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rance, telle que Guillaume Penn l'a professée, a banni pour toujours, du nord de l'Amérique, le fanatisme dont le midi a été l'affreux théâtre. Il en est de même du fanatisme politique; la liberté seule peut le caliner. Après un certain temps, quelques vérités ne seront plus contestées; et l'on parlera des vieilles institutions comme des anciens systèmes de physique, entièrement effacés par l'évidence des faits."-Vol. ii. p. 115-118.

We can afford to say nothing of the Directory, or of the successes of the national army; but it is impossible to pass quite over the 18th Fructidor (4th September) 1797, when the majority of the Directory sent General Augereau with an armed force to disperse the legislative bodies, and arrest certain of their members. This step Madame de Staël considers as the beginning of that system of military despotism which was afterwards carried so far; and seems seriously to believe, that, if it had not been then adopted, the reign of law might yet have been restored, and the usurpation of Bonaparte prevented. To us it seems infinitely more probable, that the Bourbons would then have been brought back without any conditions-or rather, perhaps, that a civil war, and a scene of far more sanguinary violence would have ensued. She does not dispute that the royalist party was very strong in both the councils; but seems to think, that an address or declaration by the army would have discomfited them more becomingly than an actual attack. We confess we are not so delicate. Law and order had been sufficiently trodden on already, by the Jacobin clubs and revolutionary tribunals; and the battalions of General Augereau were just as well entitled to domineer as the armed sections and butchering mobs of Paris. There was no longer, in short, any sanctity or principle of civil right acknowledged; and it was time that the force and terror which had substantially reigned for three years, should appear in their native colours. They certainly became somewhat less atrocious when thus openly avowed.

cussed, we do think it has never been half so well described as in the volumes before us. We shall venture on a pretty long extract, beginning with the account of their first interview; for on this, as on most other subjects, Madame de Staël has the unspeakable advantage of writing from her own observation. After mentioning the great popularity he had acquired by his victories in Italy, and the peace by which he had secured them at Campo Formio, she says

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'C'est avec ce sentiment, du moins, que je le vis pour la première fois à Paris. Je ne trouvai pas de paroles pour lui répondre, quand il vint à moi me dire qu'il avoit cherché mon père à Coppet, et qu'il regrettoit d'avoir passé en Suisse sans le voir. Mais, lorsque je fus un peu remise du trouble de l'admi ration, un sentiment de crainte très-prononcé lui succéda! Bonaparte alors n'avoit aucune puissance; on le croyoit même assez menacé par les soupçons ombrageux du directoire; ainsi, la crainte qu'il inspiroit n'étoit causée que par le singulier effet de sa personne sur presque tous ceux qui l'approchent! J'avois vu des hommes très-dignes de respect; j'avois vu aussi des hommes féroces: il n'y avoit rien dans l'impression que Bonaparte produisit sur moi, qui put me rappeler ni les uns ni les autres. J'aperçus assez vite, dans les différentes occasions que j'eus de le rencontrer pendant son séjour à Paris, que son caractère ne pouvoit être défini par les mots ni bon, ni violent, ni doux, ni cruel, à la façon dont nous avons coutume de nous servir; il n'étoit des individus à nous connus. Un tel être n'ayant point de pareil, ne pouvoit ni ressentir, ni faire éprouver aucune sympathie. C'étoit plus ou moins qu'un homme! Sa tournure, son esprit, son langage sont empreints d'une nature étrangère-avantage de plus pour subjuguer les François, ainsi que

nous l'avons dit ailleurs.

