mon avis, en appuyant cette question sur un principe de celui qui est allé le plus loin dans la recherche de la vérité.

XXII. Zénon définit donc la nature, un feu moteur qui procède avec art à la génération. Car il croit que l'action de créer 1o et d'engendrer appartient proprement et spécialement à l'art, et que ce que la main de nos artistes exécute, est fait beaucoup plus habilement par la nature, c'est-à-dire, ainsi que je viens de m'exprimer, par ce feu moteur qui est le maître de tous les arts. Toute nature particulière, par la même raison, est pleine d'art, puisqu'elle opère conformément à une certaine marche et à une certaine progression dont elle ne s'écarte jamais. A l'égard de la nature universelle qui embrasse, renferme et contient toutes les autres, Zénon ne dit pas seulement qu'elle soit artiste, mais il assure positivement que c'est l'ouvrière chargée de penser et de pourvoir à tout ce qu'il y a d'utile et de commode. Et comme les natures particulières sont toutes formées, accrues et conservées par leurs semences, de même la nature universelle, maitresse de tous ses mouvemens, de tous ses desseins et de tous ses penchans, pour me servir de l'expression des Grecs, agit conformément à ses volontés, ainsi que nous qui avons une âme et des sens pour nous conduire. Telle est donc l'intelligence de l'univers, et par conséquent le nom de prudence, ou plutôt de providence (selon l'expression grecque), lui

appellari recte possit (græce enim pévosa dicitur), hæc potissimum providet, et in his maxime est occu pata, primum ut mundus quam aptissimus sit ad permanendum, deinde ut nulla re egeat, maxime autem ut in eo eximia pulchritudo sit, atque omnis

ornatus.

:

XXIII. Dictum est de universo mundo dictum est etiam de sideribus : ut jam propemodum appareat multitudo nec cessantium deorum, nec ea, quæ agant, molientium cum labore operoso ac molesto. Non enim venis, et nervis, et ossibus continentur, nec iis escis aut potionibus vescuntur, ut aut nimis acres, aut nimis concretos humores colligant: nec iis corporibus sunt, ut aut casus, aut ictus extimescant, aut morbos metuant ex defatigatione membrorum. Quæ verens Epicurus monogrammos deos et nihil agentes commentus est. Illi autem pulcherrima forma præditi, purissimaque in regione cœli collocati, ita feruntur, moderanturque cursus, ut ad omnia conservanda et tuenda consensisse videantur.

Multæ autem aliæ naturæ deorum ex magnis beneficiis eorum non sine causa, et a Græciæ sapientissimis, et a majoribus nostris constitutæ, nominatæque sunt. Quidquid enim magnam utilitatem generi afferret humano, id non sine divina bonitate erga bomines fieri arbitrabantur. Itaque tum illud, quod erat a deo natum, nomine ipsius dei nuncupabant: ut cum

1 Sa¡ientibus.

« PreviousContinue »