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Voici de quelle manière Ennius parle d'eux, lui qui, peu de vers auparavant, après avoir témoigné qu'il croyait des dieux, dit qu'il ne pense pas qu'ils s'embarrassent de ce que fait le genre humain. Pour moi, qui suis très-persuadé que non-seulement ils prennent soin des hommes, mais qu'ils leur donnent aussi des avertissemens et des pressentimens de plusieurs choses, je me déclare en faveur de la divination, pourvu cependant qu'on en retranche l'abus que la légèreté, la vanité et la malice des hommes en font quelquefois. Après que Quintus eut ainsi parlé: Vous vous étiez bien préparé, lui dis-je,

Ici, il manque quelque chose dans le texte,

SUR

LE PREMIER LIVRE.

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I. Que par un mot qui dérive de celui de fureur, selon l'interprétation de Platon. La divination était appelée en grec μavlinn; οι μανία signifie fureur, et μάντις devin,

Id. Les Chaldéens. Du temps de Cicéron on appelait Chaldéens tous ceux qui se mêlaient de prédire par l'astrologie judiciaire.

3 Id. Ou l'oracle d'Apollon Pythien, ou celui de Dodone, ou celui de Jupiter Ammon. L'oracle de Dodone, ville de la Chaonie, dans l'Epire, se rendait dans le temple de Jupiter, auprès de la ville. Il passait pour le plus ancien de tous les oracles: et la fable dit que de deux colombes qui y rendaient des oracles, l'une s'envola à Delphes dans la Phocide, où était le temple d'Apollon; et l'autre au temple de Jupiter Ammon en Egypte.

4- II. Et comme on pensa que l'art des aruspices. Le mot latin ha

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ruspex, haruspicis, est composé du mot ancien haruga, qui signifiait une victime, et du verbe spicio, qui signifie, je regarde. Ainsi aruspice veut dire proprement inspecteur des victimes.

Id. Les vers de la Sibylle. Quand Cicéron parle de la Sibylle, il en-
tend tonjours la Sibylle Erythrée, ainsi appelée, à cause qu'elle était
d'Erythrée, ville d'Ionie, dans l'Asie Mineure.

Id. Dans le temps de la guerre Octavienne. Cette guerre civile
arriva l'an de Rome 666, sous le consulat de Cnéus Octavius et de
Lucius Cornélius Cinna, dans laquelle Cinna fut d'abord chassé de
Rome : mais y étant rentré le plus fort, il fit couper la tête à Octavius.
III. Xénophane de Colophon. Il vivait un peu avant Socrate.
Id. Le péripatéticien Dicéarque. Il était de Messine, et il avait été
disciple d'Aristote.

Id. Et après lui Cratippe. Il était de Mitylène, dans l'île de Lesbos,
et il enseigna la philosophie au fils de Cicéron.

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III. Que Cléanthe ensuite a plus étendue; Chrysippe, homme d'un esprit très-ardent. Voyez Traité de la Nature des Dieux, liv. 2,

note 10.

ld. Diogène le Babylonien, Antipater, Posidonius. Diogène était
stoïcien, de la ville de Sélencie; mais il fut nommé Babylonien, à
cause que Babylone, dont Séleucie était voisine, était beaucoup plus
connue que Séleucie. Antipater était aussi stoïcien, de Tyr en Phénicie.
Posidonius, qui était pareillement stoïcien, était d'Apamée en Syrie;
mais il fut appelé Rhodien, parce qu'il enseigna long-temps la philoso-
phie à Rhodes. Cicéron parle de lui en divers endroits, entre autres dans
son Traité de la Nature des Dieux, liv. 3.

Id. Mais Panétius. C'était un stoïcien très-célèbre, qui était né à
Rhodes; et il fut précepteur de Scipion l'Africain.

note 6.

· Id. Ne nous le permettront-ils pas à nous autres? Cicéron était
de la nouvelle académie, et le propre de ceux qui en faisaient partie était
d'examiner tout ce qui se pouvait dire pour et contre sur chaque chose.
IV. Carnéade. Voyez Traité de la Nature des Dieux, liv. I,
V. Car comme nous étions allés nous promener dans mon lycée.
Il parait que Cicéron, dans sa maison de Tusculum, avait deux lieux
différens où il s'allait promener: l'un élevé et découvert, qu'il appelait
son lycée, où d'ordinaire il se promenait le matin; et l'autre plus bas
et planté d'arbres, destiné pour les promenades d'après midi, et qu'il
appelait l'académie.·

16 VI. Et les vaticinations. Sous le terme de vaticination, Cicéron comprend tout ce qui était prédit par les oracles ou par les esprits qu'on croyait possédés d'ane espèce de fareur divine.

37.- VIII. Tous vos pronostics. Cicéron avait traduit en vers latins tous les pronostics d'Aratus, écrits en grec.

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- X. Summanus. Quelques-uns tiennent que ce Summanus n'était autre chose que Pluton, ainsi appelé, comme qui dirait le souverain des Mânes.

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XI. Dans le second livre de votre consulat. Cicéron avait composé, sur les événemens arrivés pendant son consulat, trois livres en vers, dont il ne reste que quelques fragmens; et le plus considérable est celui qui est rapporté ici.

ld. Du mont Albane. Les nouveaux consuls allaient sacrifier à Ja

piter Latial, sur le mont Albane, dans le temps des féries latines.