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Loin de me rassurer en voyant Bonaparte plus souvent, il m'intimidoit toujours davantage! Je sentois confusément qu'aucune émotion de cœur ne pouvoit agir sur lui. Il regarde une créature humaine comme un fait ou comme une chose, mais n'aime. Il n'y a que lui pour lui; tout le reste non comme un semblable. Il ne hait pas plus qu'il des créatures sont des chiffres. La force de sa volonté consiste dans l'imperturbable calcul de son égoïsme; c'est un habile joueur d'échecs, dont le We come at last to Bonaparte-a name that genre humain est la partie adverse qu'il se propose de faire échec et mat. Ses succès tiennent autant will go down to posterity, and of whom it is aux qualités que lui manquent, qu'aux talens qu'il not yet clear, perhaps, how posterity will possède. Ni la pitié, ni l'attrait, ni la religion, ni judge. The greatest of conquerors, in an age l'attachement à une idée quelconque ne sauroient when great conquests appeared no longer le détourner de sa direction principale. Il est pour possible the most splendid of usurpers, son intérêt, ce que le juste doit être pour la vertu : where usurpation had not been heard of forsi le but étoit bon, sa persévérance seroit belle. centuries-who entered in triumph almost all the capitals of Continental Europe; and led, at last, to his bed, the daughter of her proudest sovereign-who set up kings and put them down at his pleasure, and, for sixteen years, defied alike the sword of his foreign enemies and the daggers of his domestic factions! This is a man on whom future generations must yet sit in judgment. But the evidence by which they are to judge must be transmitted to them by his contemporaries. Madame de Staël has collected a great deal of this evidence; and has reported it, we think, on the whole, in a tone of great impartiality: though not without some indications of personal dislike. Her whole talents seem to be roused and concentrated when she begins to speak of this extraordinary man; and much and ably as his character has been lately dis

frappée de sa supériorité.
Chaque fois que je l'entendois parler, j'étois
Elle n'avoit pourtant
aucun rapport avec celle des hommes instruits et
cultivés par l'étude ou la société, tels que l'Angle-
terre et la France peuvent en offrir des exemples.
stances, comme le chasseur a celui de sa proie.
Mais ses discours indiquoient le tact des circon-
Quelquefois il racontoit les faits politiques et mili-
taires de sa vie d'une façon très-intéressante; il
avoit même, dans les récits qui permettoient de la
gaieté, un peu de l'imagination italienne. Cepen-
dant rien ne pouvoit triompher de mon invincible
éloignement pour ce que j'apercevois en lui. Je
qui glaçoit en blessant! Je sentois dans son esprit
sentois dans son âme une épée froide et tranchante
une ironie profonde à laquelle rien de grand ni de
beau, pas même sa propre gloire, ne pouvoit échap-
per: Car il méprisoit la nation dont il vouloit les
suffrages, et nulle étincelle d'enthousiasme ne se
meloit à son besoin d'étonner l'espèce humaine.
"Ce fut dans l'intervalle entre le retour de Bona.
parte et son départ pour l'Egypte, c'est-à-dire, vers
la fin de 1797, que je le vis plusieurs fois à Paris;

et jamais la difficulté de respirer que j'éprouvois en sa présence ne put se dissiper. J'étois un jour à table entre lui et l'abbé Sieyes: singulière situation, si j'avois pu prévoir l'avenir ! J'examinois avec attention la figure de Bonaparte; mais chaque fois qu'il découvroit en moi des regards observateurs, il avoit l'art d'ôter à ses yeux toute expression, comme s'ils fussent devenus de marbre. Son visage étoit alors immobile; excepté un sourire vague qu'il plaçoit sur ses lèvres à tout hasard, pour dérouter quiconque voudroit observer les signes extérieurs de sa pensée.

peu

captivé beaucoup de gens. A cette même époque, je revis encore quelquefois Bonaparte en société, et il me parut toujours profondément occupé des rapports qu'il vouloit établir entre lui et les autres hommes, les tenant à distance ou les rapprochant de lui, suivant qu'il croyoit se les attacher plus sûrement., Quand il se trouvoit avec les directeurs surtout, il craignoit d'avoir l'air d'un général sous les ordres de son gouvernement, et il essayoit tour à tour dans ses manières, avec cette sorte de supé rieurs, la dignité ou la familiarité; mais il manquoit le ton vrai de l'une et de l'autre. C'est un homme qui ne sauroit être naturel que dans le commandement."-Vol. ii. pp. 211, 212.

