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CHEZ

A PARIS;

FIRMIN DIDOT, PÈRE ET FILS, Libraires,
rue Jacob, no 24;

LOUIS JANET, Libraire, rue St-Jacques, no 59;
BOSSANGE PÈRE, Libraire, rue de Richelicu, no6o;
VERDIÈRE, Libraire, quai des Augustins, no 25.

COMPLÈTES

DE ROLLIN.

NOUVELLE ÉDITION,

ACCOMPAGNÉE D'OBSERVATIONS ET D'ÉCLAIRCISSEMENTS HISTORIQUES,

PAR M. LETRONNE,

MEMBRE DE L'INSTITUT

(ACADÉMIE ROYALE DES INSCRIPTIONS ET BELLES - LETTRES).

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DE L'IMPRIMERIE DE FIRMIN DIDOT,
IMPRIMEUR DU ROI, ET DE L'INSTITUT, RUE JACOB, N° 24.

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M DCCC XXII.

LENOX LIBRARY

NEW YORK

DES GRECS,

DES MACÉDONIENS, DES PERSES, ETC.

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LIVRE VINGT-SEPTIÈME.

DES BELLES-LETTRES.

LA

AVANT-PROPOS.

poésie, l'histoire, l'éloquence, qui font la matière de ce vingt-septième livre, renferment ce qu'il y a de principal dans ce qu'on appelle les belles-lettres. C'est de toute la littérature la partie qui a le plus d'agrément, qui jette le plus d'éclat, et qui, en un certain sens, est le plus capable de faire honneur à une nation par des ouvrages qui sont, s'il est permis de s'exprimer ainsi, la fleur de l'esprit la plus fine et la plus déliée. Je ne prétends pas par là diminuer rien du prix des autres sciences, dont je parlerai dans la suite, et dont on ne peut faire trop de cas. Je remarque seulement que celles dont il s'agit ici ont quelque chose de plus vif, de plus brillant, et de plus propre à frapper les hommes et à exciter leur admiration; qu'elles sont ac

cessibles à un grand nombre de personnes; qu'elles entrent plus dans le commerce et dans l'usage universel des hommes d'esprit. La poésie assaisonne la soli dité de ses instructions par l'attrait du plaisir et par de riantes images dont elle a soin de les revêtir. L'histoire, en nous racontant d'une manière agréable et spirituelle tous les événements des siècles passés, pique et satisfait notre curiosité, et donne en même temps aux rois, aux princes, et aux personnes de tout état, d'utiles leçons, mais sous des noms empruntés, de peur de blesser leur délicatesse. Enfin, l'éloquence se montrant à nous, tantôt avec un air simple et modeste, tantôt avec toute la pompe et toute la majesté d'une puissante reine, charme les esprits et entraîne les cœurs avec une douceur et une force auxquelles il n'est pas possible de résister.

Athènes et Rome, ces deux grands théâtres de la gloire humaine, ont porté dans leur sein ce qu'il y a eu de plus grands hommes dans l'antiquité, soit pour la valeur et la science militaire, soit pour l'habileté dans le gouvernement. Mais ces grands hommes seraient-ils connus, et leur nom ne serait-il pas demeuré enseveli avec eux dans leurs tombeaux, sans le secours des arts et des sciences dont je parle, qui leur ont donné une sorte d'immortalité dont les hommes sont si jaloux? Ces deux villes mêmes, qui sont encore généralement respectées comme la source primitive du bon goût en tout genre, et qui, au milieu du débris de tant d'empires en ont conservé un par rapport aux belles-lettres qui ne périra jamais, ne doivent-elles pas cette gloire aux excellents ouvrages de poésie, d'histoire et d'éloquence dont elles ont enrichi l'univers?

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