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XII. De l'aruspice étrurien, qui sortait de Lydie. Les Etruriens venaient d'une colonie de Lydiens qui sortirent de Lydie, sous le règne du roi Atys, et qui s'établirent en Toscane.

Id. Le visage tourné vers l'Orient. Op voit dans le second livre de la Divination, que sous le consulat de Torquatus et de Cotta, deux ans avant celui de Cicéron, on avait commandé une colonne de marbre, pour y mettre une nouvelle statue de Jupiter, qui eût le visage tourné vers l'Orient et vers les lieux où le peuple et le sénat avaient coutume de s'assembler. Mais la colonne n'ayant pu être achevée que sous le consulat de Cicéron, la statue de Jupiter ne fut pas plus tôt placée sur cette colonne, que la conjuration de Catilina vint à être découverte. La même chose se voit dans la harangue que Cicéron fit au peuple, après que Catilina fút sorti de Rome.

XIII. Le point de Vénus. Les dés des anciens étaient marqués comme les nôtres ; mais ils jouaient avec quatre dés, et lorsqu'on amenait quatre six, cela s'appelait le point de Vénus.

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Id. Pour être de Scopas. C'était un fameux statuaire qui travailla au monument qu'Artemise fit ériger à Mausole.

XV. Cependant vous donnez à cet auspice forcé le même nom que vous donnez à un' auspice libre. Cicéron appelle auspice forcé celui qui se prenait par le moyen des poulets qu'on tenait dans une espèce de cage, à la différence des auspices qui se prenaient quelquefois lorsqu'un oiseau libre venait à laisser tomber quelque chose de son bec. Le mot latin, dont on se servait en général pour exprimer l'auspice, était tripudium, qui, selon Cicéron, au second livre de la Divination, se disait auparavant terripavium, d'où ensuite on fit terripudium, et enfin tripudium. Et lorsqu'en prenant les auspices par les sacrés poulets, il leur était tombé du bec quelque morceau de la pâte qu'on avait mise devant eux, cela s'appelait tripudium şolistimum, ce qui était regardé comme le meilleur augure qu'on pût avoir.

XVI. Ce qui arriva à M. Crassus. Lorsque Crassus partit de Rome pour aller contre les Parthes, Caïus Attéius, tribun du peuple, s'opposa à son départ, et fit de grandes imprecations contre lui : et Crassus n'ayant pas laissé d'aller à cette expédition, fut défait peu de temps après par les Parthes.

XVII. Partager les régions. Partager et diviser les régions était en usage parmi les augures, quand ils voulaient prendre les auspices par le vol des oiseaux. Car alors, avec leur bâton augural, ils partageaient

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tout l'horizon en quatre parties, quelquefois en huit, et quelquefois en
seize, pour marquer de quel endroit viendraient les auspices.

XVII. Dans la salle des saliens. Les saliens étaient les prêtres de
Mars institués par Numa.

Id. Sous le règne du premier Tarquin. Il s'appelait Lucumon, et était fils de Damaratus de Corinthe, qui, ayant été banni, vint s'établir à Tarquinie où il eut Lucumon, que les Romains appelèrent d'abord Tarquinius, à cause de la ville où il était né. Dans la suite on l'appela Priscus, pour le distinguer de l'autre Tarquin qui fut nommé le Superbe. Cette ville de Tarquinie était dans la Toscane; et on dit qu'il en reste encore quelques vestiges entre Toscanelle et Corneto. -Id. T. Gracchus, qui avait fait tenir mal à propos les comices, etc. On appelait comices, à Rome, l'assemblée du peuple romain, convoquée par les magistrats, ou pour créer de nouveaux consuls, où pour faire passer une loi, ou pour juger de quelque affaire importante. Et le Tibérius Gracchus dont Cicéron parle en cet endroit, est Sempronius Gracchus, père des deux Gracques, et gendre de Scipion l'Africain; et les nouveaux consuls qui furent alors créés, et qui se démirent ensuite, étaient Scipion Nasica, et Caïus Martius Figulus. Quant à la faute que Sempronius Gracchus fit dans les auspices, voici de quelle sorte Plutarque en parle dans la vie de Marcellus, Lorsqu'un magistrat était entré dans quelque tente ou dans quelque maison hors de l'en ceinte de la ville, pour prendre les auspices; si par hasard il se trouvait obligé de rentrer dans la ville sans les avoir pris, il fallait que pour les prendre de nouveau il allât dans une autre maison, ou dans une autre tente que celle où il avait fait d'abord ses observations. Or, Sempronius Gracchus n'étant pas informé de cette règle, y avait manqué, en se servant par deux fois de la même maison pour y prendre les auspices.

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XVIII, Bacis le Béotien, Épiménide de Crète. Ce Bacis s'appelait Pisistrate, et on lui donna le nom de Bacis, parce qu'il devenait quelquefois épris de fureur, et que c'était alors qu'il prédisait. Pour Epimenide, on dit qu'ayant été envoyé par Agasianque, son père, pour garder ses troupeaux, il se retira dans un antre où il dormit soixantequinze ans, ce qui donna lieu au proverbe grec dont parle Lucien dans son Timon: Un sommeil plus long que celui d'Epimenide. Diogène Laërce dit que ce fut à la persuasion d'Epimenide que les Athéniens érigèrent un autel au dieu inconnu.

XX. L'explication des songes donnée par Antiphon. Cet Antiphon était d'Athènes, et vivait vers le temps de Platon. Il se mêlait d'expli

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