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"Sa figure, alors maigre et pâle, étoit assez agréable; depuis, il est engraissé, ce qui lui va tres-mal: car on a besoin de croire un tel homme tourmenté par son caractère, pour tolérer un The following remark relates rather to the que ce caractère fasse tellement souffrir les autres. French nation than their ruler. We quote it Comme sa stature est petite, et cependant sa taille for its exquisite truth rather than its severity. fort longue, il étoit beaucoup mieux à cheval qu'à pied; en tout, c'est la guerre, et seulement la guerre de Cheops devoit enchanter les Parisiens; parce 'Sa conversation avec le Mufti dans la pyramide qui lui sied. Sa manière d'être dans la société est gênée sans limidité. Il a quelque chose de dédaig-qu'elle réunissoit les deux choses qui les captivent: neux quand il se contient, et de vulgaire, quand il un certain genre de grandeur, et de la moquerie se met à l'aise. Le dédain lui va mieux-aussi ne tout ensemble. Les François sont bien aises d'être s'en fait-il pas faute. émus, et de rire de ce qu'ils sont émus! Le charlatanisme leur plaît, et ils aident volontiers à se tromper eux-mêmes; pourvu qu'il leur soit permis, tout en se conduisant comme des dupes, de montrer par quelques bon mots que pourtant ils ne le sont pas."-Vol. ii. p. 228.

"Par une vocation naturelle pour l'état de prince, il adressoit déjà des questions insignifiantes à tous ceux qu'on lui présentoit. Etes-vous marié ? demandoit-il à l'un des convives. Combien avezyous d'enfans? disoit-il à l'autre. Depuis quand êtes-vous arrivé? Quand partez-vous? Et autres interrogations de ce genre, qui établissent la supériorité de celui qui les fait sur celui qui veut bien se laisser questionner ainsi.

Je l'ai vu un jour s'approcher d'une Françoise très-connue par sa beauté, son esprit et la vivacité de ses opinions; il se plaça tout droit devant elle comme le plus roide des généraux allemands, et lui dit: Madame, je n'aime pas que les femmes se milent de politique. — Vous avez raison, général, lui répondit-elle: mais dans un pays où on leur coupe la tête, il est naturel qu'elles aient envie de

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savoir pourquoi.' Bonaparte alors ne répliqua rien. C'est un homme que la résistance véritable apaise; ceux qui ont souffert son despotisme, doivent en être autant accusés que lui-même."

Vol. ii. pp. 198-204.

The following little anecdote is every way characteristic.

"Un soir il parloit avec Barras de son ascendant sur les peuples italiens, qui avoient voulu le faire due de Milan et roi d'Italie. 'Mais je ne pense,' dit-il, à rien de semblable dans aucun pays.' Vous faites bien de n'y pas songer en France, répondit Barras; car, si le directoire vous envoyoit demain au Temple, il n'y auroit pas quatre personnes qui s'y opposassent. Bonaparte étoit assis sur un canapé à côté de Barras á ces paroles il s'élança vers la cheminée, n'étant pas maître de son irritation; puis, reprenant cette espèce de calme apparent dont les hommes les plus passionés parmi les habitans du Midi sont capables, il déclara qu'il vouloit être chargé d'une expédition militaire. Le directoire lui proposa la descente en Angleterre ; il alla visiter les côtes; et reconnoissant bientôt que cette expédition étoit insensée, il revint décidé à tenter la conquête de l'Egypte."

On his return from Egypt it was understood by every body that he was to subvert the existing constitution. But he passed five weeks at Paris in a quiet and apparently undecided way-and, with all this preparatory study, acted his part but badly after all. Nothing can be more curious than the following passage. When he had at last determined to put down the Directory,—

"Le 19 brumaire, il arriva dans le conseil des cinq cents, les bras croisés, avec un air très-sombre, et suivi de deux grands grenadiers qui protégeoient sa petite stature. Les députés appelés jacobins poussèrent des hurlemens en le voyant entrer dans la salle son frère Lucien, bien heureusement pour lui. étoit alors président; il agitoit en vain la sonnette pour rétablir l'ordre; les cris de traître et d'usurpateur se faisoient entendre de toutes parts; et l'un des députés, compatriote de Bonaparte, le corse Aréna, s'approcha de ce général et le secoua fortement par le collet de son habit. On a supposé, mais sans fondement, qu'il avoit un poignard pour le tuer. Son action cependant effraya Bonaparte; et il dit aux grenadiers qui étoient à côté de sui, en laissant tomber sa tête sur l'épaule de l'un d'eux :

