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Tel est le Poëme séculaire :

Dianam teneræ dicite virgines, etc.

Ode xxj, liv. j.

Telle est l'ode vingt-troisième du même livre 1o.
Vitas hinnuleo me similis, Chloë, etc.

Telles: l'ode septième du troisième livre :

Quid fles, Asterie, quem tibi candidi, etc.

L'ode treizième du même livre troisième:

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O fons Blandusiæ, splendidior vitro, etc.

L'ode treizième du quatrième livre :

Audivere, Lyce, Dî, mea vota, Dî, etc.

Le vers asclépiade n'est pas toujours divisé par strophes. Horace a deux odes d'asclépiades purs: la première du premier livre :

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Mæcenas atavis edite regibus, etc.

et la huitième du quatrième livre :

Donarem pateras grataque commodus, ecc.

Dans toutes les deux, il est très-fidèle à la césure' après le second pied, excepté dans ce vers :

Ou

Non incendia Carthaginis impiæ,

Non impendia;

car le vers précédent,

Rejectæque retrorsum Annibalis mine,

rentre dans la règle générale par l'élision de la

dernière syllabe de retrorsùm, qui fait de la seconde

une césure.

Il y a encore une autre manière d'employer le vers asclépiade sans strophes. On prend le dernier vers de la strophe, composé d'un spondée et de deux dactyles, et qui devient alors le premier; il est suivi d'un asclépiade pur, et toute l'ode continue avec cette alternative d'un petit vers et d'un grand, et toujours avec la césure du grand après le second pied. Horace a quantité d'odes de cette mesure: Sic te diva potens Cypri,

Sic fratres Helena, lucida sidera, etc.

Cùm tu, Lydia, Telephi

Cervicem roseam, cerea Telephi, etc.

Mater sæva Cupidinum
Thebanæque jubet me semeles puer, etc..
Et thure et fidibus juvat

Placare et vituli sanguine debito, etc.

Donec gratus eram tibi,

Nec quisquam potior brachia candidæ, etc. (Observons cependant, à l'égard de cette belle ode Donec gratus, etc. qu'on peut la regarder comme divisée en six strophes ou couplets de quatre vers chacun, mais toujours avec cette alternative du petit et du grand vers. Dans toutes les autres odes il n'y a aucune forme de strophe, ni dans celles qui précèdent ni dans celles qui vont suivre :)

Uxor pauperis lbyci

Tandem nequitia pone modum tuæ, etc.

Quantum distet ab Inacho

Codrus pro patriâ non timidus mori, etc.
Intactis opulentior

Thesauris Arabum et divitis Indiæ, etc.

Quò me, Bacche, rapis tui

Plenum? Quæ nemora aut quos agor in specus? etc.
Festo quid potiùs die

Neptuni facias? Prome reconditum, etc.

Intermissa Venus diu

Rursus bella moves; parce, precor, precor, etc.
Quem tu, Melpomene, semel
Nascentem placido lumine videris, etc.

DES vers spondaïques et dactyliques.

On pourait dire du dactyle forcé du cinquième pied du vers hexamètre, ce qu'Horace dit de l'ïambe, qui, dans le vers de son nom, avait cédé la place à quelques spondées.

Tardior ut paulò graviorque veniret ad aures
Spondæos stabiles in jura paterna recepit.

C'est aussi pour donner, selon le besoin du sujet, plus de gravité au vers hexamètre, qu'on met quel quefois un spondée au cinquième pied au lieu d'un dactyle; ce qui fait ce qu'on appelle le vers spon daïque.

Cara Deûm soboles, magnum Jovis incrementum.
Cornua velatarum obvertimus antennarum,
Pro molli violâ, pro purpureo Narcissa.
Stant et juniperi et castaneæ hirsuta.

Margine terrarum porrexerat Amphitrite.

Il semble que, pour dédommager en quelque sorte le dactyle de la cinquième place qu'on lui ôte, et qui lui appartenait de droit, comme la sixième au spondée (les quatre autres pouvant indifféremment être remplis par des spondées ou des dactyles), il semble, dis-je, qu'on se soit fait une règle de mettre un dactyle au quatrième pied : il y en a un placé ainsi dans tous les vers spondaïques qui viennent d'être cités, et l'oreille paraît desirer ce dactyle avant les deux spondées de la fin. On trouve cependant, mais bien rarement, des vers spondaïques, où cette règle, si c'en est une, est violée.

Quod fregisset adhuc disturbans dissolvensque.
Ponderibus solidis, neque quidquam à tergis obstet.

Il est vrai que, dans le premier vers, en prononçant dissolüensque au lieu de dissolvensque, des deux premières syllabes jointes avec l'u, on en fair trois, dont une longue et deux brèves; ce qui forme le dactyle ordinaire du cinquième pied; mais il n'en est pas de même du second vers: on n'y peut pas trouver de pareille solution: c'est bien un vers spondaïque sans dactyle au quatrième pied; mais

ces deux vers sont de Lucrèce, c'est-à-dire, du plus irrégulier des versificateurs latins, du poète qui prenait le plus de licence, et à l'égard de la langue, et à l'égard de la construction du vers, sans compter que de son tems la langue ni les règles de la versification n'étaient pas fixées, comme elles l'ont été plus d'un demi-siècle après lui.

On trouve cependant des vers spondaïques sans dactyle au quatrième pied, dans Virgile même :

Saxa per et scopulos et depressas convelles.

Géorg. l. iij.

Aut leves ocreas lento ducunt argento.

Énéid. 1. vij.

Pour moi, je crois, 1o. que l'oreille demandant ce dactyle au quatrième pied avant les deux spondées, on doit s'en faire une loi. Superbissimum aurium judicium.

2o. Je pense en second lieu, que le vers spondaïque, dans l'origine, a été introduit en faveur de ces mots de quatre syllabes, qui forment deux spondées, et qu'on a senti qu'en les faisant précéder d'un dactyle, qui ne serait après tout déplacé que d'un pied, ces mots majestueux, Incrementum, antennarum, Amphitrite, donneraient au vers une gravité pittoresque, et le termineraient avec autant de noblesse que d'agrément. Dans la suite on s'est

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