Voyages de Gulliver dans des contrées lointaines, Volume 1

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Popular passages

Page 91 - ... demeurant la plus grande partie de la journée avec le gouverneur, et la nuit à notre auberge. Je parvins à me familiariser tellement avec les esprits, que je n'en eus plus peur du tout, ou du moins, s'il m'en restait encore un peu , elle cédait à ma curiosité. Son Altesse me dit un jour de lui nommer tels morts qu'il me plairait, qu'il me les ferait venir, et les obligerait de répondre à toutes les questions que je leur voudrais faire, à condition toutefois que je ne les interrogerais...
Page 237 - Grildrig, vous avez fait un panégyrique très-extraordinaire de votre pays; vous avez fort bien prouvé que l'ignorance, la paresse et le vice peuvent être quelquefois les seules qualités d'un homme d'État ; que les lois sont éclaircies, interprétées et appliquées le mieux du monde par des gens dont les intérêts et la capacité les portent à les corrompre, à les brouiller et à les éluder. Je remarque parmi vous...
Page 80 - Dans le choix qu'on fait des sujets pour remplir les emplois, on a plus d'égard à la probité qu'au grand génie. Comme le gouvernement est nécessaire au genre humain, on croit que la providence n'eut jamais dessein de faire de l'administration des affaires publiques une science difficile et mystérieuse...
Page 96 - Arislole à la tête de leurs commentateurs; mais ceux-ci étaient tellement nombreux, qu'il y en eut plusieurs centaines qui furent obligés d'attendre dans les antichambres et dans les cours du palais. Au premier coup d'œil, je reconnus ces deux grands hommes, et les distinguai non-seulement de la foule, mais aussi l'un de l'autre.
Page 98 - IL 13 se courbait beaucoup, et il se servait d'une canne. Son visage était maigre, ses cheveux rares et lisses, sa voix creuse. Je m'aperçus bientôt qu'ils étaient l'un et l'autre parfaitement étrangers au reste de la compagnie, et n'en avaient pas entendu parler auparavant. Un spectre, que je ne nommerai point, me dit à l'oreille que ces commentateurs se tenaient toujours le plus loin qu'ils pouvaient de leurs auteurs dans le monde souterrain , parce qu'ils étaient honteux d'avoir si indignement...
Page 150 - ... me serrât horriblement les côtes par la crainte qu'il avait que je ne glissasse entre ses doigts. Tout ce que j'osai faire fut de lever les yeux vers le ciel, de joindre les mains dans la posture d'un suppliant et de dire quelques mots d'un accent humble et triste, conforme à l'état où je me trouvais, car je craignais à chaque instant qu'il ne voulût m'écraser comme nous écrasons d'ordinaire les petits animaux qui nous déplaisent.
Page 42 - Quand une grande charge est vacante,... cinq ou six prétendants à la charge présentent une requête à l'Empereur pour avoir la permission de divertir sa Majesté et sa cour d'une danse sur la corde, et celui qui saute le plus haut sans tomber obtient la charge. Il arrive très souvent qu'on ordonne aux grands magistrats et aux principaux ministres de danser aussi sur la corde pour montrer leur habileté et faire connaître à l'Empereur qu'ils n'ont pas perdu leur talent.
Page 111 - Deux jours après mon arrivée j'eus audience; et d'abord on me lit coucher et ramper sur le ventre, et balayer le plancher avec ma langue à mesure que j'avançais vers le trône du roi; mais, parce que j'étais étranger, on avait eu l'honnêteté de nettoyer le plancher de manière que la poussière ne me pût faire de peine.
Page 244 - Enfin il avança ce paradoxe étrange , que , si quelqu'un pouvait faire croître deux épis ou deux brins d'herbe sur un morceau de terre où auparavant il n'y en avait qu'un , il mériterait beaucoup du genre humain, et rendrait un service plus essentiel à son pays que toute la race de nos sublimes politiques. La littérature de ce peuple est fort...

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