Tirez-moi d'ici ! Les grenadiers l'enleverent du milieu des députés qui l'entouroient; ils le porterent hors de la salle en plein air; et, dès qu'il y fut, sa présence d'esprit lui revint. Il monta à cheval à l'instant même; et, parcourant les rangs de ses grenadiers, il les détermina bientôt à ce qu'il voufoit d'eux. Dans cette circonstance, comme dans beaucoup d'autres, on a remarqué que Bonaparte pouvoit se troubler quand un autre danger que celui de la guerre étoit en face de lui; et quelques personnes en ont conclu bien ridiculement qu'il Vol. ii. pp. 207, 208. manquoit de courage. Certes on ne peut nier son We must add a few miscellaneous passages, brave, d'une façon généreuse, il s'ensuit qu'il ne audace; mais, comme il n'est rien, pas même to develope a little farther this extraordinary s'expose jamais que quand cela peut être utile. Il character. Madame de Staël had a long con- seroit très-fâché d'être tué, parce que c'est un reversation with him on the state of Switzer-vers, et qu'il veut en tout du succès. Il en seroit land, in which he seemed quite insensible to any feelings of generosity.

"Cette conversation," however, she adds, "me fit cependant concevoir l'agrément qu'on peut lui trouver quand il prend l'air bonhomme, et parle comme d'une chose simple de lui-même et de ses projets. Cet art, le plus redoutable de tous, a

aussi fâché, parce que la mort déplaît à son imagination: Mis il n'hésite pas à hasarder sa vie, lorsque, suivant sa manière de voir, la partie vaut le risque de l'enjeu, s'il est permis de s'exprimer ainsi."-Vol. ii. pp. 240-242.

Although he failed thus strangely in the theatrical part of the business, the substantial

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part was effectually done. He sent in a column of grenadiers with fixed bayonets at one end of the hall of the great council, and made them advance steadily to the other; driving the unhappy senators, in their fine classical draperies, before them, and forcing them to leap out of the windows, and scamper through the gardens in these strange habiliments! Colonel Pride's purge itself was not half so rough in its operation.

citizenship and equality to one set of hearers, and of the sacred rights of sovereigns to another. He extended the same unprincipled dissimulation to the subject of religion. To the prelates with whom he arranged his celebrated Concordat, he spoke in the most serious manner of the truth and the awfulness of the Gospel; and to Cabanis and the philosophers, he said, the same evening,-"SavezVous ce que c'est la Concordat? C'est la Vaccine de la Religion-dans cinquante ans il n'y aura plus en France!" He resolved,

had the blasphemous audacity to put this, among other things, into the national cate chism, approved of by the whole Gallican church:-"Qu. Que doit-on penser de ceux qui manqueroient à leur devoir envers l'Empereur Napoléon? Réponse. Qu'ils resisteroient à l'ordre établi de Dieu lui-même-et se rendroient dignes de la damnation éternelle!”

There was now an end, not only of liberty, but of republican tyranny; and the empire of the sword in the hand of one man, was sub-however, to profit by it while it lasted; and stantially established. It is melancholy to think, but history shows it to be true, that the most abject servitude is usually established at the close of a long, and even generous struggle for freedom; partly, no doubt, because despotism offers an image of repose to those who are worn out with contention, but chiefly because that military force to which all parties had in their extremity appealed, naturally lends itself to the bad ambition of a fortunate commander. This it was which made the fortune of Bonaparte. His answer to all remonstrances was-"Voulez-vous que je vous livre aux Jacobins ?" But his true answer was, that the army was at his devotion, and that he defied the opinion of the

nation.

He began by setting up the Consulate: But from the very first, says Madame de Staël, assumed the airs and the tone of royalty.

With the actual tyranny of the sword began the more pitiful persecution of the slavish journals-the wanton and merciless infliction of exile on women and men of letters-and the perpetual, restless, insatiable interference in the whole life and conversation of every one of the slightest note or importance. The following passages are written, perhaps, with more bitterness than any other in the book; but they appear to us to be substantially just.

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Bonaparte, lorsqu'il disposoit d'un million d'hommes armés, n'en attachoit pas moins d'im "Il prit les Tuileries pour sa demeure; et ce fut portance à l'art de guider l'esprit public par les un coup de partie que le choix de cette habitation. gazettes; il dictoit souvent lui-même des articles de On avoit vu là le roi de France; les habitudes mon- journaux qu'on pouvoit reconnoître aux saccades archiques y étoient encore présentes à tous les yeux, violentes du style. On voyoit qu'il auroit voulu et il suffisoit, pour ainsi dire, de laisser faire les mettre dans ce qu'il écrivoit, des coups au lieu de murs pour tout rétablir. Vers les derniers jours du mots! Il a dans tout son être un fond de vulgarité dernier siècle, je vis entrer le premier consul dans que le gigantesque de son ambition même ne sauroit ce palais bâti par les rois; et quoique Bonaparte fut toujours cacher. Ce n'est pas qu'il ne sache trèsbien loin encore de la magnificence qu'il a dévelop. bien, un jour donné, se montrer avec beaucoup de pée depuis, l'on voyoit déjà dans tout ce qui l'en-convenance; mais il n'est à son aise que dans le touroit un empressement de se faire courtisan à mépris pour les autres, et, dès-qu'il peut y rentrer, l'orientale, qui dut lui persuader que gouverner la il s'y complait. Toutefois ce n'étoit pas uniqueterre étoit chose bien facile. Quand sa voiture fut ment par goût qu'il se livroit à faire servir, dans ses arrivée dans la cour des Tuileries, ses valets ouvri- notes du Moniteur, le cynisme de la révolution au rent la portière et précipitèrent le marchepied avec maintien de sa puissance. Il ne permettoit qu'à lui une violence qui sembloit dire que les choses phy. d'être jacobin en France.-Vol. ii. p. 264. siques elles-mêmes étoient insolentes quand elles retardoient un instant la marche de leur maître! Lui ne regardoit ni ne remercioit personne; comme s'il avoit craint qu'on pût le croire sensible aux hommages même qu'il exigeoit. En montant l'escalier au milieu de la foule qui se pressoit pour le suivre, ses yeux ne se portoient ni serally voit quelque aucune personne en particulier. Il y avoit

chose de vague et d'insouciant dans sa physionomie, et ses regards n'exprimoient que ce qu'il lui convient toujours de montrer,-l'indifférence pour le sort, et le dédain pour les hommes."

Vol. ii. pp. 258, 259. He had some reason, indeed, to despise men, from the specimens he had mostly about him For his adherents were chiefly deserters from the royalist or the republican party; -the first willing to transfer their servility to a new dynasty,-the latter to take the names and emoluments of republican offices from the hand of a plebeian usurper. For a while he thought it prudent to dissemble with each; and, with that utter contempt of truth which belonged to his scorn of mankind, held, in the same day, the most edifying discourses of

Mais bientôt après il en bannit un grand nombre,
"Je fus la première femme que Bonaparte exila;
d'opinions opposées. D'où venoit ce luxe en fait de
méchanceté, si ce n'est d'une sorte de haine contre
tous les êtres indépendans? Et comme les femmes,
d'une part, ne pouvoient servir en rien ses desseins
politiques, et que, de l'autre, elles étoient moins ac-
cessibles que
rances dont le pouvoir est dispensateur, elles lui
hommes aux craintes et aux espé-
donnoient de l'humeur comme des rebelles, et il se
plaisoit à leur dire des choses blessantes et vul-
gaires. I haïssoit autant l'esprit de chevalerie qu'il
recherchoit l'étiquette: c'étoit faire un mauvais
choix parmi les anciennes mœurs. Il lui restoit
aussi de ses premières habitudes pendant la révolu-
tion, une certaine antipathie jacobine contre la so-
exerçoient beaucoup d'ascendant. Il redoutoit en
ciété brillante de Paris; sur laquelle les femmes
elles l'art de la plaisanterie, qui, l'on doit en con-
venir, appartient particulièrement aux Françoises.
Si Bonaparte avoit voulu s'en tenir au superbe rôle
de grand général et de premier magistrat de la ré-
publique, il auroit plané de toute la hauteur du
de salon. Mais quand il avoit le dessein de se faire
génie au-dessus des petits traits acérés de l'esprit
un roi parvenu, un bourgeois gentilhomme sur le
trône, il s'exposoit précisément à la moquerie du

bon ton, et il ne pouvoit la comprimer, comme il
l'a fait, que par l'espionage et la terreur.'
Vol. ii. pp. 306, 307.

The thin måsk of the Consulate was soon thrown off-and the Emperor appeared in his proper habits. The following remarks, though not all applicable to the same period, appear to us to be admirable.

"Bonaparte avoit lu l'histoire d'une manière confuse. Peu accoutumé à l'étude, il se rendoit beaucoup moins compte de ce qu'il avoit appris dans les livres, que de ce qu'il avoit recueilli par l'observation des hommes. Il n'en étoit pas moins resté dans sa téte un certain respect pour Attila et pour Charlemagne, pour les lois féodales et pour le despotisme de l'Orient, qu'il appliquoit à tort et à travers, ne se trompant jamais, toutefois, sur ce qui servoit instantanément à son pouvoir; mais du reste, citant, blâmant, louant et raisonnant comme le hasard le conduisoit. Il parloit ainsi des heures entières avec d'autant plus d'avantage, que personne ne l'interrompoit, si ce n'est par les applaudissemens involontaires qui échappent toujours dans des occasions semblables. Une chose singulière, c'est que, dans la conversation, plusieurs officiers Bonapartistes ont emprunté de leur chef cet héroïque galimatias, qui véritablement ne sig. nifie rien qu'à la tête de huit cent mille hommes."

Vol. ii. pp. 332, 333.

Il fit occuper la plupart des charges de sa maison par des Nobles de l'ancien régime; il aimoit les flatteries des courtisans d'autrefois, parce qu'ils s'entendoient mieux à cet art que les hommes nouveaux, même les plus empressés. Chaque fois qu'un gentilhomme de l'ancienne cour rappeloit l'étiquette du temps jadis, proposoit une révérence de plus, une certaine façon de frapper à la porte de quelque anti-chambre, une manière plus cérémonieuse de présenter une dépêche, de plier une lettre, de la terminer par telle ou telle formule, il étoit accueilli comme s'il avoit fait faire des progrès au bonheur de l'espèce humaine! Le code de l'étiquette impériale est le document le plus remarquable de la bassesse à laquelle on peut réduire l'espèce humaine."-Vol. ii. pp. 334, 335.

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que les flatteries serviles; parce que, dans les unes,
on n'auroit vu que son mérite, tandis que les autres
attestoient son autorité. En général, il a préféré
plaisoit trop pour qu'il s'occupa de la postérité,
la puissance à la gloire; car l'action de la force lui
sur laquelle on ne peut l'exercer."
Vol. ii. pp. 399-401.

There are some fine remarks on the baseness of those who solicited employment and favours under Bonaparte, and have since joined the party of the Ultras, and treated the whole Revolution as an atrocious rebellionand a very clear and masterly view of the policy by which that great commander subdued the greater part of Continental Europe. But we can afford no room now for any further account of them. As a general, she says, he was prodigal of the lives of his soldiershaughty and domineering to his officers-and utterly regardless of the miseries he inflicted on the countries which were the scenes of his operations. The following anecdote is curious-and to us original.

"On l'a vu dans la guerre d'Autriche, en 1809, quitter l'île de Lobau, quand i! jugeoit la bataille perdue. Il traversa le Danube, seul avec M. de Czernitchef, l'un des intrépides aides de camp de l'empereur de Russie, et le maréchal Berthier. L'empereur leur dit assez tranquillement qu'après avoir gagné quarante batailles, il n'étoit pas extraordinaire d'en perdre une; et lorsqu'il fut arrivé de l'autre côté du fleuve, il se coucha et dormit jusqu'au lendemain matin! sans s'informer du sort de l'armée françoise, que ses généraux sauvèrent pendant son sommeil."-Vol. ii. p. 358.

Madame de Staël mentions several other instances of this faculty of sleeping in moments of great apparent anxiety. The most remarkable is, that he fell fast asleep before taking the field in 1814, while endeavouring to persuade one of his ministers that he had no chance of success in the approaching campaign, but must inevitably be ruined!

Quand il y avoit quatre cents personnes dans son salon, un aveugle auroit pu s'y croire seul, tant She has extracted from the Moniteur of le silence qu'on observoit étoit profond! Les July 1810, a very singular proof of the aumaréchaux de France, au milieu des fatigues de la dacity with which he very early proclaimed guerre, au moment de la crise d'une bataille, en- his own selfish and ambitious views. It is troient dans la tente de l'empereur pour lui demander ses ordres, et il ne leur étoit pas permis a public letter addressed by him to his de s'y asseoir! Sa famille ne souffroit pas moins nephew, the young Duke of Berg, in which que les étrangers de son despotisme et de sa hau- he says, in so many words, "N'oubliez jateur. Lucien a mieux aimé vivre prisonnier en mais, que vos premiers devoirs sont envers Angleterre que régner sous les ordres de son frère. MOI-VOS Seconds envers la France-ceux Louis Bonaparte, dont le caractère est généralement estimé, se vit constraint par sa probité même, envers les peuples que je pourrois vous conà renoncer à la couronne de Hollande; et, le croi- fier, ne viennent qu'après." This was at roit-on ? quand il causoit avec son frère pendant least candid—and in his disdain for mankind, deux heures tête-à-tête, forcé par sa mauvaise santé a sort of audacious candour was sometimes de s'appuyer péniblement contre la muraille, Na- alternated with his duplicity. poléon ne lui offroit pas une chaise! il demeuroit lui-même debout, de crainte que quelqu'un n'eût l'idée de se familiariser assez avec lui, pour s'asseoir en sa présence.

"Un principe général, quel qu'il fût, déplaisoit à Bonaparte; comme une niaiserie, ou comme un ennemi. Il n'étoit point sanguinaire, mais indifféLe peur qu'il causoit dans les derniers temps rent à la vie des hommes. Il ne la considéroit que étoit telle, que personne ne lui adressoit le premier comme un moyen d'arriver à son but, ou comme la parole sur rien. Quelquefois il s'entretenoit un obstacle à écarter de sa route. Il n'étoit pas avec la plus grande simplicité au milieu de sa cour, même aussi colèré qu'il a souvent paru l'être il et dans son conseil d'état. Il souffroit la contra- vouloit effrayer avec ses paroles, afin de s'épargner diction, il y encourageoit même, quand il s'agissoit le fait par la menace. Tout étoit chez lui moyen de questions administratives ou judiciaires sans re- ou but; l'involontaire ne se trouvoit nulle part, ni lation avec son pouvoir. Il falloit voir alors l'atten- dans le bien, ni dans le mal. On prétend qu'il a drissement de ceux auxquels il avoit rendu pour un dit: J'ai tant de conscrits à dépenser par an. moment la respiration libre; mais, quand le maître propos est vraisemblable; car Bonaparte a souvent reparoissoit, on demandoit en vain aux ministres de assez méprisé ses auditeurs pour se complaire dans présenter un rapport à l'empereur contre une me- un genre de sincérité qui n'est que de l'impudence. sure injuste. Il aimoit moins les louanges vraies-Jamais il n'a cru aux sentimens exaltés, soit dans

Ce

les individus, soit dans les nations; il a pris l'expression de ces sentimens pour de l'hypocrisie."Vol. ii. pp. 391, 392.

Bonaparte, Madame de Staël thinks, had no alternative but to give the French nation a free constitution; or to occupy them in war, and to dazzle them with military glory, He had not magnanimity to do the one, and he finally overdid the latter. His first great error was the war with Spain; his last, the campaign in Russia. All that followed was put upon him, and could not be avoided. She rather admires his rejection of the terms offered at Chatillon; and is moved with his farewell to his legions and their eagles at Fontainebleau. She feels like a Frenchwoman on the occupation of Paris by foreign conquerors; but gives the Emperor Alexander full credit, both for the magnanimity of his conduct as a conqueror, and the generosity of his sentiments on the subject of French liberty and independence. She is quite satisfied with the declaration made by the King at St. Ouen, and even with the charter that followed-though she allows that many further provisions were necessary to consolidate the constitution. All this part of the book is written with great temperance and reconciling wisdom. She laughs at the doctrine of legitimacy, as it is now maintained; but gives excellent reasons for preferring an ancient line of princes, and a fixed order of succession. Of the Ultras, or unconstitutional royalists, as she calls them, she speaks with a sort of mixed anger and pity; although an unrepressed scorn takes the place of both, when she has occasion to mention those members of the party who were the abject flatterers of Bonaparte during the period of his power, and have but transferred, to the new occupant of the throne, the servility to which they had been trained under its late possessor.

"Mais ceux dont on avoit le plus de peine à contenir l'indignation vertueuse contre le parti de l'usurpateur, c'étoient les nobles ou leurs adhérens, qui avoient demandé des places à ce même usurpateur pendant sa puissance, et qui s'en étoient séparés bien nettement le jour de sa chute. L'enthousiasme pour la légitimité de tel chambellan de Madame mère, ou de telle dame d'atour de Madame sœur, ne connoissoit point de bornes; et certes, nous autres que Bonaparte avoit proscrits pendant tout le cours de son règne, nous nous examinions pour savoir si nous n'avions pas été ses favoris, quand une certaine délicatesse d'âme nous obligeoit à le défendre contre les invectives de ceux qu'il avoit comblés de bienfaits."-Vol.

ii. p. 107.

Our Charles II. was recalled to the throne of his ancestors by the voice of his people; and yet that throne was shaken, and, within twenty-five years, overturned by the arbitrary conduct of the restored sovereigns. Louis XVIII. was not recalled by his people, but brought in and set up by foreign conquerors. It must therefore be still more necessary for him to guard against arbitrary measures, and to take all possible steps to secure the attachment of that people whose hostility had so lately proved fatal. If he like domestic ex

amples better, he has that of his own Henri IV. before him. That great and popular prince at last found it necessary to adopt the religious creed of the great majority of his people. In the present day, it is at least as necessary for a less popular monarch to study and adopt their political one. Some of those about him, we have heard, rather recommend the example of Ferdinand VII.! But even the ' Ultras, we think, cannot really forget that Ferdinand, instead of having been restored by a foreign force, was dethroned by one; that there had been no popular insurrection, and no struggle for liberty in Spain; and that, besides the army, he had the priesthood on his side, which, in that country, is as omnip otent, as in France it is insignificant and powerless, for any political purposes. We cannot now follow Madame de Staël into the profound and instructive criticism she makes on the management of affairs during Bonaparte's stay at Elba;-though much of it is applicable to a later period-and though we do not remember to have met any where with so much truth told in so gentle a manner.

Madame de Staël confirms what we believe all well-informed persons now admit, that for months before the return of Bonaparte, the attempt was expected, and in some measure prepared for-by all but the court, and the royalists by whom it was surrounded. When the news of his landing was received, they were still too foolish to be alarmed; and, when the friends of liberty said to each other, with bitter regret, "There is an end of our liberty if he should succeed-and of our national independence if he should fail," the worthy Ultras went about, saying, it was the luckiest thing in the world, for they should now get properly rid of him; and the King would no longer be vexed with the fear of a pretender! Madame de Staël treats with derision the idea of Bonaparte being sincere in his professions of regard to liberty, or his resolution to adhere to the constitution proposed to him after his return. She even maintains, that it was absurd to propose a free constitution at such a crisis. If the nation and the army abandoned the Bourbons, nothing remained for the nation but to invest the master of that army with the dictatorship; and to rise en masse, till their borders were freed from the invaders. That they did not do so, only proves that they had become indifferent about the country, or that they were in their hearts hostile to Bonaparte. Nothing, she assures us, but the consciousness of this, could have made him submit to concessions so alien to his whole character and habits-and the world, says Madame de Staël, so understood him. "Quand il a prononcé les mots de Loi et Liberté, l'Europe s'est rassurée: Elle a senti que ce n'étoit plus son ancien et terrible adversaire."

She passes a magnificent encomium on the military genius and exalted character of our Wellington; but says he could not have conquered as he did, if the French had been led by one who could rally round him the affections of the people as well as he could direct their soldiers. She maintains, that after the

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